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Ajoutez la solution sucrée ferrugineuse, et faites cuire à 30" bouillant. Aromatisez.

NOTE SUR L'EXTRAIT DE SATURNE DE GOULARD; par le docteur DESPINEY. - On trouve, dans les pharmacopécs anciennes, des descriptions qui ont assez de rapport avec l'extrait de Saturne; cependant on peut dire que c'est à Goulard qu'on doit l'introduction définitive de cette préparation de plomb dans la pratique chirurgi cale.

Son Traité sur les effets des préparations de plomb et principalement de l'extrait de Saturne employé sous différentes formes, etc. (1760), n'est presque qu'un recueil d'observations; mais Goulard rapporte un si grand nombre de cures remarquables, obtenues par lui ou les chirurgiens de son temps, qu'on ne manquerait pas de le (Journal de médecine de Bordeaux, No 9.) intéressant sur lequel je viens appeler taxer d'exagération si l'on ignorait un fait

Le produit sera 2,000 grammes de sirop de carbonate de protoxyde de fer, presque incolore et parfaitement limpide, dans lequel l'analyse retrouve 0,90 d'oxyde de fer pour 100 grammes.

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Faites dissoudre la gomme à froid dans l'eau en remuant de temps en temps; achevez la dissolution sur le feu dans un bassin de cuivre ; passez à travers une toile forte à l'aide de la torsion; laissez reposer le liquide dans un vase de bois ou de terre pendant deux ou trois jours; décantez pour séparer le sable; agitez la gomme à froid dans une bassine avec une spatule jusqu'à ce que le volume en soit doublé, ce qui a lieu dans l'espace de trois ou quatre heures. Allumez un feu de charbon; chauffez pendant deux heures en agitant vivement; ajoutez alors une première infusion de 1/2 litre de réglisse dans laquelle vous aurez délayé la magnésie ; faites une seconde infusion de réglisse; dissolvez-y le sel de morphine et ajoutez-la une demiheure après la première. Enfin, une heure plus tard, ajoutez le sucre grossièrement pulvérisé, continuez le feu et l'agitation jusqu'à cuisson parfaite de la pâte, ce qui a lieu ordinairement cinq heures après l'addition du sucre. Coulez sur des coffrets à rebords saupoudrés d'amidon, étendez au rouleau, faites sécher à l'étuve et découpez la pâte en losanges.

L'addition de la magnésie a pour but de développer et de fixer la couleur jaune de

la réglisse.

(Journal des Conn. méd. et pharm., No 32.)

l'attention.

Notre extrait de Saturne actuel n'est

plus le même que l'extrait de Saturne de Goulard; il paraît avoir la même composition chimique, mais, bien certainement, son efficacité est moindre.

Voici le mode de préparation donné par Goulard; je cite textuellement :

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« Composition de l'extrait de Saturne. › Prenez autant de livres de litharge d'or que de pintes de vinaigre, mettez le tout ensemble dans un chaudron et > faites-le bouillir pendant une heure ou > cinq quarts d'heure en remuant tou» jours avec une spatule de bois; ôtez » ensuite le chaudron du feu, laissez reposer la matière et videz par inclination la liqueur qui surnagera le mare et qu'on gardera dans un ou plusieurs flacons pour s'en servir dans le be› soin. »

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‹ Préparation de l'extrait de Goulard.

Litharge pulv. (protoxyde de plomb). › Bon vinaigre rouge.

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On met la litharge et le vinaigre dans 2. une bassine d'argent ou dans une cap>sule de porcelaine, on place le vase sur le feu et on fait bouillir ce mélange, en > l'agitant continuellement avec une spatule de bois, jusqu'à ce que le vinaigre » soit saturé de litharge (ce que l'on reconnaît lorsqu'on aperçoit une pellicule se former à la surface du liquide), alors, on filtre la liqueur et on la fait évaporer jusqu'à ce qu'elle marque 40 degrés au pèse-sels de Baumé.

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"On obtient un liquide rougeâtre, » d'une teinte plus ou moins foncée, selon le vinaigre employé, d'une consis»tance sirupeuse, laissant, par le refroidissement, déposer des cristaux d'acétate » de plomb; il marque 40 % bouillant, >et 48 à 49 froid. Cette formule, donnée › par Baumé, est plus rationnelle que » celle de Goulard qui ne prescrit que › deux parties de vinaigre sur une de litharge; après avoir essayé l'une et l'autre plusieurs fois, je m'en suis tenu » à celle ci-dessus.

