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rendre à ce nouveau poste, et il retourna dans sa solitude de Montmorency. C'est là qu'il écrivit ses Mémoires, 2 vol. in-8°, Paris, 1824. On y retrouve tout ce que nous avons dit, son honné teté, sa bonhomie, son imprévoyance, sa faiblesse. Hâtons-nous d'ajouter à son éloge, qu'après sept années de fonctions ministérielles ou directoriales, il se retira presque pauvre, et que malgré les faveurs insignifiantes qu'il accepta de Bonaparte, il n'en est pas moins du petit nombre de ceux qui sont restés jusqu'au dernier jour fidéles aux convictions de leur jeunesse. Gohier mourut à Paris, le 29 mai 1830.

GOHONY (Jacques), né au commencement du seizième siècle, quitta Florence, sa patrie, pour la France, où il s'établit et devint un des écrivains les plus féconds de son époque. Sa pauvreté le fit auteur. Que ne fut-il pas ? Historien, poëte, traducteur, commentateur, il écrivit en latin et en français. Historien, il raconta en latin les vies de Charles VIII et de Louis XII; poëte, il composa des sonnets et des épigrammes; traducteur, il fit passer en notre langue le Discours sur Tite-Live et le Prince de Machiavel; commentateur, revit le livre de la Fontaine périllease, où était traitée la découverte de la pierre philosophale. Ses écrits prouvent plus de facilité que de goût. Il mourut en 1576.

GOIDENHOVEN (combat de). En février 1793, Dumouriez, général en chef de l'armée du Nord, se croyant à peu près maître de la Belgique, avait concu le projet de conquérir aussi la Hollande, et y était entré avec une partie de ses troupes. La victoire ne lui faisait pas defaut; mais il apprit, le 9 mars, les échecs que les Autrichiens, commandés par l'archiduc Charles, venaient d'infliger sur la Roër aux divisions qu'il avait laissées en Belgique; et partant aussitôt pour revenir se mettre à leur tête, il les joignit, le 13, en avant de Louvain. Puis, sentant combien il importait et de relever le moral de ses soldats et d'en imposer à l'ennemi, Dumouriez, au bout de quelques jours, résolut de tenter un petit mouvement offensif, malgré plusieurs circonstances défavorables. Le 16 au

matin, il fit attaquer l'avant-garde autrichienne, qui occupait Tirlemont, et tout l'espace compris entre la grande et la petite Geete. Le général Valence, à la tête des grenadiers, formait la droite de l'armée française, dont le jeune duc de Chartres (actuellement Louis - Philippe) commandait le centre, et le général Miranda la gauche. Les Français attaquèrent avec tant de vigueur, qu'au premier choc les Autrichiens furent chassés de Tirlemont et poursuivis en arrière de la ville. Ils se rallièrent toutefois derrière les villages de Goidenhoven et de Hæckendoven. Nos braves, qui occupaient ces deux positions, paraissaient décidés à se défendre. Aussi fut-ce vainement que l'archiduc essaya de s'en rendre maître après avoir reformé ses troupes. Plusieurs fois, les cuirassiers impériaux chargèrent notre infanterie, rangée sur deux lignes, derrière un double rang de fossés et de haies: chaque fois ils furent repoussés vivement, et ne purent que s'emparer d'une batterie placée sur un mamelon, qui leur fut bientôt reprise. Voyant l'inutilité de leurs efforts tant qu'ils continueraient à attaquer de front, les Autrichiens voulurent tourner Hæckendoven par la droite, mais ils heurtèrent contre la brigade du général Neuilly, et dès lors se décidèrent à la retraite.

GOIS (Étienne-Pierre-Adrien), statuaire, né à Paris en 1731, abandonna l'étude d'un procureur, dans laquelle on l'avait placé, pour entrer à l'atelier de M. Jeaurat, d'où il passa chez le sculpteur Michel-Ange Sloodtz. A l'âge de vingt-sept ans, il remporta le grand prix de sculpture, et se rendit à Rome comme pensionnaire du gouvernement. De retour à Paris, il obtint un atelier au Louvre, fut reçu académicien en 1770, et devint professeur en 1781. M. Gois ne cessa de professer à l'école des beaux-arts pendant la révolution, et fut nommé académicien libre par ordonnance du 10 avril 1816. Il mourut le 3 février 1823, à l'âge de 92 ans.

