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Selon lui, la maladie n'est due qu'à une seule cause, la transition brusque d'une température élevée à une température basse.

En conséquence, le traitement doit consister exclusivement dans l'usage de vêtements plus chauds que d'habitude, surtout pendant la nuit.

Nous ne croyons pas devoir nous arrêter à discuter cette opinion, et vous serez sans doute, de notre avis Messieurs : nous nous bornerons donc à vous proposer le dépôt aux archives de la lettre de M. Bastin.

-Ces conclusions sont adoptées.

(M. Vleminckx remonte au fauteuil de la présidence.)

5. RAPPORT de la Commission chargée de l'examen du travail de M. DENEUBOURG, ancien médecin vétérinaire du Gouvernement, à Saint-Gilles-lez-Bruxelles, intitulé : Considérations nouvelles sur le renversement chronique du vagin chez la vache. M. GAUDY, rapporteur.

Messieurs,

Le Bureau a renvoyé à la sixième Section, pour être examinée, une communication de M. Deneubourg, médecin vétérinaire du Gouvernement à la résidence de Saint-Gilles, intitulée Considérations nouvelles sur le renversement chronique du vagin chez la vache, et dont elle m'a chargé de vous rendre compte.

Dans la première partie de son travail, l'auteur expose les différents procédés chirurgicaux employés depuis longtemps dans le cas de renversement du vagin, pour remettre cet organe en place et le maintenir dans sa cavité.

Il fait ressortir, avec beaucoup de sagacité, les avantages et les inconvénients de ces différentes méthodes, et démontre jusqu'à l'évidence que, jusqu'à ces derniers temps, la chirurgie vétérinaire était impuissante pour obtenir sans accidents consécutifs, la solution du problème.

Nous passerons sous silence les différents moyens employés jusqu'à ce jour, pour nous occuper exclusivement de ceux que l'auteur considère comme les plus efficaces.

Ces procédés sont au nombre de deux; leur application repose sur le même principe, ils ne diffèrent entre eux que par la disposition des pièces dont se composent les appareils.

Dans un cas comme dans l'autre, l'auteur procède de la manière suivante : il fait placer la vache sur un plan incliné, le derrière plus élevé que le devant; un aide saisit la vache par les narines, un autre pince la colonne vertébrale à la région lombaire, pour empêcher l'animal de vouter cette région en contre-haut; un troisième soulève fortement la queue, de manière à donner au bassin son plus grand diamètre. On débarrasse ensuite la partie hernice des corps étrangers qui la recouvrent au moyen de lavages répétés à l'eau tiède ou de fomentations émollientes; celles-ci ont pour but de diminuer la tension de la partie congestionnée et d'en rendre la réduction plus facile.

Les procédés préconisés par M. Deneubourg consistent à rapprocher les lèvres de la vulve, à empêcher leur écartement et s'opposer ainsi à ce que la partie réduite puisse sortir de nouveau par cette ouverture; à cet effet, il emploie ce qu'anciennement on appelait improprement suture ou bouclement, dénomination encore en vogue aujourd'hui, et qu'on a conservée à défaut de meilleure.

L'animal étant maintenu par les moyens coërcitifs que

nous avons indiqués précédemment, l'opérateur est armé des objets et des instruments nécessaires pour cette opération; ce sont 1° une aiguille; 2° une pince; 3° un fil de fer ou de cuivre, no 13 ou 14.

L'aiguille ressemble beaucoup à celle qu'on désigne dans le commerce sous le nom d'aiguille d'emballeur, enchassée dans un manche en bois; la lame est légèrement aplatie, convexe sur plat, percée d'un oeil arondi à quelques centimètres de sa pointe, et destiné à recevoir l'extrémité recourbée du fil de cuivre no 14.

La pince est une petite pince ordinaire dont les lèvres arondies sont assez fortes et assez tranchantes pour couper le fil métallique préalablement assoupli par des procédés généralement connus.

L'auteur donne la préférence au fil de cuivre, à cause de sa plus grande flexibilité; il en coupe un morceau assez long pour en faire trois sutures sur les bords de la vulve (chez les femelles de petite taille, celles dont la vulve est peu développée ou que l'on opère préventivement, deux sutures suffisent ordinairement).

