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celui de gros; en Flandre et dans les provinces riveraines du Rhin, ce fut le contraire.

GROS ET DEMI, GROS DE NESLE.Sous le règne de Henri II, on vit reparaître sur les espèces le nom de gros depuis longtemps oublié; ce fut à l'occasion d'une monnaie qui valait 2 sous 6 deniers. Cette monnaie porte pour empreinte, d'un côté une H couronnée et accostée de trois fleurs de lis avec ta légende HENRICVS II D.G FRANCO REX. Une croix fleuronnée et la lé gende ordinaire de l'argent : SIT NOMEN DNI BENEDICTV, avec le millésime de l'année où la pièce avait été frappée, marquait le revers. Henri II fit également faire des demi-gros de Nesle. Cette monnaie fut ainsi nommée, parce qu'elle fut frappée à l'hôtel de Nesle. Charles IX, Henri III et leurs successeurs en firent également fabriquer; mais alors ces espèces avaient perdu leur nom primitif; elles étaient appelées sols parisis et pièces de trois et de six blancs, parce qu'elles valaient effectivement 6 blancs de 5 deniers. Telle est l'origine de la dénomination que quelques habitants de nos provinces donnent encore maintenant à la somme de 2 sous et demi; seulement les six blancs ne sont plus une monnaie réelle comme autrefois, mais une simple monnaie de comple.

GROS (Antoine-Jean), peintre d'histoire, est né à Paris, le 16 mars 1771. Son père peignait la miniature et sa mère le pastel. On le fit donc dessiner aussitôt qu'il put tenir un crayon. Après avoir terminé ses études, il entra à l'atelier de David, où ses progrès furent rapides. Il était en état de voler de ses propres ailes, quand la réquisition menaça d'arrêter sa carrière. David parvint à lui obtenir un passe-port pour l'Italie, mais il fut forcé de s'arrêter dans les parties septentrionales qu'occupaient les troupes de la république. Il se rendit à Gênes, et parvint à se placer dans l'état-major de l'armée; il y fit quelques portraits, qui attirèrent sur lui l'attention de Joséphine.

Ce fut à cette époque sans doute, que, suivant toutes les opérations de la campagne, y prenant part souvent, il acquit ce talent particulier de re

présenter le mouvement des batailles, et de saisir le côté artistique des épisodes militaires. En l'an vi, il envoya à Paris le portrait de Bonaparte au pont d'Arcole. Membre de la commission chargée de recueillir les objets d'art qui étaient cédés à la France par le traité de Tolentino, il s'acquitta de cette mission avec une modération dont les ha bitants de Pérouse, entre autres, ont conservé le souvenir.

De retour en France, Gros débuta par le portrait du premier consul à cheval, tableau demandé par la ville de Milan, et qui fut terminé en 1802. Il travailla, à partir de ce moment, avec une singulière ardeur, et recueillit les études nécessaires pour son tableau des pestiférés de Jaffa, qui fut complé tement achevé en 1804. Če tableau produisit la plus vive sensation. C'était la première grande page consacrée à nos triomphes militaires, et elle est restée l'une des plus belles et des plus brillantes parmi tout ce que la peinture a produit depuis cette époque. L'auteur fut porté en triomphe au musée, et son ouvrage fut couronné en sa présence comme le chef-d'œuvre de l'exposition. Gros peignit ensuite la Bataille d'A boukir, le Combat de Nazareth et celui d'El-Arisch. Le premier de ces trois sujets fut seul exécuté en grand; mais les esquisses peintes de tous les trois sont des chefs-d'œuvre de verve, couleur et d'expression. Bonaparte aux Pyramides, la Bataille d'Eylau, l'Entrevue de l'empereur des Français et de l'empereur d'Autriche en Moravie, furent les principaux ouvrages de Gros pendant le consulat et l'empire.

de

Gros était, sans contredit, le premier et peut-être le seul véritable peintre de batailles de notre époque; entrant franchement dans le sujet, il a retracé tout le conflit tumultueux des combats, tous leurs accidents, tous leurs épisodes terribles; enfin, ayant à représenter des exploits militaires, il n'a point éludé la difficulté en faisant des tableaux de

convention.