On a de lui les ouvrages suivants : le chancelier de l'Hôpital, statue en marbre placée sur le grand escalier du palais des Tuileries; le président Molé, statue placée dans une des salles de l'Institut; saint Vincent, statue en

marbre placée dans le choeur de SaintGermain l'Auxerrois; Serment de nobles devant la chambre des comptes, grand bas-relief au-dessus d'une des arcades du Palais de Justice, à Paris; saint Jacques et saint Philippe, prêchant et guérissant les malades. M. Gois a laissé des élèves distingués, parmi lesquels on cite Chaudet et Romay.

GOLBÉRY (P.-A.), député, conseiller à la cour de Colmar, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, né en 1786. Procureur impérial à la cour de Colmar, M. de Golbery donna sa démission après les cent jours. Mais, en 1818, il rentra dans la magistrature, en qualité de substitut du procureur général près de la même cour, et y succéda à son père en 1820, comme conseiller. Il fut élu député à Colmar en 1834, et vint s'asseoir au côté gauche de la chambre, où il a toujours repoussé de son vote toutes les tentatives ministérielles contraires aux principes de l'opposition, jusqu'à la dernière session (1842), où il paraît avoir changé de système. Il a été promu récemment aux fonctions de procureur général à Besançon. M. de Golbéry a publié une traduction de l'histoire romaine de Niebuhr, et a composé un grand nombre d'ouvrages, sur la jurisprudence, l'histoire et l'archéologie.

cien camp; elle fut enfoncée de toutes parts; les Prussiens essayèrent plusieurs charges de cavalerie, qui furent repoussées à bout portant; ils furent chassés de toutes leurs positions et laissèrent sur le champ de bataille près de cinq mille morts, des prisonniers, etc. A la droite, le Flensberg fut pris et repris plusieurs fois; enfin, le 135 régiment s'élança sur l'ennemi, et le culbuta entièrement. L'ennemi a perdu sur ce point mille morts et quatre mille blessés. »

GOLLUP (combat de). - Le 6 décembre 1807, le corps avec lequel le maréchal Ney, formant la gauche de l'armée française en Pologne, opérait contre la droite de l'armée prusso-russe, aux ordres de Tolstoï, avait franchi la Vistule à Thorn, et chassé les Prussiens de cette ville. Le 9, le général de brigade Léger - Belair, pour éclairer le pays, sortit de Thorn avec une petite colonne (un bataillon du 6° d'infanterie légère et un escadron du 3o de hussards). Il rencontra, vers le bourg de Gollup, quatre cents cavaliers russes, leur tua ou leur prit une trentaine d'hommes, et mit le reste en déroute. Poussant ensuite jusqu'à la petite ville de Strasbourg, les Français s'y établirent en avant-poste.

GOLO (département du). En vertu d'un décret de la Convention (12 messidor an II), la partie nord de la Corse formait, avec l'île de Capraïa, le dé

Un autre GOLBÉRY (S.-M.-X.), officier supérieur du génie, né, en 1742, à Colmar, mort en 1822, a publié : Lettres sur l'Afrique, 1791; Frag-partement du Golo, dont le chef-lieu

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ments d'un voyage en Afrique, pendant les années 1785, 1786 et 1787, Paris, 1802; Considérations sur le département de la Roer, Aix-la-Chapelle, 1811. Son voyage en Afrique avait été entrepris par l'ordre de Louis XVI. GOLDBERG (combat de). — Un combat eut lieu, le 23 août 1813, devant Goldberg (en Silésie), dit le Bulletin; le général Lauriston s'y trouvait à la tête des 5 et 11° corps. Il avait devant lui les Russes qui couvraient la position du Flensberg, et les Prussiens qui s'étendaient à droite, sur la route de Liegnitz. Au moment où le général Gérard débouchait par la gauche sur Nieder-au, une colonne de vingt-cinq mille Prussiens parut sur ce point; il la fit attaquer au milieu des baraques de l'an

était Bastia (3 arrondissements, Bastia, Calvi et Golo). Son nom lui venait d'une des deux plus grandes rivières de l'île. (Voyez CORSE.)

