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A Versailles, le 13 janvier 1706. J'ai reçu la lettre que vous m'avez « écrite le 21 du mois passé; j'ai rendu compte au roi de ce que vous m'avez «< marqué sur la défense de l'île de « Grouais. S. M. est fort satisfaite de « votre bonne volonté pour son service. « Elle se remet à vous, quand vous « n'aurez point d'ordres de ceux qui ⚫ commandent dans le pays, de dispo« ser de l'artillerie et des gens de cette ⚫ile comme vous le jugerez à propos, etc. Signé PONTCHARTRAIN. » «La pension de 500 livres fut continuée au successeur de ce bon curé, et il y a tout lieu de croire qu'on lui permit aussi de se servir du canon du roi contre les ennemis de l'État, et d'interroger les étrangers. >>

GROUCHY (Emmanuel, comte de), maréchal et pair de France, naquit à Paris en 1766, d'une famille noble. Il servait avec le grade de capitaine dans une compagnie des gardes du corps lorsque éclata la révolution de 1789: il se prononça vivement en faveur des nouveaux principes, et fut nommé colonel de cavalerie. Après la campagne de 1793, il devint général de brigade, commanda la cavalerie de l'armée des Alpes, et coopéra à la conquête de la Savoie. Envoyé dans la Vendée, il s'y faisait remarquer par son zèle et par son courage, lorsque le décret de la Convention, qui excluait les nobles de tout commandement militaire, le renvoya dans ses foyers pour huit mois. Au bout de ce temps, il reçut (11 juin 1795) le brevet de général de division. Chef d'état-major de l'armée de l'Ouest, il seconda Hoche dans ses opérations, et concourut à la victoire de Quiberon. Après avoir successivement fait partie de l'armee du Nord en 1796 et 1797, et commandé en second l'expédition d'Irlande, Grouchy fut envoyé, en 1798, à l'armée d'Italie, sous les ordres de Joubert, avec la mission de s'assurer

du Piémont, et de déterminer le roi à l'abdication. En récompense de son succès diplomatique, le Directoire lui confia le commandement en chef et l'organisation du Piémont.

Moreau ayant été envoyé en Italie pour y réparer les fautes de Schérer, Grouchy le rejoignit avec les troupes dont il pouvait disposer, et le seconda puissamment. Il se distingua aux combats de Valence et de San-Juliano; battit Bellegarde, qu'il culbuta dans la Bormida, et dirigea, à la bataille de Novi, les brillantes charges exécutées par notre aile gauche: il y reçut quatre blessures graves, et fut fait prisonnier sur le champ de bataille. Échangé après un an de captivité, il rentra en France, et reçut presque immédiatement le commandement d'une division de l'armée de réserve; pénétra dans le pays des Grisons, s'empara de Coire, et força les Autrichiens à se retirer.

Nous le retrouvons en 1800 à l'armée du Rhin, s'illustrant à Hohenlinden.

Pendant la campagne de Prusse de 1807, Grouchy commanda un corps de cavalerie; se fit particulièrement remarquer à la prise de Lubeck, à Landsberg, à Eylau et à Friedland. Cette dernière victoire lui valut le grand cordon de la Légion d'honneur.

Au commencement de 1808, il fut nommé gouverneur de Madrid, et déploya une grande énergie lors de l'insurrection du 2 mai. Un an après, à pareil jour, il se trouvait au passage de l'Isonzo, y battait la cavalerie ennemie; il s'emparait le surlendemain de la ville d'Udine, et investissait la province de Styrie. De là, il pénétra en Hongrie avec Eugène, et contribua au gain de la bataille de Raab. Dans les premiers jours de juillet, il franchit le Danube et vint combattre à Wagram. Après cette mémorable campagne, Grouchy fut nommé commandeur de la couronne de fer, colonel général des chasseurs et grand officier de l'empire.

