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gnie des seigneurs de France et des capitaines de son armée, devant les portes de Bordeaux. Le héraut de la ville commença par sommer trois fois à haute voix les Anglais de venir porter secours aux gens de Bordeaux. Nul ne comparaissant, les jurés de la ville, l'archevêque, son clergé et les principaux seigneurs du pays remirent les clefs au lieutenant général du roi. L'entrée fut brillante, et on y vit chacun à la tête de sa troupe.

Charles VII, maître de la Guienne, voulut la gouverner comme le reste de la France. Mais cette uniformité, jointe au mépris de son sénéchal et de ses agents pour tous les droits municipaux et les franchises et coutumes locales, fit regretter vivement la domination anglaise. La taille des gendarmes surtout excitait un mécontentement général. Après avoir inutilement porté au roi leurs doléances, les peuples n'eurent plus qu'à se jeter dans la révolte.

Lord Talbot, malgré ses quatre-vingts ans, débarqua dans le Médoc au mois d'octobre 1452. Bordeaux se souleva aussitôt en sa faveur.

La plupart des villes l'imitèrent. Ce ne fut pas avant l'été de l'année suivante que l'armée royale put entrer en campagne. Charles VII la commandait lui-même. Il traita les Aquitains en sujets révoltés, prit des places d'assaut, et fit décapiter quelques barons. Après la victoire de Castillon (voyez ce mot), Bordeaux fut forcée de se rendre; mais ses bourgeois, profitant d'une clause de la capitulation, émigrèrent en si grand nombre, que, pendant de longues années, elle fut presque dépeuplée et sans

commerce.

Les barons et bourgeois, ennemis de la France, furent traités sévèrement : partout on mit de fortes garnisons, et Bordeaux fut maintenue par deux forteresses et par des ordonnances sé

veres.

Ainsi finit en Guienne la domination anglaise. Elle avait duré 300 ans depuis le mariage de Henri II.

5° La Guienne depuis sa réunion à la France, jusqu'en 1789.-Les Aquitains donnèrent encore, sous Louis XI, quelques signes de leurs vieilles habitudes d'agitation et d'indépendance. Les

d'Armagnacs, et à leur exemple, beaucoup de barons méridionaux, se jetèrent avec ardeur dans la ligue du bien public. L'un d'entre eux enleva le frère du roi, Charles duc de Berry, et l'associa au complot. Quand Louis eut conjuré ce péril, les comtes d'Armagnac, de Foix, d'Albret, d'Astarac et de Castres, se tournèrent vers l'Angleterre ; mais Édouard IV les remercia de leurs promesses exagérées, et ne leur envoya ni renforts ni argent.

Réconcilié avec son frère, Louis XI lui donna pour apanage, en 1469, le duché de Guienne, comprenant les sénéchaussées de Bordeaux, de Bazas, des Landes, de Saintonge et de la Rochelle. Les seigneurs gascons se rallièrent aussitôt autour de leur ancien compagnon d'armes, et l'entraînèrent de nouveau dans leurs audacieux projets, qui ne tendaient à rien moins qu'à faire de la Guienne un gouvernement indépendant. Mais l'empoisonnement de Charles les déconcerta bientôt, et de terribles vengeances frappèrent tour à tour Armagnac, massacré à Lectoure (1473), d'Albret, un bâtard d'Armagnac, et le duc de Nemours, décapités (1477).

La réforme religieuse fut accueillie avec passion par une contrée où le catholicisme ne s'était maintenu qu'à force de croisades et de supplices. La protection de la sœur de François Ier y attira les religionnaires les plus savants et les plus renommés. Mais bientôt les massacres de Cabrières et de Mérindol ouvrirent dans le Midi une longue période d'horribles calamités. En 1548, l'établissement de la gabelle fit éclater en Guienne une révolte que nous avons déjà eu occasion de raconter ailleurs. (Voy. GABELLE.) Montmorency, comme on le sait, la punit avec une atroce cruauté. Dès lors l'opposition politique se transforma en une opposition religieuse. Ce fut un échange de fanatiques vengeances entre les calvinistes et les catholiques. Les religionnaires de la Guienne, commandés par Duras, concurent l'espoir d'y former encore un État séparé, une république. Ils bloquaient Bordeaux, et tenaient la Garonne et la Dordogne, ces deux mamelles de la province (*), lorsque Montluc,

(*) Comment. de Montluc, deuxième partie.

chargé de soutenir l'autorité royale et la foi catholique avec ses soldats et ses bourreaux, délivra la capitale de la Guienne, puis multiplia ses exécutions, jusqu'à ce que sa victoire de Ver en Périgord assura aux catholiques la possession de la Guienne (1562).