GOLOWINO (Combat de). — Après la bataille de Smolensk, Napoléon dirigea son armée sur Moscou. Les Russes continuèrent leur retraite sur Borodino, où ils arrivèrent le 1er septembre 1812, et où ils commencèrent aussitôt à se retrancher. Napoléon laissa à ses troupes le temps de préparer leurs armes et leurs munitions; et le 5, à deux heures de l'après-midi, elles arrivèrent en vue de l'armée russe. L'empereur fit attaquer sur-le-champ les avant-postes. Tandis que le prince Eugène allait s'établir sur des hauteurs en face de Borodino, et que Poniatowski marchait sur la vieille

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route de Smolensk, l'avant-garde française et la cavalerie du roi de Naples, soutenues par la division Compans, débouchèrent par Golowino. Il y eut avec les Russes, à l'entrée de ce village, un engagement fort vif, où la victoire demeura aux Français. Le général Compans, à qui l'honneur principal en revient, enleva ensuite le village d'Alexino, chassa une forte partie de l'arrièregarde ennemie d'un bois à droite, et enfin, par ordre de l'empereur, se porta sur la redoute de Chewarino, qui, prise, perdue et reprise, resta enfin au pouvoir de nos braves. Ce succès fut acheté par la perte d'environ mille de leurs compagnons. Le surlendemain 7, se livra la fameuse bataille de la Moskowa. GOLYMIN (Combat de). — Le 26 décembre 1806, Lannes avait réussi à arriver devant Pultusck, qu'occupait Beningsen, et Augereau devant Golymin, où se trouvait Buxhowden; mais le retard que le dégel avait mis dans leurs marches avait donné aux chefs ennemis le temps de réunir leurs forces, et de rallier à eux les troupes battues les jours précédents. Beningsen dut néanmoins se retirer horriblement maltraité. En même temps, Buxhowden, renforcé par deux divisions, réunissait toutes ses forces à Golymin (32 kilom. nord de Varsovie). Il se vit attaqué, vers une heure après midi, par quelques divisions de Davout et par la cavalerie de Murat, qui arrivaient à la suite des fayards, puis par Augereau, qui débouchait de Golaczyma. A trois heures, l'action devint très-vive; la nuit ayant commencé vers quatre heures, l'affaire se prolongea jusqu'à onze, où les Russes, entièrement culbutés, se retirèrent en desordre, comme Beningsen, sur Ostrolenka, en abandonnant leur artillerie, leurs bagages, et presque tous les sacs des soldats.

Legénéral Rapp fut grièvement blessé dans cette action, où les Français, de leur côté, furent très-maltraités. Les mouvements de la plupart de nos colounes furent contrariés par la nature du terrain. Davout essaya en vain de couper la retraite à l'ennemi. La manœuvre manqua, parce que les chevaux de ses dragons s'embarrassèrent dans un sol marécageux. Sans cela,

les

Russes, entassés dans le village, eussent été enveloppés. Ce qui acheva de les sauver, ce furent les obstacles insurmontables qui arrêtèrent la marche du maréchal Soult, dont l'artillerie employa deux jours entiers à faire 12 kilom. au milieu des boues. Les Russes purent opérer leur retraite, en abandonnant, il est vrai, près de quatre-vingts pièces de canon, douze cents voitures, presque tous leurs caissons, et laissant, tant sur les champs de bataille que sur les routes, environ douze mille hommes tués, blessés ou prisonniers. L'empereur les fit poursuivre par quelques troupes légères au delà d'Ostrolenka, termina la campagne active, et alla s'établir à Varsovie.

GOMBART, vicaire de la paroisse de Sainte-Croix, et grenadier du 6o bataillon de la 1re légion nantaise, se distingua, le 29 juin 1793, au siége de Nantes; voyant un père de famille trop exposé: « Retire-toi, lui dit-il, c'est à moi d'occuper ce poste. » Il prend sa place, reçoit aussitôt le coup mortel.

et

GOMBAULD (Jean Ogier de) naquit, en 1596, à Saint-Just de Lussac en Saintonge; il appartenait à une famille protestante; mais, sans abjurer ses croyances, il sut les dissimuler avec tant d'adresse, qu'un ouvrage posthume, publié à Amsterdam, a seul fait connaître qu'il était calviniste. De bonne heure if quitta sa province, et vint à Paris, où il s'attacha à Malherbe. Quelques vers heureux, au sujet de la mort de Henri IV, attirèrent sur lui l'attention. D'ailleurs, il avait ce tour facile d'esprit, cette élégance affectée et précieuse que nous retrouvons dans plusieurs auteurs à la mode de la première partie du dix-septième siècle; et bientôt des sonnets sur Phyllis et Amaranthe, un roman du titre d'Endymion, lui ouvrirent les portes de l'hôtel de Rambouillet. Il y rencontra sans doute Richelieu, qui ne cessa de lui témoigner une estime singulière, et le traita en favori. Il fut un des premiers membres de l'Académie française. Nommé en même temps gentilhomme ordinaire du roi, il reçut de Marie de Médicis une pension qui lui permit de rouler carrosse. Mais cette fortune, poussée si haut tout d'un coup, ne tarda pas à baisser, Les trou

