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Vous le voyez, sous quelque aspect que nous considérions ces deux chancres, nous ne rencontrons que des différences. Symptômes, formes cliniques, lois de transmission, pronostic, tout, en un mot, contribue à nous les présenter comme deux espèces absolument distinctes.

Jusqu'ici, Messieurs, nous nous sommes tenus dans les limites de l'observation. Nous n'avons fait que constater des symptômes de part et d'autre et les mettre en parallèle, sans nous élever à la raison doctrinale des différences que cette étude nous fournissait à chaque pas. Mais je sens bien que cette simple exposition clinique est loin de vous satisfaire : vous demandez une conclusion à ces prémisscs. Vous voulez qu'abordant l'un des plus graves problèmes de la pathologie, je recherche avec vous s'il existe ou non, pour chacun des deux chancres, une cause spéciale, une source particulière. Vous voulez une formule doctrinale, une théorie (voilà le grand mot!) qui vous donne la clef, qui vous ouvre le sens de tous les faits précédents, et vos esprits inquiets agitent déjà la question brûlante de la dualilé du virus syphilitiqus.

Eh bien, Messieurs, cette conclusion que vous me demandez, je ne puis, et personne, je crois, ne pourrait vous la donner aujourd'hui. Car la lumière se prépare seulement sur ce grave sujet. Plusieurs points (vous alliez peut-être l'oublier au moment de conclure), plusieurs points restent encore incertains et demandent de nouvelles recherches, appellent de nouveaux efforts; le voile n'est pas levé sur toutes les questions; peut-être même toutes les données du problème ne sont-elles pas connues. Il faut donc retarder la solution; il faut attendre.

Toutefois, et quelques enseignements que nous apporte l'avenir, il me semble bien établi dès ce jour que l'unicité du virus syphilitique ne saurait être compromise à aucun titre dans cette question. La syphilis est une et ne saurait se dédoubler, se bifurquer, pour ainsi dire, en deux entités morbides différentes. Lors même qu'on parviendrait à démontrer que les deux formes du chancre appartiennent à deux espèces pathologiques distinctes, l'on n'aurait encore rien fait contre l'unicité; cela prouverait simplement, dans cette hypothèse, qu'à côté de la syphilis, il existe une affection étrangère, se manifes tant comme elle par un symptôme initial à pus contagieux et virulent, mais n'exercant pas, comme elle, une influence infectieuse sur l'économie. Il faudrait con

clure de là non pas, comme on le fait trop légèrement, à la dualité du virus syphilitique, mais à l'existence d'un second virus vénérien ou chancreux, indépendant de la syphilis. En d'autres termes, il faudrait admettre deux virus, l'un appartenant à la syphilis et produisant le chancre infectant, l'autre étranger à la vérole et déve loppant le chancre simple.

La dualité du virus chancreux n'est encore qu'une hypothèse que l'avenir jugera; l'unicité du virus syphilitique est une vérité jugée par l'expérience et par le temps. (L'Union médicale.)

DE L'EMPLOI DES AFFUSIONS ET DES LOTIONS FRAÎCHES DANS LA SCARLATINE. Tout le monde sait combien la scarlatine est insidieuse, et combien son pronostic doit être réservé, même dans les cas les plus simples et les plus bénins en apparence.

Dans de récentes leçons, M. le professeur Trousseau a beaucoup insisté sur ce point, et décrit les différentes formes de la scarlatine et les divers accidents qui peuvent la compliquer. Nous extrairons de ces leçons, publiées dans la Gazette des hôpitaux, les paragraphes suivants relatifs à des moyens déjà anciennement proposés, mais que des préjugés, pour ainsi dire indestructibles, rendent très-difficilement applicables. Il est bon de signaler leur importance à l'attention des praticiens, dont l'habileté devra surtout consis ter à tourner la difficulté, et à les mettre en usage sans trop engager sa responsabilité.

