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patrie de ces lois, et que celles d'Oléron n'étaient qu'une traduction du flamand : les auteurs français défendent l'origine française; les Anglais ont même réclamé pour leur pays, vu que ces mêmes lois y ont été également suivies, de même qu'en Espagne, où elles ont été traduites déjà au treizième siècle. Le manuscrit de Bruges scrupuleusement examiné par M. Warnkoenig, décide à jamais cette question historique. Il prouve à l'évidence l'origine française de ces lois. X.

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SIÉGE DE MONS DE 1691. Origine des fourches-à-croc, arme que portaient, au lieu de fusils, les sous-officiers du 192o régiment, Le 1er avril 1691, au siége de Mons commandé par le maréchal de Vauban, les grenadiers du régiment Dauphin (infanterie ) emportèrent d'assaut un ouvrage å cornes, saisirent les fourches des Autrichiens, dont ils tuèrent un grand nombre et firent le reste prisonniers de guerre. Louis XIV, voulant perpétuer le souvenir d'une action aussi honorable, permit aux sergens de grenadiers seulement de porter ces fourches au lieu de mousquets.

Le régiment de Perche, une des souches de l'ancien 102, ayant dédoublé avec le régiment Dauphin, les sous-officiers ont gardé l'usage de cette arme, qui a été ensuite conservée dans le 102 jusqu'à son licenciement. (Extrait des registres matricules du 102° régiment.)

R. C.

SPINOLA ET MAURICE DE NASSAU. L'historien Grotius donne sur la première entrevue du

fameux marquis Ambroise de Spinola, généralissime des forces Espaguoles dans les Pays-Bas et le prince Maurice de Nassau, commandant des troupes des Provinces-unies, les détails les plus curieux. Ces deux illustres chefs, qui se combattaient loyalement tout en rendant justice à leur mérite respectif, étaient surnommés l'Annibal et le Scipion du XVIe siècle. La comparaison entre Spinola et Annibal était d'autant plus juste qu'ainsi que le général carthaginois, Spinola soutint longtems la guerre à ses frais et parvint, en payant les troupes au prix de sa propre fortune, à maintenir parmi elles l'ordre et la discipline, ce qui avant lui était inconnu dans les armées espagnoles qui ravageaient plutôt qu'elles ne défendaient la Belgique.

Spinola et Maurice de Nassau eurent donc une entrevue pour arriver à conclure une trêve entre l'Espagne et la république naissante. Cette trêve, qui consacra la reconnaissance de la république fut signée le 9 avril 1609. Dans un repas qui accompagna et scella, pour ainsi dire ce traité, Maurice se trouvant au dessert vis-à-vis une pyramide d'oranges, en détacha une, et la regardant con amore s'écria : « L'heureux pays qui produit deux fois chaque année un fruit aussi délicieux! » Pour répondre à ce gracieux compliment, Spinola saisit devant lui un fromage de Hollande qui fesait aussi partie du dessert, et dit : « Plus heureux le climat sous lequel on cueille deux fois par jour de paA. D. reilles fleurs! »

XV.

LES HOMMES ET LES CHOSES.

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HONDSCHOOTE.-Cette place ouverte était autrefois très-célèbre par ses manufactures de serges et de toiles qui passaient jusqu'en Turquie. C'était une des villes de Flandre << où les draperies avaient grande réputation. » (1). « La ville d'Hondschoote est bonne et gentille, et l'on y fait telle quantité de serges qu'ordinairement on vient en faire tous les ans jusques à cent mille pièces...» (2). Voilà comme le tems qui fait disparaître les trônes, les dynasties, les institutions et les monumens, observe Crapelet, protége, fortifie, étend et accroît l'industrie des peuples.

Hondschoote a été construit près du canal de Bergues à Furnes, probablement dans le dixième siècle, lors de la formation de la plupart des cités de cette contrée. Son nom est souvent mentionné, à cause de ses édifices religieux, dans les annales ecclésiastiques de la Morinie. Son étymologie semble être dérivée de quelque terme familier aux chas

seurs.

Hondschoote, dans les guerres du moyen-âge, éprouva à peu près la même fortune que les villes cir

convoisines.

Les bourgeois, zélés catholiques, y jouissaient également de plusieurs franchises favorables; le comte Louis de Créci, pour protéger et honorer leur industrie, leur avait accordé le droit de plomber et de

(1) Lepetit. (2) Guicciardin.

marquer toutes les étoffes fabriquées dans leurs ateliers, d'une empreinte portant d'un côté les armes du prince, et de l'autre celles de la cité. « On voit encore dans les archives d'Hondschoote, des registres très-volumineux qui renferment les noms des fabricans et à côté de chaque nom la marque particulière que chacun adoptait. » La cour de justice d'Hondschoote d'une structure élégante, avait aussi un renom respectable et possédait diverses immunités. Philippe-leBon avait accordé, en 1430, au seigneur du lieu, quelques concessions pour une somme de 4000 florins.