L'empereur le chargea du commandement de l'un des trois corps de cavalerie de la grande armée de Russie, puis le mit à la tête de l'escadron sacré; mais il refusa de lui confier un corps d'infanterie pendant la campagne de 1813, de sorte que Grouchy renvoya au mi

nistre de la guerre ses lettres de commandement, et se retira dans ses propriétés; mais lorsque l'invasion menaça notre territoire, jugeant qu'il ne lui était plus permis de rester oisif, il offrit de reprendre du service. Napoléon lui laissa alors le choix du commandement de l'armée qui s'organisait en Piémont, ou de celui de la cavalerie, lui donnant cependant à entendre qu'il persistait à croire qu'à la tête de nos escadrons il servirait plus utilement son pays. Grouchy prit donc encore le commandement des troupes à cheval. Il arrêta pendant quelques instants les ennemis dans les plaines de Colmar, leur disputa le passage des Vosges, et se porta sur Saint-Dizier, où il opéra sa jonction avec l'armée dirigée par Napoléon. Il donna de nouvelles preuves de valeur à Brienne, à la Rothière, à la prise de Troyes, où il fut blessé, à Vauchamps et à Craone également blessé dans cette dernière affaire, il fut obligé de quitter le champ de bataille et de ceder son commandement.

Pendant les cent jours, Grouchy recut le brevet de maréchal d'empire et le commandement des 7°, 8° et 9° divisions militaires. Il eut à diriger les opérations militaires contre l'armée royale et les rassemblements du Midi. A l'armée des Alpes, il organisa la défense des frontières. Ensuite, il alla prendre le commandement de la cavalerie de réserve de la grande armée. C'est à la tête de ce corps qu'il combattit à la journée de Ligny le 16 juin 1815. Son inexplicable hésitation le 17, son opiniâtre inaction le 18 (*), ont été l'objet d'une longue polémique, dont il n'a pu faire sortir une justification satisfaisante. (Voyez WATERLOO.)

A la seconde rentrée du roi, le général Grouchy, qui avait été compris dans l'ordonnance de proscription du 24 juillet, se réfugia en Amérique. En 1820, il rentra en France, conformément à l'ordonnance d'amnistie du 24 novembre 1819.

Il ne fut confirmé, ni sous la restauration ni immédiatement après la révo(*) « A Waterloo, Grouchy s'est perdu.

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J'aurais gagné cette affaire sans l'imbé«cillité de Grouchy. » Opinions et jugements de Napoléon, t. I, p. 544.

lution de juillet 1830, dans sa dignité de maréchal. Cependant une ordonnance royale du 19 novembre 1831 la lui confera; il fut appelé à la pairie le 11 octobre 1832.

GROYE, seigneurie du Chastelleraudois, en Poitou. Elle fut érigée en marquisat par lettres du mois de janvier 1661, en faveur de Louis d'Aloigny.

GRUERIE, gruaria. Ce terme fort ancien, jadis usité dans notre administration, avait deux acceptions différentes. Il signifiait : 1o un droit de justice immédiate que les seigneurs hauts justiciers exercaient sur des bois dont le fonds appartenait soit à des gens de mainmorte, soit à des particuliers; 2o une juridiction connaissant en première instance de toutes les contestations qui pouvaient s'élever au sujet des eaux et forêts de son ressort, et des délits qui pouvaient y être commis. Les officiers établis pour exercer cette juridiction s'appelaient gruyers. On en distinguait de royaux et de seigneu riaux. Ce terme était d'ailleurs, suivant les temps et les lieux, synonyme de verdiers (*), forestiers, segrayers, maitres sergents, gardes des eaux et forêts. L'appel des juges gruyers était porté devant le tribunal de la maî trise.

GRUNDLER (Louis-Sébastien, comte), maréchal de camp, né Paris en 1774. Lieutenant le 21 décembre 1793, successivement employé en Champagne, à Mayence, aux armées du Nord, du Danube, du Midi et d'Italie; attaché comme chef de bataillon à l'état-major de la grande armée pendant la campa gne de 1805; nommé en 1807 adjudant commandant, et envoyé sous les murs de Stralsund, revint en France après la paix de Tilsitt, commanda le departement de la Manche en 1808, et obtint d'être employé activement à l'armée d'Espagne, puis sous Anvers et dans la Hollande, fit en Russie la campagne de 1812, dans le 2e corps, et ayant combattu avec distinction, reçut à Moskou, le 10 septembre, le grade de général de brigade. S'étant trouvé ensuite aux batailles de Lutzen et de Bautzen, il fut

(*) Du Cange dérive le mot gruerie de l'allemand grün, vert.