bles politiques survinrent: la pension de Gombauld, d'abord réduite, fut ensuite supprimée, et notre poëte commença à traîner une triste existence. La faveur d'Anne d'Autriche fut pour lui stérile, et il ne trouva pas dans Mazarin un Richelieu. Il lui fallut chercher des ressources dans la publication de ses anciennes poésies, et dans la composition de quelques pièces nouvelles il écrivit des épigrammes, dépeignit, dans des vers officiels, les différents personnages qui jouaient dans les ballets, les dames et les seigneurs de la cour; il livra même au théâtre une tragédie, les Danaides, qui n'eut aucun succès. Mais ses épigrammes et ses stances ne manquaient pas de pureté, de souplesse et surtout d'harmonie. Le nom du poëte et le mérite de ces derniers essais d'une muse indigente éveillèrent la pitié du chancelier Séguier, qui accorda une petite pension à Gombauld. Il mourut en 1666.

GOMBERVILLE (Marin le Roi de), versificateur et romancier, membre de l'Académie à sa création, né à Paris en 1600, mort en 1647. « Ses vers, dit Tallemant des Réaux, sont plus beaux que naturels. Son principal attachement a été aux romans. Pour moi je trouve, outre que cet homme n'est point naturel, qu'il y a mille obscurités; il cherche midi à quatorze heures... Il y a dix ans qu'il se laissa donner un coup de pied de crucifix (il devint janséniste); je l'avais vu grand frondeur.» Ses principaux romans sont Polexandre (*), Cythérée, etc. Le seul ouvrage qui doive rester de lui, ce sont les Mémoires du duc de Nevers (2 vol. in-fol., Paris, 1665). Ces Mémoires, édités par Gomberville, commencent en 1514, et vont jusqu'à 1595; mais il les a enrichis de plusieurs pièces curieuses qui vont jusqu'à 1610, année de l'assassinat de Henri IV. Ce livre n'est au reste qu'un grand recueil de pièces historiques.

(*) « Dans le privilége de ce roman il fit « mettre que défenses étaient faites à tous faiseurs de comédies de prendre des argu«ments de pièces de théâtre dans son roman « sans sa permission.» (Tallemant des Réaux.) Que dirait Gomberville s'il vivait aujourd'hui ?

GOMBETTE (loi). Voyez LOIS BAR

BARES.

GONAÏVES (Combat des). Pendant l'expédition de Saint-Domingue, le 22 février 1802, le général Desfourneaux marcha aux Gonaïves pour s'emparer du quartier général de Toussaint-Louverture. Leclerc lui donne 1,500 hommes de sa réserve, et lui commande d'attaquer. A minuit il est en marche; au point du jour la nombreuse cavalerie de Toussaint-Louverture commence le feu. De part et d'autre on combat avec acharnement; la valeur française, conduite par un chef habile, l'emporte enfin sur un courage aveugle. Les noirs, enfoncés de toutes parts, cherchent un asile dans le bourg des Gonaives. Desfourneaux les suit, livre les plus sanglants combats jusqu'à la vue de cette place, où les noirs étaient retranchés dans leur camp; il partage sa division en trois colonnes et se précipite sur les redoutes la baïonnette en avant. En vain nos rangs sont éclaircis par la mitraille et les boulets; la ville et le camp retranchés sont pris d'assaut. Mais aussi le dévouement héroïque du général avait électrisé les troupes; toutes les divisions françaises, marchant dans des sables brûlants, gravissant des mornes escarpés, avaient perdu leur artillerie. Leclerc, étonné de voir que Desfourneaux seul avait conservé toute la sienne, lui demanda par quel prodige il l'avait ramenée. « Je me suis attelé avec cent sol« dats à un obusier, lui répond Desfour<< neaux; j'ai fait venir tous les com<< mandants des colonnes. Allez dire à « vos soldats, me suis-je écrié, que « votre général est attelé à un obusier; « que désormais rien ne doit arrêter la a marche de l'artillerie. » Cet exemple avait en effet produit une telle imprèssion, que les soldats dételèrent les mulets, et que l'artillerie traînée par eux fut toute conservée (22 février 1802).

