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iv

of virtue, humanity, and justice. Every thing in it excites the most lively interest, and the reader may be assured that he will not find in it either a word or a thought unsuitable to the delicacy of modesty, or the dignity of morality.

One of the most essential points in conveying instructions in the French language being to accustom the pupils to the style of good conversation, I have given some of the best French comedies in prose, as sufficient for that purpose.

I now offer this work to the public, from a desire to promote the advantage of youth, and in the hope of effectually assisting French masters in their labours, and such parents as have themselves leisure to conduct this branch of the education of their children.

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SELECTION

OF

FRENCH NOVELS, &c.

L'ERREUR D'UN BON PERE.

Un jour que Voltaire était malade, nous étions auprès de son lit, le sage Vauvenargue, le bon Cideville, et moi, bien jeune encore. Voltaire parlait de Térence, du charme de son naturel, de la pureté de son style, de la vérité, mais de la faiblesse de son pinceau. Par

exemple, nous disait-il, ce caractère si singulier, et cependant si vrai, d'un père qui se punit lui-même d'avoir trop usé de rigueur envers un fils, son unique espérance, qu'il a réduit à s'éloigner de lui; ce caractère qu'il pouvait rendre si touchant, il l'a manqué. Nous lûmes la première scène. Voyez, dit Voltaire, l'intérêt qu'elle annonce ; et dans la suite, cet intérêt s'évanouit ; ce Menédême n'est plus rien qu'un bon-homme, presque imbécile.

Je connais, dit Cideville, dans ma Province, un Menédème octogénaire, qui, après avoir été bien malheu reux, a fini par être le plus heureux des hommes. Voyons, lui dit Voltaire; et Cideville reprit ainsi :

J'avais pour guide et pour modèle, dans mon état d'homme de Robe, un magistrat célèbre par son intégrité, encore plus que par ses lumières, le Président de Vaneville. Les plus belles années de ma jeunesse s'é

taient passées auprès de lui. Veuf, et remarié, il avait trois enfans; un fils de sa première femme, qu'il avait tendrement aimée; et deux de la seconde, qu'il aimait encore plus. Je le croyais heureux dans son intérieur domestique; et la sérénité peinte sur son visage, me faisait cette illusion. Mais, insensiblement, je vis son humeur s'obscurcir. Bientôt j'appris qu'il envoyait son fils aîné loin de la ville, à l'école d'un maître dont on parlait avec éloge; c'était le Prieur d'un village voisin de la forêt de Lions.

A quelques mois de là, M. de Vaneville me parut agité d'une violente inquiétude : il n'était pas homme à laisser pénétrer ce qui se passait dans son âme ; et, trop respectueux pour le lui demander, je me bornai à redoubler de soins auprès de lui. Il me vit sensible à ses peines, et il m'en sut bon gré; mais il ne m'en dit point la cause. Peu d'années après, il perdit ses deux autres enfans et sa seconde femme. Je lui en marquai mon affliction; et lui, d'un air sévère, le Ciel est juste, me dit-il. Ces mots furent accompagnés d'un soupir et d'un long silence. Enfin il m'annonça qu'il allait s'éloigner du monde, et se retirer dans un petit domaine solitaire, appelé Flamais, voisin de Neufchâtel. Ses adieux furent tristes; et dans les miens, je lui demandai la permission de lui écrire, et de l'aller voir quelquefois.

Mon ami, me dit-il avec une douceur mélancolique, je ne vous oublierai jamais; laissez-moi cependant quelque tems seul avec moi-même; dès que j'aurai repris le goût de la société, ce sera sûrement la vôtre que je souhaiterai. Attendez que je vous écrive. Et, en m'embrassant, il ajouta: Adieu, Cideville, ne vous mariez pas deux fois.

Ce conseil qui semblait lui échapper malgré lui, n'avait cependant aucun trait avec sa situation présente. Il avait eu deux femmes; mais il était veuf. C'était sur-tout depuis son veuvage que son cœur me semblait flétri; et j'attribuais à la solitude où il était réduit, cet ennui de lui-même dont je le voyais consumé. Il partit; et je fus trois ans sans recevoir de ses nouvelles ; je m'en croyais presque oublié. Il m'écrivit enfin de l'aller voir. Je me rendis bien vîte auprès de lui; et

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