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à une foule de conditions, à l'état de l'estomac, à la quantité d'acide sécrété, à l'affinité plus ou moins grande de cet acide pour les différentes substances alimentaires qui accompagnent le fer, lorsque celuici a été pris en même temps que le repas. Il est tout simple qu'après une heure ou deux d'ingestion, l'estomac ne contienne plus que des traces des préparations solubles administrées; il est naturel aussi que l'on retrouve après ce temps beaucoup de fer dissous dans le liquide stomacal, lorsqu'on a expérimenté avec une préparation insoluble, mais facilement attaquable par les acides; car, dans ce dernier cas, l'expérimentateur a saisi la préparation au moment où la dissolution du médicament est en pleine activité et où l'absorption est à peine commencée.

Un fait, observé par M. Quevenne luimême, vient à l'appui de mon interprétation; je lis dans son livre, page 40: « La › préparation qui, par sa moyenne, vient › après le fer réduit, pour la proportion de fer introduite dans le suc gastrique, › est la limaille. Nous voyons même sur le tableau y relatif (le cinquième), que la proportion de métal dissoute par le suc ‣ gastrique dépasse quelquefois celle four■ nie par le fer réduit (Expér. no 5 et 6), > tandis que dans d'autres cette quantité ▸ est très-faible (Expér. no 4 et 10). »

En adoptant ma manière de voir, ce fait, dont M. Quevenne a de la peine à se rendre compte, s'explique naturellement. Il y a deux cas dans lesquels on ne doit retrouver que des traces de fer à l'état soluble, c'est 4° quand la substance a été administrée dissoute et en quelque sorte digérée; le rôle de l'estomac se réduit alors à un simple travail d'absorption; 2o quand la substance administrée est dans le cas du safran de mars astringent, c'est-à-dire presque inattaquable par les acides faibles; alors le sel soluble, ne se formant que dans des proportion's insignifiantes, n'a pas le temps de s'accumuler, parce que le travail d'absorption est plus rapide que celui de dissolution. Lorsqu'on aura administré une préparation insoluble, mais attaquable par le suc gastrique, dans les conditions de l'expérience de M. Quevenne, toutes choses étant égales d'ail leurs, on devra retrouver d'autant plus de fer dans l'estomac que la dissolution de cette préparation aura présenté plus de difficulté. M. Quevenne a dressé un ta bleau, le quatorzième, dans lequel il a rangé les différents ferrugineux dans l'ordre de leur activité supposée, d'après l'interprétation qu'il donne à ses expé

riences. Si on adoptait la mienne, pour avoir l'équivalent thérapeutique de la substance (je me sers du mot inventé par M. Quevenne), au lieu de lire les noms des substances qui composent ce quatorzième tableau dans l'ordre institué par son au teur, c'est-à-dire de haut en bas, il fau drait rayer d'abord du tableau le safran de mars astringent, qui est un détestable produit, puis le lire en sens' inverse, c'est-à-dire de bas en haut. Les préparations insolubles se présenteraient alors dans l'ordre suivant:

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'Proto-carbonate de fer."

Ethiops martial (obtenu par la rosée). Fer reduit.

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Limaille de fer (Exp. 5 el 6).

Cet ordre est, jusqu'à un certain point, en rapport avec ce que l'on sait de l'action chimique des acides sur ces produits insolubles. On comprend que le carbonate de fer bien préparé et qu'un oxyde qui présente peu de cohésion soient plus facile ment attaqués que le métal qui, pour passer à l'état de sel, a besoin de satisfaire deux affinités, puisqu'il faut d'abord que l'eau soit décomposée pour que l'oxyde puisse se former aux dépens de son oxygène, puis que cet oxyde soit dissous au moment de sa formation, and bon

