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avec l'assentiment du roi, à l'archevêché de Tyr. Il prit dès lors une part importante aux affaires publiques, et sut défendre avec fermeté le pouvoir du roi contre l'ambition des seigneurs. En 1178, il se rendit à Rome, pour assister au concile de Latran, et, avant de revenir en Palestine, il fit à Constantinople un sejour de sept mois, qui fut, dit-il, grandement utile aux intérêts dont il était chargé.

le

L'histoire de Guillaume de Tyr s'arrête en 1183, et, à partir de cette époque, nous ne recueillons sur sa vie que des renseignements contradictoires. D'après l'un de ses continuateurs, il eut de violents debats avec le patriarche de Jérusalem, Héraclius, dont il avait combattu l'élection, et dont il refusait de reconnaître l'autorité. Guillaume se rendit à Rome pour faire juger sa querelle, et il y fut si bien accueilli du pape et des cardinaux, qu'Heraclius,craignant que son rival n'obtînt sa déposition, fit empoisonner par un médecin, envoyé dans ce but à Rome. Dans le cas où ce fait serait vrai, on ne pourrait le placer que vers 1184. Mais ce qui vient l'infirmer, c'est qu'on trouve, en 1188, un Guillaume, archevêque de Tyr, prêchant la croisade aux rois de France et d'Angleterre. Il est tres - probable que ce Guillaume est celui dont nous nous occupons ici. Quoi qu'il en soit, c'est là la derniere trace de son existence. On est seulement certain qu'il était mort avant 1193, car une charte de cette époque nous apprend qu'un autre prélat occupait alors le siége de Tyr.

à

Guillaume de Tyr a composé plusieurs Ouvrages; l'un est l'Histoire du concile de Latran, qu'il avait, comme il le raconte lui-même, soigneusement rédigée, a la demande des saints Peres de cette assemblee, et qu'il avait deposée dans les archives de l'église de Tyr. Il entretreprit deux autres grands ouvrages, la sollicitation du roi Amaury. Le premier comprenait l'Histoire des Arabes, depuis la venue de Mahomet jusqu'en 1184. Cet ouvrage important n'a ja mais été publié. On ne sait ce qu'il est devenu. Le second a pour titre : Historia rerum in partibus transmarinis gestarum a tempore successorum Mahometis usque ad annum Domini 1184.

Il est divisé en 23 livres. Les quinze premiers vont jusqu'en 1142; les 8 autres renferment l'histoire des événements dont Guillaume de Tyr a été témoin, et dans lesquels, comme nous l'avons vu, il a joué un assez grand rôle.

L'histoire de Guillaume a été publiée pour la première fois à Bâle, en 1549, in-fol., par Philibert Poyssenot de Dôle, puis réimprimée dans la même ville, en 1564, par Henri Pantaleon. L'éditeur y joignit l'un des continuateurs de l'historien, Herald. Enfin, Bongars, après en avoir revu le texte sur plusieurs manuscrits, l'inséra dans le tome II de ses Gesta Dei per Francos. Elle forme le premier volume de la collection in-fol. des historiens des croisades, entreprise par l'Académie des inscriptions; ce volume, où elle est accompagnée d'une traduction française, à peu près contemporaine, et enrichie de notes, de variantes et de commentaires, est terminé, et va paraître incessamment. Il existe une traduction française de cette chronique, donnée en 1573, à Paris, par G. Dupréau, sous le titre de Franciade

orientale. Il en existe aussi deux versions italiennes, publiées à Venise, in-4°, l'une en 1562, l'autre en 1610.

Elle a été au si traduite dans la collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France publiée par M. Guizot.

GUILLAUME LE BRETON, historien et poëte célèbre, naquit vers 1165, en Bretagne, dans le diocèse de Léon. A 12 ans, il fut envoyé à Nantes pour y terminer ses études, entra ensuite dans les ordres, et fut appelé, en qualite de chapelain, à la cour de Philippe-Auguste, dont il obtint toute la confiance, et qui l'envoya plusieurs fois à Rome, dans le but de faire approuver par le pape son divorce avec la reine Ingelburge. Guillaume fut en outre chargé de l'éducation de Pierre Charlet, fils naturel de Philippe. Il accompagna le roi dans la plupart de ses expéditions militaires, et assista à la bataille de Bouvines. Parmi les biens qu'il dut posséder, on ne peut citer qu'un canonicat au chapitre de Notre-Dame de Senlis, place qui lui fut conférée par l'évêque Guérin, en 1219. On ignore aussi l'époque de sa mort; on sait seulement qu'il survécut à Louis VIII, mort en 1226. Les deux

ouvrages qu'il a composés sont : le poëme latin de la Philippide, et une histoire en prose latine des Gestes de Philippe-Auguste.

