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M. GAULTIER DE CLAUBRY, répondant aux objections de M. Caventou, fait remarquer que la réaction de l'iode sur le tannin, sous l'influence de l'eau, donne lieu à un composé aussi bien défini que beaucoup de préparations d'iode, la dissolution alcoolique d'iode, par exemple, qui contient à la fois de l'iode dissous et une quantité variable d'acide iodhydrique.

M. RICORD. On ne sait s'il s'agit, dans ce nouveau médicament, d'une préparation astringente ou d'une préparation iodée. Il y aurait de nouvelles recherches à faire au point de vue chimique et des observations à recueillir au point de vue thérapeutique.

M. CHATIN est également d'avis que ce composé n'est ni nouveau, ni utile, ni chimiquement défini.

M. ROBERT partage l'opinion de ses collègues; il a expérimenté la solution iodotannique, comparativement avec la teinture d'iode et la solution de M. Guibourt; il n'en a retiré aucun effet particulier, et il a remarqué d'ailleurs que, au bout d'un certain temps, il se formait au fond des flacons un précipité assez abondant, de sorte qu'on n'est jamais assuré de l'identité du médicament.

M. DUBOIS (d'Amiens). La conclusion de la commission me paraît engager beaucoup l'Académie, et il y a dans le rapport une phrase qui l'engage plus encore, en déclarant que le sirop iodo-tannique est un médicament utile. L'auteur, se fondant sur ce passage du rapport, pourrait demander le bénéfice du décret du 5 mai 1850, ainsi qu'on l'a déjà vu. M. Gibert a trouvé une amélioration assez marquée dans un cas de bronchite chronique, en employant le sirop iodo-tannique; mais il a échoué dans un cas de phthisie tuberculeuse. Je demande, en conséquence, l'ajournement du rapport jusqu'à ce qu'il y ait de nouvelles observations thérapeutiques.

M. VELPEAU propose, au lieu de l'ajournement, de déclarer que le nouveau composé est mal défini au point de vue chimique, et que les observations qu'on a invoquées ne sont pas assez concluantes pour que ce médicament soit admis dans la thérapeutique.

M. GIBERT. Je ne crois pas qu'on puisse déclarer ainsi qu'un médicament ne peut être admis dans la thérapeutique; le mé decin doit conserver toute liberté à cet égard.

L'ajournement est mis aux voix et re

jeté.

M. LE PRÉSIDENT propose le renvoi à la

commission pour formuler de nouvelles conclusions dans le sens de l'amendement de M. Velpeau et en tenant compte de l'observation de M. Gibert.

Le renvoi à la commission est mis aux voix et adopté.

M. HEURTELOUP donne lecture d'un mémoire relatif à la lithotripsie.

Séance du 13 octobre.

SIROP TODO-TANNIQUE. M. le docteur BOINET écrit à l'Académie que cette com. position n'a pas le caractère de la nouveauté qu'on voulait bien lui accorder; cette innovation remonte à 1851 et appartient à M. Debeauque, pharmacien à Anvers, et, depuis cette époque, M. Boinet l'a employée bien souvent et généralisée à tous les sirops qui contiennent du tannin. L'iode ou la teinture d'iode, administrée de cette manière, ne sont plus irritants, sont solubles et n'ont plus les mêmes inconvénients que lorsqu'ils sont administrés sous la forme de teinture dans une potion quelconque.

M. le Président rend compte de la cérémonie d'inauguration de la statue d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, à Etampes, le 11 octobre 1857. Une députation de l'Académie, composée de M. le président, M. le secrétaire perpétuel, et de MM. Blache et Larrey, a assisté à cette solennité. M. le président donne lecture du discours qu'il a prononcé au nom de l'Académie.

Rapport sur les épidémies. — M. TROUSSEAU donne lecture du rapport général sur les épidémies pour l'année 1856; les propositions de la commission des épidémies relatives aux récompenses à décerner seront discutées en comité secret.