Mais pour en revenir aux tableaux de M. Quevenne, je ferai remarquer qu'il ne faut pas accorder une confiance absolue à ces colonnes de chiffres si laborieusement alignés. Dans les expériences de la naturez de celles que je discute, les résultats s'accordent rarement entre eux; pour arriver aux conséquences à tirer, on se contente quelquefois d'un seul dosage, c'est ce qu'a fait M. Quevenne quand il a cherché l'éc quivalent thérapeutique du lactate de fer, de l'éthiops, du chlorure de fer, etc., ou bien on multiplie les analyses, si les pre... mières n'ont pas été favorables aux idées préconçues, et on établit une moyenne. Cette méthode des moyennes, qui, sagement employée, a rendu des services dans certains cas, et lorsque les expériences extrêmes s'éloignent peu les unes des au tres, est une méthode déplorable lorsqu'elle est appliquée à des résultats trèsdiscordants; elle ne tend à rien moins qu'à faire passer pour exact un résultat que l'on a déduit de plusieurs analyses reconnues fausses; j'insiste sur ce point parce que M. Quevenne n'a pas toujours su éviter cet écueil; et pour le prouver je reproduis le cinquième tableau, dans lequel se trouvent consignés les dosages qui se rapportent à l'action thérapeutique de la limaille de fer.

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CINQUIÈME TABLEAU. -
Limaille de fer pour 0,5 de produit em-
ployé.

Fer métallique correspondant à la quantité du sel
trouvé dans 100 gr. de suc gastrique.
Nos 1... 0.0234 Nos 5... 0,0416 Nos 9... 0,0318
2... 0,0388 6... 0,0526 10... 0,0166
3... 0,0596 7.... 0,0324
4... 0,0318

8... 0,0304 Moyenne. 0,0359

Cette moyenne de 0,0359 place la limaille, dans le tableau des équivalents thérapeutiques, immédiatement au-dessous du fer réduit et avant toutes les autres préparations insolubles. Si on supprime la troisième et la sixième expérience, la moyenne est ramenée à 0,0308, et alors la limaille doit céder sa place à l'éthiops. Si, au contraire, on ne considère comme bonnes et bien faites que ces deux analyses, on est obligé de placer la limaille bien au-dessus du fer réduit. Toutes les variations que l'on remarque dans les résultats de M. Quevenne peuvent cependant s'expliquer; la quantité de fer trouvée dans le suc gastrique dépend en grande partie du temps écoulé entre l'ingestion du produit et le moment où on a recueilli l'échantillon de suc gastrique examiné. Mais, en présence de ces variations M. Quevenne aurait dù comprendre qu'il ne se trouvait pas dans les conditions ordinaires des recherches de laboratoire, et qu'il devait compter avec l'action vitale dont l'influence venait peser sur tous ses résultats.

Les expériences chimiques, faites jusqu'à ee jour dans le but de reconnaître la quantité de fer que le corps absorbe dans les différentes médications par les ferrugineux, ne peuvent rien nous apprendre touchant la valeur relative de ces produits. Le chimiste rencontrera longtemps encore de grandes difficultés dans cette recherche, parce que la quantité de métal absorbé par l'économie dans le temps limité de la digestion, est toujours très-petite, et que les résultats peuvent être modifiés par un grand nombre de causes. Cependant, si on arrive jamais au but, on y parviendra plus tôt par l'analyse des résidus que par celle des liquides.

? Du reste, dans le choix des ferrugineux et dans les recherches de chimie physiologique qui se rapportent à l'étude de l'action du fer sur l'économie, on ne tient pas assez compte des différences qui existent entre ses diverses préparations. Lorsqu'il s'agit de médicaments énergiques, du mer cure ou de l'antimoine, par exemple, nonseulement on s'inquiète de la nature de l'acide combiné avec ces métaux, mais

encore de sa quantité. Personne ne substi tuerait dans la pratique le protochlorure de mercure au bichlorure, l'émétique à l'antimoine diaphorétique. Pour le fer, c'est bien différent; comme les composés de ce métal n'ont jamais tué personne, beaucoup de médecins prescrivent indistinctement le fer à l'état de métal ou à l'état d'oxyde, ou combiné à un acide quelconque; la même indifférence se remarque dans les travaux de physiologic. Veut-on savoir l'action du fer sur l'estomac, on prend du fer réduit; s'il s'agit des intestins, on se sert du tartrate de potasse et de fer ou d'un sulfate, et ainsi de suite, sans choix et sans règle. Il en résulte qu'il est impossible d'arriver à des conséquences générales; les expériences ne sont pas comparables entre elles et ne peuvent être opposées les unes aux autres. (Bulletin général de thérapeutique, 18 sept.)

