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GUILHEM, capitaine d'infanterie, attaqua, le 26 mars 1799, au combat de Vérone, avec une cinquantaine d'hommes, une redoute défendue par trois cents Autrichiens, l'emporta d'assaut quoiqué blessé, et fit 250 prisonniers. Le 10 mars 1802, ce brave officier, qui faisait partie de l'armée de Saint-Domingue, à la tête de 60 hommes, enleva à la baionnette la redoute dite d'Aiguillon; se rendit maître du fort de la Crête-à-Pierrot, défendu par plus de 400 nègres. A Bautzen, où il commandait une compagnie de voltigeurs, il enleva un mamelon défendu par 450 Cosaques et 3 pièces d'artillerie. GUILLAIN (Simon), statuaire, né à Paris, en 1581, d'un sculpteur de Cambrai, demeura pendant plusieurs années à Rome, et fut chargé, à son retour, d'importants travaux. Il exécuta, entre autres, le monument qui se trouvait à la pointe du pont au Change, et qui fut démoli en 1787. Ce monument était composé des figures en bronze de Louis XIII, d'Anne d'Autriche, de Louis XIV enfant, et d'un bas-relief en pierre de liais.

Presque toutes les productions de cet artiste ont été détruites pendant la révolution. M. Lenoir est parvenu à sauver un bas-relief, représentant le dernier combat de Louis Potier de Gèvres. En général, ses ouvrages se recommandent par une grande correction de dessin.

C'est à lui qu'on doit, en quelque sorte, la formation des académies de peinture et de sculpture, car il imagina, le premier, d'engager ses confrères à se réunir, une fois chaque semaine, pour traiter des questions d'art, et ces assemblées donnèrent naissance à l'Académie, dont il fut un des premiers recteurs. Guillain mourut à Paris, en 1658.

GUILLARD (Nicolas-François), l'un de nos poëtes tragico-lyriques les plus distingués, naquit à Chartres en 1752. Lié avec Favart, Boufflers, l'abbé Voisenon, il resta confondu dans la foule des versificateurs agréables jusqu'à la représentation d'Iphigénie en Tauride, musique de Gluck (1779), opéra qui eut le plus grand succès. Nous avons encore de Guillard une foule d'autres pièces :

Émilie, Électre, 1782; Chimène, Dardanus (musique de Sacchini), les Horaces (musique de Sallieri), OEdipe à Colone, de Sacchini. C'est à la fois le chef-d'œuvre de l'auteur et celui du compositeur. Longtemps aucun opéra, sans exception, n'a obtenu un plus grand nombre de représentations. Guillard est aussi l'auteur de la Mortď Adam (musique de Lesueur), Elfrida (musique de Lemoyne), etc. Guillard mourut à Paris en 1814.

GUILLAUME (saint) DE MALAVALLE ou MALEVAL, gentilhomme français, porta d'abord l'épée et mena une vie licencieuse; mais, s'étant converti, il entreprit le pèlerinage de Jérusalem, et à son retour, en 1153, il se fixa près de Sienne, dans la vallée déserte de Malavalle, et y mourut en 1157, le 10 février. Plusieurs personnes, attirées par la sainteté de sa vie, se réunirent dans ce lieu solitaire, et y formèrent bientôt une sorte de congrégation qui prit plus tard le nom de Guillelmins ou Guillermites, et qui fut approuvée par Alexandre IV en 1256. Cet ordre se répandit en Allemagne, en Flandre, et surtout en France; il avait une maison à Paris sous le nom de Blancs-Manteaux, et une autre à Montrouge.

GUILLAUME IX, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, le plus ancien des troubadours connus, naquit le 22 octobre 1072, suivant la chronique de Maillezais. Il était fils d'Aldéarde de Bourgogne et de Guillaume VIII, auquel il succéda en 1088. Il se croisa en 1101; mais son armée, qui se montait, dit-on, à 300,000 hommes, à peine arrivée en Asie, fut détruite par les ennemis, par les maladies et la misère. Guillaume s'enfuit à Antioche, où Tancrède lui fournit le moyen de revenir en France. Après la mort de son épouse Mathilde, fille du comte de Toulouse (1115), il se remaria, et répudia bientôt sa seconde femme pour enlever Malbergione, femme du vicomte de Châtellerault. Cette conduite le fit excommunier par l'évêque de Poitiers, qu'il exila; et plus tard, espérant mettre fin à son libertinage, Calixte II le cita au concile de Reims en 1119; mais Guillaume refusa d'y comparaître. Il mourut le 10 février 1126. On conserve à la biblio