C'est à cette époque aussi qu'il exécuta son tableau de Charles-Quint reçu à Saint-Denis par François I. Son succès dans cette composition fut d'autant plus grand, qu'en peignant un ta

bleau de chevalet et des figures de cette petite proportion, il abordăit, pour ainsi dire, un nouveau genre, et que, selon l'opinion générale, il devait échouer dans cet essai; mais, ceux-là même qui l'avaient voulu décourager par ce fâcheux pronostic, furent forcés d'avouer qu'il s'était élancé à une hauteur nouvelle.

Pendant la restauration, Gros fit, en 1817, son tableau du Départ nocturne de Louis XVIII au 20 mars, et en 1819, la duchesse d'Angoulême s'em barquant à Pouillac; en 1827, Charles X au camp de Reims. Gros a aussi fait un grand nombre de portraits, qui sont placés au premier rang. Nous citerons seulement ceux du général Lasalle, de sa veuve, du ministre Chaptal, de Gall et de Zimmermann. Enfin, à tous ces titres de gloire, vient se joindre une production monumentale, la décoration de la coupole du Panthéon. Ce n'est pas une fresque, c'est une peinture à l'huile sur un enduit particulier. Commencée en 1811, après avoir participé aux vicissitudes politiques de l'Europe, elle fut découverte le 4 novembre 1824. C'était là une œuvre immense, remplie de difficultés, et dont Gros avait su tirer un parti extraordinaire; c'était une conception magnifique, exécutée de la manière la plus large et la plus grandiose. Charles X, qui l'avait été voir avant qu'elle fût découverte, donna, à cette occasion, le titre de baron à son auteur, et fit en outre doubler le prix de 50,000 francs, fixé primitivement. M. de Peyronnet, alors ministre, se trouvait dans l'église au moment où les élèves de Gros vinrent lui apporter une couronne; il prit le laurier, et le plaça lui-même sur la tête de l'artiste. En un mot, le triomphe de Gros fut complet, et il savoura avec bonheur l'hommage accordé à son génie.

Qui eût dit alors qu'un jour viendrait où tout ce talent serait méconnu, où toute cette gloire serait oubliée, où l'on ne tiendrait compte à cet homme, que chacun couronnait à l'envi, ni de ses longs travaux, ni des nombreux élèves qu'il formait; qu'on oublierait toutes ces belles pages sorties de ses pinceaux, et qu'on viendrait lui dire à lui, l'élève

de David, et son premier élève : « Vous << n'êtes pas artiste, vous n'avez pas com« pris l'art. » A l'époque où commença à fleurir cette école, appelée alors l'école romantique, qui se traînait dans la peinture à la suite de l'école romantique littéraire, qui portait comme elle sur son drapeau la nature et l'art, et qui semblait prendre à tâche de torturer l'une et l'autre, la presse périodique, où la critique des arts est ordinairement mal entendue, prit parti pour ce qu'elle appelait le progrès. C'était la jeunesse, et quelle jeunesse encore! qui avait adopté avec enthousiasme les nouveaux principes. La question était dès lors devenue une affaire de coterie; et ces génies précoces, qui jugent d'un coup d'œil et tranchent d'un trait de plume, alors qu'ils ne savent encore ni juger ni écrire, ne craignirent pas de jeter le ridicule sur Gros. Quelques feuilles quotidiennes poussèrent même la critique jusqu'à la grossièreté, et il se trouva des gens qui ne rougirent pas d'attenter à cette gloire de la France, d'aller ramasser dans la fange de leur esprit des injures pour en souiller cette éclatante figure d'artiste.

Certainement Gros aurait dû mépriser ces attaques, mais il voulut lutter contre le torrent. Il peignit successivement, dans cette intention, Ariane dans l'ile de Naxos; David jouant de la harpe devant Saül; Venus sortant de l'onde; enfin, Hercule et Diomède. La critique ne s'arrêta pas. Pour un artiste qui se souvient de ses jours de triomphe, qui se rappelle le temps où il trônait en roi de la peinture, se voir jeter de côté, voir s'écrouler cet édifice de gloire qui devait abriter ses vieux jours, c'est, il faut l'avouer, une atteinte d'autant plus cruelle, qu'elle est inattendue; arriver au bout de la carrière, avoir toute sa vie travaillé pour atteindre le but, et voir tout à coup ce but s'évanouir et disparaître, est-il rien de plus décourageant. Gros sans doute aurait pu se dire que ce n'était là qu'un engouement, qu'une illusion du moment; que ces gens qui criaient si haut n'avaient rien à mettre à côté de ses belles pages; que leur chétive et creuse peinture serait écrasée si on essayait de la comparer aux productions éner

giques de son pinceau; mais, pour cela, il aurait fallu être philosophe et ne pas être artiste. Enfin, la critique dut être satisfaite elle avait réussi au delà de ses espérances. Le 26 juin 1835, on retira de la Seine le cadavre de Gros. Ce fut pour tous les vrais artistes une perte cruelle et vivement sentie. Mais ce ne fut pas une leçon pour la presse, qui, dès le lendemain, reprit avec aussi peu de retenue son thème habituel.

