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parition de chats, de serpents, d'autres animaux, etc.) sont pathognomoniques du delirium tremens et de toutes les phrénopathies dues à l'action délétère des boissons alcooliques. L'anatomie pathologique, dit l'auteur, a jusqu'à présent faiblement éclairé le sujet en question. Sur 602 autopsies d'aliénés, et malgré la fréquence des fausses perceptions sensorielles parmi eux, on n'a rencontré qu'un seul cas où l'on pût attribuer à une altération matérielle une certaine influence sur la première paire. Chez une femme depuis longtemps aliénée et qui mourut phthisique, on trouva sous la dure-mère, au-dessus de l'os ethmoïde, entre les deux nerfs olfactifs, une masse régulièrement circulaire, du volume d'une noisette, d'une nuance gris-rougeâtre, qui poussait en dehors ces deux nerfs et comprimait leur substance. Pendant toute la durée de sa maladie, cette femme avait été tourmentée par une forte odeur cadavéreuse.

(Litt. Beil. z. aerzil. Int. Blatte et Ann. méd. de la Flandre occid., No 12.)

MYODYNIE DES FEMMES EN COUCHES. Une affection singulière, qui du reste n'a pas de gravité, vient de se présenter un certain nombre de fois dans le service de femmes en couches de M. le docteur Legroux à l'Hôtel-Dieu. Voici sur cette affection quelques renseignements et quelques réflexions publiées par la Gazette des Hôpitaux, d'après les renseignements fournis par M. Warmont, interne du service.

Cinq ou six femmes récemment accouchées ont accusé une douleur assez vive dans les muscles du mollet. Voici comment s'est comportée cette maladie Le jour même, ou les jours qui ont suivi l'accouchement, douleurs dans l'épaisseur des muscles de la partie postérieure de la jambe, apparaissant en général pour la première fois au moment où la malade sc levait pour qu'on fit son lit; douleur continue, mais avec exacerbations, s'étendant des attaches musculaires jusqu'à leur ten don commun, s'exaspérant par les mouvements, et rendant l'extension du pied et la marche difficiles. L'une de ces malades a affirmé que la douleur augmentait par la pression; chez une autre, au contraire, la pression produisait du soulagement lorsque apparaissaient les exacerbations vives, qu'elle-même comparait à une crampe.

Chez presque tous ces malades, cette douleur a siégé simultanément dans les deux membres. Elle a été précédée, chez une seule, de douleurs dans les genoux.

Du reste, rien à la peau, ni dans le tissu cellulaire sous-cutané; ni coloration anormale, ni œdème. C'était, en un mot, une affection toute locale. Il n'y avait, d'ailleurs, pas de symptômes généraux et pas de coïncidence d'affections puerperales dans la salle.

Il est bizarre que cette affection se présente pour la première fois à notre observation dans un service dont le personnel se renouvelle fréquemment.— Une femme nous a dit en avoir été déjà atteinte dans un accouchement antérieur.

On serait assurément fort embarrassé d'assigner à cette maladie une place dans les cadres nosologiques, et de déterminer sa nature. Nous lui imposerions volontiers provisoirement le nom de myodynie des femmes en couches, qui a l'avantage de ne rien préjuger. Sans aucun doute, cette affection présente tous les caractères du rhumatisme musculaire; mais il nous a semblé qu'il arrive rarement que cette affection siége dans ce groupe musculaire. Doit-on attribuer cette affection à l'influence du froid qui s'exerce d'autant plus facilement que la plupart des femmes à qui nous avons affaire sont peu soigneuses d'elles-mêmes? Mais comment se ferait-il alors que l'on n'ait pas encore eu l'occasion d'observer la maladie dont il s'agit? Estce un pur effet du hasard, ou bien y a-t-il là quelque influence d'un ordre plus élevé dont il faille tenir compte?