Lorsqu'il s'agit du traitement de la scarlatine, il est un point sur lequel tous les épidémiographes sont d'accord: à savoir que le traitement antiphlogistique, les sai gnées, la diète rigoureuse et les purgatifs énergiques sont plus pernicieux qu'utiles. Et même, quand il survient dans le cours de la maladie des phénomènes réellement inflammatoires-je parle des phlegmasies locales qui frappent les amygdales, les ganglions lymphatiques et le tissu cellulaire les antiphlogistiques échouent encore, probablement parce qu'il s'agit là d'un mal septique, d'une pyrexie de mauvais caractère, male moris. Cependant les mêmes épidémiographes déclarent tous que certains minoratifs pris dans l'ordre des mercuriaux, ou dans celui des sels neutres, rendent d'éminents services, à la condition d'être administrés par unc main un peu avare. Ils établissent ce fait positif que sous l'influence des laxatifs qui solliciteront chaque jour une, deux ou

trois garde-robes, le mouvement fébrile se modérera; mais ils n'ont jamais prétendu conjurer de cette façon-là les trèsgraves accidents qui peuvent se manifester. J'ai dit que, dans la période aiguë de la scarlatine, les malades semblaient mourir en proie à de grandes modifications nerveuses, soit que l'exaltation s'exerçât sur les centres de la vie organique et amenât cette chaleur si extraordinaire de la peau (due probablement à une modalité dans les nerfs splanchniques), soit qu'elle se traduisit par des vomissements violents et une diarrhée excessive, ou par le délire, le coma vigil, les soubresauts des tendons et les phénomènes cérébraux. Il existe dans ces cas une médication dont l'expérience a consacré l'utilité, et que les médecins n'abordent en général qu'en tremblant; je veux parler des affusions froides, de la médication que Currie a le premier formulée d'une manière positive. Enhardi par des premières tentatives heureuses, ce praticien insista beaucoup sur sa méthode, dont voici le mode d'emploi Le malade est mis nu dans une baignoire, puis on lui jette sur tout le corps trois ou quatre seaux d'eau à la température de 20 degrés du thermomètre centigrade.

L'allusion dure de quinze à soixante secondes. On enveloppe immédiatement le patient dans des couvertures, sans l'avoir essuyé; on le couche dans un lit convenablement recouvert, et la réaction s'établit en général au bout d'un quart d'heure ou de vingt minutes. Ces affusions sont répétées une, deux ou trois fois dans les vingt-quatre heures, suivant la gravité des accidents, et elles sont instituées du moment où les phénomènes nerveux commencent à prendre une intensité qui fait redouter un péril imminent; on les cesse aussitôt que ces mêmes phénomènes sont arrivés à une phase décroissante.

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Il faut avoir vieilli dans la pratique, et surtout n'avoir besoin ni de l'opinion publique ni de l'argent des familles, pour mettre en œuvre une médication aussi audacieuse que celle-là. Le médecin doit être mù par un bien puissant sentiment du devoir pour oser lutter contre le préjugé populaire, le plus funeste que je sache, qui veut que les malades atteints d'affections éruptives boivent des infusions chaudes et soient beaucoup plus chargés de couvertures qu'ils ne le sont dans l'état de santé. - Je dis qu'il n'y a pas de préjugé plus funeste, car je n'en connais point qui cause plus souvent la mort. Il y a deux cents ans que la grande autorité de Sydenham se brisa là-contre,

et chaque année les médecins professeurs et les médecins particuliers épuisent toute leur rhétorique dans leurs leçons publiques et dans les familles pour déraciner l'opinion publique; mais ces efforts restent superflus!

Les affusions froides ne sont jamais appliquées dans la scarlatine bénigne, puisque je vous ai dit que l'expectation était la meilleure des médications, mais seulement quand la maladie menace d'être mortelle. Vous savez donc très-bien que sur trois enfants que vous allez ainsi traiter, il va en mourir deux. Depuis longtemps déjà j'ai expérimenté les affusions, d'abord dans ma pratique particulière, puis à l'hôpital, car je n'ai jamais rien fait dans ma vie sans l'avoir préalablement tenté à mes risques, périls et dépens.