Hondschoote fut incendié en 1583, lorsque Charles VI chassa les anglais de cette contrée. Les français le dévastèrent en 1558, comme Dunkerque et Bergues. Deux nouveaux incendies détruisirent sa prospérité; l'un, en 1576, consuma 600 ateliers dans la partie occidentale de la ville; l'autre, en 1582, encore plus terrible, commis par les Français à l'instigation jalouse des Huguenots, anéantit 17 rues et plus de 900 fabriques.

En 1658, plusieurs détachemens d'infanterie sous les ordres du duc d'Yorck (depuis Jacques II), y furent mis en quartiers; la paix d'Aix-la-Chapelle, laissa cette ville à la France; les Hollandais la brûlèrent presqu'entièrement en

1708 (1).

(1) Délices des Pays-Bas.

Hondschoote restera fameux dans notre histoire par la journée du 8 septembre 1793.

« C'est par un beau jour d'automne que se donna la bataille d'Hondschoote dont les suites pouvaient être si avantageuses à la France. En effet, si Houchard, plús habile, mais non plus fidèle, eût marché rapidement après la bataille, nous fermions toute retraite à l'ennemi, nous nous emparions du duc d'Yorck, et nous tenions l'armée qui assiégeait Furnes... A compter de la journée d'Hondschoote, la terreur dont nous avions été frappés passa sous les drapeaux ennemis. » (1). Jourdan, Leclercq, Vandamme, Collaud, Hédouville, Gobrecht, assistèrent à ce combat, qui avait pour la France l'impor

tance de ceux de Marathon et de Platée. Hoche y obtint le grade de général de brigade. Presque toute la 32e division de gendarmes à pied demeura parmi les morts; une grande partie de blessés fut transportée à St.-Omer, dans les églises de St-Bertin et de St-Denis, et au collège anglais.

Il y avait, en 1764, 539 feux à Hondschoote; sa population est maintenant de 3882 habitans. On prétend qu'elle était très-élevée, il y a quelques siècles. Les pestes de 1545 et 1578 la décimèrent d'une cruelle manière. Jean Strabant, vingt-deuxième curé de St.-Vaast, comptait dans sa paroisse, en 1568, 18,000 communians, et cependant Hondschoote n'était pas encore par

(1) De Jouy.

venu à l'apogée de sa splendeur, puisque d'autres édifices l'embellirent encore les années suivantes.

Les coûtumes particulières de la ville d'Hondschoote dont l'échevinage relevait du présidial de Bail¬ leul, se trouvent dans le recueil des coûtumes de Flandre. Sa kermesse est fixée au deuxième dimanche de juillet. Il s'y tient deux foires; l'une d'un jour, le vendredi après la pentecôte; l'autre qui s'ouvre le deuxième dimanche de juillet, dure cinq jours. Les foires d'Hondschoote étaient jadis magnifiques; maisil ne reste plus que le souvenir de cette situation florissante.

Le conseil d'arrondissement a récemment renouvelé son vote

pour l'achèvement de la route d'Hondschoote à Wormoudt.

L'église paroissiale de St.-Vaast, à Hondschoote, déjà signalée au commencement du treizième siècle, rebâtie en 1586, décorée alors d'un carillon très-harmonieux, est surmontée d'une tour d'un aspect gigantesque.

On voyait, dans cette ville, avant la révolution, un couvent de Trinitaires, un de Récollets, un de Sœurs grises, et un de religieuses Récollectines. Elle possédait en outre un hôpital qui contenait trente lits pour les malades indigens, et un collége où l'on enseignait les humanités, dirigé par les Récollets. Il y avait aussi un pensionnat dans lequel on apprenait la musique vocale et instrumentale.

La musique d'Hondschoote offre

un prix de 600 fr. au concours du 4 d'Erasme, a laissé quelques épîtres latines, écrites avec élégance.

août 1835.

Sander us a conservé un joli plan d'Hondschoote; les destinées de cette ville ont eu assez de ressemblance avec celles de Popering ue (1).

La seigneurie d'Hondschoote est aussi une ancienne bannière de Flandre, possédée pendant plusieurs siècles par les chevaliers de cette noble maison. Guillaume Morau d'Hondschoote,et Raoul de Lederzeelle, étaient rangés sous l'étendard de Godefroi de Bouillon. Cette seigneurie appartint ensuite au prince de Hornes.

Jacques Navarchus, né à Hondschoote, jésuite, publia un traité sur les diverses sectes de l'Orient.

Jean Nevius, né à Hondschoote, précepteur de Despautère, ami

POPERINGUE.

[1] L'abbé de St.-Bertin se glorifiait, dans le septième siècle, de porter le titre de seigneur de cette petite ville entre Cassel et Bergues, en vertu de la donation de Walbert, comte d'Arques, confirmée par les comtes de Flandre. La principale paroisse de Poperingue avait été dédiée à Saint-Bertin; les églises de Notre-Dame et de St.-Jean ne furent érigées qu'en 1290.C'était réellement jadis une des plus riches dépendances du monastére de Sithieu. Aprés la paix d'Utrecht, elle n'appartint plus à la France; mais la seigneurie continua à être placée sous le patronage de l'abbaye de St-Bertin qui y tenait une cour féodale. Cette ville, déjà incendiée par les français en 1382, et par les anglais en 1436, fut presque toute consumée en 1563; elle avait déjà souffert

considérablement d'un autre incendie, cinquante ans auparavant.