M. Legroux a été, comme nous, frappé de cette coïncidence singulière.

Quoi qu'il en soit, nous ne doutons pas qu'à une certaine époque cette affection n'ait pu être considérée comme une maladie laiteuse, et il ne serait pas impossible non plus que certains auteurs peu rigoureux n'aient fait de cas semblables des cas de phlegmatia alba dolens. En effet, l'histoire de cette dernière maladie trahit des incertitudes et un chaos que des recherches récentes n'ont pu encore entièrement élucider.

Le traitement a dû être et a été nécessairement simple: Immobilisation du membre élevé sur des coussins, cataplasmes, embrocations d'huile de jusquiame. (Journ. des Conn. médic, et pharm., No 52.)

EMPLOI DE LA STRYCHNINE CONTRE LES DILATATIONS DES CAVITÉS DU COEUR; par le docteur CHAMBERS. - Dans plusieurs cas de dilatation des ventricules du cœur contre lesquels l'auteur eut recours à l'administration de la strychnine à titre d'expérimentation, cet alcaloïde lui rendit des

services et constitua un précieux moyen palliatif. L'anasarque, l'œdème pulmonaire ainsi que la dyspnée liée à ce dernier état, disparurent très-souvent par l'usage de la strychnine dont l'action, dans les cas de l'espèce, peut s'expliquer par son influence sur le cœur dont elle réveille l'activité. M. Chambers administre ce médicament par la voie endermique au moyen d'un vésicatoire appliqué sur la région précordiale, ou bien à l'intérieur, lorsque l'absorption cutanée ne lui procure pas des résultats satisfaisants. Quand il s'agit d'un médicament aussi actif que la strychnine, il serait désirable que les doses auxquelles il a été employé fussent toujours indiquées avec beaucoup de soin; sous ce rapport, la présente communication offre une lacune importante, que nous ne pouvons que regretter.

Dr D.....

(23ste Beilage zum Aerzt, Intell.-Blatte.)

EMPLOI DES FEUILLES DE TABAC CONTRE L'ÉRYSIPÈLE. Un médecin américain, le docteur Stephenson, appelle l'attention de ses confrères sur l'emploi du tabac pour la cure de l'érysipèle. Il affirme, dit le Medical Times, que ce moyen est de ceux sur lesquels on peut compter avec le plus de certitude pour se rendre maître de l'inflammation érysipélateuse. Il recouvre la surface enflammée avec des feuilles de tabac humides, et les conserve appliquées sur la partie, jusqu'à ce que les malades éprouvent de fortes nausées.

(Ann. méd. de la Flandre occid., No 15.)

M.

TRAITEMENT DES HEMORRHOÏDES. Piorry, après avoir démontré cette opinion, que les hémorrhoïdes constituent une affection dont les causes sont toutes mécaniques et toutes locales, aborde son traitement et s'exprime ainsi : Faut-il employer les remèdes internes et une médication générale? Évidemment non. Que faut-il donc faire? Il faut suivre pas à pas le mécanisme de sa formation et s'opposer à tout ce qui lui donne naissance. Ainsi l'on devra :

1° Combattre le trop de sang, l'hyperémie par le régime, les purgatifs et quelquefois les saignées générales;

2o Éviter la déclivité. Quand les hémorrhoïdes sont très-graves, faire garder aux malades la position horizontale et les engager à se coucher sur le ventre;

30 Éviter les compressions de toute nature qui peuvent ramener le mal; s'il y

a des tumeurs dans le ventre, les ponetionner quand la ponction est possible; dans la grossesse, attendre; dans les deux cas, faire varier les positions le plus souvent que les malades le pourront;

4o Songer aux organes éloignés : le systéme vasculaire de l'anus envoie le sang au foie par les hypogastriques et la veine-porte; du foie il se rend au cœur: il faut donc surveiller la circulation générale ;

50 S'informer avec soin du genre de vie; faire aller régulièrement et facilement à la selle, etc.;

6o Il faut empêcher que l'anus donne passage à des matières trop dures, ou, du meins, il faut, lorsqu'elles sont dans cet état, en favoriser le glissement. Afin de remplir l'une et l'autre de ces indications, on administrera l'ancienne médecine noire (solution de sel de Glauber dans une décoction de follicules de séné) qui est un très-sûr purgatif, et, au moment de la défécation, on fera prendre un lavement composé d'huile pure ou d'un mélange d'huile et d'eau.