PRÉPARATION DU SULFATE DE CUIVRE AMMONIACAL CRISTALLISÉ; par M. MICHEL ANDRÉ.

Pr. Sulfate de cuivre pulvérisé et desséché. 40 Ammoniaque concentrée. 120

On met le sulfate de cuivre dans un petit ballon, puis l'on y verse l'ammoniaque et l'on agite vivement.

Il se développe assez de chaleur pour que la dissolution ait lieu en peu de temps sans avoir besoin de chauffer; on filtre rapidement le liquide dans un flacon à sel; on ajoute 10 d'ammoniaque, et l'on bouche hermétiquement.

Au bout de vingt-quatre heures, les cristaux sont légèrement brisés pour faciliter l'écoulement de l'eau-mère, qui est mise de côté. On verse alors un peu d'alcool ammoniacal sur les cristaux, on décante et l'on fait sécher rapidement à l'abri de l'air.

La dessiccation de ce sel ammoniacal étant assez difficile à faire sans déperdition d'ammoniaque, voici le moyen employé qui nous a paru bien réussir.

L'on prend deux vases peu profonds et à bords larges, lesquels joignent le mieux possible étant renversés l'un sur l'autre. Dans l'un on verse un peu d'ammoniaque, puis on le recouvre de plusieurs doubles de papier à filtrer, qui sont fixés au vase à l'aide d'un fil, en ayant eu le soin préalable d'y faire une concavité peu profonde pour y étendre le sel; celui-ci, y étant placé, est recouvert d'une feuille du même papier; puis l'on renverse le second vase dessus, chargé d'un poids plus ou moins fort,,,

On peut laisser l'appareil ainsi placé pendant plusieurs heures. En suivant ce procédé, l'on obtient un beau produit, d'un prix de revient très-inférieur à celui indiqué au Codex.

On peut utiliser les eaux-mères en y ajoutant de nouveau sulfate sec et un peu d'ammoniaque; elles fourniront de nouveaux cristaux.

(Revue de thérapeut. médico-chirurgicale, No 21).

NOUVELLE PRÉPARATION DU LAUDANUM ; par Les laudaM. PAULIET, pharmacien. num de Rousseau et de Sydenham sont deux préparations opiacées liquides des plus usitées en pharmacie ; celui de Sydenham, surtout, est constamment dans la main du praticien; il est pour lui, le moyen le plus commode d'administrer l'opium. Combien peu, cependant, il mérite cette préférence, et combien sa composition varie d'une pharmacie à une autre! Dans la même officine, le laudanum qui se prépare n'est pas identique à celui qui l'a précédé. Les causes de cette variabilité sont nombreuses; tout le monde les connaît et les indique, mais on n'a pas cru devoir modifier la préparation après en avoir signalé les défauts.

Celui de Rousseau, moins usité, est peut-être préférable, parce qu'il est plus aisé d'en réaliser les matières premières, mais il est ordinairement mal dosé, et les pharmaciens, n'en préparant à la fois que quelques litres, ne suivent pas toujours le mode opératoire du Codex; on évite la distillation, et, pour concentrer le liquide, on fait évaporer l'alcool que la fermentation avait produit. Ce laudanum, ainsi préparé, n'est plus qu'un extrait d'opium étendu, se couvrant à la longue, d'efflorescence, parce qu'il n'est pas assez alcoo. lique.