Je vous déclare que je n'ai jamais employé ce traitement dans la scarlatine sans quelque bénéfice; non pas que je prétende avoir guéri tous les malades qui y ont été soumis — j'en ai trop laissé succomber pour cela mais j'affirme que l'affusion froide n'a jamais fait de mal; qu'elle a, au contraire, tempéré les accidents et peut-être retardé l'issue fatale. J'ai agi ainsi dans ma clientèle, et certes j'ai joué gros jeu. Souvent, je l'avoue, j'ai été mal récompensé pour avoir accompli mon devoir avec cette rigueur-là, mais enfin je l'ai fait, et je le fais encore aujourd'hui que je n'ai plus rien à craindre, que je suis vieux, que ma situation est établie et que j'assume sur ma tête une responsabilité qui ne m'effraie plus.

Je comprends cependant que vous soyez tous effrayés d'appliquer une pareille médication, non pas qu'intérieurement vous n'ayez la conviction qu'elle peut être utile, mais parce que c'est encourir une responsabilité qui peut tuer l'avenir d'un jeune médecin. Eh bien, quand on ne peut pas prendre le taureau par les cornes cc qui souvent est un moyen périlleux l'attaque d'un autre côté.

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Dans beaucoup de circonstances, lorsque notre conscience nous impose un traitement efficace et que nous le savons battu en brèche par d'absurdes préjugés, il faut avoir l'air d'obéir à la voix publique, tout en ne se départissant pas de sa tâche. Ainsi, rien n'est plus simple que d'employer des affusions froides et de persuader aux familles que ce sont des affusions chaudes. La scarlatine, surtout quand elle est maligne, est, je vous l'ai dit, de toutes les maladies celle où la température de la peau s'élève le plus haut, à 41 degrés, sous l'aisselle, par exemple. Au lieu d'affu

sions, vous faites alors des lotions avec de l'eau à 25 degrés, ce qui est terriblement froid pour un scarlatineux, puisque la différence de température entre son corps et l'eau dont on le couvre est de 15 ou 16 degrés! Le malade est placé sur un lit de sangles, et vous passez une ou deux fois, mais très-rapidement, une éponge imbibée de cette cau à 25 degrés (que les parents croient brûlante) sur toute la périphérie ; puis il est couché et recouvert comme je l'ai indiqué plus haut. Une heure après, si vous venez à toucher la peau, vous remarquez qu'elle est moins aride, que sa chaleur n'est plus aussi mordicante, qu'il y a un peu d'abaissement général de la température, et surtout que le pouls a diminué de fréquence. En même temps les phénomènes cérébraux-spinaux, les vomissements, la diarrhée et les accidents nerveux ganglionnaires tendent notablement à décroitre; et au bout d'un temps très-limité, deux ou trois heures par exemple, le même groupe de symptômes reparaît quelquefois tout comme auparavant. C'est alors qu'il faut insister sur les lotions ou les affusions, et en faire deux, trois, quatre fois par jour, et pendant cinq ou six jours de suite.

Que se passe-t-il maintenant pour l'éruption? A peu près invariablement, quand le malade sort de l'affusion, la peau prend une coloration rosée plus intense, et l'éruption apparaît plus vive, si bien que les parents eux-mêmes en font la remarque, et que tant que dure le péril ils sont les premiers à solliciter la médication réfrigérante, témoins qu'ils ont été de l'amélioration obtenue.

Il est vrai d'ajouter que quand la mort a rendu son arrêt, ils ont bientôt perdu le souvenir des encouragements qu'ils ont pu donner au médecin.

(Journ. des Conn. méd. et pharm., No 34.)