L'usage de la rhubarbe en poudre et de limonade magnésienne sera aussi d'un excellent effet.

Mais ce qui vaudra mieux encore que ces drogues et ce qui, d'ailleurs, est d'une importance extrême en médecine pratique, ce sera de trouver, pour en recommander l'usage habituel, des aliments légèrement laxatifs. Ces aliments varient selon les individus, mais il est bien rare que chacun de nous n'ait pas son purgatif naturel parmi les substances nutritives. Pour les uns, ce sont les huîtres; pour d'autres le veau, et, en particulier, les parties gélatineuses du veau. Pour ceux-ci c'est le porc frais; pour ceux-là les lentilles. Il est probable que, à l'égard de ces dernières, c'est dans l'enveloppe que réside la partie purgative. Elles appartien nent à la famille des légumineuses, et le fait trouverait plusieurs analogies dans la même famille. En faisant une décoction de ces enveloppes on obtiendrait done probablement une liqueur purgative.

7o Les soins de propreté doivent jouer un grand rôle dans le traitement des hémorrhoïdes, à titre surtout de prophylac tique. On recommandera aux hémorrhoi daires de se laver l'anus soir et matin; on leur recommandera aussi de s'arranger de façon à pouvoir se laver au moment même où ils viennent d'aller à la selle, et alors que la muqueuse est encore dehors. Cette dernière précaution a pour objet de faire remonter plus haut le bénéfice de ces soins

de propreté, et d'empêcher qu'aucune partie des fèces ne reste dans les plis, entre les petites tumeurs hémorrhoïdales.

Il est rare que les malades s'astreignent à cette hygiène un peu minutieuse; mais ceux qui le font s'en trouvent bien; et après qu'ils en ont éprouvé du soulagement, ils ne s'en départissent plus.

Nous venons de dire (6o) qu'il fallait favoriser le passage et le glissement des matières durcies à travers la filière de l'extrémité inférieure du rectum. C'est là, en effet, un des points principaux du traitement. Pour obtenir ce résultat, il faut porter, à l'aide du doigt, un corps gras à l'intérieur de l'anus, et faire en sorte de dépasser le sphincter supérieur. Il est important que ce corps gras soit extrêmement consistant et en grande quantité.

L'onguent populéum, qu'on prescrit d'ordinaire, est trop mou; il ne forme pas un enduit assez épais et ne reste pas, comme une réserve, où on le place.

Le beurre de cacao“, qu'on a également vanté dans ce cas, ne remplit pas bien le but qu'il s'agit d'atteindre. Très-dur à l'état normal, dans notre climat, il se liquéfie absolument et sans transition à la température du corps de l'homme.

Il faut prendre de la graisse de veau : celle qui entoure les rognons est très-résistante et reste assez dure à la température bumaine. Chacun, du reste, peut la préparer. Il suffit de la faire fondre dans l'eau bouillante, de la recueillir lorsqu'elle est figée et d'en remplir des flacons qu'on bouche bien. Elle se conserve pendant longtemps. On peut ensuite faire varier son degré de consistance en la mélangeant, quand on veut s'en servir, avec une proportion plus ou moins grande de beurre de cacao.

8 H reste, enfin, une dernière recommandation à faire aux malades; recommandation qui découle encore de l'étude physiologique de l'acte de la défecation.

Pour l'accomplissement de cet acte, le diaphragme et les muscles abdominaux se contractent, mais, en même temps, les sphincters de l'anus se contractent aussi et se ferment. Il faut parfois déployer une énorme puissance, afin de surmonter cette contraction des sphincters, d'où l'aggrava tion des accidents hémorrhoïdaux.

Comment éviter ce résultat? Par une manœuvre assez simple et qui, chez beau coup de malades, est instinctive.

