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des globules gras dans le tube. Quand on opère sur le lait de vache, malgré une attente assez longue, le degré butyrométrique est incertain.

Expérimentant sur du lait de femme, qui ordinairement est pauvre en caséine, je n'ai pas eu cet inconvénient à redouter. Quant au sucre de lait, j'étais sûr d'avance d'en trouver le poids rigoureux par le saccharimètre de Soleil qui est infaillible; je suivis pour cela les indications de M. Poggiale.

J'ai ajouté quelques gouttes d'acide acétique étendu à 100 grammes de lait portés à une température de 45 degrés pour ne point le concentrer par l'évaporation; j'ai filtré en rejetant deux ou trois fois sur le filtre le liquide opalin qui passait le premier, et j'ai obtenu un sérum d'une limpidité parfaite et très-propre à l'expérience polarimétrique. Mais ce liquide pouvait contenir des substances douées d'un pouvoir rotatoire inverse à celui de la lactine; j'y ai ajouté quelques gouttes d'acétate de plomb qui déterminèrent un précipité peu abondant à cause de la petite quantité de matière albuminoïde qui s'y trouvait, et j'ai eu enfin un sérum d'une grande transparence qui a marqué 53 degrès au saccharimètre. Je n'inscrivis pas ce nombre de degrés sans le faire contrôler par M. J. Regnauld, qui se sert tous les jours de cet appareil soit pour des urines, soit pour des sérum, et qui, par conséquent, a un œil plus exercé que le mien. Pour connaitre le rapport qui existait entre 33 degrés du polarimètre et le poids de lactine contenu dans un litre de ce lait, je n'avais qu'à suivre la proportion qui a servi à M. Poggiale pour rédiger sa table saccharimétrique. Ce chimiste a cherché combien il fallait de lactine dissoute dans un litre d'eau pour produire une déviation de 100 degrés.

Il a trouvé 2018.,90; done, puisque 100 degrés exigent 2016,90 de lactine, 33 degrés en exigeront a

x?

400: 201,90 :: 35: x x=66,62. Ce nombre 66,62 est donc réellement le poids de lactine contenu dans un litre de lait de cette femme.

Les autres expériences que j'ai faites pour doser ce même élément, ne serviront qu'à montrer le degré de confiance que l'on doit accorder aux procédés que j'ai employés.

(La fin au prochain N°.) (Journal de pharmacie et de chimie.)

Hist. nat. médicale et pharm.

NOTICE SUR LE Quillay, arbre de l'AméRIQUE DU SUD; par M. CHARLES RAYMOND. Le quillay (Quillaga Saponaria) est un arbre originaire du Chili, Amérique du Sud; on ne le trouve que dans les parties montagneuses de ce pays, sol sec et rocheux, où il ne pleut que dix ou douze jours par an; c'est le dernier arbre de haule futaie que l'on rencontre dans les régions élevées des Cordillières, qui restent une partie de l'année couvertes de neige. Il ne perd pas ses feuilles en hiver; elles sont d'une grandeur moyenne, assez épaisses et lisses, d'un assez beau vert; je ne connais pas la couleur ni la conformation de ses fleurs, n'ayant jamais eu occasion de voir cet arbre à l'époque de sa floraison; ses graines sont enfermées dans des cellules formant une espèce de rosace.

Le liber de cet arbre, dépouillé de la partie rugueuse de l'écorce, est au Chili un article de commerce, qui existe dans tous les magasins d'objets de consommation; il s'en exporte même de Valparaiso une assez forte quantité pour la côte occidentale de l'Amérique du Sud.

On emploie cette écorce pour laver toutes les étoffes de soie et de laine dont on veut conserver les couleurs, mais principalement pour se nettoyer la tête une ou deux fois par semaine; on attribue à cet usage chez les hommes, mais principalement chez les femmes de tous rangs de la société, la beauté et la conservation de leur chevelure. Pour employer cette écorce, on la broie entre deux pierres et on la laisse macérer pendant quelques heures dans de l'eau exposée au soleil; on exprime les débris humectés et on lave l'objet avec cette eau.

Comme agent thérapeutique, j'ai entendu parler de son usage comme fébrifuge. On l'emploie aussi dans les rhumes de cerveau, affection très-fréquente au Chili par l'insolation prolongée; on aspire la poussière qui se dégage en agitant avec les mains les débris de ce liber broyé : cette poudre fait éternuer et moucher beaucoup. J'ai suivi ce traitement unc seule fois, mais les effets qu'il occasionne me paraissent aussi pénibles que la maladie qu'on veut guérir.

