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savez quel martyr c'est qu'un por- tendu parlé du congrès scientifi– tier. Eh bien, figurez-vous à cette que de Douai, peu de personnes place un homme de haute lignée, au contraire ont eu connaissance habitué à considérer une humilia- du concours de littérature flamantion comme un deshonneur! Aus- de, qui, un peu après, (en sepsi Jean Dehennin relève-t-il sou- tembre 1835) a eu lieu à Eecke, vent sa tête à cheveux blancs, et, village du département du Nord, les veines gonflées, une larme rouge dans le canton de Steenvoorde, dans les yeux s'écrie-t-il : « Il n'y a où il existe une société d'éloquence pourtant que Dieu qui ait le droit et de rhétorique flamandes depuis d'humilier un homme comme 1542. Les littérateurs qui s'y troumoi! » Jean Dehennin se soumet- vaient rassemblés avaient un but, trait sans murmurer à ce grand- un but unique, celui de s'entremaître, s'il lui octroyait trois grâ consoler, eux, rares et vieux débris ces, à savoir: 1° une demi-bour- d'une littérature plus vieille ense pour son fils, soit au collège de core, qui voient avec une douCambrai, fondé par son aïeul Eus- leur, disons avec un désespoir de tache, soit au collège de Douai, poètes, leur Hélicon s'affaisser et qui a recueilli une bourse de 120 devenir aussi plat que le pays qu'ils florins par an, fondée, en 1640, habitent. Le concours, qui eut par Adrien Dehennin, chanoine de Saint-Omer, pour un de ses parens qui étudierait dans le séminaire de Dehennin, de l'université de Douai. 2o Qu'on rendit le nom de Dehennin à l'école des pauvres, fondée par un de ses pères, dans la rue des Rôtisseurs, no 18, et dont on a fait une école primaire pour les filles; enfin, qu'on lui accordât à sa dernière heure un lit, dans un des hospices fondés par sa famille, pour qu'il y meure en paix. Que Dieu soit en aide à Jean Dehennin le dixième le vingtième du nom peut-être, car Dieu seul a gardé souvenance de tant de bienfaits, dont ses ancêtres comblèrent la ville de ses oublieux concitoyens !

H.CARION.

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lieu le 8 septembre, consistait en composition, déclamation et chant. Dix pièces de vers sur l'éloge de la Sainte Croix (sujet proposé) sont parvenues. Seize amateurs ont déclamé des morceaux tragiques; treize ont débité des monologues comiques et dix ont chanté des chansons qui devaient avoir au moins 48 vers. Le tout en flamand bien entendu. Les Téniers ou les Van Ostade modernes auraient pu puiser dans cette réunion de puissantes inspirations et des tableaux de genre piquans et curieux. Le 29 septembre la distribution des médailles a eu lieu. M. Vanrechem d'Hazebrouck, a enlevé le premier prix de composition; M. Cappelaere, de Steenvoorde, a obtenu le premier prix de déclamation tragique; M. Vanloot, de

CONCOURS DE POESIE FLA- Poperinghe, celui du genre comi

MANDE.-Tout le monde a en

que, et M. Walbrou, de Steen

voorde, a été gratifié du prix de chant. Enfin, on a décerné une médaille d'éloignement à M. De Lassus, de Wormhout, vieillard de 82 ans, dont l'âge n'a pas encore refroidi l'ardeur poétique. Ce patriarche qui a vu sa langue maternelle dans de plus beaux jours qui a fait partie des Chambres de Rhétorique qui parsemaient la Flandre alors qu'elles étaient dans. leur plus bel éclat, a déclamé, chanté et composé une pièce de cent vers. Indépendamment de la médaille, la société lui a adressé une félicitation en vers où il est cité pour modèle aur amans des muses flamandes.

LOUIS GALLAIT.

A. D.

Né à

Tournai le 10 mai 1810 de parens peu favorisés de la fortune, Louis Gallait montra dès son jeune âge des dispositions naturelles pour le dessin. Il crayonna dès que ses doigts purent tenir un crayon, il était heureux quand on lui abandonnait une grande et blanche feuille de papier qu'il couvrait bientôt de toutes les figures qu'enfantait sa jeune imagination. Rassembler des images était son plaisir; parcourir des estampes, ses délices; contempler un tableau, son bonheur suprême. Après qu'il eut traversé à sa manière les études des écoles et du collège, son père le plaça chez un avocat triste séjour, hélas! pour l'adolescent qui se sent une âme de feu et un penchant irrésistible pour les arts! aussi quitta-t-il bientôt l'antre de la chicane pour l'académie de peinture où il fit tout en entrant des progrès remarqua

bles. Sa première médaille date de 1822, et chaque année vit doubler son ardeur et ses succès, jusqu'en 1828 qu'il obțint la grande médaille fondée par le souverain des PaysBas.