NOUVEAUX FAIts a l'appui de l'emploi de L'ALCOOLATURE D'ACONIT ET DE LA SOLUTION DE SULFATE DE QUININE DANS L'INFECTION PURULENTE. Nous rappelons l'attention sur les précieux effets qu'on peut attendre de l'alcoolature d'aconit dans l'infection purulente, non pas qu'il n'y ait quelques doutes dans notre esprit sur le véritable caractère des accidents qui ont toujours été combattus de cette manière, mais parce que la gravité de ces mêmes accidents semble mettre les malades dans une position au-dessus des ressources ordinaires de l'art, et que par cela même l'aconit parait leur avoir rendu un service sigualé.

Les deux faits de M. Turchetti sont aussi de ces faits un peu douteux, dans lesquels on n'oserait affirmer qu'il y ait eu une véritable infection purulente, et l'addition faite par ce médecin du sulfate de quinine en solution complique encore le problème; mais tels qu'ils sont, ils témoignent de la puissance des deux médicaments réunis, au moins comme moyen de relever les forces et de suspendre les accidents les plus menaçants.

OBS. 1. Anthrax des plus étendus et des plus profonds de la région interscapulaire, avec suppuration des plus abondantes et mortification de toute la masse musculaire de la nuque et du dos. Lorsque M. Turchetti vit la malade, le travail gangréneux n'était pas arrêté, et de plus il était survenu des symptômes d'infection purulente il conseilla des lotions fréquentes avec l'eau de Confani, des cautérisations avec le nitrate d'argent, une tisane de quinquina et de valériane, un régime alimentaire fortifiant, des toniques et de plus 4 grammes d'alcoolature d'aconit dans 125 grammes d'eau acidulée par l'acide sulfurique, et 2 grammes de sulfate de quinine à prendre par portion dans les vingt-quatre heures. Rétablissement graduel après diverses vicissitudes.

OBS. II. Jeune femme récemment accouchée; la sortie du placenta ne s'était pas faite régulièrement, et une partie paraissait être restée dans l'utérus. Bientôt fièvre, avec tous les symptômes qu'on est habitué à rapporter à l'infection purulente. Même traitement. En moins de quarantehuit heures, la sécrétion lactée avait reparu, les lochies avaient perdu leur fétidité et leur apparence putride, les douleurs et le gonflement des membres avaient eessé, les battements du cœur avaient perdu leur fréquence et leur vivacité; bref, en peu de jours, la malade était rétablie. (Gaz. med. Sarda et Bulletin général de thérapeutique, 15 Sept.)

SUR LA ROUGEUR ET LA CHALEUR DE LA JOUE COMME SIGNE DE LA PNEUMONIE.

M. le docteur Gubler vient d'appeler l'at tention sur un fait qui a eu une grande importance dans le diagnostic des affec tions de poitrine avant la découverte de l'auscultation, et qui, peut-être encore aujourd'hui, pourrait être d'une certaine utilité au praticien ; il s'agit de la rougeur de la joue, correspondant au poumon affecté, dans les cas de pneumonie. Cette rougeur, à laquelle on fait aujourd'hui peu d'attention, pourrait cependant, jusqu'a

certain point, éclairer le diagnostic, et peut-être les observations de M. Gubler conduiront-elles à des faits pratiques d'une certaine importance.

Il ne s'agit pas, en effet, seulement de la rougeur de la pommette qui avait été notée par les anciens, et que quelques auteurs modernes ont maintenue parmi les signes de la pneumonie. M. Gubler a signalé, en outre, la température élevée de la joue qui se trouve en rapport avec l'intensité de l'affection pulmonaire. La plupart des phlegmasies de l'appareil respiratoire exercent sur les joues une action sympathique d'où résulte une hyperémie active, accompagnée de développement anormal de chaleur. Ce fait a été parfaitement établi par de très-nombreuses observations recueillies par M. Gubler. Ainsi, dans la pneumonie franche, ce médecin a noté la rougeur de la joue du côté malade, ne tenant point au décubitus de ce côté, mais s'accompagnant d'un excès de chaleur d'environ un degré et demi sur le côté opposé. La différence a été sensiblement plus grande dans des cas de pneumonie avec symptômes typhoïdes, et même dans un cas cette rougeur a suffi pour appeler l'attention du médecin sur l'affection du poumon, qui peut-être allait passer inaperçue.