Il n'est pas besoin de faire l'éloge de Gros ni de ses tableaux, de dire la hardiesse de son dessin, la magie de sa couleur, la puissance de sa composition; ses œuvres parlent assez haut, et il restera toujours comme le premier élève de David, comme le plus grand peintre d'histoire après ce maître. On ne peut qu'accepter, en parlant de lui, ce que M. Denon disait en le présentant à un prince polonais : « Prince, je vous présente le prince de la peinture. »> Gros avait été décoré par l'empereur en 1808; en 1815, il fut nommé membre de l'Institut; en 1816, professeur de l'école royale des beaux-arts; en 1818, chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

GROS-GUILLAUME, célèbre histrion, contemporain de Gauthier-Garguille et de Turlupin. Avant de monter sur les tréteaux de la farce à l'hôtel de Bourgogne, il se nommait Robert Guérin, et exerçait l'état de boulanger. Pour être de belle humeur, il fallait, dit Sauval, « qu'il grenouillât ou but chopine avec son compère le savetier, dans quelque cabaret borgne. >>

Son embonpoint extraordinaire faisait dire de lui qu'il marchait longtemps après son ventre, et son nom finit par devenir proverbial pour désigner un

ventru.

On raconte comme une des singularités de cet homme, que parfois, quand il s'était avancé sur la scène, avec son visage masqué de farine et son ventre garrotté entre deux ceintures, les tortures de la gravelle et de la pierre venaient briser sa belle humeur, lui arracher des larmes de douleur, et lui faire faire des contorsions « qui divertissaient autant que s'il n'eût point senti de mal. » Il mourut cependant âgé de 80 ans, et fut enterré à SaintSauveur.

GROSLÉE, baronnie du Bugey, érigée en comté par lettres d'Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, le 29 juin 1580, en faveur de Claude, baron de Groslée. Groslée est aujourd'hui une commune du département de l'Ain, arrondissement de Bellay.

GROSLEY (P. J.), écrivain célèbre par la bizarrerie et l'originalité de son esprit, naquit à Troyes en 1718. Après avoir exercé dans sa ville natale la profession d'avocat, et avoir été deux ans attaché à l'administration de l'armée en Italie (1745 et 1746), il revint à Troyes, et se livra exclusivement à son goût pour l'étude. Possesseur d'un revenu de 2,400 livres (il avait abandonné la moitié de sa fortune à sa sœur), Grosley en consacra le quart à élever des bustes aux plus illustres de ses compatriotes. Il en avait déjà réuni cinq, qui lui avaient coûté chacun 2,000 f, savoir ceux de Pithou, de Passerat, dú P. Lecomte, de Mignard et de Girardon, quand la perte d'une somme considérable l'empêcha d'aller plus loin. II voyagea en Italie, en Angleterre et en Hollande, et mourut en 1785. On a de lui: Mémoires de l'académie des sciences, des inscriptions, belles-lettres, beaux-arts, nouvellement établie à Troyes en Champagne, 1774, réimprime plusieurs fois : c'est un recueil de facéties assez piquantes; Supplément aux Mémoires de Camusat sur l'histoire ecclésiastique de Troyes, 1750, in-12, livre devenu fort rare parce que l'édition a été brûlée; Dissertation sur cette question: Si les lettres ont contribué aux progrès des mœurs, 1751, in-12; Recherches pour servir à l'histoire du droit français, 1752, in-12; Vie du P. Pithou, avec quelques Mémoires sur son père et ses frères, 1756, 2 vol. in-12, ouvrage très estimé; Éphémérides troyennes, 1757-68, 12 vol. in-24; Nouveaux Mémoires ou observations de deux gentilshommes suédois sur l'Italie et sur les Italiens 1764, 3 vol. in-12; Londres, 1770, 3 vol. in-12, 1774; Mémoires sur les campagnes d'Italie de 1745 et de 1746, avec un journal de la campagne du maréchal de Maillebois en 1745, Amsterdam, 1777, 2 vol. in-12; Vie de Grosley, écrite en partie par lui-même,