Au lieu de pousser par un effort d'expiration, il faut pousser doucement, lentement, par une inspiration profonde,

le grand soupir et que l'on dirige, si l'on peut ainsi parler, vers la partie inférieure de l'intestin. De cette façon on évite la résistance des sphincters, qui ne se contractent presque pas.

A l'aide de ces divers moyens, tous très-simples, rationnels, physiologiques, on vient à bout des hémorrhoïdes les plus rebelles. Toutes les affections du rectum en sont heureusement modifiées. On peut dire que les cancers seuls résistent à cette médication, trop peu connue et par conséquent trop peu employée. Le nombre de fissures, de fistules, de bourrelets hémorrhoïdaux que j'ai ainsi guéris et que j'ai sauvés de l'intervention de la chirurgie, est incalculable.

Un dernier mot, Messieurs, à propos d'une objection que ne manquent pas d'adresser à cette méthode les partisans des vieux errements nosologiques. Il est vrai qu'un homme atteint d'hémorrhoïdes, et sujet aux stases sanguines, ou dont la circulation abdominale est gênée par une cause quelconque, un gros ventre par exemple, il est vrai que cet homme est soulagé quand arrive ce qu'on a appelé le fux hémorrhoïdal. Mais il le serait également par une saignée générale; et il vaut mieux encore, afin d'obtenir le même effet, avoir recours au régime, à la diminution des aliments, à la sudation provoquée, etc.

Est-il nécessaire d'ajouter que les hémorrhoïdes sont souvent une affection grave? qu'elles sont la cause la plus fréquente des fissures et des fistules anales? qu'elles amènent quelquefois la rétention des matières fécales, l'impossibilité de leur évacuation, et les accidents terribles qui en sont la suite; que, le plus souvent, par les hémorrhagies habituelles qu'elles provoquent, elles déterminent l'hypémie et l'hydrémie, c'est-à-dire la diminution de la masse du sang ou l'augmentation de la proportion d'eau qu'il doit contenir?

Sans que j'insiste davantage, vous comprenez maintenant, je l'espère, comment l'affaiblissement, la détérioration de l'organisme peut être la conséquence funeste d'un état peu grave dans le principe, qu'on néglige trop d'habitude, et auquel vous ferez dorénavant une sérieuse attention. Je vous ai donné le moyen d'y remédier facilement.

(Union médicale et l'Abeille, méd. N° 17.)

NOUVEAU PROCÉDÉ POUR OPÉRER LA GRENOUILLETTE. Les procédés nombreux

prolongée, semblable à celle qui constitue imaginés par les chirurgiens pour guérir

cette affection peuvent se rattacher à trois méthodes distinctes. Dans la première, on se propose de rétablir l'orifice naturel; dans la seconde on cherche à détruire le kyste ou à l'oblitérer par l'adhésion de ses parois; dans la troisième on tente l'établissement d'un orifice nouveau. C'est à cette dernière méthode que se rapporte le procédé que vient d'employer avec succès M. Barrier, professeur à l'école de médeeine de Lyon. Le nouveau mode opératoire se divise en quatre temps. 1er Temps. On place à chaque extrémité du diamètre transversal de la tumeur une pince à griffes, celle du côté droit est confiée à un aide. 2o Temps. L'opérateur, saisissant luimême celle de gauche, taille avec des ciseaux un lambeau triangulaire, à sommet tronqué, comprenant toute l'épaisseur de la paroi. La base de ce lambeau est à droite de la ligne médiane, le sommet à gauche. 3 Temps. Le chirurgien prend alors la pince du côté droit et pratique une petite incision d'avant en arrière, près de la base du lambeau, et pénétrant également dans la cavité du kyste. 4° Temps. La pointe du lambeau est ensuite renversée en dedans, de gauche à droite; on la fait ressortir par la petite incision, à la lèvre interne de laquelle on l'unit par un point de suture. — Le procédé de M. Barrier, d'une exécution facile et peu douloureuse, a pour résultat d'ouvrir au liquide sécrété dans le kyste une issue permanente qui par la disposition même des parties qui la constituent n'a aucune tendance à s'oblitérer.