M. Villermé fait observer, à l'occasion d'un passage du rapport de M. Trousseau, que les inondations ont des effets trèsdifférents sur la santé publique, selon l'époque à laquelle elles se manifestent. Une inondation peut causer des maladies dans une certaine contrée et rétablir la santé dans une autre. Je citerai à ce sujet beaucoup d'observations d'inondation dans le midi de la France, qui sont consignées dans les Mémoires de l'ancienne Académie royale de médecine. En 1816, année excessivement pluvieuse, plusieurs pays, entre autres le Gard, qui sont habituellement ravagés par la fièvre intermittente, furent exempts de fièvre paludéenne, et en même temps on eut une récolte extrê mement abondante dans des pays qui souffrent ordinairement de la sécheresse.

C'est en couvrant d'eau les marais, et en empêchant le desséchement trop rapide du sol, que les inondations de cette époque ont profité à la santé publique.

M. TROUSSEAU. Deux fois, dans le courant de mon rapport, j'ai parlé des inondations et j'ai témoigné mon étonnement de ce que, dans une année où les inondations ont eu lieu deux fois et où il y a eu une cherté extrême des vivres, la santé publique se soit maintenue dans d'aussi bonnes conditions. Lorsque les inondations s'effectuent au mois d'octobre, au commencement de l'hiver, c'est là un état presque normal, d'où il ne résulte ordinairement aucun péril; mais il n'en est plus de même lorsque les inondations se produisent au contraire aux mois de mai ou de juin; elles entraînent alors à leur suite de graves épidémies palustres ou dyssentériques. En 1856, les premières inondations ont eu lieu en mai et se sont continuées en juin, et aujourd'hui encore, après seize mois, le long des rives de la Loire, les murs sont imprégnés d'humidité. Cependant, dans le val de la Loire, si exposé d'habitude aux fièvres intermittentes, il y en a eu moins en 1886 que les autres années, tandis que cette année, où le fleuve n'a pas débordé depuis le mois d'avril, il y a eu immensement de fièvres intermittentes. L'année 1856, malgré les inonda tions et la cherté des subsistances, a été salubre par toute la France. C'est un fait que je me borne à constater sans pouvoir en donner l'explication.

Séance du 20 octobre.

STATISTIQUE DES CAUSES DE DÉCÈS. M. GUERARD, au nom d'une commission composée de MM. Michel Lévy, Bégin, Adelon, Beau, Roche et Guérard, donne lecture d'un rapport officiel sur la statistique des causes de décès.

M. le ministre de l'agriculture et du commerce a adressé à l'Académie une série de questions, afin de réaliser pour la France le vœu exprimé par le congrès international de statistique, dans ses deux sessions de 1855 et de 1855, à savoir qu'il fut procédé dans tous les pays à l'enregistrement régulier et officiel des causes de décès.

La commission propose de répondre : 1o Dans l'état actuel de la science, en " France, une bonne statistique nosologique, c'est-à-dire une statistique complète, n'est pas possible;

Mais les principales causes de décès

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En attendant la promulgation de cette loi, une circulaire émanée de l'Académie sera adressée, dans le même but et par les soins de l'administration, à tous les membres du corps médical.

7° Tous les bulletins seront rédigés ouvertement et dans les mêmes conditions que ceux des registres mortuaires de l'état civil.

Mais, quand le médecin croira compromettant pour l'honneur et le repos de la famille du décédé de livrer à la publicité le secret de la cause de la mort, il rédigera deux bulletins : l'un fictif, destiné à être connu de tous; l'autre secret, portant un numéro d'ordre représentant le bulletin fictif et contenant les corrections nécessaires. Ce dernier bulletin sera envoyé directement à l'administration centrale suivant une forme déterminée à l'avance.

Dans aucun cas le nom du défunt ne sera

inscrit sur le bulletin nosologique. Enfin T'envoi des bulletins sera annuel.

8o Le bulletin devra être aussi complet que possible, c'est-à-dire qu'il contiendra tous les documents ressortissant à la statistique.

A cet effet, il sera utile de rédiger un modèle de bulletin, que les médecins n'auront plus qu'à remplir.

90 Des encouragements consistant en médailles et mentions honorables pourront être accordés aux médecins qui montreront le plus de zèle dans l'accomplissement de la nouvelle mission dont ils vont être chargés.

M. LE PRÉSIDENT, membre de la commission: Je demande à dire quelques mots sur l'ensemble des conclusions, que je n'ai pu connaître qu'en séance publique, par suite de l'impossibilité où je me suis trouvé d'assister aux séances de la commission.

les communes; ce qui ne me paraît nullement possible. On devra se contenter d'avoir une liste des causes de mort par chefs-lieux de canton, sous-préfectures ou départements; autrement on ne l'aurait pas.