1787, in-8°. On a publié depuis ses OEuvres inédites, 1812, 3 vol. in-8°, parmi lesquelles on remarque son testament. Grosley était associé de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, à laquelle il avait envoyé plusieurs mémoires. Mais entraîné, dit M. Dacier, par l'originalité de son esprit, il confondait sans cesse les genres, mêlait le gai au sérieux, le grave au badin, le noble au burlesque, insistait sur des minuties, errait au gré de son imagination, arrivait où il pouvait et quand il pouvait; quelquefois n'arrivait nulle part, et paraissait souvent ne s'être proposé d'autre but que de s'amuser sur la route; de sorte qu'aucune de ses compositions, moitié érudites, moitié plaisantes, n'a pu trouver place dans nos mémoires. »

GROSS-ASPERN (combats de). Après avoir reçu la capitulation de Vienne, Napoléon fit passer ses troupes sur la rive gauche du Danube. Dans la matinée du 21 mai 1809, sa gauche se trouvait appuyée au village de Gross Aspern, son centre à celui d'Essling, et sa droite à un petit bois qui s'avance jusqu'au fleuve. L'archiduc Charles s'applaudissait de voir les ennemis se mettre à dos Je Danube, qui est au printemps fort sujet à des débordements. Vers quatre heures du soir, lorsque les Français furent bien établis dans cette position, en effet peu favorable, il jugea que c'était le moment d'en venir aux mains. Ses troupes, formées sur cinq colonnes, débouchèrent dans la plaine, et bientôt l'action s'engagea par une vigoureuse attaque sur notre aile gauche, dont Masséna avait le commandement. La défense ne fut pas moins opiniâtre que l'attaque; trois fois les Autrichiens, bien supérieurs en nombre, tentèrent d'emporter le village, trois fois ils furent repoussés. Enfin, à la nuit tombante, le général ennemi Hiller dut renoncer à son entreprise.

Le lendemain, deux des cinq colonnes autrichiennes, celles de Hiller et Bellegarde, attaquèrent de nouveau Gross - Aspern. Un régiment ennemi parvint à s'établir dans les premières maisons du village; mais le 24° de ligne l'en eut bientôt chassé à la baïonnette.

D'autres régiments autrichiens pénétrèrent jusqu'à l'église et s'en emparèrent; les 4 et 46° de ligne, secondés par un régiment badois, reprirent ce poste, en furent chassés de nouveau, l'attaquèrent encore, et finirent par en demeurer maîtres. Ces deux combats de Gross-Aspern ne sont que des épisodes de la grande bataille d'Essling.

GROSS-BARCKEL (combat de). En novembre 1806, le 8° corps de la grande armée française d'Allemagne (Mortier) marcha sur le Hanovre, où se trouvaient de redoutables débris des troupes battues à Iéna et à Auerstaedt : 9 à 10,000 Prussiens occupaient un camp retranché sous les murs de Hameln. Deux colonnes françaises durent agir contre cette ville. Jérôme, qui commandait cette division, forma une avant-garde composée du 20° régiment de ligne français, d'un détachement de sa garde royale à cheval, du 2o régiment de chasseurs hollandais, et de deux pièces d'artillerie légère. Cette troupe, commandée par Debroc, major général au service de Hollande, rencontra au village de Gross-Barckel un fort détachement ennemi. Les Prussiens, bientôt rompus et culbutés, quoique secourus par deux nouveaux bataillons, furent poursuivis jusque sous les glacis de Hameln. Les défenseurs de cette place, découragés, capitulèrent le 20.

GROSS-BEEREN (bataille de). Bernadotte, investi d'un commandement en chef dans l'armée ennemie, en 1813, avait déployé 90,000 hommes en avant de Berlin. Õudinot, qui avait en vain essayé de les entamer par le flanc, les trouva, le 23 août, rangés de Potsdam à Blankenfeld. I ordonna l'attaque. Bertrand marcha avec le 4o corps sur ce dernier point, Reynier, avec le 7o, sur Gross - Beeren, village à 3 milles au sud de Berlin. Le 12 corps, commandé par Guilleminot, se dirigea sur Potsdam par Ahrensdorf. Les deux premières positions furent enlevées; mais pour arriver à la troisième, les troupes françaises avaient à faire un long détour avant d'aborder la droite ennemie. Cette droite ne les attendit point; elle se porta au secours du centre, et tombant sur le flanc gauche des Saxons,

elle leur enleva Gross-Beeren. Cependant Guilleminot, au bruit du canon, quitta la direction qui lui était assignée, pour renforcer Reynier, qu'il rétablit dans Gross-Beeren.