Peu de temps après le voyage de Catherine de Médicis et de Charles IX dans la province, la guerre civile recommença avec toutes ses horreurs (1567 et 1568). Les huguenots n'y respirèrent un peu qu'à la faveur des divisions de Montluc et de Damville (1569). Toutefois, les débris de l'armée calviniste vaincue à Moncontour ramenè rent la guerre en Guienne, et surtout dans l'Agénois, jusqu'à la conclusion de la paix de Saint-Germain (1570). Le coup d'État de la Saint-Barthélemy, qui la suivit, ne tit que centupler, en Guienne comme partout, la puissance des calvinistes. D'ailleurs la lutte établie entre les catholiques ligueurs et les royalistes purs, entre Mayenne et Matignon ou Birou, fut avantageuse à leur cause. Après la mort de Henri III, Bordeaux, quoique catholique zélée, se prononça pour Henri de Bourbon, tout en le suppliant de se convertir. Quant aux villes attachées à la ligue, elles continuèrent leur guerre offensive et défensive, et ne poserent les armes que tres-tard.

Sous le règne de Louis XIII, la Guienne fut assez tranquille. Quelques tentatives isolées des protestants tombèrent d'elles-mêmes, ou furent aisément réprimées. Pendant ce siècle et le suivant, les lumières et le commerce y firent d'immenses progrès. Enfin, lorsque la révolution devint imminente, tous les esprits étaient préparés à ce grand événement. La résistance des parlements, surtout celle du parlement de Bordeaux, fut applaudie avec enthousiasme.

6o La Guienne depuis la révolution. - Chaque victoire de la nation, chaque réforme de l'Assemblée constituante, fut d'abord saluée avec transport en Guienne, et l'opposition aristocratique du parlement de Bordeaux, jadis si turbulent et si audacieux dans ses vues d'ambition de corps, excita à Bordeaux une indignation universelle. Cependant, sur d'autres points, à Montauban par

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exemple, d'atroces réactions rappelèrent les guerres religieuses du seizieme siècle. Alors les jeunes patriotes de Montauban marchèrent au secours de leurs frères. L'Assemblée nationalę les employa utilement pour pacifier le bas Quercy. Cette même année (1790) la Guienne fut divisée en six départements: Gironde, Landes, Dordogne, Lot, Aveyron, Lot-et-Garonne.

Nous ne reviendrons pas ici sur l'histoire du parti auquel la Gironde a donné son nom (voyez ĜIRONDINS), ni sur les mesures de répression qui purent faire redouter à la ville de Bordeaux le sort de Lyon. Nous n'avons pas besoin non plus de rappeler les crimes de la réaction thermidorienne, dont les compagnies de Jésus et du Soleil faisaient dans le département de la Garonne, comme dans celui du Rhône, une réaction franchement royaliste, ni tous les brigandages contre-revolutionnaires, ni les sympathies monarchiques de l'ancienne Guienne, qui depuis longtemps était disposée à accepter la restauration et l'invasion de 1814, ni la terreur de 1815. Nous n'insistons pas sur ces tristes événements, parce que nous croyons que la liberté ne sera plus reniée par la patrie de la Boétie, de Montaigne et de Montesquieu.

GUIENNE (monnaies des ducs de). Les monnaies frappées par les ducs de Guienne pendant le moyen âge sont nombreuses et importantes. Les plus anciennes sont des deniers monnayes au nom de Guillaume, et qui portent également celui de la ville de Bordeaux. Nous les avons décrits à l'article que nous avons consacré à l'histoire numis matique de cette ville. Du reste, les monnaies de Bordeaux étaient les mêmes que celles d'Aquitaine; la preuve, c'est que lorsque les rois d'Angleterre furent maîtres de cette province, l'un d'eux, Henri III, ordonna à son séne chal de Gascogne, Henri de Trubeville, de faire frapper dans ses villes de la Réole et de Lanjon sa monnaie de Bordeaux, de même poids et aloi que la monnaie tournois.

Eléonore, fille de Guillaume, conti. nua à faire frapper des deniers au type accoutumé; seulement, elle remplaça deux des croisettes que l'on remarquait

avant elle sur les monnaies d'Aquitaine, par un A et un ∞, et le mot BURDIGALA disparut pour faire place à ceux de nu-/ CISSA AQUITANIE ou de LODOICUS

-LIONOBA.