A la tête de l'académie de Tournai se trouvait alors Hennequin, peintre que les orages politiques avaient poussé hors de la France; il devina Gallait et lui mit le pinceau à la main. Le premier tableau de l'élève, conçu et terminé sous les yeux de ce maître, admis à l'exposition de Gand un peu après 1830, fixa l'attention des juges du concours, qui lui adjugèrent le prix. Gallait alors, sa couronne à la main, obtint les moyens de travailler à Anvers, patrie de Rubens, ville pleine de souvenirs et d'exemtête s'échauffer et sa main s'animeṛ. ples, et où le jeune artiste sentit sa Plus sa carrière s'aggrandissait devant lui, plus ses besoins d'étude ir vint encore le dévorer: il dese multipliaient; un nouveau démanda à partir pour Paris et au printemps de 1854, il arriva dans

ce centre des arts.

Aidé par un compatriote, un artiste aussi, M. Fétis, directeur de la Revue musicale, il peint à l'aquarelle la mort du musicien Palestrina, Puis, il aborde un sujet national pour lui, le duc d'Albe, dans les Pays-Bas, dont la sombre figure exprimait si bien le fanatisme qui animait l'homme; enfin, une seconde toile de lui représente des Musiciens ambulans, où la misère du peuple est retracée avec vérité et énergie. Ces trois produc

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» Nous vous rappelons à la discipline rigoureuse, qui seule peut vous faire vaincre, et qui épargne votre sang; il s'est glissé des abus parmi vous, nous avons résolu de les réprimer; ceux qui provoque ront l'infanterie à se débander de-, vant la cavalerie ennemie, ceux qui sortiront de la ligne avant le combat, pendant le combat, pendant la retraite, seront arrêtés sur l'heure et punis de mort.

>> Tous les cantonnemens feront des patrouilles, elles reconnaîtront

tous les militaires errans et les arrêteront, s'ils fuient, elles feront feu.

» Soldats, nous vous rendrons justice, nous punirons ceux qui vous l'auront refusé, nous partagerons vos travaux, mais quiconque s'écartera de son devòir sera frappé d'une mort prompte.

» Méprisez l'ennemi qui est devant vous, un tyran imbécile les soudoye, il n'a qu'un trône le jouet de la victoire, et la victoire vous conduit.

» A Cousolre, lẹ 27 floréal l'an II de la république.

«

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« Les représentans du peuple.

ST-JUST, LEBAS.

La proclamation ci-contre fut envoyée par une ordonnance à M. Levecque, imprimeur à Maubeuge, avec une lettre de St.-Just, qui lui enjoignait d'en imprimer 25,000 exemplaires dans les 24 heures, à défaut de quoi le typographe serait fusillé, petite recommandation alors fort en usage. « Il voulait, << ajoutait-il, que chaque soldat en << eut un exemplaire.. » L'ordonnance avait ordre d'attendre pour en porter quelques milliers à Cousolre, ce qu'il fit vers le soir. Il en fut tiré en plusieurs jours environ 15,000, St.-Just n'en exigea pas davantage. Par suite de cette proclamation plusieurs militaires furent mis à mort pour y avoir contrede ce nombre fut l'infortuné Meras, capitaine au 1er régiment d'artillerie, fusillé dans la tranchée au siège de Charleroy, pour avoir apporté quelques négligences à la construction d'une batterie.

venu,

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AUGUSTIN LAMBERT.--Lambert (Augustin) né à Laudrecies le 10 fructidor an XIII, d'une famille respectable mais peu favorisée de la fortune, sentit de bonne heure qu'il· devait n'attendre que de ses efforts une position dans la société.

Après avoir terminé ses études, Lambert montra un goût décidé pour la Médecine; en 1825, il sollicita et obtint une place de chirurgien surnuméraire à l'hôpital militaire de Lille. Il s'y fit remarquer par sa conduite et son application, et, en 1827, il fut commissionné chirurgien sous-aide. En avril 1850, au moment où nos légions s'assemblaient pour aller conquérir Alger, il fut désigné pour faire partie de l'expédition. Il resta dans la colonie jusqu'en janvier 1834, époque à laquelle il revint à Toulon comme aide-major au 67 de ligne.