Dans la tuberculisation pulmonaire, cette rougeur de la joue, du côté où sont surtout situées les cavernes, a été signalée par M. Gubler, et la différence dans la température était si grande, qu'on pouvait quelquefois la constater avec la main. Elle s'est élevée souvent à plusieurs degrés d'un thermomètre centigrade.

Dans la bronchite, le même phénomène a été observé.

Il est probable que cette rougeur de la joue du côté malade, avec élévation de la température, est commune à toutes les affections pulmonaires. Mais si la joue est plus chaude que tout le reste du corps, il est à croire aussi que l'élévation de la température ne se borne pas à cette région, et qu'elle s'étend au col et au thorax. Déjà M. Gubler a fait connaître l'observation très-curieuse d'un jeune homme atteint d'une pneumonie au second degré et siégeant dans la moitié inférieure du poumon gauche. On ne constatait à la vue aucune différence de coloration entre les deux joues cependant la main dénotait une chaleur évidemment plus vive de la joue gauche. Le thermomètre appliqué sur la joue droite et maintenu, comme d'habitude, avec de la ouate, marqua 38o.4; sur la joue gauche il s'élevait à 41°. On porta

l'instrument dans les aisselles : la droite marquait 41°,60, la gauche 41°,90. La différence de température entre les deux joues était donc bien plus sensible qu'entre les deux aisselles. Cependant, dans cette dernière région elle était encore assez prononcée. Au reste, l'élévation de la température de la joue du côté malade est surtout facile à apprécier quand la pneumonie occupe le sommet du poumon.

En résumé, les observations de M. Gubler nous semblent offrir quelque intérêt, non pas en ce qui concerne la coloration de la joue, qui manque si fréquemment qu'on ne saurait guère en faire un signe diagnostique de quelque valeur, mais bien plutôt en ce qui a rapport à l'élévation de la température, particularité qui n'avait point encore été signalée et qui peut avoir une certaine importance pour le praticien. (Journ. de méd. et de chirurg. prat. Août.)

DE L'EAU FROIDE ET DE LA SAIGNÉE POUR LA GUÉRISON PROMPTE DE LA DYSSENTERIE ; par le Dr HIARD. Depuis quelques années, je n'ai plus eu que fort rarement occasion d'observer des décès par la dyssenterie, ni même de dyssenteries graves. Voici pourquoi : toutes les dyssenteries guérissent en quarante-huit heures, trois jours environ, quelquefois plus tôt, par la méthode suivante, qui m'a sauvé moimême.

Dès ma première visite, je conseille au malade d'avaler de moment en moment un verre d'eau froide, jusqu'à consommation de trois à quatre litres.

Dans la journée, la première nuit ou plus tôt, les coliques cessent les selles sont ordinairement réduites à deux ou trois, quel que soit leur nombre journalier.

Le lendemain, à notre seconde visite, continuation de l'eau froide, et, crainte de réaction, une saignée du bras. La dyssenterie d'ordinaire s'arrête brusquement.

Cet effet obtenu, et pour respecter la légère transpiration qui survient, je remplace l'eau froide par l'eau de riz tiède, aiguisée de vinaigre. Dans quelques cas rares, la dyssenterie résiste le plus six à sept jours. Alors, dès le troisième jour, nous avons eu soin de mettre un vésicatoire à la jambe, de pratiquer aussi quelquefois une seconde saignée.

Nous excluons les lavements et les opiacés. Le premier de ces moyens fatigue inutilement le gros intestin; le second, le plus souvent, ne fait que renfermer le loup dans la bergerie, c'est-à-dire que, n'étant dirigé que contre un effet, la douleur, il

ramène souvent une mauvaise réaction accompagnée du renouvellement des épreintes, des ténesmes, des selles mucososanglantes.

En effet, dans la concentration vitale, compagne nécessaire de la dyssenterie, l'éréthisme reste facilement masqué par l'affaiblissement qu'amènent la sécrétion et la douleur. Dans ce cas, tous les irritants internes, comme l'opium, déterminent une réaction funeste, un réveil fatal de la puissance qui n'était qu'endormie.

