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» dront s'unir à vous dans la célébration de ce

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grand jour où la fête à l'Etre suprême réunira de toutes les parties de la France, les

citoyens vertueux, pour chanter l'hymne de » la vertu. Le président fait à la députation une réponse magnifique. Il est digne, lui » dit-il, d'une société qui remplit le monde >> de sa renommée, qui jouit d'une si grande >> influence sur l'opinion publique, qui s'asso»> cia dans tous les temps à tout ce qu'il y eut » de plus courageux parmi les défenseurs des » droits de l'homme, de venir dans le temple > des lois rendre hommage à l'Être suprême.»

Le président poursuit, et après un discours assez long sur le même sujet, transmet la parole à Couthon. Celui-ci fait un discours véhément contre les athées, les corrompus, et un pompeux éloge de la société ; il propose en ce jour solennel de joie et de reconnaissance, de rendre aux jacobins une justice qui leur est due depuis longtemps, c'est que dès l'ouverture de la révolution ils n'ont pas cessé de bien mériter de la patrie. Cette proposition est adoptée au milieu des plus bruyans applaudissemens. On se sépare dans des transports de joie, et dans une espèce d'ivresse.

Si la Convention avait reçu de nombreuses

adresses après la mort des hébertistes et des dantonistes, elle en reçut bien davantage encore, après le décret qui proclamait la croyance à l'Être suprême. La contagion des idées et des mots est chez les Français d'une rapidité extraordinaire. Chez un peuple prompt et communicatif, l'idée qui occupe quelques esprits est bientôt l'idée qui les occupe tous : le mot qui est dans quelques bouches, est bientôt dans toutes. Les adresses arrivèrent encore de toutes parts, félicitant la Convention de ses décrets sublimes, la remerciant d'avoir établi la vertu, proclamé l'Être suprême, et rendu l'espérance à l'homme. Toutes les sections vinrent l'une après l'autre, exprimer les mêmes sentimens. La section de Marat se présentant à la barre et s'adressant à la Montagne, lui dit : « Montagne bienfaisante! Sinaï pro>tecteur! reçois aussi nos expressions de reconnaissance et de félicitation pour tous les › décrets sublimes que tu lances chaque jour pour le bonheur du genre humain. De ton » sein bouillonnant est sorti la foudre salutaire. qui, en écrasant l'athéisme, donne à tous les vrais républicains l'idée bien consolante » de vivre libres, sous les yeux de l'Être suprême, Det dans l'attente de l'immortalité de l'âme.

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» Vive la Convention! vive la république! vive » la Montagne!» Toutes les adresses enga geaient de nouveau la Convention à conserver le pouvoir. Il en est une qui l'engageait même à siéger, jusqu'à ce que le règne de la vertu fût établi dans la république, sur des bases impérissables.

Dès ce jour, les mots de vertu et d'Être suprême furent dans toutes les bouches. Sur le frontispice des temples, où l'on avait écrit: à la Raison, on écrivit : à l'Être suprême. Les restes de Rousseau furent transportés au Panthéon. Sa veuve fut présentée à la Convention et gratifiée d'une pension.

Ainsi le comité de salut public, triomphant de tous les partis, saisi de tous les pouvoirs, placé à la tête d'une nation enthousiaste et victorieuse, proclamant le règne de la vertu et le dogme de l'Être suprême, était au sommet de sa puissance et au dernier terme de ses systèmes.

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TAT DE L'EUROPE AU COMMENCEMENT DE 1794 (AN 2).

PRÉPARATIFS UNIVERSELS DE GUERRE,

DES COALISÉS ET DES FRANÇAIS.

PLAN

OUVERTURE DE

LA CAMPAGNE. OCCUPATION DES PYRÉNÉES ET DES ALPES. OPÉRATIONS DANS LES PAYS-BAS, COMBATS SUR LA SAMBRE ET SUR LA LYS, BATAILLE DE TURÉVÉNEMENS DES COLONIES, BATAILLE

COING.

NAVALE.

L'HIVER avait été employé en Europe et en France à faire les préparatifs d'une nouvelle campagne. L'Angleterre était toujours l'âme He la coalition, et poussait les puissances du continent à venir détruire, sur le bord de la Seine, une révolution qui l'effrayait et une ivale qui lui était odieuse. L'implacable fils He Chatam avait fait cette année des efforts mmenses pour écraser la France. Toutefois e n'était pas sans obstacle, qu'il avait obtenu lu parlement des moyens proportionnés à es vastes projets. Lord Stanhope, dans la hambre haute, Fox, Sheridan, dans la

chambre basse, étaient toujours opposés au système de la guerre. Ils refusaient tous les sacrifices demandés par les ministres ; ils ne voulaient accorder que ce qui était nécessaire à l'armement des côtes, et surtout ils ne pouvaient pas souffrir que l'on qualifiât cette guerre de juste et nécessaire; elle était, disaient-ils, inique, ruineuse, et punie de justes revers. Les prétendus motifs tirés de l'ouverture de l'Escaut, des dangers de la Hollande, de la nécessité de défendre la constitution britannique, étaient faux. La Hollande n'avait pas été mise en péril par l'ouverture de l'Escaut, et la constitution britannique n'était point menacée. Le but des ministres était de détruire un peuple qui avait voulu devenir libre, et d'augmenter sans cesse leur influence et leur autorité personnelles, sous prétexte de résister aux machinations des jacobins français. Cette lutte avait été soutenue par des moyens iniques; on avait fomenté la guerre civile et le massacre; mais un peuple brave et généreux avait déjoué les tentatives de ses adversaires par un courage et des efforts sans exemple. Stanhope, Fox, Shéridan concluaient qu'une lutte pareille déshonorait et ruinait l'Angleterre. Ils se trompaient sous un

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