Images de page
PDF
ePub

trait de ciguë administrée la veille, et je répartis toujours la dose totale en deux fois, moitié matin et soir. Je continue sans aucune variation l'administration des 60 centigrammes de calomel, que le ma-, lade prend le soir avec la dose vespertine de l'extrait de ciguë. Le cinquième jour, je donne 4 grammes d'extrait, et chacun des jours suivants j'augmente de 1 gramme et 20 centigrammes, et je m'élève ainsi à 8 grammes (1) par jour, administrés en deux prises, moitié matin et soir. Je me maintiens à cette dernière dose jusqu'à l'extinction de l'épididymite. Si la stomatite mercurielle paraît imminente, j'administre le matin, à la place de l'extrait de ciguë, 30 grammes de sulfate de magnésie, et j'insiste trois et quatre fois sur la médication purgative les jours suivants.

Si je ne suis pas assez heureux pour empêcher la stomatite, j'abandonne entièrement le calomel et l'extrait de ciguë, et je continue encore pendant trois ou quatre jours l'usage du sel purgatif. J'emploie fort peu les moyens topiques; mais je fais toujours appliquer un suspensoir et souvent des cataplasmes simplement émollients ou arrosés d'eau blanche, suivant la sensibilité du testicule.

Chacun sait que, lorsque l'épididymite se déclare, la blennorrhagie disparaît, mais pour reparaître au déclin de l'autre. maladie. C'est alors qu'il y a opportunité d'en finir avec la blennorrhagice. Une injection fortement astringente et un peu stimulante remplit parfaitement l'indication; telle est celle qu'on prépare en faisant dissoudre le sulfate de zinc dans la proportion de 1 gramme 20 centigr. pour 30 grammes d'eau commune. A ceux qui redouteraient l'influence nocive d'une injection semblable sur la maladie de l'épididyme, je ferai observer que ce ne sont pas des stimulus énergiques, agissant sur la muqueuse uréthrale, qui produisent l'épididymite, et que celle-ci ne se montre jamais pendant l'acuité des symptômes inflammatoires de la blennorrhagie; elle ne survient, au contraire, que pendant la décroissance de la phlegmasie uréthrale et de l'écoulement.

Comment se fait-il que l'extrait de ciguë, administré à des doses aussi élevées, n'ait jamais amené d'accidents sous mes yeux? Serait-ce parce que j'emploie con curremment le calomel? Je n'en sais rien; l'explication du pourquoi en thérapeutique ou du mode d'action des médicaments

(1) Malgré l'assurance que l'auteur donne plus bas de l'innocuité constante de ces hautes doses, nous avouons que nous n'oserions les employer à

m'a toujours paru peu satisfaisante; je ne
la rechercherai pas dans l'espèce, mais je
puis assurer que, depuis bien des années
que j'emploie l'extrait de ciguë comme je
viens de le dire, jamais je n'ai eu à con-
stater le plus léger accident.
(Revue de thérap. médico-chirurg., No 14.)

DU TRAITEMEnt de l'hydrocÈle par SUBSTITUTION; par M. le doct. BURGGRAEVE. Le traitement de l'hydrocèle par substitution, que nous avons essayé une douzaine de fois, consiste à substituer à l'hydrocèle par épanchement une hydrocèle par diffusion.

A cet effet on pratique dans la tumeur, au moyen d'une aiguille à acupuncture, un certain nombre de piqûres. Presque aussitôt on voit se former des thrombus séreux et, au bout d'une demi-heure, toute la sérosité s'est portée dans le tissu cellulaire du dartos, où elle est promptement absorbée. On favorise l'absorption au moyen de l'iode, soit en frictions avec la pommade, soit par badigeonnement avec la teinture aqueuse d'iode et d'iodure de potasse.

La cure est-elle radicale? C'est ce que l'expérience doit démontrer. Ce que nous pouvons dire, c'est que les individus que nous avons opérés de cette manière (pour quelques-uns il y a déjà plus de deux mois) ne se sont pas représentés.

En tout cas, la méthode est inoffensive et, au besoin, on peut la répéter.