Sous Richard, fils d'Éléonore, le type ancien disparut tout à fait, et le mot RICA fut écrit en toutes lettres sur une

RDVS

des faces de la médaille. Enfin Édouard II adopta encore un type différent : il fit écrire autour de la croix les mots : DUX AQUITANIE, tandis que sur la pile était représenté un lion avec les lettres ANG, suite de la légende: EDVVARDUS DEI GRACIA REX.

A partir de cette époque, les espèces d'Aquitaine furent indifféremment imitées des pièces françaises ou des pièces anglaises; mais elles sont trop nombreuses pour que nous songions à les décrire toutes. Nous ne pourrons, malgré l'intérêt que présentent généralement ces beaux monuments de l'art monétaire en France, faire autre chose que jeter sur eux un coup d'œil rapide, nous contentant de renvover le lecteur aux ouvrages spéciaux de Ainslie et Haukins.

Les monnaies d'Edouard II et d'Édouard III sont faciles à confondre; nous croyons cependant qu'il faut attribuer au dernier de ces princes, qui régna de 1326 à 1377, à peu près toutes celles qui sont parvenues jusqu'à nous, et qui portent le nom d'Édouard. Parmi ces monnaies, on remarque d'abord des quiennois d'or, qui représentent le roi de profil, armé d'une épée, et tenant un écu écartelé de France et d'Angleterre. Au revers, se voit une croix fleuronnée, cantonnée de fleurs de lis et de léopards; le roi, la couronne en tête, est placé sous une arcade gothique; ses pieds sont appuyés sur deux léopards, et autour, on lit en légende : ED. D. GRA. ANGL. REX DNS AQVITANIE -GLA In EXCLCIS DEO ET IN TERRA PAX hoм. (Eduardus Angliæ rex dominus Aquitaniæ. Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus.)

Des léopards d'or, ainsi nommés parce que leur type presente un léopard couronné. Leurs légendes ne laissent aucun doute sur leur attribution. On y lit en effet: edvvardvs dEI GRACIA

ANGLIE ET FRANCIE REX XPS VIN-
CIT,
etc.

Les monnaies d'argent d'Édouard III sont en général des esterlings, des hardis, des tournois et des blancs (voyez ces mots). Sur toutes ces pièces, ce prince est désigné par son titre de duc, et l'on voit un petit léopard. Toutes sont presque servilement copiées sur les monnaies semblables de France et d'Angleterre.

Les pièces du prince Noir sont tout aussi remarquables que celles de son père. Ses guiennois sont imités des chaises de France; les plumes que l'on voit dans le champ dù côté droit de quelques-unes de ces pièces, font allusion à la mort du malheureux Jean de Bohême, tué à la bataille de Crécy. On y lit pour légendes: ED. POGNS REG ANGL. Pnes. AQ. - DOS ADIVTOR PROTECTOR, etc. DEVS IVDEX, IVSTVS, FORTIS, PACIENS, etc. Ses léopards ressemblaient presque en tout à ceux de son père; mais sur ses pièces d'argent, ses hardis, ses blancs, ses esterlings, on le voit représenté à mi-corps, de face ou de profil, et tenant une épée à la main; les légendes varient à l'infini.

Les pièces de Richard II (1377 à 1400), de Henri IV (1400 à 1413), de Henri V et de Henri VI, different peu de celles de leurs prédécesseurs. Nous ne nous arrêterons point à les décrire.

Lorsque la Guienne fut réunie à la France, et après la mort de Charles VII, Charles, deuxième fils de ce prince, fut investi du titre de duc de cette province, et le conserva de 1469 à 1472. Nous avons de lui des francs à cheval, des royaux et des hardis. Sa monnaie la plus curieuse est une pièce d'or qui le représente sous la figure de Samson tuant un lion. Autour on lit: KAROLVS REGIS FRANCOR. FILIVS AQVITANOR. DVX.- FORTITVDO MEA ET LVX MEA TV ES DOMINE DEVS MEVS. Au revers, on remarque un écu écartelé de France et de Guienne brochant sur la croix. Mais on sait que ce prince mourut jeune, et sans laisser de postérité. La Guienne fut alors réunie irrévocablement à la France, et elle cessa d'avoir une monnaie particulière.