La principale substance contenue dans ce liber est la saponine.

Il y a longues années, il en a été dirigé de Valparaiso en France, une partie comme article de retour; on n'a pas donné suite à cet essai, je n'en connais pas la cause, Au

Chili et sur toute la côte occidentale de l'Amérique du Sud, c'est un article admis dans la consommation journalière.

Le bois de cet arbre est blanc, mais dur; il est employé dans la construction des maisons, et sa bonne qualité est appréciée ; on s'en sert aussi comme bois de chauffage et pour la fabrication du charbon.

D'après Molina, le nom de cet arbre est tiré du mot chilien quillean, qui signifie laver. Ce bois qui est très-dur ne se fend pas aisément et sert aux paysans à faire des étriers; mais sa principale qualité consiste dans les propriétés de son écorce. Le commerce en reçoit par la voie du Havre quelques parties qui viennent de Valparaiso et de Lima sous forme de balles.

(Journal de pharm. et de chimie).

Pharmacie.

OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR LA MÉTHODE DE DÉPLACEMENT, COMME MOYEN DE PRÉPARER LES TEINTURES ALCOOLIQUES ET LES VINS MÉDICINAUX, par M. H. BUIGNET. (Suile et fin. Voir notre cahier d'octobre, page 359.)

Mais voici un autre inconvénient qui a aussi sa gravité. On a objecté que la lixiviation exigeait un degré de tassement particulier pour chacune des poudres mises en expérience et que la même poudre ne pouvait donner une teinture identique qu'à la condition d'être toujours également et

uniformément tassée.

Je dirai, à cet égard, que j'ai préparé un très-grand nombre de teintures par déplacement en employant la même substance et le même alcool, et faisant simplement varier le degré de tassement. J'obtenais ainsi des produits qui exigeaient plus ou moins de temps pour être préparés, mais dont la densité était toujours la même ou du moins ne variait que dans des limites très-restreintes. Il paraitra surprenant peut-être qu'une teinture qui met plus de temps à s'effectuer qu'une autre ne soit pas plus chargée. Mais je rappellerai ici que ce résultat est parfaitement conforme à ce qui a déjà été observé par un grand nombre d'expérimentateurs sur l'inutilité de la macération préalable. MM. Boullay ont reconnu les premiers qu'on ne gagnait rien à laisser macérer la substance dans l'allonge avant de permettre l'écoulement de l'alcool. D'autres praticiens ont fait ensuite la même remarque. M. Guillermond est même allé plus loin, puisqu'il a trouvé que, dans certains cas, la macération préalable

avait pour effet de diminuer la quantité de matière dissoute. Ainsi, il a vu que la teinture de ciguë était moins riche après une macération préalable qu'après un déplacement continu.

J'ai fait moi-même plusieurs expériences avec la poudre de ciguë en prenant le plus grand soin pour me mettre à l'abri des influences étrangères, et pour rendre les résultats aussi comparables que possible. Voici les chiffres qu'elles m'ont fournis :

100 grammes de teinture de ciguë, préparée par déplacement continu, sans macération préalable, ont laissé à l'évaporation un résidu d'extrait sec pesant 5gr,24. La densité de la teinture était égale à 0,9422.

100 grammes de teinture de ciguë, préparée par déplacement, mais avec macération préalable de 24 heures, ont laissé un résidu d'extrait sec pesant 5gr,32. La densité de la teinture était égale à 0,9422.

Ainsi, la différence entre les deux teintures a été véritablement très-faible puisqu'elle n'a pas excédé 160° pour la proportion de matière dissoute. Mais, contrairement à ce qu'avait vu M. Guillermond, c'est celle où j'avais pratiqué la macération préalable, qui a été la plus riche.

Quoi qu'il en soit, on peut considérer la macération préalable comme n'ayant pas d'effet appréciable pour augmenter la proportion de matière dissoute, et on comprend alors que le degré de tassement qui n'a d'autre effet que celui de retarder le passage de l'alcool, et par suite de prolon ger son contact avec la poudre, soit lui

même sans influence sensible sur la composition de la teinture obtenue.

