Images de page
PDF
ePub

aux administrations gouvernementales et communales qu'à l'Académie.

<< Il ne suffit pas, dit notre honoré confrère, dans son rapport sur l'épidémie de 1866 à Verviers, d'avoir décrit l'origine, les allures et la marche d'une épidémie, supputé le nombre des guérisons et des morts, il faut de plus indiquer les mesures préventives les plus propres à empêcher le retour périodique de ces épidémies, ou du moins celles reconnues capables d'en atténuer autant que possible les effets désastreux lors de leur règne. »

Votre Commission, Messieurs, se fait un devoir de rappeler à cette occasion que la conférence sanitaire internationale a indiqué un grand nombre de ces mesures, que déjà en plusieurs circonstances elles ont produit des effets heureux et qu'elles sont consignées dans le remarquable rapport de M. le docteur Fauvel, de Paris. Permettez-nous, d'en faire ressortir ici les principales. Pour nous affranchir du choléra, la conférence sanitaire internationale a proposé deux ordres de moyens préventifs. - Le premier, le meilleur et le plus radical, c'est de le circonscrire, de l'atténuer, ou de l'extirper même dans les foyers qui lui donnent naissance. Le second ordre de mesures comprend celles que empêchent l'importation du choléra en Europe.

Dans l'Inde, c'est par une hygiène bien entendue qu'il faut s'appliquer à restreindre le développement épidémique du choléra. C'est au gouvernement anglais qu'incombe tout spécialement ce grave devoir. Déjà de simples mesures hygiéniques employées depuis quelques années dans les lieux de réunion des pèlerins ont donné d'excellents résultats sur 94 lieux de réunion de pèlerinage où s'étaient réunies de 2 à 50,000 pèlerins, 2 seulement ont éprouvé les atteintes du

fléau et dans toutes ces localités, on s'était uniquement borné à établir des tranchées destinées à recevoir les matières fécales, qui étaient désinfectées soit avec du permanganate de potasse, soit simplement avec de la chaux vive.

Quant aux mesures à prendre pour empêcher l'importation du choléra de l'Inde en Europe, elles se rapportent soit à la voie maritime soit à la voie par terre.

Pour prévenir la transmission par voie de mer, la conférence internationale s'est prononcée nettement sur l'utilité d'un établissement sanitaire à l'entrée de la mer Rouge; et c'est l'ile de Prim qui est considérée comme le point le plus favorable à l'installation du service nécessaire à l'arraisonnement des navires. La conférence a en outre proposé d'établir, sur le littoral africain, des lazarels et des postes de médecins sanitaires, dont la direction siégerait à Suez, assistée d'une commission internationale, qui déciderait de toutes les questions concernant le service sanitaire de la mer Rouge.

Pour empêcher l'extension par la voie de terre, la commission internationale pour laquelle la contagiosité du choléra est un fait évident, a prescrit pour la Perse des mesures d'hygiène et de police appliquées aux pèlerinages et aux provenances maritimes. Pour la Russie, grâce aux précautions sanitaires déjà prises sur les limites de la Boukharie, une invasion du choléra en Europe à travers les steppes de Kirghises, comme en 1829, devient peu probable. Enfin, la conférence internationale appelle l'attention sur la zone très-circonscrite du littoral sud-ouest de la mer Caspienne, par laquelle avaient pénétré les deux grandes invasions del choléra en Europe. C'est par une surveillance très-active dans les ports qu'on les préviendra.

[ocr errors][merged small]

Une fois que la terrible maladie s'est déclarée dans une localité de l'Europe, le moyen le plus propre à entraver son développement et à se prémunir contre ses ravages, serait l'émigration, l'isolement, ou la séquestration, comme le prouve l'immunité de la cour de Russie, qui se retira à Peterhoff en 1831, comme le constatent au surplus les prisons, les pensionnats, les cloîtres, qui sont restés indemnes pendant l'épidémie de 1866.