GUIFFREI (Guigues), seigneur de

Boutières, gentilhomme du Dauphiné, fut l'un des plus célèbres capitaines du seizième siècle. Il fit à 15 ans, Louis XII régnant encore, ses premières armes sous Bayard, et depuis servit dans toutes les guerres d'Italie. Il fut fait prisonnier à la bataille de Pavie. Lors de l'invasion de la Provence par les Impériaux, il défendit Marseille, et contribua beaucoup, en 1544, au gain de la bataille de Cérisoles, où il commandait l'avant-garde. L'année suivante, ce fut lui que François Ier mit à la tête de l'escadre de 36 navires qu'il envoya ravager les côtes d'Angleterre. On ignore l'époque de sa mort.

GUIGNARD (Jean), jésuite, né à Chartres, bibliothécaire du collége de Clermont, fut impliqué dans le procès de Jean Châtel qui, dans ses interrogatoires, déclara avoir puisé ses principes régicides chez les jésuites. Une investigation rigoureuse fut ordonnée dans les papiers des Pères. On trouva parmi ceux de Guignard, entre autres maximes infâmes, celle-ci : Jacques Clément a fait un acte héroïque et inspiré par le Saint-Esprit en tuant Henri III. S'il est possible de guerroyer le Béarnais, qu'on le guerroye; si on ne peut le guerroyer, qu'on le fasse mourir... Guignard fut condamné, par arrêt du parlement du 7 janvier 1596, à être pendu et brûlé. La sentence fut exécutée le même jour. Le lendemain, fut prononcé le bannissement des jésui

tes.

GUIGNES (Joseph de), célèbre orientaliste, né à Pontoise en 1721, fut placé en 1736 chez le savant Fourmont, sous lequel il apprit en peu de temps le chi nois et diverses autres langues de l'Orient. En 1742, il obtint du roi une pension à titre d'encouragement. A la mort de son maître, en décembre 1745, il le remplaça à la bibliothèque royale dans la place de secrétaire interprète pour les langues orientales. Son Mémoire historique sur l'origine des Huns et des Turcs, Paris, 1748, in-12, le fit nommer en 1752 membre de la société royale de Londres, et en 1753, associé de l'Académie des inscriptions et belleslettres. Cette même année, il fut attaché au Journal des Savants, et nommé censeur royal. En 1757, il obtint la

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chaire de syriaque, vacante au collége royal; devint garde des antiques du Louvre en 1769, et pensionnaire de l'Académie des belles-lettres en 1773. Lors de la réunion du collége royal à l'Université, il se démit de sa chaire. En 1785, il fit partie du comité établi au sein de l'Académie pour la publication des Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi. La révolution ne compta point Guignes au nombre de ses partisans. Dévoué à la cause royale, il cessa de paraître à l'Académie depuis les journées des 5 et 6 octobre 1789, et malgré sa pauvreté, malgré les instances des différents gouvernements de la France, il refusa opiniatrément tous les secours, toutes les places, qui lui furent offerts. Il mourut en 1800. Rien ne fait mieux l'éloge de son beau caractère, que cet article du testament de Grosley: « Edifié de la << manière dont de Guigues, mon con« frère à l'Académie, cultive les lettres, << sans forfanterie, sans intrigue, sans prétention à la fortune, je legue à « lui ou à ses enfants, s'il me précédait << à la tombe, la somine de 3,000 liv. » Les principaux ouvrages de de Guignes sont: 1° Histoire générale des Huns, des Turcs, des Mogols, et des autres Tartares occidentaux, avant et depuis J. C. jusqu'à présent, précédée d'une Introduction contenant des tables his toriques et chronologiques des princes qui ont régné dans l'Asie, Paris, quatre parties en cinq volumes, dont les trois premiers parurent en 1756, et les deux derniers en 1757 et 1758. Cet ou vrage, l'un des plus considérables, des plus importants et des plus utiles qui aient été publiés sur l'histoire des peuples de l'Asie, a placé l'auteur au premier rang parmi les plus célèbres orientalistes. Le système de de Guignes sur l'origine des Huns a trouvé de nos jours quelques contradicteurs; mais il domine encore sur les nouvelles hypothe ses. Cet ouvrage est devenu très-rare; il a été traduit en allemand, avec des additions, par Dæhnert, 1768-1771 Les journalistes de Trévoux ayant critique l'histoire des Huns, de Guignes répondit par une lettre insérée dans le Journal des Savants de 1757. 2o Me moire dans lequel on prouve que