S'il n'y a pas à se préoccuper des variations que peut introduire une pareille cause, je ne crois pas qu'on doive s'inquiéter davantage de celles qui peuvent résulter du degré de finesse des poudres. On comprend qu'il soit toujours possible de les avoir également ténues. Rien ne s'oppose à ce qu'on emploie les poudres tamisées de nos pharmacies qui sont toujours identiques et au même état de division. La matière organique ne se gonflant pas au sein de l'alcool, comme au sein de l'eau, on n'a pas à redouter les effets de cette tuméfaction, et tout ce qui peut arriver de plus fâcheux est que la teinture mette trois ou quatre jours à passer, au lieu de deux. J'ai employé toujours des poudres tamisées et je n'en ai trouvé aucune qui ait refusé complétement passage à l'alcool.

Une condition très-importante pour avoir toujours une pénétration régulière et uniforme, est que les poudres soient parfaitement sèches au moment où on les in

troduit dans l'allonge à déplacement. On sait avec quelle promptitude les substances organiques absorbent l'humidité de l'air et avec quelle facilité elles s'agglomèrent quand elles en sont une fois pénétrées. Ce sont ces agglomérations, ces grumeaux de poudre, si je puis m'exprimer ainsi, qui constituent un des plus graves inconvénients de la méthode en rendant la masse irrégulièrement pénétrable et produisant les fausses voies dont on a tant parlé. Le moyen d'y remédier est de dessécher les poudres au moment même de les introduire dans l'appareil : l'opération marche alors avec une grande netteté et l'alcool descend uniformément, pénétrant tous les points de la masse et formant toujours à l'extérieur des zones horizontales d'une extrême régularité.

-Parmi les causes qui agissent pour modifier la composition des teintures, une des plus importantes est le degré de la température au moment de leur préparation. L'influence exercée par cette cause est telle qu'elle surpasse, dans certains cas, celle qui provient de toutes les autres causes réunies. En prenant pour exemple la teinture de quinquina, voici ce qu'on observe:

A la température de 6o (et l'on peut considérer cette température comme étant une des plus basses auxquelles la préparation puisse être faitc) une teinture de quinquina jaune préparée par lixiviation en recueillant 150 grammes de teinture pour 50 grammes de poudre, s'est trouvée avoir une densité égale à 0,948, et le résidu laissé par l'évaporation de 100 grammes de ce liquide a été de 6gr.42.

La même teinture préparée à la température de 25o, toutes les autres conditions restant absolument les mêmes, a présenté une densité de 0,950, et le résidu sec qu'elle a laissé par évaporation a été de 6,86 pour 100.

Ainsi, entre la teinture de quinquina préparée en hiver, et la même teinture préparée en été, il peut exister, sous le rapport de la richessc en matériaux solubles, une différence de 642 à 686, c'est à-dire de 1/15 environ. Sur quels principes porte cette différence? Il est facile de reconnaitre qu'elle porte principalement sur la combinaison du rouge cinchonique avec les alcaloïdes ; car si l'on traite une même quantité des deux teintures par une même quantité de solution aqueuse de tannin, on obtient des précipités dont le poids est très-différent : « ckup 191

Dans 100 grammes de teinture préparée à 6, le poids du précipité est de

de 3gr.64, tandis qu'il est de 4,20 dans la même quantité de teinture préparée à 25o.

Si l'on fait une expérience analogue avec la gentiane, on arrive à des résultats semblables, quoique la différence soit un peu moins marquée :

100 grammes de teinture de gentiane préparée à 6o, laissent à l'évaporation un résidu sec de 6gr.76.

100 grammes de la même teinture préparée à 18", laissent à l'évadoration un résidu sec de 6gr,98.

On voit, par ces expériences, que si l'on doit se préoccuper des variations qui peuvent exister dans la composition des teintures, c'est surtout au degré de la température qu'il faut attacher la plus grande importance, et non pas aux circonstances particulières exclusivement inhérentes à la méthode de déplacement, et que l'on a regardées comme rendant cette méthode incertaine et défectueuse. Ma conviction est qu'en employant toujours des poudres bien sèches, et retirant toujours la même quantité de liquidé pour la même quantité de poudre, les teintures obtenues par cette méthode sont tout aussi constantes dans leur composition que celles qu'on obtient par le procédé ordinaire du Codex. Il reste alors l'avantage incomparable d'avoir des teintures beaucoup plus riches, avec la même quantité de substance, et de les obtenir dans un espace de temps plus court.