Mais ce moyen, très-radical, est souvent impraticable pour les centres populeux ; il faut alors avoir recours aux diverses mesures dont l'expérience a démontré l'utilité et qui ne sont que l'application rigoureuse des lois générales de l'hygiène publique et privée. Sous ce rapport, il y a encore beaucoup à faire et on ne doit pas se faire illusion. C'est dans les quartiers des villes où les épidémies sévissent toujours avec le plus de fureur que les médecins ont pu constater combien l'hygiène publique y est négligée. C'est à cette cause que les auteurs des mémoires soumis à notre examen attribuent l'existence de certains foyers pour le choléra dans les localités auxquelles s'est étendue leur observation. C'est toujours une question d'actualité; aujourd'hui, comme dans la séance du 29 septembre 1867, notre honorable Président pourrait s'écrier que, pour l'hygiène publique, tout est à faire dans les grands centres de population; tout, absolument tout, car tout y reste préparé pour que les maladies épidémiques y fassent de nombreuses victimes. >

Espérons que toutes les administrations se prêteront la main pour introduire les améliorations indispensables à la santé publique et surtout pour créer des habitations convenables aux classes laborieuses, afin de prévenir l'invasion et l'extension du choléra par la contagion et l'infection.

M. le Président : L'Académie se réunira, je crois, à moi, pour remercier M. Van Kempen du rapport qu'il vient de faire et qui lui a coûté beaucoup de travail. (Applaudissements.)

L'Académie se forme en comité secret à trois heures.

V. COMITÉ SECRET.

1. Dépôt des rapports des deuxième et quatrième Sections, relatifs à la présentation des candidats aux places respectivement vacantes dans leur sein.

Ces rapports resteront déposés au secrétariat pour être remis aux membres qui désireront les consulter. Les nominations seront faites dans la prochaine séance.

2. Lecture du rapport de la Commission chargée de présenter au choix de l'Académie des candidats aux titres de membres honoraires et de correspondants.

Ce rapport sera imprimé et distribué et la Compagnie procédera à ces élections dans sa prochaine réunion.

[ocr errors]

La séance est levée à trois heures et demie.

V. - OUVRAGES PRÉSENTÉS.

ALVARENGA (P.-F. da Costa). Rapport sur la statistique des hôpitaux de

S. José, S. Lazaro et desterro de Lisbonne pour l'année 1865; traduit du portugais par L. Papillaud. Lisbonne; 1869, vol. 8°. BIBLIOTHÈQUE de l'Université libre de Bruxelles. Premier catalogue. Bruxelles, 1869; vol. 8°.

[ocr errors]

BLAS (Ch.). Zur Analyse des Daubitz'schen Kräuter-Liqueurs. Br. in-8°. BROECKX (C.). Notice sur Bernard-Guillaume Van Aerschodt. Anvers, 1869; 8°.

BURQ (V.). Du cuivre contre le choléra au point de vue prophylactique et curatif. Paris, 1867, vol. 8°.

CHAVÉE (E.). Petit essai philosophique de médecine pratique. Bruxelles, seconde partie, 1869; br. in-12.

DAVREUX (M.). Quelques considérations sur la thérapeutique générale du choléra. Liége, 1869; 8°.

DESGUIN (V.). Du rhumatisme et de la diathèse rhumatismale. Gand, 1869; vol. 8°.

FLEURY (L.). Clinique hydrothérapique de Plessis-Lalande. Paris, 1869; 2 fascicules in-8°.

HUGUET (H.). Exposé de médecine homœodynamique. Paris, 1869; vol. in-12.

JACCOUD (S.). Leçons de clinique médicale faites à l'hôpital de la charité. Paris, 1867; vol. 8°.

Traité de pathologie interne. Paris, 1869; (t. 1er, 1re partie) vol. 8°. LANDOLT. Rapport sur les analyses chimiques faites pendant l'année 1866, à la demande du ministère de commerce de Prusse, à l'occasion des recherches de raffinage exécutées à Cologne, sur le sucre brut extrait de betteraves; traduit par L. De Koninck. Liége, 1869; 8°.

MEYER-AHRENS. Die Thermen von Bormio. Zürich, 1869; vol. 8°. QUETELET (Ad.). Physique sociale ou essai sur le développement des facultés de l'homme. Bruxelles, 1869, t, 2. in-8°.

« PrécédentContinuer »