Le poëme parut pour la première fois du vivant de Philippe, et Guillaume y ajouta, en 1224, le récit de la mort et des obsèques de ce prince. Cet ouvrage a une haute importance comme œuvre littéraire et comme œuvre historique. «La Philippide sort de la sécheresse d'une pure narration. Si le poëte ne peint pas, du moins il décrit; les mœurs des peuples, la situation des lieux, la forme des armes et des machines, les phénomènes de la nature, entrent dans sa composition, et y font passer quelque chose du mouvement intellectuel qui commençait à se produire en France. Ces descriptions contemporaines donnent à l'ouvrage de Guillaume le Breton un grand mérite historique; deux faits importants s'y révèlent d'ailleurs; la puissance complétement établie du lien féodal, manifestée en plusieurs endroits par l'expression du dévouement qu'il commande, et la naissance d'un sentiment national, dont les indices se font clairement reconnaître dans l'effet que produisit en France la victoire de Bouvines; aux transports de joie et aux fêtes qu'elle excita dans les moindres villages, à l'accueil qu'à son retour Philippe recut partout sur sa route,enfin, à la composition seule du poëme, évidemment consacré à la gloire de ce grand événement, on pressent la différence qui commençait déjà à exister pour la France, entre ces triomphes de province à province, de château à château, qui ne détruisaient que des Français, et une victoire remportée sur des Allemands et des Flamands; on aperçoit le germe de l'unité nationale, et la France est déjà, à ses propres yeux, autre chose que l'agrégation des possessions du comté de Champagne, du comté de Blois, groupés autour des possessions du roi de Paris (*). »

Guillaume, connaissait très-bien les poëtes anciens, surtout Virgile, Ovide, Lucain et Stace. Bien que parfois il

(Notice sur Guillaume le Breton, par M. Guizot, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, t. II.

mêle à leur langage des expressions barbares, il sait encore reproduire à tel point leurs mouvements, leurs constructions, que, suivant M. Daunou, les poetes latins modernes n'ont peut-être sur lui que l'avantage d'une diction plus classique. Les douze chants de la Philippide contiennent ensemble 9,140 vers, et embrassent les 43 années du règne de Philippe-Auguste. Un fragment assez considérable en fut publié pour la première fois à Anvers, en 1534, par Jacques Meyer; le poëme entier fut imprimé dans les deux collections des Historiens de France, de Pithou et de Duchesne, puis, en 1697, avec un savant commentaire de Gaspard Barth. L'édition la plus correcte a été donnée dans le tome XVII du Recueil des his toriens de France. Quant à l'histoire en prose des Gestes de Philippe-Awguste, ce n'est qu'une continuation de Rigord, qui avait écrit la vie du prince jusqu'en 1208. La chronique de Guillaume s'arrête en 1219. Elle a paru pour la première fois dans le tome V de la collection de Duchesne, et dans le tome XVI du Recueil des historiens de France.

GUILLAUME LE CONQUÉRANT. Voy. NORMANDIE.

GUILLAUME LE PIBUX, duc de Toulouse. Voy. TOULOUSE.

GUILLAUME TELL (combat du). Après le malheureux combat d'Aboukir, le contre-amiral Decrès parvint à conserver le vaisseau de 80 canons le Gaillaume Tell, en coupant ses câbles et cinglant en haute mer. Craignant, s'il se présentait seul sur les côtes de France, de tomber au milieu des croisières anglaises, il se réunit au viceamiral Villeneuve dans le port de Malte. On le vit partager avec son équipage les fatigues et les dangers du siége jusqu'au mois de mars 1800. Quand cette garnison, parvenue au point de ne pouvoir ni exister, ni se défendre si elle n'était ravitaillée avant le 20 mai, résolut d'instruire le gouvernement de la dure nécessité à laquelle elle était près de succomber, on jeta les yeux sur le Guillaume Tell pour remplir cette mission importante, difficile. Le Guillaume Tell met à la voile le 15 de mars vers onze heures du soir. Déjà il avait dou