Après avoir dit qu'une loi était nécessaire pour rendre obligatoire la délivrance du bulletin indicateur des causes de décès. la commission propose de faire une circulaire qu'on adresserait à tous les médecins de la France. Je ne crois pas ce moyen utile, car cette circulaire n'aurait pas un effet obligatoire, et l'on n'arriverait ainsi qu'à obtenir une série de documents incomplets. Scule la promulgation d'une loi permettra d'obtenir d'excellents résultats.

Mais il est, dans le travail de la commis. sion, une lacune grave sur laquelle j'appelle toute l'attention de l'Académie. Dans toute statistique il y a un point de départ et un point d'arrivée. Au point de départ, qui formulera les causes de décès? La commission propose de généraliser l'insti

Le but de M. le Ministre ne me semble pas atteint. La France est en retard sur les autres pays pour la statistique médicale, et M. le Ministre désirerait qu'on lui_tution des médecins vérificateurs des déapportât son concours pour faire cesser cet ordre de choses. Ce concours, je ne le trouve pas dans les conclusions de la commission.

On commence par y déclarer qu'une bonne statistique est impossible dans l'état actuel de la science. Or, avec l'aide des médecins cantonaux ou vérificateurs des décès, les principales causes de décès pourront toujours être exactement constatées, de sorte que cette bonne statistique ne me semble pas aussi impossible.

On dit encore qu'en l'absence de toute doctrine médicale dominante il est impossible de préparer une classification qui réunisse tous les suffrages. Et c'est précisément cette absence même de toute doctrine prédominante qui permettra de tomber d'accord sur la nomenclature à adopter. Ainsi, en France, tout le monde sait ce qu'on veut dire quand on prononce les mots de fièvre typhoïde, de scarlatine ou de rougeole. Il est bien entendu que je ne veux point parler ici des doctrines étranges de certaines nomenclatures. Cependant la commission propose un moyen de tout concilier: c'est de préparer une liste de synonymie destinée à établir l'uniformité de nomenclature; ce moyen ne fait que reculer la difficulté sans la résoudre.

Je trouve encore une autre difficulté de f'ordre pratique dans la proposition que fait la commission d'établir simultanément un service d'enregistrement dans toutes

cès. Ne vaut-il pas mieux généraliser celle des médecins cantonaux? Car, il faut le dire franchement à M. le Ministre, rien de grand n'est possible sans dépense du Gouvernement, et, puisqu'il y a un travail à accomplir, il faut une rétribution corélative pour les médecins cantonaux qui se chargeraient de ce travail. Au point d'arrivée, je suppose les bulletins de décès parvenus à Paris : qu'y deviendront-ils? qui se chargera de leur classement? Ce n'est qu'à l'aide d'une bonne centralisation, et avec le concours de médecins spécialement désignés, qu'on saura se reconnaître, et cela sans liste de nomenclature, sans synonymie. Si l'on veut un exemple, je dirai que nous avons en France un bu reau de statistique établi au ministère de l'intérieur, dont le dernier volume publié donne, pour la France, un total de 42,000 goitreux, tandis que M. Boudin, si compétent en matière de statistique, est arrivé à un chiffre de 240,000, à l'aide des documents officiels provenant des conseils de révision. De telles dissidences font assez voir la nécessité de l'établissement à Paris d'un bureau médical de statistique composé d'hommes compétents. C'est là une proposition que j'ai l'intention de formuler.

M. GUÉRARD. Toute question de nomen. clature devrait être écartée de cette discussion, car une nouvelle nomenclature sera présentée à l'Académie. Il y a dans toute nomenclature un fait de pratique

particulier à chaque médecin. Ici tout le monde comprend le mot de fièvre typhoïde; mais il est, au fond de certains villages de France, des praticiens qui depuis quarante ans ont cessé toute relation avec les grands centres d'instruction, qui n'ouvrent jamais un livre médical, ne reçoivent pas même de journal de médecine, et qui peuvent certainement ignorer ce que désigne ce mot nouveau. Eh bien! la commission a voulu leur éviter cette difficulté et cet embarras. Elle leur dit: Vous nommerez les maladies comme vous voudrez, vous contentant de remplir le bulletin qu'on vous présente. La liste de synonymie saura tout rectifier.