thèque du roi neuf pièces de vers qui lui sont attribuées. Dadin de HauteSerre a publié les deux premières dans les Res Aquitanicæ. L'une d'elles, qu'on pourrait intituler le Muet par amour semble avoir fourni à Boccace l'idée du conte de Mazet de Lamporecchio, imité depuis par la Fontaine. Une autre de ces pièces est une chanson sur un chat qui l'avait égratigné. Suivant l'abbé Millot, on remarque, dans le peu de vers qui nous restent de Guillaume, une facilité, une élégance et une harmonie qui paraîtraient ne pouvoir se rapporter qu'à une époque plus avancée.

Orderic Vital raconte que ce prince, au retour de sa croisade, rima les tristes aventures de son voyage, et qu'il allait les chanter sur des airs badins devant les rois, les grands seigneurs et les as semblées chrétiennes. Pour ce qui regarde la vie politique de Guillaume, voy. GUIENNE.

GUILLAUME (Edme ), chanoine d'Auxerre, était commensal d'Amyot, auprès duquel il remplissait l'office d'économe. C'est à lui que l'on doit l'invention de l'instrument de musique connu sous le nom de serpent, et qui, perfectionné après lui, est devenu un accompagnement obligé de la musique religieuse. Il l'inventa vers 1590.

GUILLAUME (Frère). En France T'histoire de l'art offre, malgré les recherches récentes, de tristes lacunes. Depuis le moyen âge jusqu'au seizième siècle, nous en sommes souvent réduits aux conjectures pour le nom, la vie, les titres de gloire de nos plus grands artistes. Aussi nos annales gardent un silence complet sur ce Frère Guillaume, qui fut le compagnon de Claude de Marseille voy. DICTIONNAIRE, t. V, p. 199), et que Jules II appela à partager les travaux de Michel-Ange et de Raphaël. Heureusement Vasari, qui fut elève de Guillaume, et qui lui a prodigué ses éloges, est venu révéler son existence. Guillaume, à la fois architecte, peintre à l'huile, à fresque et sur verre, naquit à Marseille en 1475, et vint travailler à Rome avec Claude de Marseille, comme nous l'avons dit ailleurs. Il portait alors la robe de dominicain, qu'il avait prise pour assoupir une affaire fâcheuse. Après a mort de Claude, Guillaume

redoubla d'efforts pour justifier les encouragements qu'il reçut du cardinal de Cortone et de la république d'Arezzo, dont il reçut un domaine en reconnaissance de ses beaux travaux à la cathédrale et à l'église de Saint-François de cette ville. Rome possédait de lui des vitraux merveilleux au Vatican et aux églises de l'Anima et de la Madona del Popolo. Florence et Cortone eurent aussi une part de ses travaux de divers genres. Il fonda une école à laquelle Vasari reconnait que la Toscane doit d'avoir porté l'art de peindre sur verre au plus haut degré de délicatesse et de perfection. Les vitraux peints par Claude et Guillaume au Vatican furent brisés lors du siége de Rome par les Impériaux en 1527. Mais les Italiens admirent encore les talents des deux artistes français dans ceux de leurs inaltérables ouvrages que les hommes ont respectés. Vasari nous apprend d'ailleurs, qu'à dessein peut-être, on étouffa la nationalité de Guillaume sous une aumusse de chanoine, même sous la robe de prieur, et sous le surnom d'Arezzo, ville où il mourut en 1537, à l'âge de soixante-deux ans.

GUILLAUME (Jacquette), femme auteur, née à Paris dans le dix-septième siecle, ne mérite d'être citée que pour un ouvrage en prose et en vers intitulé: Les dames illustres où, par bonnes et fortes raisons, il se prouve que le sexe féminin surpasse en toutes sortes de genres le sexe masculin, Paris, 1665,

in-12.

Une des parentes, et peut-être une sœur de Jacquette, nommée MarieAnne Guillaume, a composé aussi un discours sur le même sujet; il est intitulé: Que le sexe féminin vaut mieux que le masculin, Paris, 1668, in-12.