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nommé baron le 4 mai 1813. En 1814, dès le mois d'avril, ayant offert ses services au roi, il reçut le commandement de Paris, avec celui du département de la Seine, fut chargé de l'arrestation du général Excelmans, et en récompense, fut créé comte et chevalier de SaintLouis. Le 13 mars 1815, le duc de Feltre lui confia le secrétariat de la guerre. Après la journée de Waterloo, il fut envoyé à Soissons en qualité de commissaire, puis il commanda le département. Rapporteur dans le procès de Ney, il traita la question de la compétence du conseil de guerre avec une impartialité qui le fit disgracier. Toutefois, on se contenta de l'éloigner de Paris. En 1823, le comte Grundler fut nommé lieutenant général.

GRUYER (Antoine, baron), maréchal de camp, né en 1774, à Saint-Germain (Haute-Saône). Il fut nommé par ses compatriotes capitaine au 6° bataillon de volontaires de son département, fit les premières campagnes de la révolution, fut blessé à Fleurus, et se distingua surtout à l'armée d'Italie. Blessé à Austerlitz, il obtint la croix d'officier de la Légion d'honneur. Il était depuis 1806 lieutenant-colonel des chasseurs de la garde impériale, avait fait la campagne de Prusse et celle de Pologne, lorsque, en 1808, élevé au grade de colonel et attaché comme aide de camp au prince Borghèse, il suivit à Turin le beau-frère de l'empereur. Le 6 octobre 1813, le baron Gruver, promu au grade de général de brigade, eut deux chevaux tués sous lui en s'emparant, après un combat de quatre heures, du village d'Interbroch, près de Toeplitz. Il occupait encore ce poste quand la retraite des 4o, 7 et 11° corps de la grande armée le plaça dans la situation la plus critique. L'ennemi, fort de quarante mille hommes, vint se placer entre lui et les trois corps francais; néanmoins, conservant le plus grand sang-froid, il se mit en retraite, et quoique attaqué et mitraillé par l'artillerie ennemie, il refusa de se rendre, marcha en carré, s'arrêtant de cent pas en cent pas afin de repousser six mille cavaliers qui le harcelaient sans cesse. Cernés de toutes parts, ses quatre mille braves n'avaient plus de munitions, et

étaient sur le point de se rendre, lorsque le général, qui avait eu trois chevaux tués sous lui, saisit un drapeau, ramena, par une courte allocution, le courage de sa troupe, qui, la baionnette en avant, parvint à se faire un passage. Pendant cette affaire, regardée comme l'une des plus glorieuses de la campagne, Gruyer avait perdu dix-huit cents hommes et soixante-trois officiers, tués, blessés ou faits prisonniers. Blessé le 18 septembre, à Leipzig, cet officier général se rendit à Lure pour donner des soins à sa santé. Lorsque les armées étrangères qui avaient envahi le territoire français s'emparèrent de cette ville, le général, refusant l'asile que lui offraient ses compatriotes, vint aussitôt à Paris et accepta, à peine convalescent, le commandement d'une brigade, à la tête de laquelle il parut à Montmirail, ChâteauThierry, Champ-Aubert et Montereau. Le 22 février 1814, il fut chargé d'atta quer Mery-sur-Seine qu'occupait l'armée de Silésie, parvint à pénétrer dans la ville après une vive fusillade et un combat meurtrier, qui dura depuis sept heures du matin jusqu'à cinq heures du soir, et chassa l'ennemi du quartier situé sur la rive gauche. Le général Gruyer voulut profiter d'une victoire si chèrement achetée. Les Russes avaient lâchement incendié la malheureuse ville; il s'empressa de faire jeter dans la rivière les poutres enflammées du pont auquel l'ennemi, dans sa retraite, avait également mis le feu, et se disposait à passer la rivière sur celles qu'on avait pu conserver, lorsque l'empereur arrivant à Mery le fit demander et lui dit : « Général, vous appréciez les cir«constances, elles sont difficiles, elles « méritent bien les beaux efforts que « vous venez de faire ici, et vous en « êtes déjà récompensé par la bonne « besogne que vous avez faite. »> Le brave Gruyer poursuivit aussitôt l'ennemi dans l'autre partie de la ville, où le combat recommença avec la même fureur. Un coup de fusil parti d'une croisée atteignit l'intrépide général. Il n'en ordonna pas moins la charge en criant à ses soldats : « En avant! l'empereur « m'a chargé de vous dire que vous avez « fait de la bonne besogne; camarades, << achevez votre ouvrage.» Le baron