blé quelques vaisseaux ennemis, quand il est reconnu par la frégate anglaise la Pénélope, fine voilière. Elle vire de bord, signale sa chasse en se couvrant de ses feux, et appelle ainsi à son secours les vaisseaux de son escadre. Favorisée par une marche supérieure, enhardie par l'approche de plusieurs vaisseaux, elle arriva, à une heure du matin, à une très-petite distance du Guillaume Tell, et lui lâcha de temps en temps des bordées pour ralentir sa marche. A cinq heures du matin, elle parvint à le démåter de son grand mât de hune. Au même instant, le Lion, de *64 canons, prend part au combat; mais trois quarts d'heure après il est désemparé de toutes ses voiles; son gréement est haché; sa mâture chancelante tombe; il cesse son feu. Decrès ordonne l'abordage; deux fois cette manœuvre est tentée sans succès. Le Lion fait alors vent arrière, et s'éloigne d'un combat qu'il ne pouvait soutenir. Le Foudroyant, de 80 canons, remplace le Lion. Le combat, en quelques instants, devient terrible. A la droite du Guillaume Tell est le Foudroyant; la Pénélope se tient par sa hanche. Dans cette position, le vaisseau français lance de chaque côté de terribles bordées. Pris entre deux feux supérieurs, il met encore en pièces la voilure et les gréements du Foudroyant, lui coupe son mât d'artimon, et le réduit à rester quelques instants sans gouverner. Decrès ordonne alors au brave Saunier, son capitaine de pavillon, de tenter l'abordage; Saunier fait serrer au plus près, parvient à dépasser le Foudroyant, et il vient brusquement en travers sur son beaupré. L'ennemi devinant sa manœuvre, évite l'abordage en coiffant ses voiles; les vaisseaux sont près de se toucher, mais ne peuvent s'accrocher. Cependant le Foudroyant est battu de l'avant à l'arrière; son petit mât de hune tombe; il s'éloigne. En même temps le capitaine Saunier est grièvement blessé. Le Guillaume Tell perd son grand mât. Déjà plusieurs fois le feu avait pris dans ses hauts; son pont, arrosé de sang, était couvert des débris de ses agrès, de sa mâture, qui, s'embrasant à chaque moment, embarrassaient la manœuvre. Cependant la détermination de l'équi

page allait toujours croissant, et sa défense, à huit heures et demie, était encore très-vigoureuse, quand son petit mât de hune tombe sur bâbord. Tout ce côté se trouve alors engagé par la mâture. Le Guillaume Tell, hors d'état de gouverner, ne put plus que répondre faiblement au feu des vaisseaux dont il était entouré. Decrès avait assez fait pour sa gloire; une plus longue résistance faisait périr des braves sans aucun espoir de succès. Cédant à la nécessité, il amène son pavillon. La Pénélope se trouve seule en état de l'amariner et de le conduire à Syracuse (16 mars 1800).

GUILLELMINE, nom qui fut donné à la célèbre ordonnance de Villers-Cotterets, du 10 août 1539, qui réforma la législation civile, prescrivit que tous les actes judiciaires fussent prononcés et enregistrés en français, et mit des limites à la juridiction ecclésiastique. Elle avait été rédigée par Guillaume Poyet. De là le surnom.

GUILLELMITES ou GUILLERMITES. Voyez GUILLAUME ( saint).

GUILLEMEAU (Jacques), chirurgien né à Orléans en 1550, se rendit particulièrement célèbre par sa science dans l'art des accouchements. Le traité qu'il a composé sur ce sujet est encore consulté de nos jours. Guillemeau était l'élève particulier et aussi le plus remarquable d'Ambroise Paré, qu'il accompagna dans les camps, et qu'il aida beaucoup par sa connaissance des auteurs de l'antiquité. Charles IX, Henri III et Henri IV l'attachèrent successivement à leur personne comme chirurgien ordinaire. Il mourut en 1613. Ses principaux ouvrages sont : 1° Traité des maladies de l'œil; 2° Tables anatomiques, avec les pourtraitures; 3o la Chirurgie française, recueillie des anciens médecins et chirurgiens, avec plusieurs figures des instruments nécessaires pour l'opération de la main; 4° l'Heureux accouchement des femmes. Ils ont été recueillis et publiés sous le titre d'OEuvres de chirurgie, Paris, 1598, 1612, in-fol., Rouen, 1649. GUILLEMEAU (Charles), fils du précédent, chirurgien et médecin, né à Paris en 1588, mort dans la même ville en 1656, après avoir rempli pendant

plusieurs années les fonctions de premier chirurgien du roi et de doyen de la faculté de médecine, a laissé un grand nombre d'ouvrages polémiques relatifs à la querelle qui se prolongea pendant dix années entre la faculté de Montpellier et la faculté de Paris, au sujet de la prééminence de celle-ci. On a de lui quelques ouvrages de chirurgie, entre autres : Histoire des muscles du corps humain, etc., imprimée avec les œuvres de son père; Ostomyologie ou Discours des os et des muscles, Paris, 1615, in-8°; Aphorismes de chirurgie, ib., 1622, in-12.