Jusque-là Lambert n'avait rien fait d'assez éclatant pour être distingué de ses collègues, la science, le zèle, le dévouement, le courage militaire étant le partage des officiers de santé de l'armée française : seulement il était reconnu digne d'appartenir à cette classe intéres

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Mais Lambert ne se borna pas à remplir des devoirs, son humanité courageuse devait se manifester d'une manière éclatante dans diverses circonstances qui, hélas ! lui furent enfin si fatales.

Le ja juin 1854, peu de mois après sa rentrée en France, il se promenait près de la mer avec deux officiers du 67, quand tout-àcoup deux hommes qu'il avait vus, quelques instans avant se jeter à l'eau pour se baigner, se mirent à pousser des cris de détresse. Plus de 400 personnes étaient présentes, toutes encourageaient de la voix et du geste les deux baigneurs en danger, mais nul n'allait.à leur secours, Cependant le péril devient de plus en plus menaçant; quelques minutes encore et ces infortunés vont périr. Lambert alors, n'écou tant que sa philanthropie, emporté par un mouvement irrésistible, se précipite dans la mer, et nage vers le point ou il avait vu l'un de ces hommes disparaître sous la vague, au moment où l'autre regagnait la rive après mille efforts. Il reste là un moment, puis, ne le voyant pas revenir à la surface, il prend le parti de plonger; il plonge deux fois sans succès; enfin à la troisième fois, il est plus heureux; il aperçoit le noyé au fond de la mer et à l'aide du pied il le fait

remonter, lui passe, un bras autour du corps, et nage de l'autre en se dirigeant vers le rivrge ou il le dépose. Toutefois sa mission n'était pas terminée, l'asphixie avait été presque complète; il fait transpor, ter le noyé dans une maison voiŝine et là, lui prodiguant tous les secours empressés de son art, il le rappelle à la vie.

Cette belle action valut à son auteurles éloges de ses chefs et une médaille d'or que lui accorda M. le ministre de la marine Duperré.

Un an jour pour jour s'était écoulé depuis que Lambert avait sauvé le caporal Jaubez, lorsque le fléau asiatique vint exercer ses ravages sur la malheureuse population de Toulon. Au solstice d'été, sous le ciel de feu qui donne à cette partie de la Provence la tempérala mature d'une plage africaine, ladie devait sévir avec rigueur. Elle plongea les habitans dans la stupeur par son effrayante intensité. Pendant 17 jours, Lambert avec un courage surhumain et un dévoument sublime vola au secours des cholériques. Servant tour à tour de chirurgien, d'infirmier, de médecin, de pharmacien, se multipliant pour sauver ses semblables, il apparaissait comme un ange tutélaire au milieu des salles d'hôpitaux, des chambrées de casernes, partout enfin où les malades gisaient. Jusque-là, son impassibilité dans le plus horrible danger, sa force d'âme, qui communiquait à ses facultés physiques une puissance inaccoutumée, l'avaient pré

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servé du mal qui décimait la population; mais, enfin, une imprudence qui eut pour cause sa trop grande abnégation de lui-même et l'ardeur hors mesure qu'il apportait à courir au chevet des moribonds, lui coûta la vie. Le corps échauffé par la fatigue, par des veilles presque continuelles, il fut appelé un matin pour soigner quelques nouveaux cholériques. Il était à jeun ; il oublia ou il 'négligea de déjeuner avant de sortir. Arrivé dans une atmosphère viciée et infectée, avec les miasmes délétères qu'émanaient les sujets atteints, il respira la mort. Le 7 juillet 1855, il succomba après 14 heures de souffrances horribles qu'il supporta avec son courage ordinaire.

Sa perte fut un deuil pour la garnison, mais sa famille seule connaît toute l'étendue de la perte qu'elle a faite dans cet homme généreux. Lambert était doué des meilleures qualités du cœur. Sa carrière entière présente une suite non interrompuede sacrifices dans l'offrande desquels il trouvait sans doute le bonheur. Il se privait de tout ce qui ne lui était pas strictement nécessaire pour envoyer des secours à ses parens que le malheur accable depuis long-tems. Fils généreux, il se serait reproché la moindre dépense inutile sachant son père dans le besoin : l'honneur, la vertu, la piété filiale furent ses guides constans. Ce généreux citoyen est vivement regretté de toutes les personnes qui l'ont connu. Quant à sa famille, elle est inconsolable du coup funeste qui lui

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