deux séries à gauche). Les rangs de droite sont éloignés de 015 des rangs de gauche. Chaque série est disposée obliquement, de manière à ce qu'un faible intervalle soit laissé d'un trou à son voisin. Sur le haut de la planche est fixé un piton à vis; 2o de deux planchettes de sapin: longueur 0m40; largeur 0m12; épaisseur 0m010; 3o de quatre chevilles en chêne : longueur : 0m23; épaisseur au gros bout Om014. Ces dimensions, d'ailleurs, sont les moyennes et peuvent varier; 4o de trois coussins en balle d'avoine : un qui sert de sommier, et les deux autres de garnitures latérales. En cas d'urgence, on peut remplacer ces coussins par de la de filasse, du coton cardé, du menu foin, la mousse choisie. Voici maintenant comme on l'applique lorsque la coaptation est opérée, le membre est légèrement soulevé par le chirurgien. Un aide glisse sous la jambe la planche garnie du sommier. On abaisse la jambe qui repose mollement sur l'appareil. Alors on applique sur les deux côtés de la jambe les petits coussins latéraux. Les deux planchettes latérales sont appliquées à droite et à gauche : un aide les rapproche fortement; les chevilles placées de chaque côté fixent les planchettes dans une position solide et la jambe se trouve emboîtée. Si l'on veut comprimer davantage, il est facile de rapprocher les chevilles opposées en fixant un lien de fil autour de leurs têtes. De cette manière, le membre est maintenu, et sa face supérieure est découverte. Un simple coup d'œil suffit pour inspecter la fracture.

(Gaz. hebd., 7 août 1857 et Gaz. méd. de Pour la panser, il n'y a qu'à enlever les Lyon, No 15.)

UN SEUL APPAREIL POUR TOUTES LES FRACtures du membre inférieur.-M. Gaillard, professeur de clinique chirurgicale à l'École de médecine de Poitiers, propose un nouvel appareil extrêmement simple, qu'il est toujours facile de se procurer et qui donne d'excellents résultats. Ses principaux avantages sont de n'exercer aucune compression circulaire sur le membre, et de permettre au chirurgien de visiter la fracture aussi souvent qu'il le désire, sans peine, sans longueurs, sans souffrance pour le malade. Il maintient l'immobilité aussi bien qu'aucun des appareils connus, qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas de plaie. Cet appareil se compose to d'une planche de sapin: longueur Om55; largeur 0m25; épaisseur 0m027. Elle est un peu évidée d'un bout pour recevoir plus facilement la jambe, et est percée de quatre séries de trous (deux séries à droite et

chevilles et la planchette d'un côté; celle du côté opposé fixe les fragments. Enfin, l'appareil ne vaut pas 50 c., et il peut être fait par le premier charron venu. (Union méd. et Gaz. méd. de Lyon, No 18.)

il

DEUX CAS DE fistule urétHRALE GUÉRIS PAR LES INJECTIONS IODÉES ; par M. V. TAN TURRI. De ces deux observations, en est une à laquelle on ne peut attacher une grande valeur, parce qu'elle ne renferme pas de renseignements assez précis sur la date de la fistule, et que celle-ci, qui avait succédé à un abcès périnéal, peut avoir guéri spontanément par suite du travail réparateur naturel; mais, dans le second cas, l'action curative des injections iodées paraît beaucoup mieux établie; et, comme c'est là un succès dont le livre de M. Boinet sur l'iodothérapie ne renferme aucun exemple, nous le ferons connaitre en quelques mots.

