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- Renvoi à la Commission chargée d'arrêter les listes des candidats à présenter à l'Académie.

M. de Hemptinne, fabricant de produits chimiques, à Molenbeek-Saint-Jean, adresse le catalogue des livres de sa bibliothèque, qu'il vient de publier.

M. Alliot, à Jouy-sur-Morin (France), fail hommage de son ouvrage intitulé: La vie dans la nature et dans l'homme; rôle de l'électricité dans la vie universelle, et demande que l'Académie veuille bien le soumettre à l'examen d'une Commission.

M. le Président fait observer que M. Alliot avait d'abord envoyé son travail manuscrit dans le but de prendre part au concours sur la peste bovine, mais qu'il n'a pu y être admis, attendu qu'il se faisait connaître et qu'il annonçait d'ailleurs que son mémoire allait être imprimé.

M. le Secrétaire propose de renvoyer, pour rapport, s'il y a lieu, l'ouvrage de M. Alliot à la Commission chargée d'apprécier les travaux envoyés au concours ouvert sur la susdite affection. - Adopté.

M. Quetelel, membre honoraire, présente le tome 1er qu'il vient de publier de son ouvrage sur la Physique sociale ou essai sur le développement des facultés de l'homme.

M. Warlomont dépose sur le Bureau la Notice biographique du docteur Sichel, correspondant de la Compagnie, à Paris, qu'il vient de faire paraitre.

Il est encore fait hommage de quelques autres publications dont les titres seront insérés au Bulletin.

Des remerciments sont votés aux auteurs des ouvrages envoyés à la Compagnie.

IV.

LECTURE ET DÉPOT D'UNE PROPOSITION.

1. ÉPIDEMIE DE BRUXELLES. — Empoisonnement miasmatique; observation, communiquée par M. TALLOIS, membre titulaire.

Dans les meilleures conditions de santé, après une grande fatigue prolongée pendant plusieurs semaines et soutenue durant toute la journée du 15 février 1869, M. X..., septuagénaire, éprouve tout à coup, au moment de se mettre à table, une invincible répulsion pour tout aliment. Dans la soirée il ressent un frisson violent, suivi de céphalalgie générale et d'une réaction fébrile, qui se maintient bien avant dans la nuit.

16 et 17 février. Le malade ressent les mêmes phénomènes morbides dégoût des aliments, fatigue générale et réaction qui se prolonge toute la nuit. Il prend néanmoins du café au lait le matin, du pain et du vin dans la journée, et continue à se livrer à ses occupations.

18 février. Après une sortie de plusieurs heures, le malade éprouve un refroidissement général, qui l'oblige à rentrer pour se mettre au lit. La réaction ne se produit que très-lentement. Vers le soir, le malade se plaint d'une vioJente céphalalgie occipitale, de soif intense, de sécheresse de la bouche; il accuse une légère douleur vers l'hypochondre droit; le pouls est à 110.

A 9 heures du soir, il a une selle abondante et d'une fétidité extrême; elle exhale une odeur très-marquée de sulfide hydrique, analogue à celle que l'on retrouve dans les émanations (gaz ou matières fécales) de ceux qui fréquentent les salles de dissection. Cette selle est suivie dans la nuit de huit

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à neuf évacuations de méme nature. Insomnie complète et grande prostration des forces.

19 février. 7 heures du matin, pouls, 75; mais bientôt il se produit une vive réaction et le pouls s'élève à 96. En même temps la céphalalgie reparaît plus forte; il y a de l'agitation, la langue est sèche, le ventre légèrement ballonné, pas d'urine. Cet état se prolonge pendant quatre heures; le reste de la journée le malade est tourmenté par des flatuosités et quitte fréquemment des gaz qui répandent la même odeur fétide que les selles du jour précédent. La prostration est extrême. Dans la nuit réaction fébrile, pouls à 100, céphalalgie, soif, langue sèche, peau chaude et sèche, sensibilité vers la fosse iliaque droite. Rémission le matin; le malade a dormi pendant deux heures.

20 février. 7 heures, pouls, 80; ventre un peu ballonné, flatuosités et fréquentes expulsions comme la veille, urines presque nulles, très-foncées. Nuit sans paroxysme, grande prostration des forces, insomnie.

