Les contemplations: Collection Hetzel, Volumes 1-2

Voorkant
R. Hachette et Cie., 1858
 

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Pagina 51 - Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres, Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ; Maintenant que je suis sous les branches des arbres , Et que je puis songer à la beauté des cieux ; Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure Je sors, pâle et vainqueur, Et que je sens la paix de la grande nature Qui m'entre dans le cœur: Maintenant que je puis, assis au bord des ondes...
Pagina 49 - Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Pagina 23 - J'étais pour elle l'univers. Oh ! comme l'herbe est odorante Sous les arbres profonds et verts '. Elle faisait mon sort prospère, Mon travail léger, mon ciel bleu. Lorsqu'elle me disait : Mon père...
Pagina 33 - C'est là que nous vivions. — Pénètre, Mon cœur, dans ce passé charmant! — Je l'entendais sous ma fenêtre Jouer le matin doucement. Elle courait dans la rosée, Sans bruit, de peur de m'éveiller ; Moi, je n'ouvrais pas ma croisée, De peur de la faire envoler. Ses îrères riaient...
Pagina 164 - Pauvre fleur, du haut de cette cime, «Tu devais t'en aller dans cet immense abîme «Où l'algue et le nuage et les voiles s'en vont. «Va mourir sur un cœur, abîme plus profond. «Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde. «Le ciel, qui te créa pour t'effeuiller dans l'onde, «Te fit pour l'océan, je te donne à l'amour.
Pagina 208 - Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre...
Pagina 32 - Pourquoi Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ? Et sur l'Académie, aïeule et douairière, Cachant sous ses jupons les tropes effarés, Et sur les bataillons d'alexandrins carrés Je fis souffler un vent révolutionnaire. Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier 1 Je fis une tempête au fond de l'encrier...
Pagina 21 - ELLE AVAIT PRIS CE PLI DANS SON AGE ENFANTIN ULLE avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin. Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère; Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père! Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait, Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Pagina 31 - Et grave, au front penchant, aux membres appauvris ; Quand, tâchant de comprendre et de juger, j'ouvris Les yeux sur la nature et sur l'art, l'idiome, Peuple et noblesse, était l'image du royaume; La poésie était la monarchie ; un mot Était un duc et pair, ou n'était qu'un grimaud ; Les syllabes, pas plus que Paris et que Londre, Ne se mêlaient ; ainsi marchent sans se confondre Piétons et cavaliers traversant le pont Neuf...
Pagina 127 - Mère, voilà douze ans que notre fille est morte; Et depuis, moi le père et vous la femme forte, Nous n'avons pas été, Dieu le sait, un seul jour Sans parfumer son nom de prière et d'amour. Nous avons pris la sombre et charmante habitude De voir son ombre vivre en notre solitude, De la sentir passer et de l'entendre errer, Et nous sommes restés à genoux à pleurer. Nous avons persisté dans cette douleur douce, Et nous vivons penchés sur ce cher nid de mousse Emporté dans l'orage avec les...

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