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Quant à la thérapeutique de ces accidents, l'auteur la résume dans les deux propositions suivantes :

1° Rappeler la fluxion vers les séreuses articulaires, si les symptômes cérébraux se sont développés en même temps que disparaissaient les douleurs articulaires.

2o Rechercher soigneusement les causes déterminantes. des accidents, en apprécier la nature et agir en conséquence. C'est ainsi que l'opium et la poudre de Dower, le musc et les autres stimulants, la saignée même, pourront, suivant les cas, trouver leurs indications.

Le travail de M. le docteur Desguin est si riche de détails, de fails pratiques et de considérations judicieuses, que je crains bien, dans l'analyse que je viens d'en faire, d'être resté audessous de ma tâche et de ne vous avoir donné qu'une faible idée de son importance. Le style en est rapide, large, élégant, et indique une plume dès longtemps exercée.

En résumé, le mémoire de M. le docteur Desguin, au point de vue littéraire et scientifique, est un ouvrage bien conçu, bien exposé, et qui dénote, de la part de l'auteur, une étude approfondie de son sujet; au point de vue pratique, son utilité est incontestable, et il sera lu avec avantage par les praticiens.

M. le docteur Desguin, Messieurs, s'est acquis, par ses publications scientifiques, une place distinguée parmi les travailleurs consciencieux de notre pays. Indépendamment des mémoires qui lui ont valu des distinctions si flatteuses et si honorables de la part de l'Académie impériale de médecine de Paris et de la Société de médecine de Gand, je signalerai à votre attention sa traduction du livre du docteur Bock : De l'homme sain et de l'homme malade; les notices bibliographiques du Traité des accidents morbides de M. le professeur

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Spring et de la Topographie médicale de la Belgique de M. le docteur Meynne; une Etude sur la chorée, considérée comme une manifestation rhumatismale, elc.

Votre Commission, Messieurs, a vu avec satisfaction le nom de M. le docteur Desguin figurer sur la liste des candidats à la place de correspondant de l'Académie. En exprimant l'espoir que le travail dont je viens de vous entretenir sera pour notre estimable confrère un titre de plus à vos suffrages, elle a l'honneur de vous proposer:

1o D'adresser des remerciments à M. le docteur Desguin. 20 D'insérer son travail dans le Bulletin de l'Académie.

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3. RAPPORT de la Commission chargée de l'examen du travail de M. le docteur DINON, sur la fèvre typhoïde. M. LEQUIME, rapporteur.

Messieurs,

Le 20 juin dernier, M. le docteur Dinon, que vous connaissez déjà, vous a adressé une communication ayant pour but d'élucider quelques points relatifs à la fièvre typhoïde.

Vous nous avez chargés, M. Lefebvre et moi, de vous faire connaître notre appréciation sur cet écrit: nous venons aujourd'hui accomplir cette tâche.

« La fièvre typhoïde est, pour M. Dinon, une affection spéciale, produite par les mêmes causes, affectant toujours les mêmes organes, et qui, dans sa marche régulière, offre toujours à peu près les mêmes symptômes, résultat des mêmes. effets. »

Pour lui, cette maladie est due à des émanations telluriques, dont l'action, localisée sur les glandes de Peyer et les follicules muqueux, les irrite et en altère les produits, de telle façon que ceux-ci déterminent un véritable empoisonnement, dont la fièvre typhoïde est la conséquence.

C'est sur cette hypothèse qu'est basé le traitement mis en usage par M. Dinon; celui-ci, dit-il, doit consister à empêcher la sécrétion anormale des glandes de Peyer, à calmer, en un mot, leur irritation, et, lorsque cette dernière persiste, à délayer le plus possible le produit de la sécrétion anormale, afin d'en diminuer les funestes effels en cas d'absorption.

Les sangsues d'une part, les purgatifs salins, les boissons délayantes, prises abondamment, quelques antispasmodiques et quelques excitants, suivant l'état d'énervation, constituent toute sa médication dans la fièvre typhoïde simple: aux complications, il oppose les divers agents connus, quinquina, etc., suivant les indications qui se présentent.