Une dernière observation qui m'a frappé dans le cours de ces expériences, est celle qui se rapporte à la quantité d'alcool nécessaire pour produire l'épuisement. J'ai préparé plus de deux cents teintures par lixiviation, en étudiant avec soin l'état du liquide aux diverses périodes de son passage dans le récipient, et j'ai constamment trouvé que lorsque les substances avaient été traversées par trois parties d'alcool, elles ne cédaient presque plus rien aux portions qui venaient ensuite. Dans certains cas même, il m'a suffi de deux parties d'alcool pour obtenir l'épuisement, fait qui avait été observé déjà par MM. Boullay à l'égard du quinquina; tandis que M. Personne a reconnu que les quatre parties prescrites par le Codex étaient presque toujours insuffisantes dans le procédé de la macération. Il y aurait donc dicu, si l'on adoptait la lixiviation pour la préparation des teintures, de réduire la proportion d'alcool au lieu de l'augmenter, et de se borner à recueillir trois parties de produit pour une de substance. Si les teintures étaient préparées d'après cette méthode et suivant cette proportion, elles

constitucraient des médicaments d'une grande activité, analogues à ceux qui ont été préconisés en Angleterre dans ces derniers temps, et qu'on a désignés sous le nom de liqueurs de Battley, d'après le nom du chimiste qui le premier les a fait connaître. Elles auraient seulement le double avantage d'une préparation plus facile et d'une composition plus constante.

Tout ce qui vient d'être dit des deux méthodes appliquées simultanément à la préparation des teintures, doit s'entendre également et avec tout autant de raison de leur emploi comparé, dans la préparation des vins médicinaux. Il faut remarquer seulement que la différence entre les produits obtenus est beaucoup moins tranchée que dans le cas des teintures, parce que la proportion de matière médicamenteuse est en général beaucoup moindre. Ainsi, en prenant le quinquina pour exemple, on sait que la teinture de cette substance est préparée au quart, tandis que le vin l'est au seizième seulement. Malgré cette circonstance, la différence est encore très-sensible, comme on peut en juger par les résultats suivants :

100 grammes de vin de quinquina gris, préparé par la macération, ont laissé un résidu sec pesant 5gr.16.

100 grammes du même vin préparé par lixiviation, ont laissé un résidu sec pesant 3gr.44.

La densité du premier vin était de 0,999 Celle du second était de. 1,000

Dans le vin par macération, une bonne portion du produit était restée dans le marc et avait été perdue pour l'opération; dans le vin par lixiviation, on avait recueilli très-exactement 16 parties de vin pour 1 d'écorce.

100 grammes de vin par macération, traités par 1 gramme de tannin en dissolution aqueuse, ont fourni un précipité de tannate d'alcaloïde pesant Ogr.129.

100 grammes de vin par lixiviation, traités de la même manière, ont fourni un précipité de même composition dont le poids s'est élevé à Ogr.165.

De pareils résultats qui se sont reproduits les mêmes pour une foule d'autres substances, ne permettent pas de douter que, dans la préparation des vins médicinaux, la méthode de déplacement soit en effet préférable à celle de la macération ordinaire, lorsqu'il est reconnu d'ailleurs qu'en prenant les précautions que j'ai indiquées pour les teintures, elle fournit des produits tout aussi constants; dans les même circonstances.

En résumé :

Des faits et observations qui précèdent, je crois pouvoir conclure;

I. Que la méthode de déplacement proposée par MM. Boullay pour la préparation des teintures alcooliques, fournit des produits tout aussi constants que le procédé de la macération ordinaire;

II. Que l'augmentation qu'elle détermine dans la proportion des matériaux dissous est en effet très-considérable, puisqu'elle s'élève au quart du poids de ces matériaux dans le cas ordinaire où l'on emploie quatre parties d'alcool, et qu'elle irait même jusqu'à la moitié si l'on réduisait la proportion de ce liquide à trois parties seulement.

III. Que le dépôt qui se forme instantanément et en quantité considérable dans les teintures par déplacement, est cons titué par une combinaison dans laquelle entre toujours pour une part plus ou moins notable le principe actif des substances médicamenteuses.

IV. Que la quantité qu'elles en retiennent à l'état de dissolution, à la faveur de l'extractif dont elles sont très-chargées, médicale, puisqu'elle leur donne la pron'est pas sans importance pour leur action priété de précipiter plus abondamment par la solution aqueuse de tannin.

V. Que les causes de variation qui ont été signalées comme rendant la méthode de déplacement incertaine et défectueuse, ne sont rien en comparaison de celles qui tiennent à la condition de température, et qui sont par conséquent indépendantes de la méthode elle-méme. L'expérience montre que, pour la teinture de quinquina, la différences peut aller jusqu'au 1/15 du poids des matériaux dissous, suivant qu'elle est préparée en été ou en hiver.

