Correspondance de P.-J. Proudhon, Volume 4

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A. Lacroix et ce, 1875 - 383 pages
 

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Page 202 - La raison philosophique at-elle suffi pour vous consoler, vous encourager, vous rendre l'espérance ? Pour moi, je me sens moins ébranlé que jamais, bien que j'aie passé au moins quinze jours et quinze nuits comme un condamné à mort. La tête n'a point faibli mais le cœur a été consterné ; aujourd'hui je suis entièrement relevé de maladie, je ris, je chante, je siffle, et ce qui vaut mieux, je travaille comme si rien n'était arrivé. Tout bien pesé, ce qui est arrivé devait logiquement...
Page 352 - Révolution française sort de la légende, du roman, des factures et du pamphlet. Elle arrive à l'histoire; il semble que ce soit de ce jour qu'elle se répand sur le monde. Je la...
Page 354 - La nature de mon esprit et la médiocrité de mes ressources scientifiques et littéraires ne me permettent pas les entreprises de découverte telle qu'est, et que sera, j'espère, jusqu'à la fin, votre Histoire. Je ne puis qu'analyser et approfondir ce que d'autres ont constaté et mis eu lumière; ma spécialité, comme ma méthode, est la dissection des faits et le dégagement de leur contenu.
Page 357 - Vous êtes préoccupé de quelques fantaisies communistes qui circulent dans le peuple et surtout de certaine négation de la Propriété et du Gouvernement dont vous ne trouvez point les prémices dans la pensée de nos pères. Permettez-moi de vous dire, monsieur, quant au communisme, que. vos terreurs sont absolument sans fondement. Si la question économique, plus explicitement posée aujourd'hui qu'en 89, a dû pousser l'intelligence naïve du peuple vers l'hypothèse communautaire...
Page 179 - XIXe siècle et vous donnera le corps complet de toutes ces idées, dont je vous ai livré quelques échantillons : Crédit gratuit, forces économiques, etc., etc. Une science nouvelle, entendez-vous ? Soupçonnée, affirmée depuis soixante ans, mais encore lettre close ; une science avec ses axiomes, ses déterminations, sa méthode, sa certitude propre, science qui n'est ni mathématique, ni jurisprudence, ni rien de ce que l'on connaît comme science. A mon avis, il ne faut pas moins que cela...
Page 354 - Pratique, c'est la démonstration, à l'aide des faits les plus authentiques, les plus communs de cette vérité capitale, si magnifiquement énoncée dans je ne sais plus quel endroit de votre livre, à propos de la culpabilité de Louis 'XVI : une nation est autre chose qu'une collection d'individus, c'est un Être sui generis, une Personne vivante, une âme consacrée devant Dieu. Ce que je cherche donc, vous le comprenez maintenant, Monsieur, c'est la démonstration de ce grand être, ce sont...
Page 355 - ... siècle. Votre Histoire de la Révolution, faite à ce point de vue, est la meilleure préparation que j'eusse pu souhaiter à mes lecteurs. Après avoir vu dans votre narration, penser, agir, souffrir, combattre l'être collectif, ils seront mieux disposés à comprendre les lois de sa formation, de son développement, de sa vie, de sa pensée et de son action.
Page 355 - Quant à moi, l'homme le moins mystique qui soit au monde, le plus réaliste, le plus éloigné de toute fantaisie et enthousiasme, je crois être déjà en mesure d'affirmer, et je prouverai qu'une nation organisée comme la nôtre constitue un être aussi réel, aussi personnel, aussi doué de volonté et d'intelligence propre que les individus dont il se compose; et j'ose dire que là est surtout la grande révélation du XIXe siècle.
Page 126 - Il est évident pour moi que le « peuple, partie la plus barbare et conséquemment la « plus rétrograde de la société, ne se soucie guère des « grands sentiments civiques et veut être mené, jusqu'à « complète éducation, à la baguette.
Page 352 - Monsieur, j'ai reçu en son temps l'envoi précieux dont vous avez bien voulu m'honorer des quatre premiers volumes et demi de votre Histoire de la Révolution. Je les ai lus aussitôt avec un empressement extrême et une satisfaction extraordinaire. Je viens, en vous faisant mes humbles remerciements, vous exprimer mou admiration, non-seulement pour l'écrivain, mais surtout pour le penseur et le juge.

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