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A fes couleurs l'eau prête une fluidité,
Qui des plus vifs travaux fert la rapidité.
Par l'apprêt qu'il y mêle, il fixe leur durée:
L'or fe joint à l'azur, la fcene eft decorée;
Et des feux, avec art, éclairent les objets,
Par un éclat trompeur les font voir plus parfaits.

Watelet.

De ce genre impofant, dont l'objet eft fi vafte,
Cet autre dédaignant la grandeur et le fafte,
Dans un champ plus borné *) par un apprêt plus
fin,

Anime fous fes doigts l'ivoire et le velin.

D'un pinceau délicat l'artifice agreable
Prête à l'Amant heureux un fecours favorable;
Et l'Artiste aux Amours facrifiant les foins,
De fon fuccès caché n'a qu'eux feuls

pour temoins.

Là, c'eft un moyen prompt, dont le facile

ufage

Des traits de la beauté rend la fidele image.
Les crayons, mis en poudre **) imitent ces cou-
leurs

Qui dans un teint parfait offrent l'éclat des fleurs
Sans pinceau, le doigt feul place et fond chaque
teinte

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Le duvet du papier en conforte l'empreinte;
Ainfi de la beauté

Un cristal la defend.

Le Pastel a l'éclat et la fragilité.

Bravant ici le temps, au verre incorporée ***)
La couleur doit au feu fon luftre et la durée;
Et d'un portrait fini le delicat travail,

Pour ne jamais changer, fe transforme en Email.
Tandis que par un foin egalement durable, ****)

$ 3

*) La peinture en Miniature.

**) La peinture en Pastel.

***) La peinture en Email.
****) La peinture en Mofaique.

Des

Watelet. Des criftaux colorés la teinte inaltérable,
Sur un folide enduit, affure à nos neveux

Des chef-d'oeuvres de l'Art les charmes precieux.

Ainfi, par cent moyens, dont l'industrie
abonde,

L'invention joint des Arts qu'elle féconde.
Le culte qu'on lui rend, par fa diverfité,
Augmente fa puiffance, et peint fa liberté.
La volonté décide et le rit et l'offrande:
Elle reçoit et l'or et la fimple guirlande;

Et pour former fes dons, fuivant les goûts di

vers,

Chaque Artifte, à fon gré, choifit dans l'Uni

vers.

Celui-ci, f'élevant dans la voûte azurée,
De Dieux qui ne font plus, repeuple 1 Empirée.
Par fon pouvoir, l'Olympe, affemblé fous nos

yeux,

Voit encor la vertu prétendre au rang des Dieux;
Et d'ilercule immortel l'image qu'il compose,
Du Peintre et du Héros devient l'apothéose.

Un autre immortalife, en des traits reffem-
blans,

Le mérite, l'honneur, les fuccès, les talens.
Il rappelle à la vie une ombre regrettée;
Il en rend à des fils l'image refpectée;
Et ce portrait vivant d'un pere absent ou mort,
Augmentant leurs regrets, femble adoucir leur
fort.

D'un agréable fitë on trace ici les charmes; Là f'offrent des combats, des chevaux et des ar

mes;

Plus loin, des Monumens, des Temples, des Pa

lais

Ou ces êtres divers qui peuplent les Forêts.
Sur les prés émaillés, fur les vertes fougères

Bont

Bondiffent les troupeaux, et danfent les bergères.
Ici l'on peint les fleurs; un autre, fur les eaux,
Rival du Dieu des Mers, calme ou groffit les
flots.

A ces foins variés la Déeffe préfide:
Tout s'anime à fa voix; et fur ceux qu'elle
guide

Répandant fon efprit et fes dons précieux,
Elle en dévoile ainfi l'origine à leurs yeux.

Il est un mouvement que rien ne peut fuspen-
dre,

Facile à démêler, difficile à comprendre.

Il vit dans chaque objet, ceft par lui qu'à leur fin~
Les êtres entraînés rempliffent leur deftin.
Par fon fecours, les corps de diverse nature
Reçoivent, en croiffant, leur forme, leur ftru-
ture;

Et par l'effet fuivi de fes combinaifons,

Leur vie a des progrès, des ages, des faifons.
C'eft de fon action,, en tous lieux répandue,
Le moment bien choifi, l'expreffion rendue,
Qui d'un froid mechanisme, indigne du nom d'Art,
Diftingue les travaux où l'ame a quelque part.
C'eft de ce mouvement la vive et jufte image,
Qui de l'ame feduite ofe exiger l'hommage;
Tandis que l'oeil content, aux formes arrêté,
Approuve des contours l'exacte vérité,

Voyez au fein des airs les mobiles nuages,
Jouets des vents, tracer la route des orages.
L'air agité f'y peint; votre éfprit et vos yeux
Sont inftruits à la fois du desordre des Cieux.

Ne méfurez-vous pas, dans fa rapide courfe, Ce torrent qu'un inftant éloigne de fa fource? Ces débris, ce ravage étalé fur fes bords, Calculent fa viteffe, et nombrent les efforts.

Watelet.

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watelet.

Déjà vous démêlez, à travers fon écorce,
De ce chêne touffé la jeuneffe et la force;
Déjà ces fiers taureaux, fous fon ombre arrêtés,
Vous peignent la fureur dans leurs yeux irrités.

Qu'un mouvement plus vif anime la Nature:
Une fource nouvelle enrichit la Peinture
Dans les êtres vivans, la crainte ou le defir
Donne un corps à la peine et des traits au plaifir;
L'inftinct les fait agir, aimer, defirer, craindre:
On voit dans tout leur corps l'intention fe peindre,
Leurs regards f'enflammer, leurs traits f'épanouir;
On les voit f'embellir du bonheur de jouir.

Dorat.

A

Dorat.

Dorat.

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S. von ihm B. I. S. 26. Sein Gedicht, La Declamation théatrale bestand anfänglich nur aus dem Essai fur la Declamation tragique, den er schon im J. 1758 bekannt machte, hernach aber umarbeitete, und mit drei andern Ges fången, über das Lustspiel, die Oper, und den theatralis schen Tanz, vermehrte. Der Dichter hat die Regeln der Kunft mit sehr wohl gewählten Beispielen, von den berühmtesten franzdfischen Stücken und Schaufrielern entlehnt, glücklich zu verbinden, und den Vortrag durch das angenehmße Kolorit zu beleben gewußt. S. eine Zerglieder rung dieses schönen Lehrgedichts in Dusch's Briefen, neue Aufl. Th. 1. Br. 20. 21.

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LA DECLAMATION THEATRALE.

Ch. II.

V

ous n'avez rien encore, et vous devez tout crain

dre,

Si vous ignorez l'art d'exprimer et de peindre,
De produire au dehors ces orages du coeur,
Ces mouvements fecrets, ces inftans de fureur,
Ces rapides retours, cette brûlante ivresse,
Les transports de l'amour, et fa délicateffe.
Un rôle eft à la fois, tendre, emporté, jaloux.
Ces contraftes frappans, il faut les rendre tous.
Paifible adorateur, là, bornez-vous à plaire:
Ici: que votre front f'enflamme de colère.
Sachez furtout, fachez comment, d'un oeil ferein,
On vient rendre un portrait, que l'on reprend fou-
dain;

Comme on traite un objet que l'on croit infidèle;
De quel air on lui jure une haine immortelle ;
Avec quelle contrainte on feint d'autres amours;
Et comment on le quitte, en revenant toujours.

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