GONDAHAIRE. Voyez GONDIcaire. GONDEBAUD, roi de Bourgogne, fils de Gondicaire, eut pour son lot, dans le partage de l'héritage paternel, les pays qui formaient la première Lyonnaise. Bientôt les quatre princes furent divisés par leur ambition et par les manoeuvres du clergé. Gondebaud et Godegisile s'unirent contre Chilpéric et

Gondemar. La Bourgogne ne fut plus, dès lors, qu'un théâtre de carnage et de désolation. Gondebaud, vaincu près d'Autun, s'enfuit secrètement, et fit répandre le bruit qu'il était tombé sur le champ de bataille. Cependant il rassembla de nouvelles forces avec lesquelles il reparut tout à coup, et marcha si rapidement sur Vienne, où se tenaient alors ses deux frères, qu'ils n'eurent pas le temps de se défendre. Gondemar fut brûlé dans une tour de son palais; Chilpéric eut la tête tranchée, et sa veuve fut jetée dans le Rhône avec une pierre au cou. De ses quatre enfants, il n'y eut de sauvées que ses deux filles, Chrome et Clotilde; l'aînée prit le voile dans un cloître; la seconde fut emmenée par le cruel Gondebaud, qui la fit élever avec grand soin à sa cour, ne pensant pas qu'un jour Clotilde lui ferait demander compte, par son époux, par ses fils, du sang de ses parents.

Après avoir assuré sa suprématie dans les Gaules, par le meurtre de ses frères et de leurs principaux chefs, Gondebaud prit le titre de roi vers 491; il fra sa résidence à Lyon, et céda la ville de Genève à Godegisile; puis, unissant leurs forces, ces deux princes passèrent les Alpes, en 493, s'emparèrent de la Ligurie, de Turin, et s'avancèrent jusquà Pavie, ravageant tout sur leur passage, et entraînant la population en captivité. Enfin, ils ramenèrent en Bourgogne un immense butin. Peu de temps après, Théodoric, roi d'Italie, donna sa fille en mariage à Sigismond, fils de Gondebaud.

Cependant ce vaste et riche royaume teatait l'ambition de Clovis. Il chercha, par de fréquentes ambassades auprès de Gondebaud, à s'immiscer dans ses affaires. Un de ces ambassadeurs, le Gaulois Aurélien, l'informa que le roi avait une nièce catholique, belle, vertueuse, animée d'une haine implacable contre le meurtrier de ses parents. Il demanda sa main à Gondebaud, qui n'osa la lui refuser, mais qui retarda autant que possible l'exécution de sa promesse. Clotilde fut enlevée plutôt qu'emmenée par Aurélien, et devança les émissaires que son oncle avait envoyés à sa poursuite.

L'an 500, le roi très-chrétien, auquel

l'arianisme de Gondebaud et le meurtre de Chilpéric servaient de prétextes, parut sur les frontières des Bourguignons. Les deux armées se trouvèrent en présence sur les bords de l'Ousche, près de Dijon, et la défection imprévue de Godegisile (voy. l'art. GODEGISILE) entraîna la défaite de son frère. Gondebaud s'enfuit; poursuivi jusqu'à Avignon, où il s'était réfugié, il obtint la paix sous la condition d'un tribut annuel; il paraît aussi que sa conversion au catholicisme fut une des clauses du traité; mais il se contenta d'amuser les évêques par ses promesses et de leur confier l'éducation de ses enfants. A peine l'armée des Francs eut-elle repassé la frontière, qu'il songea à punir la trahison de Godegisile renfermé dans Vienne. Il pénétra dans la ville par un aqueduc souterrain, et Godegisile fut égorgé dans une église avec un évêque arien qui lui avait donné asile. Ainsi couvert du sang de ses trois frères, Gondebaud fut maître de toute la Bourgogne. Après une seconde guerre avec les Francs, dont les détails ne sont pas connus, il se soumit envers leur roi à un traité d'alliance offensive et défensive. La paix du royaume ainsi assurée, il sembla s'appliquer à faire oublier ses crimes par son équité et sa sagesse, et mourut en 516, après un règne de 25 ans. Il laissa deux fils, Sigismond et Gondemar.

Il faut reconnaître que, malgré ses crimes, Gondebaud fut un homme remarquable et supérieur à son siècle. Une de ses principales gloires est d'avoir fait rédiger et publier dans ses États (502) la première partie de ce code appelé de son nom, loi Gombette. Ce code, qui établit une parfaite égalité entre la condition du Romain et celle du Bourguignon, et où l'on retrouve de fréquents emprunts faits à la loi romaine, révèle une science de politique et des idées d'ordre public peu communes à cette époque.

GONDEBAUD ou GONDOVALD, surnommé BALLOMER, fils adultérin du roi Clotaire I, dont Grégoire de Tours nous raconte les hautes espérances et la fin tragique. Né dans les Gaules et élevé avec soin, il fut présenté par sa mère au roi Childebert qui, à la ré

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