L'auteur fait ensuite connaître les dispositions à prendre pour pratiquer l'opération, soit qu'on opère en place ou dans un travail.

L'animal étant bien assujetti, le manuel opératoire est simple et facile à exécuter on introduit l'aiguille à travers la lèvre gauche de la vulve et de dedans en dehors, on introduit le petit crochet qui se trouve à l'extrémité de la tige dans l'œillet de l'aiguille, et par un mouvement rétrograde on entraine la tige métallique à travers la plaie, on dégage ensuite le crochet. On procède de la même manière pour la lèvre droite, mais en procédant de dehors en dedans, on

retire la tige en dehors, on rapproche les deux crochets, dont l'un est resserré de manière à recevoir le crochet opposé et former ainsi une espèce de suture. On pratique de la même manière deux ou trois sutures, suivant les conditions dans lesquelles se trouve l'animal, eu égard à sa taille et au développement de la vulve.

La première suture étant la plus importante, l'auteur recommande de la pratiquer vers la commissure supérieure et successivement de haut en bas, et les autres en les espaçant également, la plus inférieure pouvant être opérée en transperçant les deux lèvres à la fois.

Pour compléter l'opération, M. Deneubourg conseille, avec raison, de réunir les anses par un fil métallique d'un diamètre moins fort, no 17 ou 18, préférablement un fil de fer plié double, un peu plus long que l'espace compris entre la suture supérieure et l'inférieure. A cet effet, on introduit une des branches de cette tige dans l'œil de la suture supérieure, on l'attire jusqu'à son angle de flexion, on rapproche les deux branches de ce fil en les croisant et les serrant fortement contre chaque œil de la suture supérieure, on continue celte manoeuvre en croisant les deux tiges jusqu'à la médiane qu'on fixe de la même manière, ainsi que la troisième, pour maintenir ces différentes sutures solidement et à la même distance.

Ces trois agrafes, ainsi réunies, constituent un appareil solide, formant obstacle à la sortie du vagin ou de l'utérus, sans produire de tiraillement incommode sur les parties qui le soutiennent, sans les exposer à devenir le siége d'une inflammation grave ou d'un mouvement fluxionnaire qu'on parvient toujours à calmer promptement par des lotions. froides ou des fomentations émollientes pendant les deux ou trois jours qui suivent l'opération.

L'auteur fait ensuite connaitre un autre procédé opératoire, dont l'emploi et la combinaison reposent sur les mêmes principes, mais plus spécialement applicable aux vaches qu'on voudrait livrer à la reproduction et qui sont affectées de renversement du vagin.

L'appareil se compose de plusieurs pièces ou tiges en fer limées et polies, qu'on introduit également dans les tissus de la vulve. Chacune d'elles se place séparément et sont réunies entre elles à l'aide de petites vis, de manière à fermer l'ouverture de la vulve et à s'opposer à la sortie du vagin.

Nous croyons inutile de décrire minutieusement les différentes parties qui entrent dans la composition de cet appareil; le lecteur n'y comprendrait rien sans les avoir sous les yeux; on pourra, au besoin, examiner le modèle ci-joint confectionné en bois. Ces différentes pièces sont munies d'écroux et de petites vis qui servent à les fixer; du reste, il s'applique de la même manière que le précédent.

De ces deux systèmes, c'est au premier que l'auteur donne la préférence; la pratique en est aussi facile, moins coùteuse, et atteint mieux le but qu'on se propose, surtout chez les bêtes qu'on destine à l'engraissement; il peut être également utilisé chez les vaches pleines, pourvu que l'on ait soin toutefois de couper les fils de fer ou de cuivre lorsqu'apparaissent les signes précurseurs de la parturition et de les réappliquer immédiatement après la mise-bas, sans qu'on ait à redouter de ce chef des accidents consécutifs.

Votre Commission reconnaît avec l'auteur qu'un concours de circonstances milite en faveur du premier appareil, l'autre, comme nous l'avons dit, étant d'un prix assez élevé ; en outre, le praticien devrait en posséder plusieurs, son

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