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Chinois sont une colonie égyptienne, Paris, 1759 et 1760, in-12. 3° Réponse aux doutes proposés par M. Deshautesrayes (Paris, 1659, in-12) sur le mémoire précédent. 4° Le Chou- King, livre sacré des Chinois, traduction du P. Gaubil, revue et corrigée, enrichie de notes et d'une notice sur l'Y-King. 5° Édition de deux traductions du P. Amyot: Eloge de Moukden (1770), et l'Art militaire des Chinois (1771). 6° Vingt-huit mémoires sur différents sujets, insérés dans la collection de l'Académie des inscriptions. 7° Cinq notices dans les deux premiers volumes des Notices et extraits des manuscrits, etc. Elles font connaître les géographies arabes de d'Ibn Al-Wardé et de Yacouti, les histoires de Massoudi et d'Ibn AlAthir, et l'original arabe du voyage de deux musulmans aux Indes et à la Chine, publié par Renaudot. 8° Un grand nombre d'articles dans le Journal des Savants, dont il a été 35 ans un des plus laborieux rédacteurs. Il a laissé en outre plusieurs mémoires et ouvrages historiques.

GUIGNES (Charles-Louis-Joseph), fils du précédent, né à Paris en 1759. Il débuta dans la littérature orientale par un Mémoire sur le planisphère céleste chinois, qu'il présenta en 1781 à l'Académie des sciences, et qui est imprimé dans les mémoires de cette société (tome X, savants étrangers, 1782). Attaché en 1783 au consulat de la Chine, il partit pour Brest, où il s'embarqua le 20 mars 1784. Avant de quitter Paris, il avait été nommé correspondant de l'Académie des sciences et de celle des inscriptions et belles-lettres, qui lui remirent une série de questions. Il ne put revenir en France qu'en 1801, fut alors attaché au ministère des affaires étrangères, et obtint sa retraite en 1818. Il a publié: 1° Observations sur le voyage de M. Barrow, Paris, sans date, in-8° de 58 pages; 2° Lettre à M. Millin sur le panthéon chinois (Magasin encyclopédique, 1807); 3° Voyages à Pékin, Manille et l'ile de France, Paris, 1808, 3 vol. in 8o, et atlas in-fol. 4° Réflexions sur les anciennes observations astronomiques des Chinois, et sur l'état de leur empire dans les temps les plus reculés (Annales des Voyages, II, VIII); 5°

Réflexions sur la langue chinoise (ibid., tome X); 6° Dictionnaire chinois, français et latin, Paris, imprimerie impériale, 1813, très-grand in-folio de près de 1,200 pages.

GUIGNIAUT (Joseph - Daniel), belléniste et antiquaire, naquit à Paray-leMonial (Saône-et-Loire) en 1794. Il fut successivement professeur au collége Charlemagne, puis maître de conférences à l'école normale jusqu'à la dissolution de cette institution en 1822. Il entreprit alors de traduire en français la Symbolique du docteur Creuzer, et, tout en continuant sa traduction, il refondit l'original, le compléta, en remania des livres ou des chapitres entiers, et l'accompagna de notes étendues, de commentaires et de figures. Il publia en 1825 la première livraison de cet important travail sous le titre suivant : Religions de l'antiquité, considérées principalement sous leurs rapports symboliques et mythologiques, etc. Ce livre, annoncé comme une traduction, fut généralement regardé comme une édition nouvelle, faite en français de l'ouvrage allemand. Les livraisons suivantes ont paru successivement en 1829, 1835, 1839 et 1841. Le dernier volume verra le jour très-prochainement.

L'école normale ayant été rétablie sous le nom d'école préparatoire, M. Guigniaut y fut nommé maître de conférences pour la littérature grecque. De 1825 à 1829, il publia deux dissertations, l'une Sur la Vénus de Paphos et son temple, 1827; l'autre Sur le dieu Sérapis et son origine, 1828. Il fut en outre l'un des premiers coopérateurs du journal le Globe, et l'un des fondateurs du Lycée, journal de l'instruction publique. Au commencement de 1829, nommé par M. de Vatimesnil directeur des études à l'école préparatoire, il sut, malgré les nombreuses tracasseries dont il fut l'objet, garder cette place jusqu'en 1830, époque à laquelle il fut confirmé dans son poste, qu'il ne quitta qu'en 1838. Il a été reçu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1837, et est actuellement professeur de géographie ancienne à la faculté des lettres de Paris.

Guigues Le Vieux. Voyez DAUPHINS DE VIENNOIS.

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