GUILLEMINOT ( Armand - Charles, comte), lieutenant général et pair de France, est né à Dunkerque en 1774. Il servit d'abord en Belgique dans les troupes insurrectionnelles qui combattirent les Autrichiens en 1790. Promu au grade de sous-lieutenant le 23 juillet 1792, peu après sa rentrée en France, il faisait partie de l'armée du Nord, commandée par Dumouriez. Il fut arrêté comme suspect à la suite de la trahison de son chef; réintégré bientôt sur les contrôles de l'armée, et envoyé, en 1798, comme capitaine à l'armée d'Italie, où il devint chef de bataillon et aide de camp de Moreau.

Lors de la conspiration de Cadoudal, il avait conservé des relations d'amitié avec Pichegru et Moreau; il n'en fallut pas davantage pour donner de l'ombrage au premier consul, qui le laissa pendant plus d'un an au traitement de réforme. Mais son expérience le rendit enfin nécessaire. Il fut attaché, en 1805, au quartier général de l'armée d'Allemagne, en qualité d'ingénieur-géographe, et fut promu, l'année suivante, au grade d'adjudant commandant, en récom pense de ses services. En 1808, il passa de l'état-major de Berthier à celui de Bessières, commandant un corps d'armée en Espagne. Les talents qu'il déploya au combat de Medina-del-RioSecco le firent remarquer de l'empereur, qui lui donna le brevet de général de brigade.

Le général Guilleminot servit avec distinction aux armées d'Italie, de Catalogne et dans l'état-major géneral de la grande armée. Le 28 mars 1813, il reçut le grade de général de division.

Il servit, en juillet 1815, en qualité de chef d'état-major du prince d'Eckmühl. Désigné par lui pour remplir la mission délicate de commissaire du gouvernement provisoire pour traiter avec les généraux étrangers, il se rendit à SaintCloud auprès de Blücher, accompagné de MM. Bignon et de Bondy, et signa la suspension d'armes du 3 juillet. Il suivit l'armée sur les rives de la Loire.

Dans le mois de mai 1817, le gou vernement chargea le général Guillemi not de fixer, de concert avec une com mission allemande, et conformément aux traités de 1814 et 1815, la ligne de démarcation de nos frontières de l'Est. Nommé membre de la commission de défense du royaume en 1818, et direc teur du dépôt de la guerre le 23 janvier 1822, il contribua à la réorganisation de ce précieux établissement, et lui donna une impulsion nouvelle.

Nommé, en 1823, chef de l'état-major général du duc d'Angoulême, il profita de sa position pour s'opposer, autant qu'il était en lui, au parti de l'absolutisme. On lui attribue l'ordonnance d'Andujar.

Après avoir élevé le général à la pairie, Louis XVIII lui confia l'ambassade de Constantinople, adoucissement à une espèce de disgrâce dans laquelle il était tombé. M. Guilleminot quitta l'Espagne pour se rendre à cette destination. La révolution de 1830 le trouva prêt à seconder le nouvel ordre de choses. Rappelé en 1831, il devint président de la commission chargée d'etablir la démarcation des frontières de l'Est, et membre de la nouvelle commission de défense du royaume, recons tituée en 1836. Il s'occupait de la première de ces missions, lorsqu'une inflammation de poitrine l'enleva dans les derniers jours du mois de mars

1840.