Je ne viens pas lever toutes les difficul tés, mais proposer un moyen de fabrication qui m'a paru convenable, et qui pourrait rendre identique le laudanum de toutes les pharmacies. D'abord, au lieu de deux laudanum, je proposerais une prépa ration unique, titrée quant à sa matière extractive; on éviterait ainsi la confusion et des accidents, souvent regrettables, qu'une trop forte dose d'opium à occasionnés.

PR. Opium de Smyrne
Miel commun. .

Eau chaude à 150.
Levure de bière.

Safran.

2 kilogramnies

6.

45

64 grammes. 500

Laudanum à obtenir, 10 kilogrammes,

L'opium est choisi convenablement; on le coupe en tranches, on le malaxe avec une partie de l'eau chaude jusqu'à ce qu'on ait obtenu une bouillie liquide et bien divisée. Le miel est pareillement délayé avec le reste de l'eau chaude, et les liqueurs réunies dans un vase, additionnées de la levûre de bière, sont abandonnées à une température de 15 à 20 degrés centigrades. L'été me paraît le moment le plus favorable. La fermentation alcoolique ne tarde pas à s'établir, et, au bout d'un mois environ, elle est complète. Alors on passe le liquide au travers d'un linge en exprimant fortement, et on le distille. On retire 8,500 qui contiennent tout l'alcool et l'odeur vireuse de l'opium, et l'on sépare le résidu en consistance d'extrait au bainmarie ou à une douce chaleur.

Le safran est mis dans un appareil à déplacement et épuisé par le liquide alcoolique; alors on délaie l'extrait froid dans la teinture de safran qui redissout les bases actives de l'opium et précipite la gomme.

Quelques jours de repos clarifient.complétement le liquide que l'on sépare ensuite par la filtration. Le laudanum est pesé, et son poids de 10 kilogrammes complété par de l'eau distillée.

100 grammes de ce laudanum contiennent toutes les parties actives solubles de 20 grammes d'opium brut qu'on peut représenter par 10 grammes d'extrait. Il est donc titré au 1110, et le médecin qui formule sait, en l'employant, la quantité d'opium qu'il prescrit.

En opérant ainsi, on évite le choix du vin qui offrait un dissolvant toujours infidèle et dissemblable, tandis que la fermentation se produisant toujours dans les mêmes circonstances, nous, montre un alcool constamment le même.

J'ai supprimé la cannelle et le girofle, parce qu'ils apportent une petite quantité de tannin inutile au médicament et qui le prive d'une proportion relative des bases de l'opium. Enfin, la quantité de saíran est moindre, pour n'avoir pas de dépôt de polychroite, mais suffisante pour saturer le liquide.

Tel est le laudanum que je propose comme devant offrir aux praticiens une garantie plus grande; et si les membres du corps médical applaudissent à mon idée, je désirerais qu'on l'appelât :

Laudanum de Bordeaux.

(L'Union médicale de la Gironde, No 10.)

1:

Hygiène publique.do

ALCOOL DE RIZ; DANGER, POUR L'HYGIÈNE PUBLIQUE, DE LA SACCHARIFICATION AU MOYEN

DE L'ACIDE SULFURIQUE. Au moment où l'industrie fabrique des alcools de riz dans plusieurs départements, il n'est pas sans importance, au point de vue de l'hygiène publique, de signaler quelques-uns des inconvénients attachés à cette fabrication lorsque, pour réaliser de plus grands bénéfices, la conversion de la fécule en glucose, qui doit précéder la production alcoolique, est obtenue par l'acide sulfurique, au lieu de l'être par l'orge germée. La question vient d'être traitée de la manière suivante par M. Loiset, de Lille, dans le Journal d'Agriculture:

D'après des renseignements sur l'exactitude desquels on peut compter, l'approvisionnement actuel de la distillerie s'élevait, au commencement de l'année, à plus de 40 millions de kilogrammes de riz, qui ont du se transformer avant la fin d'août en 20,000 pipes d'alcool (120,000 hectotitres).