Larrey reçut de l'empereur l'ordre de panser Gruyer, que trente grenadiers transportèrent jusqu'à Paris. Nommé au mois de juillet suivant commandant du département de la Haute-Saône, il occupait ce poste à l'époque où Ney, chargé de s'opposer aux progres de Napoléon, arriva à Lons-le-Saulnier, le 12 mars 1814. Gruyer se conduisit dans ces circonstances avec toute la fermeté et la prudence qu'on devait attendre de lui. Après avoir exécuté les ordres qui lui enjoignaient de proclamer le retour de Napoléon, en faveur duquel les habitants et les troupes du maréchal s'étaient prononcés ouvertement, il ne négligea rien pour maintenir la tranquillité publique. Après la seconde restauration, cette conduite lui fut imputée à crime; il fut arrêté dans la nuit du 13 décembre 1815, et condamné à mort le 16 mai 1816, par un conseil de guerre nommé par le duc de Feltre, dont le nom rappelle tant de funestes souvenirs; mais les démarches de ses amis firent commuer sa peine en celle de vingt ans de réclusion. Sa femme voulut partager sa captivité; et son mari fut obligé de l'accoucher, parce que le colonel Birague, commandant de la citadelle, avait refusé de faire ouvrir les portes de la prison à la personne chargée d'aller chercher un médecin. Le général fut rendu à la liberté après vingthuit mois de détention, et mourut à Strasbourg en 1822. Un grand concours de citoyens suivit ses dépouilles mortelles.

GUADELOUPE. Cette île, une des petites Antilles, fut découverte, en 1493, par Christophe Colomb; les Espagnols avaient inutilement cherché depuis à Ja coloniser, lorsqu'il arriva, le 27 juin 1635, sur ses côtes, un vaisseau et une barque montés par 500 Français. Les deux capitaines de l'expédition étaient MM. de l'Olive et du Plessis, envoyés par la Compagnie des Indes. Mais les commencements de l'expédition ne furent pas heureux. Les colons étaient fort misérables à leur arrivée; les provisions manquèrent; la division se mit entre les chefs; enfin, l'un d'eux, M. du Plessis, mourut de chagrin au bout de quelques mois; l'autre perdit la vue, et se fit dévot. Avec cela il fallait sou

tenir de fréquents combats contre les Indiens. Enfin, de nouveaux colons vinrent dans l'île, soit de Saint-Christophe, soit d'Europe; l'hôpital de Saint-Joseph, à Paris, envoya même une compagnie de jeunes filles pour leur servir d'épouses (1643). Cependant, les séditions et les désordres de toute espèce ne discontinuaient pas, et la Compagnie des îles d'Amérique, ne tirant aucun profit des sommes considérables qu'elle avait avancées, vendit la propriété de la Guadeloupe, avec celle de la Désirade, de Marie-Galante et des Saintes, à M. de Boisseret, agent et beaufrère de M. Houel, ancien gouverneur de la Guadeloupe. La Compagnie des Indes occidentales racheta la Guadeloupe en 1665, moyennant 125,000 li

vres.

Après deux attaques infructueuses (1690 et 1703), les Anglais renouvelèrent, en 1759, leurs tentatives contre la Guadeloupe. Neuf vaisseaux part rent, le 2 mai 1759, devant l'île. Ce fut du côté du bourg de la Basse-Terre, qui semblait imprenable vers la mer, que le chef d'escadre Moore dirigea ses attaques. Après une canonnade de neuf heures, les batteries de terre n'opposérent plus qu'un feu languissant. La garnison, pour n'être pas faite prisonnière, abandonna la place, et se retira dans des mornes d'un accès difficile. Au bout de six semaines, elle se rendit à des conditions honorables. Une heure plus tard, les Français étaient secourus, car il leur arriva un renfort de 2,600 hommes, commandés par M. de Beauharnais. Néanmoins, ils ne voulurent point fausser leur parole, et respectèrent la capitulation.

Les colons s'étaient défendus avec vigueur; on avait remarqué même une femme d'une bravoure au-dessus de son sexe, madame Ducharmey, qui, à la tête de ses esclaves, avait attaqué plusieurs fois les détachements ennemis, et n'avait pu être délogée de ses positions que par un corps de troupes régulières. Après la capitulation, signée le 1 mai, les Anglais restèrent dans l'île jusqu'à la paix de 1763, époque où ils la rendirent à la France. Elle était annexée à la Martinique, et ce n'est que dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,

que, régie séparément, elle a pu prospérer.