GUILLERI (les frères). — Guilleri, qui est le heros d'une chanson célèbre, vivait sous le règne de Henri IV; il ap partenait à une famille noble de Breta gne, et, pendant les troubles de la li gue, il avait servi avec distinction sous le duc de Mercœur, ainsi deux de que ses frères. Lorsque la paix fut rétablie, les trois Guilleri se retirèrent dans un bois situé près des Essarts, en bas Poi

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tou: ils y firent une forteresse et réunirent autour d'eux quatre à cinq cents brigands. Pendant plus de six ans ils pillerent les voyageurs, ravagèrent les châteaux et les maisons de campagne, et tuèrent les prévôts et archers. Ils avaient pris pour devise ces mots, qu'ils avaient affichés aux arbres des grands chemins Paix aux gentilshommes, la mort aux prévôts et aux archers, la bourse aux marchands. Les Guilleri, dont les brigandages s'étendaient en Poitou, en Saintonge et en Guienne, avaient répandu une si grande terreur, qu'à quarante lieues de leur retraite on n'osait plus voyager ni aller aux foires. Henri IV, informé de ces désordres, manda à M. de Parabère, gouverneur de Niort, de détruire le plus promptement possible cette bande de voleurs et d'assassins.

Conformément aux ordres du roi, M. de Parabère assembla les prévôts des provinces voisines, et s'avança vers la retraite des frères Guilleri avec 4,500 hommes et 4 petites pièces de campagne. Arrivé au pied de la forteresse, qui était dans un vallon et entourée d'arbres hauts et épais, il essaya de la détruire à coups de canon. Le capitaine Guilleri, voyant qu'il serait forcé de se rendre, ordonna une sortie générale, dans l'espoir de se faire un chemin au travers des assiégeants; mais il fut cerné de toutes parts et fait prisonnier. La plupart de ses complices périrent dans le combat; 80 seulement tomberent entre les mains de M. de Parabère, qui les partagea entre les prévôts. Le capitaine Guilleri fut livré au prévôt de Saintes, qui le fit rompre vif. Ce fut à l'occasion de sa mort que fut composée la chanson populaire dont le refrain est :

Tôt, tôt, Carabi,
Compère Guilleri,
Te lairras-tu mourir?

Ces événements, dont le souvenir confus s'est conservé dans tout le Midi, ont eu lieu à la fin de septembre 1608 (*). GUILLET (Pernette du), femme poëte de Lyon, contemporaine de Louise Lab

(La biographie de Michaud dit qu'il existe un volume in-8° qui a pour titre : Prise et lamentations du capitaine Guilleri.

bé. Sa muse légère et chaste a laisse quelques vers élégants et harmonieux. Elle mourut jeune en 1545. Colletet a jugé beaucoup trop sévèrement le merite de la gentille Lyonnaise dans le Discours de sa vie, qu'il a laissé manuscrit (Bibliothèque de Barbier). Cependant, après avoir passé en revue quelques-unes des compositions de cette dame, il ajoute : « Parmi toutes ces rudesses de style, il ne laisse pas d'y avoir de beaux sentiments qui peuvent obliger le lecteur à rechercher ses œuvres. >> Elles ont été recueillies par son époux, qui les remit à Antoine Dumoulin; celui-ci y joignit une Épitre liminaire, et les publia sous ce titre : les Rhythmes et poésies de gentile et vertueuse dame Pernette du Guillet, Lyon, 1545, in-8°. Elles ont été plusieurs fois réimprimées, notamment à Paris, en 1546, in-12, et à Lyon, en 1547 et en 1552, in-8°. Les morceaux les plus remarquables dont ces ceuvres se composent sont un petit poëme intitulé la Nuit, un autre, le Désespoir, qui paraît être traduit de l'italien; le Triomphe d'Apollon sur l'Amour; les Obsèques de Cupidon; enfin une petite pièce sans titre. et commençant par ces mots :

Amour avecque Psyches,
Qu'il tenoit en sa plaisance,
Jouoit ensemble aux eschets

En trés grand'resjouissance, etc., sorte de chanson qui fut longtemps en vogue. Plusieurs poëtes du seizième siècle parlent de Pernette du Guillet, et rendent un éclatant témoignage à son esprit et à ses charmes.

GUILLEVILLE (Guillaume de), poëte né à Paris vers 1295, prit l'habit de SaintBernard dans l'abbaye de Chaulis, pres de Senlis, dont il devint prieur, et mourut vers 1360. On a de lui: le Romant des trois pelerinaiges. Le premier est de l'homme durant qu'est en vie; le second, de l'âme séparée du corps, et le troisième, de N. S. Jésus-Christ. Cet Ouvrage allégorique, écrit en vers de huit syllabes, eut un immense succes dans le quatorzième siècle. Le style en fut retouché plus tard par Pierre Virgin, religieux de Clairvaux. Il a été imprimé vers 1500, in-4° gothique, a Paris, chez Barthole et Jean Petit; et en 1511. in-folio. Le premier pèlerinage

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