་ ་་•

Une faible partie de cette masse de matière première, environ le quinzième ou lè vingtième, a été traitée par l'orge maltée et a fourni à l'alimentation du bétail de précieuses ressources; mais les quatorze autres quinzièmes ou dix-neuf vingtièmes ont donné des déchets complétement impropres à la nourriture des animaux (1), et qui sont restés à l'état de produits cncombrants, très-putrescibles, réagissant d'une manière déplorable sur la santé publique.

Sous le rapport économique, la tolérance de la distillation du riz par l'acide porte donc des dommages considérables à l'agriculture, puisqu'elle a pour conséquence de rendre inutilisables, dans le court espace de quelques mois, près de 5 millions d'hectolitres de résidus qui, indépendamment du même nombre de kilogrammes de viande qu'ils auraient dù produire, enlèvent encore au sol une quantité d'engrais équivalente à la production de 200,000 hectolitres de blé.

Une déperdition aussi considérable de denrées de première nécessité, surtout alors que la crise des subsistances qui afflige depuis quelques années le pays est à peine terminée, est assurément une chose grave, et qui mérite d'autant plus d'attirer l'attention qu'indépendamment de

(1) Un décret inséré au Moniteur, du 11 novembre 1857, porte que la distillation des céréales et de toute autre substance farineuse ser

ce qu'elle pourrait être perpétuée par l'industrie elle s'aggrave encore de la destruction d'une autre ressource alimen taire, celle des poissons de nos canaux, rivières et cours d'eau, tués par la corruption des résidus liquides s'écoulant des distilleries dont il s'agit.

Considérée au point de vue de l'hygiène publique, la distillation du riz par l'acide décuple l'insalubrité si justement reprochée à la distillation du jus de betteraves. On conçoit, en effet, que les vinasses du riz, beaucoup plus riches en principes azotés que les vinasses de betteraves, sont par cela même plus corruptibles et plus fécondes en émanations dangereuses; on doit ajouter que le travail du riz devant coïncider avec la saison chaude de l'année, l'infection de l'eau et de l'air, devenue plus rapide, acquiert un degré d'intensité menaçant pour les populations.

Déjà nous pourrions citer des localités où la mortalité développée par les miasmes provenant des distilleries de jus de betteraves dépasse les limites de celle atteinte durant les années d'épidémie cholérique; nous pourrions encore ajouterique la classe nomade des bateliers qui stationnent sur les canaux infectés par la même cause supporte également des pertes excessivesi Qu'est-ce donc quand, dans les chaleurs de l'été, des myriades d'hectolitres de vinasse de riz empestent avec une énergie encore inconnne jusqu'ici ces mêmes loca lités ou canaux ?

I faut donc le dire hautement, la saccharification par l'acide, employée pour la distillation de la betterave, des topinambours et autres plantes analogues, doit être impérieusement proscrite pour tous les farineux et matières féculentes. Il est du devoir du gouvernement, s'il s'inspire de l'intérêt de la subsistance des peuples et de la santé publique, de transformer; par cette simple interdiction administrative, des établissements industriels éminemment nuisibles en établissements agricoles salubres, fabriquant tout à la fois de l'alcool, de la viande et des engrais, et portant la prospérité et le progrès à tous leurs alentours. Pour atteindre ce but, un pas de plus est encore nécessaire : la drèche résultant de la distillation du mélange de 28 parties d'orge sur 100 de riz est relativement trop pauvre en gluten et en principes azotés pour obtenir un prompt et facile engraissement; il faudrait la rehausser sous le rapport nutritif par

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vant à l'alimentation devra être faite de telle sorte que les résidus de la distillation puissent être utilisés pour la nourriture du bétail. »

une nouvelle addition de 25 parties de seigle; c'est une concession que la situation actuelle permet, et qui ne serait que

la suite de celle qui vient d'être faite en
autorisant la distillation du riz.
(Revue de thérap. médico-chirurg., no 22.)

III. ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

Académie de Médecine de Paris.

Séance du 29 septembre.

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TRAITEMENT DE LA PUSTULE MALIGNE PAR M. NELES FEUILLES fraîches de noyer. LATON. Ce n'est pas sans quelque hésitation que je monte à la tribune pour entretenir l'Académie des faits qu'elle va entendre. Il s'agit, en effet, de quelques cas de guérison d'une des affections les plus graves, la pustule maligne, par un moyen auquel on n'est tout d'abord porté à n'accorder que peu de confiance. La Gazette des Hôpitaux, dans le numéro du 25 juillet dernier, publiait une observation dont voici le titre : Pustule maligne guérie par l'application topique des feuilles fraîches de noyer. (Ici M. Nélaton donne lecture de cette observation; nous renvoyons le lecteur à notre Cahier d'octobre, p. 339); puis il continue

en ces termes :

On a fait depuis à cette observation trois sortes d'objections: on a dit qu'il y avait eu erreur de diagnostic; qu'on avait eu affaire, dans ce cas, à une variété de pus tule maligne sans gravité; ou bien enfin que la guérison n'était pas due à l'action des feuilles de noyer, et que c'était un de ces exemples rares, il est vrai, et exceptionnels de guérison spontanée.

Voici à l'égard de ces trois objections la réponse qui me parait pouvoir être faîte: M. Raphaël, l'auteur de la communication dont il s'agit, habite Provins, où la pustule maligne est très-commune. Il est par conséquent à même d'en observer un très grand nombre de cas, et il en fait depuis longtemps l'objet d'une étude spéciale; il s'est surtout beaucoup occupé du traitement de cette affection, il a expérimenté successivement tous les moyens qui ont été préconisés, et après avoir presque constamment échoué jusqu'ici dans ces tentatives, il avait fini par s'en tenir à lá cautérisation avec le cautère actuel, comme le seul moyen qui lui cût paru capable de procurer 45 euérison.

Y a-t-il dans l'observation de M. Raphaël toutes les conditions requises pour constituer un diagnostic certain? Pour ma part, je le crois. On y trouve d'abord les signes anamnestiques qui sont ici d'une grande valeur. Le malade, quelque temps avant d'être pris de son affection, avait dépouillé des moutons morts du sang de rate. Les symptômes étaient ceux de l'œ dème charbonneux des paupières, que M. Bourgeois (d'Etampes) a si bien décrits; les paupières étaient dématiées, d'une dureté remarquable, et sur cette base dure, on voyait quelques vésicules; enfin, l'ensemble des phénomènes généraux étaient également ceux qu'on trouve décrits dans tous les auteurs comme les symptômes de la pustule maligne. Tout porte done à admettre le diagnostic de M. Raphaël comme excessivement probable.

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Établir l'exactitude de ce diagnostic, c'est répondre également à la seconde objection, qui consiste à dire que l'on a eu affaire dans ce cas à cette variété de pustule maligne sans gravité (1), que M. Van Swygenhoven a cherché à distinguer de la pustule maligne grave. Ce que M. Van Swygenhoven appelle une pustule maligne sans gravité, n'est point en réalité une pustule maligne, de sorte que l'on serait bien plus fondé à rétorquer contre l'auteur de cette distinction l'objection tirée d'une erreur, de diagnostic. Je maintiens, pour moi, qu'avec un peu d'habitude, et pour peu que l'on ait vu un certain nombre de cas de pustule maligne, il n'est pas possible de s'y tromper.

Reste l'objection de M. Bourgeois (d'Etampes); la guérison est due au hasard.

Il n'y avait qu'un moyen de répondre à cette objection, c'était par de nouveaux faits. Ils n'ont pas tardé à se produire.

Voici une lettre de M. Raphael en date du 19 août, qui fait connaitre le résultat de la seconde application des feuilles de noyer qu'il a eu l'occasion de faire. Nous en extrayons les passages sui

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