GUILLAUME D'AUVERGNE, quelquefois appelé aussi Guillaume de Paris, parce qu'il fut pendant vingt et un ans évêque de cette ville, naquit à Aurillac et mourut en 1249. I fut l'un des hommes les plus distingués de son siècle comme théologien, comme philosophe et comme mathematicien. Il avait étudié avec un grand soin les auteurs de l'école d'Alexandrie et les ouvrages arabes, et l'on croit qu'il fut le premier en Europe à faire usage des livres attribués à Her

mès Trismégiste. Par la nature et l'étendue de son érudition, par sa manière de penser et par son style élégant et clair, il mérite d'être placé fort au-dessus de ses contemporains. Ses ouvrages, imprimés pour la première fois à Nuremberg, en 1496, ont été publiés de nouveau avec de nombreuses corrections, à Orléans, 1674, 2 vol. in-fol. GUILLAUME DE CHAMPEAUX. Voyez CHAMPEAUX.

GUILLAUME DE Chartres, historien, était, avant 1248, chapelain de saint Louis, qu'il accompagna deux fois à la croisade, et dont il partagea la captivité. Dans l'intervalle de ses voyages, il s'était fait dominicain. Il mourut, à ce que l'on croit, vers 1280. Guillaume a écrit l'histoire du pieux monarque, ou plutôt un supplément à celle que Geoffroi de Beaulieu avait composée. Cette suite est intitulée : De vita et actibus inclytæ recordationis regis Francorum Ludovici, et de miraculis quæ ad ejus sanctitatis declarationem contigerunt. Cet ouvrage, publié en 1617 par Claude Meynard, a été inséré depuis dans le tome V des Scriptores rer. Franc. de Duchesne, dans le recueil des Bollandistes et enfin dans le tome XX du recueil des historiens de France. On n'y trouve guère que des particularités relatives aux vertus religieuses de saint Louis. On a encore de Guillaume de Chartres trois sermons renfermés dans un manuscrit provenant de la Sorbonne. Ils ne méritent aucunement d'être publiés.

GUILLAUME DE JUMIÉGES, historien du onzième siècle, naquit, à ce que l'on croit, en Normandie, et prit l'habit de saint Benoît à l'abbaye de Jumiéges. «Quelles que soient les fables qu'il a mêlées aux faits, Guillaume est l'un des plus curieux historiens du onzième siècle. Non-seulement il nous a conservé sur l'histoire des ducs de Normandie des détails qu'on ne trouve point ailleurs, mais il peint avec plus de vie et de vérité qu'aucun autre les mœurs nationales, les caractères individuels, et sa narration ne manque point d'intérêt. Ces mérites se font surtout remarquer dans les sept premiers livres. les seuls qui doivent être regardés comme son ouvrage; le VIII® a été

évidemment ajouté dans la suite par un moine de l'abbaye du Bec. Sans parler de la différence de ton et de style, il y est question de plusieurs événements arrivés après la mort de Guillaume de Jumiéges; par exemple, de la mort d'Adèle, comtesse de Blois, sœur du roi d'Angleterre, Henri Ier, survenue en 1137; et de celle de Boson, abbé du Bec, qui eut lieu la même année. Guillaume avait dédié son histoire au roi Guillaume le Conquérant. Il l'écrivait donc avant l'année 1087, époque de la mort de ce prince; il faut donc croire qu'il vivait encore cinquante ans après, et qu'alors seulement il y aurait ajouté le VIII livre; supposition qui n'est pas rigoureusement impossible, comme le prétend dom Rives (Histoire littéraire de la France, t. VIII), mais qu'on peut regarder comme tout à fait invraisemblable. Il paraît même que, dans les sept premiers livres, plusieurs chapitres, notamment le chapitre 1x du livre VI, les chapitres XII, XXII, XXV, XXXVIII du livre VII, et peut-être quelques autres passages encore, ont été également ajou tés après coup, ou du moins interpolés, soit par le moine auteur du VIII livre, soit par quelque autre chroniqueur. On ignore absolument l'époque de la mort de Guillaume, et il ne paraît pas qu'il ait jamais été revêtu d'aucune dignité ecclésiastique; il n'en acquit pas moins assez vite une grande réputation, et Orderic Vital en parle à plusieurs reprises avec la plus haute estime. On lui donne, dans les manuscrits, le surnom de Calculus, soit qu'il fût tourmenté des douleurs de la pierre ou de la gravelle, explication peu probable à mon avis, soit que ce mot fût la traduction latine de quelqu'un de ses noms (*). »

L'ouvrage de Guillaume a pour titre: Historia Normannorum libri VII. I a été publié pour la première fois par Camden dans ses Angliæ scriptores, Francfort, 1603, in-fol.; et plus tard il fut inséré par Duchesne dans le recueil des Normannorum antiqui scriptores, Paris, 1619, in-fol. Le texte est encore très-fautif. Il a été traduit en

(*) Notice sur Guillaume de Jumiéges, par M. Guizot, t. XXIX, Collection des mémoi res relatifs à l'histoire de France.

français dans la Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France publiés par M. Guizot.