Quant à une différence entre le sous⚫ acétate de plomb liquide de nos phar› macopées et l'extrait de Goulard (1), il » n'en existe pas, si ce n'est dans la couleur et la densité; leur composition chi› mique est la même; leur mélange avec l'eau offre à peu près les mêmes phéno‣ mènes ; cependant l'extrait de Goulard >se maintient plus longtemps en suspen

sion. Le cérat de Galien absorbe environ 83 p. % d'extrait de Goulard et 110 p. % de sous-acétate de plomb ⚫ liquide.

› Depuis quelque temps, je prépare mon cérat saturné avec l'extrait de › Goulard, dans les proportions données par le Codex pour le cérat avec le sousacétate de plomb liquide (cérat 32, ex» trait de Goulard 4); j'ai remarqué que › le mélange restait plus homogène, donnait de meilleurs résultats et, surtout, ⚫rancissait moins vite.

Après le cérat de Goulard, vient tout › naturellement se placer un succédané, le glycérolé de sous-acétate de plomb liquide ou plus simplement: glycérolé de Saturne. En effet, la glycérine, pro› duit encore nouveau, me paraît très

(1) J'ai conservé cette dénomination pour distinguer les deux produits.

» convenable, comme véhicule, dans l'emploi du sous-acétate de plomb liquide; son mélange avec l'extrait de › Goulard se fait parfaitement bien et sans le secours du mortier. Si son ap»plication sur les plaies n'offre pas d'in» convénient, je crois la glycérine préfé▸rable au cérat, qui, comme je l'ai dit » plus haut, rancit très-vite. »

Avec l'extrait de Goulard, j'ai vu guérir très-rapidement des kératites avec opacité énorme de la cornée, pustules, ulimpuissant à modifier. Les malades se cérations, que le nitrate d'argent avait été bornaient à prendre, d'après la méthode ancienne, des bains d'yeux, quinze ou vingt fois par jour, dans de l'eau végétoque aucune douleur. minérale assez faible pour ne causer pres

Je donne, comme une formule d'une efficacité certaine, l'injection uréthrale suivante dont un pharmacien du Midi faisait

un secret :

dans de l'eau de rose (0,10 c. p. 30 gr. enPrenez une solution de sulfate de zinc viron), et fortement laudanisée.

Remplissez la seringue à injection de ce liquide et ajoutez, au moment de vous en servir, une à deux gouttes d'extrait de Goulard.

Les blennorrhagics les plus anciennes rêtées en deux ou trois jours, seulement et les plus rebelles sont ordinairement aril faut avoir soin de faire au moins 15 à 20 injections de précaution à la dose de 5 ou 6, injections par jour, et de continuer des pendant 15 à 20 jours et plus, pour éviter toute récidive.

par exemple, ceux du sacrum, en les touOn guérit aussi rapidement les ulcères, chant de temps en temps avec l'extrait de cautérisation, et en pansant avec le cérat Saturne pur, ce qui produit une espèce de

saturné.

Au risque de trop allonger cette simple qu'employait Goulard, parce que je ne les note, je rappellerai encore deux formules ai trouvées que fort défigurées dans les formulaires; les succès qu'il en obtenait sont tels qu'elles méritent d'être conservées.

Il s'agit de la pommade fondante contre les ankyloses et des peaux de Saturne. Je cite textuellement :

Pommade fondante contre les ankyloses. » Pour fondre l'épaississement de la synovic dans les articulations et dans les gaines des tendons, pour guérir les » plaies au voisinage des articulations, je > fais une pommade dont l'effet a souvent

› étonné les gens de l'art. En voici la > composition :

» Prenez deux pintes d'eau commune » qu'on mettra dans un pot de terre vernissé, ajoutez deux onces d'extrait de > Saturne et dix-huit onces de savon ordinaire coupé par tranches et qu'on jet» tera dans le pot; mettez le tout sur un › feu modéré; vous remuerez toujours la » matière avec une spatule jusqu'à ce que > le savon soit fondu, vous ajouterez alors un gros de camphre, et, lorsqu'il sera fondu, vous retirerez le pot du feu et vous vous servirez de cette pommade » de la manière suivante :

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» Prenez de la liqueur végéto-minérale » qu'on fera chauffer jusqu'à ce qu'elle » soit plus tiède, mettez-la ensuite dans > un vase convenable à la partie affectée, » qu'on fera tremper pendant un quart» d'heure en la frottant avec la main; > outre les bains, on peut encore faire > tomber cette liqueur en manière de › douche sur la partie affectée; après le › bain et la douche, on couvre la partic » d'un linge chaud et une heure après on » la découvre pour appliquer la pommade > dont on fait une onction, telle à peu » près qu'on la fait avec l'onguent mer>> curiel; ensuite on a du papier qu'on » froisse entre les mains et dont on couvre » la partie frottée et par-dessus on applique un linge chaud. On renouvelle » cette opération une fois le jour et on > continue jusqu'à la guérison qui arrive > ordinairement dans quinze ou vingt » jours. Il faut avoir soin de ramollir » avec l'eau végéto-minérale la pommade » qui se sera épaissie dans le pot.