Les Anglais, impatients de nous ravir cette belle colonie, ne manquèrent pas de profiter de l'état des troubles où l'avait jetée une révolte contre le gouvernement de la mère patrie (1792). Le 10 avril 1794, ils y débarquèrent un corps de troupes assez considérable, et, le 21, le général français Collot, qui avait près de 6,000 hommes de troupes, consentit à une capitulation.

Quinze cents Français, sous le commandement du général Victor Hugues, vengèrent cet échec dès le mois suivant. Toute l'ile retomba au pouvoir de la république. Le 21 octobre 1801, les hommes de couleur se révoltèrent, et expulsèrent les autorités. Mais, au printemps de l'année suivante, le général Richepanse réprima la révolte.

Les Anglais reparurent en 1810, au nombre de 6,000 hommes, et réduisirent les Français à signer une capitulation, le 6 février. Trois ans après (3 mars 1813), ils la cédèrent à la Suède, qui, à son tour, la restitua à Louis XVIII, en vertu d'un article du traité de Paris (30 mai 1814). Mais les habitants s'étant énergiquement prononcés pour la cause de Napoléon et contre l'occupation britannique, c'en fut assez pour motiver une attaque de l'armée navale de sir James Leith et de sir Durham. Le 15 août, le comte de Linois, gouverneur, et le général Boyer de Peyreleau, commandant en second, évacuèrent la Guadeloupe, qui resta encore quelque temps occupée par les Anglais.

La colonie est régie par un gouverneur et un conseil colonial de 30 membres, nommés par les colléges électo

raux.

La Basse-Terre, chef-lieu de la Guadeloupe, est une ville de 5,000 âmes, siége d'une cour royale, d'une cour d'assises, d'un tribunal de première instance, etc. Mais la ville la plus riche et la plus peuplée est la Pointe-àPitre, régulièrement bâtie, et peuplée de 12,000 habitants. Elle a un port excellent, à l'extrémité de la Rivière-Salée, détroit qui partage la Guadeloupe en deux îles.

Après ces deux villes, les localités les

plus peuplées de la colonie sont le Grand-Bourg ou Marigot (1,900 hab.), la Capesterre, et le Vieux fort SaintLouis, toutes trois dans l'île MarieGalante, une des dépendances de la Guadeloupe; les Saintes et la Désirade, qui dependent aussi de la colonie, n'ont chacune qu'un petit bourg. Enfin, dans la partie française de l'île Saint-Martin, dont un tiers appartient à la Hollande, il n'y a que le petit bourg de Marigot.

Avec toutes ces îles annexées à la Guadeloupe, la colonie a une superficie de 164,513 hectares, et une population d'environ 128,000 âmes.

GUADET (Marguerite - Élie), né à Saint-Emilion, petite ville du Bordelais, le 20 juillet 1758, porta sa tête sur l'échafaud révolutionnaire, le 15 juin 1794. L'un des membres les plus influents de la députation de la Gironde à l'Assemblée législative et à la Convention nationale, Guadet fut, en outre, le personnage le plus énergique du triumvirat bordelais, autour duquel se groupèrent successivement les différents partis qui reçurent le nom de girondins.

Dans le triumvirat girondin, Guadet avait pour collègues Vergniaud et Gensonné, tous deux avocats comme lui. Cependant, Vergniaud y représentait surtout la haute eloquence, Gensonné l'habileté diplomatique, Guadet la résolution courageuse qui ne demande qu'à agir. En ce sens, Vergniaud était l'orateur du triumvirat, Gensonné le négociateur, Guadet l'homme d'action. Ce dernier possédait plusieurs des qualités qui distinguent le tribun: l'entraînement irrésistible de l'improvisation, l'audace dans le danger, le mépris des obstacles, l'amour opiniâtre de la lutte. C'était le Danton de la Gironde.

Mais il lui manquait beaucoup pour mériter le titre d'homme d'État, que ses antagonistes lui donnaient par inanière de moquerie. Comme Gensonné, Vergniaud et presque tous les chefs de la Gironde, Guadet, malgré son activité personnelle, était condamné à l'impuissance par le scepticisme de ses opinions politiques. Aujourd'hui encore, on est embarrassé de dire s'il préférait la république ou s'il aimait mieux la monarchie constitutionnelle. A entendre

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