GUILLAUME DE LA POUILLE (de Apulia), poête et historien du douzième siècle, né en Normandie, suivant les auteurs de l'Histoire littéraire de la France, et en Italie, suivant Tiraboschi, est auteur d'un poëme en 5 livres, intitulé de Rebus Normannorum in Sicilia, Apulia et Calabria gestis, usque ad mortem Roberti Guiscardi: cet ouvrage fut d'abord publié à Rouen, 1582, in-4°, par J. Tiremois, sur un manuscrit de l'abbaye du Bec. Il a été réimprimé depuis dans les Scriptores Brunswic. de Leibnitz; dans les Scriptores historia Siculæ, de Carusio, et enfin dans les Scriptores Italiæ, de Muratori, tom. V. Cette dernière édition est la plus estimée.

GUILLAUME DE LORRIS, mort, à ce qu'on croit, fort jeune en 1240, avait été ainsi nommé de Lorris sur la Loire, sa patrie. Il est le premier auteur du Roman de la rose, continué 40 ans après lui par Jean de Meung (voyez ce nom), et dont la meilleure édition est celle qu'a publiée M. Méon, Paris, 1814, 4 vol. in-8°.

GUILLAUME DE NANGIS, historien du treizième siècle. « Nous n'avons, dit Lacurne de Sainte-Palaye, dans une dissertation sur cet auteur, nous n'avons point d'historien qui nous soit moins connu, et qui ait moins cherché à l'être que Guillaume de Nangis; je n'ai rien trouvé qui concerne sa personne dans tous les écrivains de son temps, et il ne nous en apprend guère davantage dans les ouvrages historiques qu'il nous a laissés. Nous ne savons de lui que son nom et l'état dans lequel il a vécu; il se nomme lui-même, dans la préface de sa Vie de saint Louis, Frater Guillelmus de Nangis, ecclesiæ SanctiDionysii in Francia indignus monachus. Quoi qu'il en soit, nous possédons de Guillaume de Nangis trois ouvrages fort importants, savoir: une Vie de saint Louis et une Vie de Philippe le Hardi, dédiées toutes deux à Philippe le Bel, et une Chronique. Les deux biographies ont été publiées pour la première fois par Pithou, en 1596, puis par Duchesne, dans le tom. V de

sa collection. En 1761, Caperonnier joignit à l'édition qu'il donna de Joinville, Paris, imprimerie royale, in-fol., une traduction en vieux français de la Vie de saint Louis, que l'on croit être l'ouvrage de Guillaume de Nangis luimême, et qui fut publiée d'après un manuscrit de la bibliothèque du roi.

La Chronique remonte, dans les manuscrits, jusqu'au commencement du monde; mais elle ne peut être considérée comme une œuvre originale qu'à partir de l'époque où Guillaume cesse de copier Sigebert de Gemblours, c'est-à-dire, seulement à partir de 1113. Malgré ses défauts, il est peu de chroniques où l'on trouve un plus grand nombre de faits réunis avec plus de soin, et racontés avec tant de prédilection pour la cause du pauvre peuple. Elle renferme ce que nous possédons de plus complet sur les premières années du règne de Philippe le Bel, car elle s'arrête à 1301. D'Achery, dans son Spicilegium, n'a publié cette chronique qu'à dater de 1113. Elle a été traduite dans le tome XIII de la collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, publiés par M. Guizot. Cette chronique à été continuée par plusieurs auteurs, sur lesquels on peut consulter une excellente notice, insérée dans le 3o volume de la Bibliothèque de l'école des chartes.

GUILLAUME DE NORMANDIE, trouvère anglo-normand du treizième siè cle. Nous ne connaissons de lui que son prénom et sa qualité de clerc de Normandie. On sait aussi, par quelques passages de ses poésies, qu'il vécut sous Jean sans Terre, lorsque ce prince possédait la Normandie, puis sous Philippe-Auguste, sous Louis VIII, et même sous saint Louis. Le plus long et le plus intéressant de ses poemes est celui dans lequel il a raconté les aventures de Frégus, héros dont le nom ne se rencontre nulle part ailleurs, et qui appartient au cycle d'Artus. On a en outre de lui un grand poëme, intitule: li Bestiaire divins. C'est un traité de zoologie, avec des applications fort pieuses. Il dit, dans son chapitre sur la tourterelle, que, lorsqu'il faisait son livre, il y avait bien trois ans que l'Angleterre avait été mise en interdit, ce