Nous avons dit qu'une statistique complète n'était pas possible, ce qui ne veut pas dire qu'on ne puisse obtenir une bonne statistique par l'indication des principales causes de mort. Sur ce point donc la commission est inattaquable.

Si nous avons proposé une liste de synonymie, c'est parce que nous supposons, pour l'avoir observé, que bon nombre de médecins ont conservé la nomenclature qui régnait du temps de leurs études.

Il nous a paru plus convenable de proposer des relevés partiels, pour que la commission centrale sache en tirer parti.

Quant à la circulaire, c'est le ministre lui-même qui a demandé si elle ne serait pas nécessaire en attendant la promulgation d'une loi; car cette loi peut tarder six ans encore, et la France, d'où sont parties les premières règles de statistique, se trouverait en retard, même sur la principauté de Bade, où un décret du 9 octobre vient d'établir un service régulier d'enregistrement. La commission persiste donc à croire à l'utilité de cette circulaire.

On parle d'une immense difficulté pratique, ce qui est une raison de plus pour commencer plus tôt. La création de médecins cantonaux, qui ont fait pénétrer les lumières de la médecine dans les lieux les plus reculés, fournit une bonne occasion pour instituer un service d'enregistrement régulier; aussi la commission propose-t-elle de répondre que la généralisation des médecins cantonaux rendra pos

sible la solution de la question proposée. Quant au dépouillement des résultats partiels, ce travail ne peut être accompli au ministère, car il emploiera tous les moments de ceux qui en seront chargés, et le nombre des employés y est insuffisant. Il serait impossible d'y dépouiller des bulletins mensuels; aussi l'institution d'un bureau spécial sera-t-elle nécessaire.

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La discussion des conclusions, article par article, est mise aux voix et adoptée.

M. GIBERT demande la suppression du premier paragraphe de la première conclusion et propose de répondre simplement au ministre «Que les principales causes de décès peuvent, dans le plus grand nombre de cas, être exactement observées. »

M. GUERARD fait remarquer que, la question de M. le ministre présentant deux membres de phrase, il a semblé nécessaire de répondre à chacun d'eux.

M. Michel Lévy quitte alors le fauteuil de la présidence, où il est remplacé par M. FERRUS. Il appuie la proposition de M. Gibert, et discute la question de savoir si la constatation des principales causes de décès est possible; ce qu'il croit.

M. COLINEAU fait ressortir combien au contraire cette constatation est difficile, en raison des renseignements erronés ou incomplets qu'on fournit au médecin vérifi

cateur des décès.

A la suite d'un débat confus où le renvoi de tout le travail de la commission est sur le point d'être voté, la discussion continue, à la demande de M. Velpeau.

nécessaire de faire savoir au ministre M. GUÉRARD persiste à croire qu'il est qu'une statistique complète n'est pas possible; mais, ce qui l'est, c'est la constatation des principales causes de décès. Il demande donc qu'on conserve les deux paragraphes de la première conclusion.

Une discussion s'établit alors entre

MM. ROBERT et Michel Lévy, d'une part, qui demandent la suppression du premier paragraphe, et M. GUÉRARD, d'autre part, qui en demande le maintien. Sur la de

mande de M. DUBOIS (d'Amiens), M. le président met aux voix le renvoi à la commission, qui formulera, dans la prochaine séance, une nouvelle rédaction de la pre

mière conclusion.

Ce renvoi cst adopté.

Séance du 29 octobre 1857.