VI. Que la proportion de trois parties d'alcool que MM. Boullay ont trouvée plas que suffisante pour épuiser une partie de quinquina, suffit également pour épuiser une partie des autres substances, tandis qu'il en faut quatre parties et même cinq dans le procédé ordinaire de la macéra

tion.

VII. Que si l'on adoptait l'usage de préparer les teintures par déplacement et avec trois partics d'alcool seulement, les produits obtenus représenteraient beaucoup mieux que les teintures actuelles, la partie active des substances médicamenteuses rassembléc sous un petit volume et dégagée de toute la portion d'alcool qui n'est pas nécessaire à sa conservation.

VIII. Enfin, que la méthode de déplacement est encore celle que l'on doit pré

férer dans la préparation des vins médicinaux, puisque, donnant des produits tout aussi constants que la macération ordinaire, elle les donne plus riches en matériaux solubles, et surtout en matériaux précipitables par le tannin.

(Journal de Pharmacie et de Chimie.)

SIROP DE CARBONATE DE PROTOXYDE DE FER; par M. DANNECY, pharmacien à Bordeaux. Les pilules de Vallet et de Blaud contiennent du proto-carbonate de fer; il en est de même du ferri carbonas saccharatum de la Pharmacopée d'Édimbourg, imaginé par Klauer, et que Christison intitule carbonate de protoxyde de fer dans un état de combinaison indéterminé avec le sesqui-oxyde de fer et le sucre. Bouchardat admet l'existence du carbonate de protoxyde de fer (1). Dorvault pense qu'en le mettant en présence du sucre, on parvient à lui conserver sa composition chimique (2). D'après Soubeiran, le précipité qui se forme par le mélange du carbonate de soude et du sulfate de protoxyde de fer, est du carbonate de protoxyde qui, au contact de l'air, passe à l'état d'hydrate de peroxyde mêlé d'une quantité variable de carbonate de peroxyde (3).

Cependant, d'après Regnault, le carbonate de protoxyde de fer ne peut pas être préparé dans les laboratoires (4). C'est qu'en effet, ce carbonate absorbe rapidement l'oxygène de l'air, et perd en se suroxydant la majeure partie de l'acide carbonique qu'il contient, à moins que la présence du sucre ne le préserve de l'oxydation.

La facile dissolution du carbonate de protoxyde de fer dans les acides organiques, sa complète innocuité chez les sujets irritables, le rendent très-précieux pour la thérapeutique; aussi la poudre de Menzer, qui permet d'administrer le carbonate de protoxyde de fer préparé extemporanément, et les diverses préparations que nous avons énumérées ci-dessus et dans lesquelles la présence du sucre (ou de la gomme pour les pilules de Blaud) donne de la stabilité à ce composé salin, sont-elles d'un usage général.

Nous avons constaté un fait tout nou. veau, c'est que le précipité blanc virant bientôt au gris-verdâtre de carbonate de protoxyde de fer, qu'on obtient par le mélange des solutions de carbonate de soude et de proto-sulfate de fer sucrées et bouil

(1) V. Manuel de thérap., etc., t. II, p. 410.
(2) V. Officine, 1855, p. 476.

lies, présente la singulière propriété de se dissoudre dans le sirop de sucre sans le colorer, en lui communiquant une saveur atramentaire peu appréciable et facile à masquer par des aromates, comme la vanille, l'alcoolat de citron ou d'orange.

Dans cette nouvelle préparation, le carbonate de protoxyde de fer est tout à fait inaltérable; c'est un avantage important que n'offrent pas les pilules de Vallet ou de Blaud; d'ailleurs, la forme de sirop est préférable à la forme pilulaire; elle est plus généralement acceptée par les malades; elle l'est par les plus difficiles à médicamenter. Enfin, le dosage d'un sirop est, comme chacun sait, extrêmement commode.

Dans ce sirop, la plupart des réactions de l'oxyde de fer sont masquées; il ne précipite ni par la potasse, ni par l'ammoniaque, ni par l'acide sulfhydrique. Par le tannin, il se colore sur-le-champ, mais le précipité est tardif; par le cyanure jaune de potassium et de fer, il se colore trèslégèrement en bleu au bout de quelques instants, ce qui indique une faible proportion de fer peroxydé.

Il ne fait pas effervescence par les acides, ce qui est assurément fort remarquable.

Les sulfhydrates alcalins et le cyanure rouge de potassium et de fer sont les seuls réactifs qui y décèlent le fer par un précipité immédiat.

Préparation du sirop de carbonate de protoxyde de fer.

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