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Composition des peaux de Saturne.

» Prenez douze livres de cire qu'on » fera fondre dans une bassine; ajoutez » trois livres et demie d'huile d'olive, et » lorsque la cire sera fondue et mêlée avec l'huile, vous ajouterez huit onces » d'extrait de Saturne qu'on fera couler » doucement en remuant toujours avec une spatule. Lorsque le mélange est » fait, ajoutez deux gros de camphre en > remuant toujours jusqu'à ce qu'il soit » fondu; tirez alors la bassine du feu, > trempez des toiles médiocrement fines, etc., etc. »

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Au nombre des guérisons curieuses opérées par Goulard au moyen de son onguent, employé de la manière qu'il indique, et de ses peaux de Saturne, on peut citer deux cas de coxalgie avec luxation de la tête du fémur, raccourcissement

du membre, guéris en peu de temps. L'une datait de 18 ans.

Une religieuse de Gênes fut aussi guérie d'une rétraction des tendons de la main droite, qui la mettait dans l'impossibilité de s'en servir depuis six ans ; et ces cures furent tellement remarquées que les Génois firent offrir à Goulard une forte pension s'il voulait se fixer dans leur ville.

Si, de nos jours, l'extrait de Saturne ne produit plus de cures aussi remarquables, je crois qu'il faut l'attribuer au mode de préparation qui l'a dénaturé compléte

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OBSERVATIONS PRATIQUES, par M. LACROIX, de Mâcon.

Des extraits. Je préparai, il y a quelque temps, un extrait avec des feuilles de morelle qui avaient été séchées au soleil et qui, oubliées dans un grenier ouvert à tous vents, avaient été exposées pendant près d'une année à toutes les influences atmosphériques. Je fis infuser les feuilles de cette plante dans quantité suffisante d'eau tiède, pendant vingt-quatre heures; le liquide filtré a été rapproché en consistance de sirop, et cct extrait fut ensuite étendu en couche mince dans des assiettes, placé dans une étuve, où il fut évaporé à siccité. Cet extrait, placé à la cave, en absorba l'humidité et se détacha très-facilement. Le tout, ayant été recueilli dans un pot de porcelaine, fut recouvert d'un parchemin mouillé; quinze jours environ après avoir été fermé dans un lieu sec, it se tuméfia, le parchemin était sur le point de déchirer; lorsque je perçai la croûte, il se fit un dégagement sensible de gaz ni

treux.

Je conclus de ce fait que les extraits faits avec les plantes sèches doivent différer essentiellement de ceux obtenus des plantes fraîches, car les végétaux privés de la vie parcourent un autre ordre de phénomènes, et à mesure que l'azote est absorbé, il est transmis par le ligneux dans les mailles du végétal; il s'oxyde et sc combine plus facilement aux príncipes immédiats que contient la plante, à la faveur probablement de l'électricité. Ces phénomènes sont d'autant plus sensibles dans les solanées, que quelques-unes des plantes qui composent cette famille sont très-hygrométriques, et cette circonstance favorise singulièrement cette altération. Mais, pour que cette azotification ait lieu,

te concours de la lumière et de l'humidité est absolument nécessaire. On a remarqué, du reste, que les brouillards accéléraient cette opération, tandis que dans un air sec et chaud la fixation de l'azote ne s'opère que lentement; il se fait alors peu à peu du deutoxyde d'azote, et par suite du nitrate de potasse, et plus rarement du nitrate de chaux.

L'extrait obtenu d'une seconde infusion de la plante ne produisit pas le phénomène que je viens de signaler.