OBS. Un individu présenta les symptômes ordinaires d'une prostatite, qui bientôt le mit dans l'impossibilité de monter à cheval. Il s'établit, malgré un traitement énergique, une suppuration profonde à la suite de laquelle se forma une fistule uréthro-périnéale de la largeur d'un pouce et demi (environ 40 millimè tres). A l'époque où M. Tanturri vit le malade, la fistule datait de cinq mois. La membrane interne était épaisse, calleuse; il semblait que le stylet passât sur un tissu fibreux. Il existait au niveau de la prostate un engorgement indolent, et la partie membraneuse de l'urèthre était rétrécie. On essaya de faire résoudre l'engorgement avec la pommade mercurielle et belladonée, et l'on traita le rétrécissement par l'emploi méthodique des bougies. Au bout d'un mois, ces diverses complications avaient à peu près disparu, et la fistule était ramenée à un état de simplicité. Ce fut alors qu'au moyen d'une sonde élastique fixée à l'urèthre on pratiqua des injections d'un mélange d'une partie de teinture d'iode et de sept parties d'eau, en y joignant la compression avec un bandage approprié. Les injections furent répétées tous les deux ou trois jours, en diminuant chaque fois la proportion d'eau. A partir de la quinzième, la teinture fut employée seule, et, après quatre de ces dernières injections, la fistule était fermée.

(Il Morgagni, 1857, No 2 et Gaz. hebd. de médecine, No 38.)

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10 gouttes.

potassium dans le traitement des accidents vénériens consécutifs. M. le docteur Pereire, de Bordeaux, a proposé, il y a déjà quelque temps, l'iodure de calcium contre le chancre et les symptômes consécutifs, et M. le docteur Vénot ayant essayé le nouveau moyen, a fait connaître, dans l'Union médicale, les résultats de ses recherches.

Depuis la fin de septembre 1856, nous avons introduit dans notre service l'usage de l'iodure de calcium, le faisant marcher parallèlement avec le bichlorure de mercure pour les accidents primitifs, et le proto-iodure pour quelques symptômes du deuxième degré. Évaluant avec soin la statistique de cette double échelle, nous sommes arrivé à des résultats dont nous ne nous empresserons pas de dresser le bilan définitif, mais qui, publiés sous forme de préface, serviront à mettre en saillie un nouveau et salutaire moyen, dont le cadre un peu restreint de notre thérapeutique doit incontestablement s'enrichir.

Nous avons d'abord adopté le mode d'administration de M. Pereire qui donne l'iodure de calcium en soluté aqueux. Puis nous l'avons prescrit en 'sirop, imaginant avec raison que la cohésion chimique de l'iode avec le calcium était mieux maintenue dans cette préparation, qui, du reste, flatte davantage le goût des malades. Dans la pratique civile, nous l'employons presque scule; à l'hospice, c'est la liqueur aqueuse qui s'administre de préférence : bien entendu qu'on la prépare chaque jour et qu'on la soustrait à l'influence de la lumière, en la mettant dans des vases de verre bleu. Je vous devais ces détails, qui ne paraîtront insignifiants qu'à ceux pour qui les propriétés chimiques des agents médicamenteux sont lettres closes.

Depuis le mois d'octobre 1856 jusqu'au mois de mai 1857, sur un ensemble de 500 ulcérations primitives soigneusement séparées en deux catégories, nous avons expérimenté ainsi qu'il suit :- Les 250 chancres traités par le bi-chlorure se composaient de 128 chancres non-infectants, chancroïdes de MM. Clerc et Bassercau, intéressant, chez 78 hommes, divers points

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(Revue de thérap. médico-chirurg., No 46.) de la muqueuse préputiale, et, chez 50

EMPLOI DE L'IODURE DE CALCIUM DANS LE TRAITEMENT DES ACCIDENTS PRIMITIFS ET SECONDAIRES DE LA SYPHILIS; par M. le docteur VÉNOT, chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Jean de Bordeaux. Tout le monde connaît la vogue conquise d'emblée et conservée jusqu'à ce jour de l'iodure de

femmes, les avenues du conduit vulvoutérin; 122 chancres indurés de race, et partagés en 59 pour les hommes et 65 dans les salles de femmes. Cette variété a, selon nos anciens us, marché à la cicatrisation dans une limite de temps assez égale, subissant en cela, du reste, les influences de température, d'idiosyncrasie, de régime, d'insertion, etc., etc., mais

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