T. IX. 16 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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qui donne l'année 1211 pour la date de sa composition. Entre les animaux qu'il décrit, sont le phénix et les sirènes. La belette, suivant lui, conçoit et enfante par l'oreille; l'aigle, pour se rajeunir, va se brûler aux rayons du soleil et se plonge dans une fontaine de Jouvence; on ne prend la licorne qu'en faisant marcher contre elle une pucelle attrayante, etc. On peut consulter le tome V des Notices des manuscrits, sur ce livre curieux, qui est très-propre à donner une idée des croyances populaires en histoire naturelle, à l'époque ou vivait Guillaume.

Dans un troisieme poëme, intitulé le Besant de Dieu, Guillaume attaque énergiquement les rois, les princes et le clergé; on y trouve quelques tirades vigoureuses contre la guerre des Albigeois et contre Louis VIII, à qui, dit le poëte, de toutes les grandes terres qu'il possédait, et de toutes celles qu'il voulait acquérir, il n'est resté que les six pieds de sa tombe.

Guillaume est encore l'auteur de deux fabliaux la Malletroute, allégorie assez insignifiante, et le Prêtre et Alison, conte fort licencieux (*).

GUILLAUME DE POITIERS, historien de Guillaume le Conquérant, naquit vers l'an 1020, à Préaux, près de PontAudemer, en Normandie, mais il étudia a la célèbre école de Poitiers, d'où le surnom qui lui resta. Après avoir suivi d'abord la carrière des armes, il entra dans l'Église, devint chapelain du duc Guillaume, depuis roi d'Angleterre, puis entin archidiacre de l'évêche de Lisieux. On ignore l'époque de sa mort; seulement, on est certain qu'il survécut à Guillaume. Il avait commencé, pendant la vie de ce prince, à écrire ses Gesta. Son récit est, il est vrai, trèspartial, mais il contient des détails curieux sur la conquête. Comme écrivain, Guillaume est l'un des plus distingues de nos anciens chroniqueurs. Il connaissait les auteurs latins, et on retrouve quelquefois chez lui la précision et l'énergie de Salluste, auquel Orderic Vital et ses contemporains l'ont comparé.

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Les premières et les dernières années de la vie du roi Guillaume manquent dans tous les manuscrits, dont le plus complet est celui de la bibliothèque Cottonienne. C'est celui sur lequel Duchesne a publié l'édition de notre chroniqueur. Son récit commence en 1035 et s'arrête en 1070. Guillaume de Poitiers a été traduit dans le tom. XXIX de la collection des Mémoires reatifs à l'histoire de France, de M. Guizot.

GUILLAUME DE TYR, chroniqueur. surnommé avec raison le prince des historiens des croisades, naquit, non pas en France ni en Allemagne, comme quelques auteurs l'ont soutenu, mais en Syrie; car, dans la préface de son livre. il dit qu'il a été moins entraîné à composer son ouvrage par le sentiment de ses forces que par l'amour du sol natal, et dans plusieurs autres endroits de son livre, il parle de la terre sainte comme de sa patrie. L'un de ses continuateurs le fait naître à Jérusalem, et Étienne de Lusignan, dans son His toire de Chypre, le dit parent des rois de Palestine.

Le peu de renseignements que nous possédons sur Guillaume de Tyr, nous les devons à lui-même. Nous voyons dans son ouvrage qu'il était enfant vers 1140, et qu'en 1162, au moment du di vorce du roi Amaury et d'Agnès d'E desse, il étudiait les lettres en Occident, probablement à Paris. De retour à Jérusalem, il obtint la faveur d'Amaury, et dut à sa protection, en 1167, l'archi diaconat de la métropole de Tyr, ce qui n'empêcha pas le prince de l'envoyer, dans le cours de la même année, en ambassade à Constantinople, aupres de Manuel Comnene, pour conclure une alliance avec ce prince contre le sultan d'Égypte. Guillaume se rendit à Rome, en 1169, pour faire juger par le pape quelques differends qu'il avait eus avec Frederic, archevêque de Tyr. A son retour, le roi Amaury lui confia l'education de son fils Baudouin, alors âge de 9 ans. A l'avénement de ce dernier, en 1173, Guillaume vit encore son credit s'accroître. Il fut nommé, cette même année, chancelier du royaume, à la place de Rodolphe, évêque de Bethléem, et, au mois de mai 1174, les suffrages du clergé et du peuple l'élevèrent,

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