Du tartrate de chaux dans la crème de tartre. — On sait que lors de la préparation du tartrate de potasse et d'antimoine, en faisant agir de la crème de tartre sur le verre d'antimoine en poudre, dans une quantité donnée d'eau pure, et que ces liqueurs filtrées sont abandonnées pendant quarante-huit heures dans un lieu frais, on obtient des cristaux d'émétique qui se recouvrent de petites houppes soyeuses de tartrate de chaux. J'ai cru longtemps que ce tartrate de chaux était le résultat de l'action de l'acide tartrique sur la chaux que contient souvent le verre d'antimoine; mais ayant préparé l'émétique avec l'oxyde d'antimoine précipité, ou chlorure, lavé préalablement par une solution bouillante de bicarbonate de soude, j'ai encore obtenu des cristaux de tartrate de chaux : il était permis de penser que la chaux existait dans la crème de tartre; j'ai dû faire quel ques recherches pour savoir dans quelles proportions la chaux existait dans le tartrate acide de potasse du commerce.

J'ai calciné dans un creuset de platine de la crème de tartre, et reprenant le produit de la calcination par de l'eau distillée acidulée par l'acide azotique pur et précipitant par l'oxalate d'ammoniaque, j'ai obtenu sur une moyenne de trois opérations 3,76 à 4,27 de chaux. Cette opération m'a conduit à faire quelques recherches sur la fabrication de la crème de tartre; à cet effet, j'ai dû recourir au premier mémoire qui ait été publié sur ce sujet, inséré dans les Mémoires de l'Académie des sciences de 1726, lequel procédé a été répété par tous les auteurs qui ont parlé de ce sel, et sans y apporter la plus petite modification.

Autrefois et maintenant encore, on emploie, pour la fabrication de la crème de tartre, le tartre qui se dépose sur les parois dans les grands réservoirs dans les quels on conserve le vin et que, dans la Bourgogne, nous appelons des foudres. Après un séjour de quelques années, les vins sont réunis dans des tonneaux de 2 hectolitres, et les foudres sont remplis

de nouveau par des vins de la nouvelle récolte, et ainsi de suite pendant plusieurs années; enfin, la croûte de tartre qui sc forme devient assez épaisse pour être enlevée au moyen d'un instrument en fer, et ce sel est livré au commerce sous le nom de tartre brut, et on le désigne sous le nom de tartre rouge ou blane, suivant la nature des vins desquels il a été retiré. Ce produit tend tous les jours à diminuer, en France surtout, par suite du morcellement à l'infini de la propriété ; il se forme bien tous les ans, mais on ne le trouve plus que dans les lies provenant du soutirage des vins nouveaux, opération qui a lieu ordinairement au mois de mars.

Toutes ces lies sont réunies dans des tonneaux, puis abandonnées au repos pendant quelques jours; on recueille le vin clair qui surnage pour être livré au commerce, et le précipité ayant acquis une grande densité est mis dans des sacs en toile et pressuré aussi loin que possible. Le dernier vin, qui a contracté le plus souvent un goût d'évent, se livre aux fabricants de vinaigre, et le produit contenu dans les sacs est divisé et séché rapidement, condition nécessaire pour forcer sa conservation, car la matière gommeuse y est en si forte proportion, que la décomposition en serait très-rapide. Ce produit, séché, ne contient en moyenne que 53° % de tartrate acide de potasse, dont près d'un tiers est à l'état de tartrate neutre de potasse.

Je crois inutile de décrire le mode. de fabrication de la crème de tartre, parce qu'on trouve le procédé dans tous les traités de chimie; mais ce qu'aucun auteur n'a signalé, c'est que les cristaux obtenus du premier jet ne contiennent que des proportions presque inappréciables de sel de chaux : aussi les cristaux sont-ils micacés, ne deviennent durs et n'affectent la cristallisation voulue qu'autant qu'ils renferment de la chaux, dont la quantité nous est connue. Ce n'est donc que par deux ou trois cristallisations successives dans de nouvelle eau, plus la chaux que contient toujours la terre alumineuse employée pour la décoloration, que le tartrate de chaux se constitue la moyenne de 4% que contient toujours la crème de tartre du commerce.

En résumé, je crois donc convenable, afin d'obtenir un produit plus pur, d'employer, pour faire l'émétique, les cristaux connus dans la droguerie de teinture sous le nom de cristaux de tartre, à la place de crème de tartre, parce que le premier coutient une quantité de chaux très-minimc

relativement au tartrate acide de potasse blanc du commerce.

(Répertoire de pharmacie, Sept.)

dissoudre dans l'estomac les préparations insolubles de fer, en un mot l'acide lactique.