La nuit suspendit ce combat indécis, où les nôtres avaient déployé une valeur admirable. Le 7 corps avait perdu 1,500 hommes. On avait reconnu la force des alliés, il n'était guère possible d'espérer de leur passer sur le ventre et d'atteindre Berlin; le lendemain on battit en retraite.

Une colonne en fer, haute de 18 pieds, a été élevée à Gross-Beeren, en mémoire de cette journée qui sauva la capitale de la Prusse. De plus, on célèbre tous les ans un service divin sur le champ de bataille.

GROU (Jean), né en 1731 au Calaisis, entra dans la compagnie de Jésus, et se retira à Amsterdam lors de la suppression de cette célèbre société; puis revint deux fois en France, s'expatria pendant la révolution, et passa en Angleterre, où il mourut en 1803. On a de lui, outre plusieurs livres de piété, des traductions de quelques ouvrages de Platon, que les travaux semblables publiés depuis n'ont pas fait oublier. Ce sont: la République, Paris, 1762; Amsterdam, 1763, 2 vol. in-12; les Lois, Amsterdam, 1769, 2 vol. in-8° et in-12; enfin divers Dialogues, Amsterdam, 1770, 2 vol. in-8° et in-12. Il avait publié, la même année, une édition corrigée et enrichie de remarques, de la traduction du premier Alcibiade, par Tannegui Lefèvre.

GROUAIS OU GROIX (île de), dans le Morbihan, à près de 12 kilom. de Lorient. Ogée, dans son Dictionnaire de la Bretagne (Nantes, 1779), raconte sur cette localité (*) un événement qui mérite d'être conservé.

<< Grouais, dit-il, a dû être sujette aux mêmes révolutions de guerre que le

(*) L'île de Grouais, qu'on appelle improprement aussi Groix, tire son nom du mot Groah, druidesse, fée. Un collège de prétresses gauloises y résidait de méme que des druides se réunissaient dans l'île de Sen (mot qui signifie vieillard), sur la côte du Finistère.

On trouve à Grouais des monuments celtiques.

reste de la Bretagne; elle fut brûlée par les vaisseaux anglais en 1663 et le 15 juillet 1696. Elle allait être exposée au même sort en 1703, lorsque le curé trompa les ennemis par un stratageme ingénieux. Il fit paraître dans la partie la plus élevée de l'île, qui se présente en pente vers le large de la mer, les femmes et les filles montées sur des chevaux, en rang avec les hommes; et comme on manquait de chevaux, on monta sur des bœufs et sur des vaches. Ces femmes avaient des perruques d'une herbe frisée et noire, fort commune sur le rivage, appelée goémon; des bâtons, placés sur leurs épaules, leur servaient de mousquets. Tout cela joint à leur corset rouge et à des bonnets d'homme de même couleur, qu'elles avaient mis sur leurs têtes, fit une telle illusion, que l'amiral Roock, commandant de la flotte anglaise et de 7,000 hommes de troupes de débarquement qui avaient, quelques jours auparavant, mis pied à terre à Belle-Isle, n'osa faire avancer ses chaloupes, quoiqu'elles fussent deja en mer. Il prit tout ce qu'il voyait en bataille pour des dragons de troupes réglées. Ce trait d'histoire, tiré du livre de M. de la Sauvagère, et qu'on peut confirmer par de bonnes preuves, change tous les récits du P. Daniel et des autres historiens, qui disent que les ennemis furent repoussés par la résistance des troupes et de la milice. Nous donnerons pour preuves principales, les lettres écrites par M. de Pontchartrain. Les voici :

A Versailles, le 30 janvier 1704. « J'ai reçu la lettre que vous m'avez « écrite le 12 de ce mois. Vous trouve« rez ci-joint le brevet de la pension de « 500 livres que le roi vous a accordée « sur l'évêché d'Agen. J'ai été bien aise « de vous attirer cette marque de la sa« tisfaction que S. M. a eue du zèle que « Vous avez fait paraître pour son service, la dernière fois que les Anglais <«< sont venus à Drouais. Signé PONT

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