JUMEAUX ADHÉRENTS. M. DEPAUL annonce à l'Académie qu'il a reçu de M. Le Roy Desbarres (de Saint-Denis) une lettre qui l'informe qu'il vient de délivrer une femme de vingt-neuf ans, déjà mère de cinq enfants bien conformés, et qui a mis au monde deux enfants jumeaux monstrueux, accolés par la région abdominale et vivants. La réunion a licu sur la ligne médiane, de l'ombilic au pubis exclusivement. Ces deux jumeaux n'avaient, ainsi que c'est le cas ordinaire, qu'un seul placenta et un seul cordon. Ils avaient aussi les mêmes enveloppes. Les corps de ces deux enfants sont parfaitement distincts jusqu'à l'ombilie, ce qui établit une différence entre le cas actuel et celui qu'a cité autrefois Duverncy, de deux enfants réunis par fusion des bassins. Mais, si ces enfants ont deux bassins distincts, ils manquent complétement d'ouvertures anales : l'un d'eux rend par la verge du méconium mêlé de gaz, tandis que l'autre ne rend que de l'urine par le même organe, ce qui donne à penser que, malgré l'indépendes bassins, il y a une fusion plus ou moins complète des organes contenus dans chacun d'eux. D'ailleurs les organes sexuels extérieurs sont normalement conformés.

M. DEPAUL exprime le regret qu'un malentendu l'ait empêché de présenter ces enfants à l'Académie; il invite ceux de ses collègues qui désireraient les voir à se rendre chez lui demain matin, à midi.

M. le président propose à l'Académie de nommer une commission qui examinera ces sujets et en fera l'objet d'un rapport.

MM. Velpeau, Moreau, Cruveilbier et Depaul sont délégués pour faire partie de cette commission.

STATISTIQUE DES CAUSES DE DÉCÈS. M. GUÉRARD, Sur l'invitation de M. le président, monte à la tribune, et lit le supplément de rapport qui suit:

La commission de statistique nosologique des décès s'est réunie pour procéder, conformément à votre décision, à une rédaction nouvelle de la première conclusion du rapport qui vous avait été lu en son nom dans la séance du 13 de ce mois, et dont la discussion s'est ouverte mardi dernier.

La rédaction nouvelle est celle-ci: «Dans l'état actuel de la science en France, une » bonne statistique médicale, c'est-à-dire » l'enregistrement régulier des causes de » décès, est possible et doit être mise à > exécution. >

Sans rien changer à l'esprit de notre rapport, nous nous sommes attachés, dans la nouvelle rédaction, à suivre l'enchainement logique des idées, reliant par un simple renvoi la conclusion qui les résume à la question à laquelle elle se rattache dans la lettre ministérielle.

C'est ainsi qu'ayant établi tout d'abord que la statistique nosologique est possible, et qu'elle doit être mise à exécution, nous indiquons immédiatement les moyens propres à atteindre ce but.

Ces moyens sont: 1o la création de médecins cantonaux ; 2o l'extension de l'institution des médecins vérificateurs. Les premiers donneront des soins pendant la maladie aux habitants des communes rurales, soins dont ces habitants sont trop souvent privés, et en cas de décès ils seront parfaitement placés pour en constater la réalité et en assigner les causes.

Les imperfections inhérentes à l'institution des médecins vérificateurs de décès, telle qu'elle existe, disparaîtront par l'obligation imposée à tout médecin ayant traité un malade de délivrer, en cas de décès, un bulletin indicateur de la cause qui l'a déterminé.

Mais il est un troisième rouage qui vient s'ajouter aux deux premiers et en rend l'action aussi simple que facile : c'est la formation d'un bureau médical de stalistique, siégeant auprès de l'administration centrale, et appelé à dépouiller les bulletins indicateurs. Le concours des méde-, cins qui feraient partie de ce bureau donnerait au travail dont il s'agit un degré d'exactitude qu'on ne saurait trop favoriser. Déjà le Congrès statistique de Paris avait exprimé le vœu que des médecins fussent appelés à concourir à ce dépouillement de bulletins. Avec ce bureau et les deux ordres de médecins fonctionnaires précités, il n'est plus besoin de liste de synonymie, ni même de loi, pour faire exécuter les prescriptions de l'administration et suivre les instructions de l'Académie.

Tous les bulletins seront secrets, et envoyés avec numéro d'ordre et cachetés à la mairie de la commune; de là ils passeront au chef-lieu de canton, où on les rassemblera sous un même titre pour les transmettre au chef-lieu d'arrondissement, et plus tard, en leur conservant leur marque d'origine et de date, au chef-lieu de département, d'où ils seront enfin expédiés à l'administration centrale, au bureau de statistique médicale, qui en opérera le dépouillement.

Voici maintenant les conclusions auxquelles s'est définitivement arrêtée la

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