Nous croyons, Messieurs, devoir nous borner à cette simple exposition des opinions de l'auteur; les observations critiques qu'elles suggèrent trouveront leur place dans la discussion qui s'ouvrira incessamment sur celle question au sein de l'Académie. A cette occasion, nous apprécierons la valeur de l'hypothèse, à notre avis bien hasardée, qu'il émet au sujet des émanations de la Senne, considérées comme cause déterminante de l'épidémie qui a régné à Bruxelles au commencement de cette année.

Nous vous proposons, Messieurs, de voter des remerciments à l'auteur pour son intéressante communication et de porter son nom sur la liste des candidats aux places de membre correspondant vacantes au sein de notre Compa

gnie. M. Dinon est un des praticiens les plus distingués du pays; il jouit d'une réputation bien méritée par ses succès, par ses travaux scientifiques et par quarante années de sa vie consacrées, avec un désintéressement devenu proverbial, au soulagement des souffrances de la classe ouvrière et indigente.

L'Académie vote des remerciments à M. Dinon, et, conformément à la décision qu'elle a prise dans sa séance du 28 mai 1864, la proposition de porter son nom sur la liste des aspirants au titre de correspondant, est renvoyée à la Commission qui sera nommée pour arrêter les listes de présentation à soumettre à la Compagnie.

4. RAPPORT de la Commission à laquelle a été soumise la notice de M. le docteur CAROF, de Brest, sur un forceps à articulation libre. — M. HUBERT, rapporteur (1).

Messieurs,

Je viens remplir la mission qui nous a été confiée de vous rendre compte du nouveau forceps de M. J. Carof, professeur d'accouchements à l'hôpital civil de Brest, etc.

L'instrument dont il s'agit se distingue tout particulièrement par son mode d'articulation qui permet de réunir facilement les branches dont il se compose, soit qu'elles se trouvent croisées ou parallèles, exactement en regard l'une de l'autre ou non.

La possibilité de fixer ainsi les deux branches du forceps, quels que soient leurs rapports, résulte d'un mécanisme fort ingénieux que je ne chercherai point à vous détailler, mats que des planches photographiques et une description extrémement précise rendent facilement intelligible.

(1) Commissaires: MM. HUBERT et MARINUS.

Je me bornerai à dire que le pivot et la demi-entablure qui doit le recevoir sont, simultanément ou isolément, rendus mobiles ou fixes à volonté, de sorte qu'ils peuvent s'encastrer en dessus, en dessous ou en dedans des branches, et immobiliser celles-ci dans leur situation respective, quelle qu'elle soit. Il en résulle que :

1° L'instrument de M. Carof peut être appliqué symétriquement, c'est-à-dire sur deux points diamétralement opposés de la tête, comme le forceps ordinaire.

2o Il peut être appliqué asymétriquement, comme celui de M. Hamon.

3o Appliqué d'abord asymétriquement, il peut ensuite être ramené à une préhension symétrique ou régulière.

4° Ses deux cuillers s'introduisent, en général, successivement, more solito, mais on peut aussi les croiser d'abord l'une sur l'autre et les introduire toutes deux à la fois, comme celle du forceps de Bernard.

5° Lorsque le décroisement est nécessaire et difficile, l'instrument de M. Carof permet de l'éviter, puisque ses branches restent, au besoin, parallèles, comme dans les forceps de Mesnard, Coutouly, Thénance et d'autres.

Tels sont les avantages que l'auteur attribue à son invention. Ils ne nous paraissent guère contestables; mais quel est leur degré d'importance? C'est ce que nous allons examiner sommairement en les reprenant l'un après l'autre.

1) Les deux branches peuvent s'introduire en même temps, comme celles du forceps de Bernard; mais n'est-il pas toujours plus facile et plus sûr de les introduire l'une après l'autre ? Nous le croyons fermement, avec l'immense majorité des praticiens.

2) Elles peuvent, au besoin, ne pas se décroiser, rester pa

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