Les raisons qui m'ont conduit à proposer l'emploi du lactate de fer en nature

ACTION PHYSIOLOGique et thérapeuTIQUE ont été accueillies par un grand nombre DES FERRUGINEUX. Avantages des PRÉPARATIONS SOLubles sur lES PRÉPARATIONS IN

SOLUBLES; par M. A. GĖLIS. L'emploi du fer remonte aux premiers âges de la médecine, et l'on a cherché à multiplier sans cesse les formes pharmaceutiques applicables au métal lui-même et à ses divers composés chimiques. Si l'on jette toutefois un coup d'oeil d'ensemble sur ses nombreuses préparations, on les voit se former naturellement en deux groupes comprenant le premier, les préparations insolubles dans l'eau; le second, les composés ferruginenx solubles.

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Les préparations solubles de fer, que l'on employait dans la médecine ancienne et jusque dans ces derniers temps, résultaient, pour la plupart, de la combinaison du fer avec les acides minéraux, et plusieurs d'entre elles avaient fourni des résultats assez fâcheux pour que les médecins les eussent reléguées au second plan; on leur préférait, en général, les composés insolubles, lorsqu'il s'agissait de demander au fer ses propriétés toniques et répa ratrices.

Ces composés insolubles avaient cependant aussi leurs inconvénients; on comprend facilement a priori qu'il n'est pas indifférent d'introduire le fer dans l'esto

mac, sous l'un ou l'autre état : tout composé insoluble réclame, pour être absorbé, la présence d'un dissolvant approprié, et ce dissolvant ne peut être, dans l'estomac, que le liquide sécrété par cet organe, le suc gastrique proprement dit; sans admettre des théories prématurées, on doit, ce me semble, regarder les sels solubles de fer comme propres à être absorbés directement, s'il n'intervient dans l'estomac unc cause qui modifie leur forme chimique, et les désavantages qu'ils avaient présentés jusque-là ne pouvaient être attribués qu'à la nature des acides auxquels ils devaient leur solubilité. Il était donc intéressant de combiner le fer avec un agent qui ne modifiat en rien ses précieuses propriétés; c'est ce que j'ai fait en 1839.

Pénétré de l'importance de cette idée, au point de vue de la thérapeutique du fer, je fus amené à combiner le métal avec les acides organiques, et je crus opérer logiquement, en choisissant parmi eux l'acide du suc gastrique, celui qui sert à

de médecins, et l'on a vu bientôt se produire à la suite, et comnie à l'envi, une foule de préparations solubles, qui avaient pour but avoué cette absorption plus facile que j'avais attribuée au lactate de fer; il semblait si bien avéré pour tout le monde qu'il y avait un avantage réel à administrer les composés de fer à l'état soluble, que l'on chercha de tous côtés à perfectionner la préparation et le mode d'emploi des ferrugineux solubles déjà connus, mais difficiles à conserver ou à administrer, comme l'odure de fer, par exemple.

On arrivait donc généralement à regarder la solubilité de ces préparations comme une de leurs proprété dominantes, lorsque M. Quevenne publia son travail sur les ferrugineux et tenta de ramener les idées en arrière.

Les recherches de M. Quevenne ont été publiées en 1854, dans les Archives de physiologic, de thérapeutique et d'hygiène: elles forment un volume in-8° de 350 pages environ. C'est une œuvre de patience, qui se recommande principalenient par l'abondance des détails, mais qui a été trop visiblement entreprise et exécutée dans l'intérêt d'une idée préconçue; aussi a-t-elle soulevé, au moment de son apparition, plusieurs objections sérieuses, parmi les quelles je citerai celles de M. Soubeiran, insérés dans le Bulletin de thérapeutique.

L'idée dominante du livre de M. Quevenne est celle-ci : Prouver que les préparations insolubles de fer, lorsqu'elles sont facilement attaquables par le sue gastrique, méritent la préférence sur les préparations solubles, quelles qu'elles soient. Il rapporte cette supériorité prétendue à trois causes, dont le simple énoncé pourra paraitre singulier aux lecteurs un peu attentifs; il admet:

1° Que toutes les préparations solubles de fer deviennent insolubles dans l'estomac.

2o Que l'acidité du suc gastrique n'est pas diminuée lorsque ce liquide dissout les préparations insolubles de fer.

5o Que l'estomaé contient plus de fer en dissolution lorsqu'on a administré le fer réduit par l'hydrogène qu'après l'ingestion de tout autre ferrugineux, sans en excepter les sels solubles de fer; d'où il tire cette conclusion, très-contestable suivant

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