21 février. Dans la matinée, le malade observe sur la partie supérieure des cuisses et le bassin une éruption assez abondante de taches d'un rouge vif, très-rapprochées les unes des autres et se confondant en quelque sorte entre elles, à première vue, par suite de la rougeur uniforme de la peau entre ces diverses taches. Il y a, en même temps, sur la paroi abdominale antérieure quelques rares taches rosées lenticulaires.

L'éruption des taches d'un rouge vif dont il vient d'être question offre certaines analogies avec celles du typhus fever; elles en différent cependant par leur coloration' moins vive et par l'aspect moins sombre du fond rouge de la peau, siége des taches observées.

La journée se passe sans paroxysme; le soir douleurs lombaires vives, grande sensibilité de l'abdomen, gargouillement vers la valvule iléo-cæcale, urines presque nulles; pouls, 95. (Cataplasme émollient sur la région hypogastrique.)

22 février. 7 heures du matin, pouls, 90; la douleur est augmentée dans l'hypochondre droit, coliques, les selles, toujours très-infectes, reprennent à 9 heures dix à douze dans la journée, mais diminuant chaque fois de quantité. (Potion gommeuse, eau d'orge et de riz.) Pas de selle la nuit, mais coliques, flatuosités et expulsion de même nature que les jours précédents.

23 février. 7 heures du matin, pouls, 100; les selles reparaissent aussi nombreuses que la veille et durent toute la journée. Le soir rémission complète; pouls, 75.

Pendant la nuit, le malade observe dans la fosse iliaque droite, au niveau de la valvule de Bauhin, une tumeur molle, rénitente, sans gargouillement et sans douleur à la pression. Cette tuméfaction des parties profondes a une forme cylindrique, allongée, de 7 à 8 centimètres de longueur et affecte une direction oblique de bas en haut et de dehors en dedans.

24 février. Dans la matinée, la tumeur, considérablement diminuée de volume, se montre encore d'une manière trèsdistincte, et sa présence est dénotée surtout par le palper abdominal.

Avant de chercher à préciser la nature de cette tumeur, revenons à l'état du malade. L'examen de ses diverses fonctions permettra de mieux déterminer la signification de ce phénomène.

Le matin, à 7 heures, le pouls est à 80; il présente des intermittences, faisant défaut d'une pulsation, après dix ou

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douze pulsations normales; pas la moindre appétence, pas de soif, les urines sont rares, prostration extrême. L'examen du cœur ne dénote dans cet organe aucune lésion importante; l'intermittence du pouls ne parait pouvoir être rapportée à aucune lésion du cœur. Mais l'ensemble des symptômes observés parait avoir une signification beaucoup plus importante la prostration est extrême; d'autre part, il a eu, notamment les premiers jours de la maladie, des évacuations alvines très-abondantes et extrêmement fétides. Le système nerveux se trouve donc dans des circonstances de prostration très-grande et c'est à l'affaiblissement de son action que l'on peut rattacher la production des deux phénomènes les plus importants: l'intermittence du pouls et l'apparition de la tumeur dans la fosse iliaque droite. Ces deux symptômes indiquent, en effet, une diminution de l'influx nerveux. L'intermittence du pouls est due à un défaut d'innervation du cœur, suite d'une grande dépression des forces vitales; quant à la tumeur de la fosse iliaque, elle peut être attribuée à la paralysie de la paroi intestinale dans une certaine étendue. L'intestin, paralysé en un endroit, se laisse distendre par les gaz qui le remplissent; les caractères physiques de la tumeur, son apparition brusque, sa prompte disparition (elle n'a persisté que pendant une douzaine d'heures), sa coïncidence avec l'intermittence dans l'action. du cœur, paraissent opiner en faveur de cette manière de voir. Le diagnostic différentiel par exclusion ne laisse, du reste, que cette seule explication satisfaisante des phénomènes observés dans ce cas.

Dans la nuit du 24 au 25, le malade est tourmenté par l'insomnie; les urines sont rares et fortement animalisées.

25 février. Le matin, abattement général; pouls régu

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