Le café n'enraya donc pas les métamor phoses interstitielles. Cependant le malade éprouva un mieux notable, la céphalalgie disparut, le pouls devint plus plein et plus lent.

L'auteur se demande s'il a donné assez de café l'expérience ne montre pas qu'il ait fait du bien, mais pas davantage qu'il ait pu nuire.

Le lendemain du jour où il fut suspendu, la fièvre tomba, l'urée diminua; mais c'était l'époque pour cette maladie. Quoi

(Revue de thérap. médico-chir., 1er Nov.) qu'on ne puisse rien conclure de formel

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La maladie avait été abandonnée à ellemême, aucune indication curative spéciale ne s'étant présentée. M. Parkes avait remarqué un fait qui se présente d'ailleurs fréquemment dans les pyrexies: malgré la grande quantité des boissons ingérées, les urines étaient rares, les selles nulles, la peau d'une extrême sécheresse. L'analyse des urines indiquait d'ailleurs une forte proportion d'urée, signe d'un travail actif de métamorphose des tissus. » Les circonstances parurent à M. Parkes propres à une expérimentation innocente fondée sur des remarques de Bocker et de Julius Lelmann. Ces physiologistes professent que le café possède un pouvoir remarquable pour enrayer les métamorphoses des tissus dans l'état physiologique : sous son influence, les acides phosphorique, sulfurique, l'urée notamment, diminuent dans les urines. De plus, il excite puissamment le système nerveux.

Ces qualités semblent directement appropriées à l'état typhique: elles avaient, dans deux cas de fièvre typhoïde, mani festement été reconnues.

Le malade fut donc soumis à l'usage de 6 à 7 onces d'infusion de café, au moment du plus haut degré de l'état fébrile. L'effet produit fut très-différent de ce qu'il est dans l'état de santé. Il y eut production d'une beaucoup plus grande quantité d'urine, sans que le malade bùt davantage. L'urée fut augmentéc notablement au lieu de diminuer; il en fut de même de l'acide sulfurique.

de ces détails, il n'est cependant pas moins convenable de noter ici les effets du café dans une affection de cet ordre. Son action heureuse sur la céphalalgie peut être aisément supposée, et conduire à l'employer sans crainte dans des cas analogues. (Medical Times and Gazette et Gaz, méd. de Paris, No 44.)

HALLUCINATIONS DE L'ODORAT DANS CERTAINS CAS D'ALIENATION MENTALE. Les hallucinations de l'odorat sont généralement réputées fort rares. Telle n'est pas l'opinion de M. le docteur Mildner. Sur cent hallucinés de la division des hommes dans l'Hospice impérial des Aliénés de Vienne (Autriche), ce médecin en a observé au moins soixante-dix qui se plaignaient d'illusions relatives à l'odorat, et presque tous avouaient des excès sexuels. Ces malades sont tourmentés par des odeurs cadavéreuses, spermatiques, de poix ou de soufre enflammé, de matières fécales, etc.; il est rare qu'ils perçoivent des odeurs agréables, comme cela a lieu chez les aliénés qui croient converser avec Dieu, avec des saints ou des anges dans une atmosphère céleste. Aux premiers, il semble souvent qu'eux-mêmes répandent la fétidité, et dans certains eas celte sensation est tellement intense et insupportable, qu'elle détermine des accès de délire furieux.

Ces hallucinations méritent de fixer l'attention, non-seulement des aliénistes, mais des praticiens en général. C'est que souvent elles peuvent faire reconnaitre de très-bonne heure le début de l'aliénation mentale, et jeter aussi un grand jour sur son étiologie: double notion, dont l'extrême importance pour le succès du traitement ne saurait être douteuse. M. Mildner n'hésite pas à considérer les hallucinations de l'odorat comme signe pathognomonique des excès sexuels au même titre que certaines hallucinations de la vue (ap

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