Poperingue est renommé par ses belles manufactures de draps et de serges qui n'excitérent que trop souvent l'envie des artisans d'Ypres. C'est la patrie de l'historien Oudegherst.

Pascal Zouterus, né à Hondschoote, instituteur à Ypres, fit paraître à Anvers, en 1524, des mélanges de grammaire.

Le comte Pierre-Antoine Herwyn de Nevele, né à Hondschoote, le 18 septembre 1753, était conseiller pensionnaire dans cette ville, et avocat au parlement de Flandre. Lors de la convocation des EtatsGénéraux, en 1789, il fut élu membre de l'assemblée constituante par le bailliage de Bailleul, et adopta avec modération les nouveaux principes. Adversaire prononcé des terroristes, la chûtede Robespierre épargna sa tête. Sous le directoire, il fut nommé commissaire près l'administration de la Lys; ce département l'envoya au Conseil des Anciens, en mars 1799, et il y remplit les fonctions de secrétaire. A l'époque du consulat, le 25 décembre suivant, il devint l'un des premiers membres du sénat-conservateur, où il se montra, dit-on, presque toujours opposé aux vues de Napoléon, faisant toujours partie de la petite minorité de ce corps. En 1814, il adhéra avec empressement à la chûte du conquérant. Louis XVIII le créa pair, le 4 juin suivant, et lui conféra, le 24 avril 1817, la grande croix de la légion d'honneur. Il s'était surtout rendu digne de cette noble distinction, par la prestation de son serment de comte pardevant la cour royale de Paris, le 20 mars 1815, à midi fidélité certainement comparable à celle des tems antiques. Cet homme

supérieur à tant de titres, est mort à Paris, le 24 mars 1824.

Le baron Herwyn, ancien souspréfet de Furnes, frère du comte, l'a puissamment assisté dans le desséchement des grandes et petites

moëres.

Le 8 mai 1829, M. et Mme Coppens (cette dame est sœur de M. de Lamartine) ont fait don à l'hospice de Bergues, de deux maisons et de quatre hectares 70 ares de terre, le tout évalué à 16,300 francs.

Toute cette famille est chérie et respectée dans le canton d'Hondschoote par sesvertus et par sa bienfaisance habituelle. M. Laurent Coppens a été procureur du roi à l'Amirauté de Dunkerque, président à l'assemblée législative, et en 1813 et en 1816, membre de la chambre des députés.

H. PIERS.

NAISSANCE DE FRÉDÉGON

DE. Frédégonde, au dire des biographes [v. Moreli, Ladvocat, Michaud, Peignot, etc.] était née à Avancourt, village de Picardie. Cependant, d'après Lecarpentier (histoire de Cambrai, tome 1er, p. 3), ce serait au village de Haucourt près Cambrai, qu'elle aurait pris naissance. Cette dernière opinion, étayée, suivant cet historien, du témoignage de 20 auteurs, est aussi celle de M. Guilmot, qui l'a crue d'autant plus dominante qu'il n'est, dit-il, à sa connaissance aucun village de Picardie du nom d'Avan

court.

Frédégonde aurait encore, sui

vant plusieurs historiens, habité pendant quelque tems un château royal qui existait alors à Vitry, près couchée de ClotaireII, que ChilpéDouai, et elle y serait même acric, en effet, fit élever en ce lieu, pour soustraire ainsi plus sûrement cet unique héritier de sa couronne aux poignards des assassins.

C'est encore près de Vitry que Frédégonde aurait, dit-on, signalé ses premiers attentats contre sa rivale, en faisant assassiner Sigebert Ier, roi d'Austrasie, époux de Brunehaut, et dont les armées victorieuses, campées dans ces environs, poursuivaient le roi de Neustrie (Chilpéric, mari de Frédégonde), jusques dans Tournai. Mais comme ce dernier fait peut donner matière à controverse, et que l'opinion des auteurs qui placent à Vitry l'assassinat de Sigebert, bien que très-respectable d'ailleurs, ne saurait être partagée, nous croyons devoir ajouter ici brièvement quelques réflexions, et certain fait nouveau qui nous ont porté à préférer l'opinion contraire.

à

Il est constant d'abord, de l'aveu même de ces auteurs, que ce fut à Lambres (près Douai), que le corps de Sigebert, avant sa translation Soissons, fut inhumé, et ce premier point déjà semble à lui seul trancher la question. Pourquoi donc, en effet, si le roi d'Austrasie avait été tué à Vitry, transporter son corps à une forte lieue de là, dans un autre village, lorsque surtout le précédent était le lieu d'une demeure royale, et celui même ou il venait, après la défaite de Chérie,

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