Ce qui nous fait pencher pour croire que la cure sera radicale, c'est qu'on sait aujourd'hui qu'il faut une très-faible irritation pour modifier la vitalité de la séreuse. Ce n'est pas, comme on l'a cru longtemps, une inflammation plastique faisant adhérer les deux feuillets et effacant ainsi la cavité. Après l'injection iodée, la tunique vaginale reste intacte. Il n'y a donc de changement que dans le mode d'action qui est ramené à son état physiologique. Ce fait a été démontré par M. Hutin, qui, sur plus de 90 individus opérés par injection à l'hôtel des Invalides de Paris, n'a trouvé après la mort, survenue à une époque plus ou moins éloignée, chez aucun la cavité vaginale oblitérée.

On sait également que, chez les enfants, la simple ponction suffit pour la cure radicale.

(Ann. et Bull. de la Soc. de méd. de Gand, Juillet et Août.)

Paris. Peut-être cette innocuité tient-elle au mode de préparation de l'extrait.

N. du R.

[ocr errors]

SUR L'EMPLOI topique de l'iodure d'amiDON, par M. CASTEX. L'iodure d'amidon employé par M. Castex n'est pas un composé chimique défini : c'est un simple mélange d'amidon et de teinture d'iode. Voici comment il le prépare on fait au bain-marie, dans une cuvette en porcelaine, un empois composé de 30 grammes d'amidon et de 90 grammes d'eau distillée; on le laisse refroidir et on y ajoute 8 gram. de teinture d'iode, en ayant soin de remuer jusqu'à combinaison intime de l'iode et de Pamidon On obtient ainsi un emplastique ni trop liquide, ni trop épais, d'une bonne consistance, qui en permet une application facile et régulière. Quant au mode d'appli cation, il est de toute simplicité. On met d'abord en pratique les premières règles des pansements: nettoyer les abords de l'ulcère, raser ou couper les poils qui peuvent se trouver sur ses bords ou à sa surface, nettoyer et sécher l'ulcère lui même, etc. Cela fait, on étale liodure d'amidon en assez grande quantité, sur un gâteau de charpie préparé à cet effet, et qui est porté sur la plaie, avec le soin d'appuyer légèrement avec la main, afin que l'iodure d'amidon aille remplir exactement toutes les anfractuosités de l'ulcère. Le pansement est maintenu d'après les règles ordinaires. Cet appareil peut rester plusieurs jours en place; on peut l'examiner tous les jours, mais il ne faut pas le renouveler trop fréquemment. Chaque fois il est de toute nécessité de le ramollir à grande eau, pour empêcher la lacération des bourgeons charnus quí adhèrent à l'appareil. C'est principalement contre les ulcères anciens et rebelles et contre les plaies dégénérées que M. Castex emploie ee mode de pansement, dont il assure avoir retiré de très-grands avantages, quatrevingts fois sur cent, et en faveur duquel il rapporte plusieurs observations assez probantes. De quelle manière agit ce mode de pansement? L'auteur paraît disposé à lui attribuer une sorte de vertu spécifique; rien ne prouve cependant qu'il en soit ainsi. S'il est réellement avantageux, ce ne peut être qu'en mettant la plaie à l'abri du contact de l'air, et en produisant sur elle une légère stimulation au moyen de l'iode que renferme la pâte d'amidon."" (Gaz. med. de l'Algérie et Revue de therap. du Midi, No 16).

[ocr errors]
[blocks in formation]

un nouveau mode de pansement des plaies. Selon lui, si les plaies sous-cutanées guérissent plus vite que les autres, ce n'est point parce qu'elles sont soustraites au contact de l'air ; ear on pourrait tout aussi bien produire cet effet à l'aide de l'occlusion; mais c'est parce que la peau qui les recouvre agit vitalement. Et elle peut agir ainsi, qu'elle soit naturellement appliquée par sa face interne, ou artificiellement mise en contact par sa face externe. Au lieu done de mettre des emplâtres sur une plaie, il suffira d'appliquer le doigt, ou la main, ou toute autre partie du corps. On pourra même, sans inconvénient, emprunter à des amis une portion de leur peau pour réparer convenablement la sienne. Seulement, il faut que l'application soit faite dès le début; plus tard, elle ne vaudrait plus rien. Dans les cas de M. Tavignot, la durée de cette application a varié entre une heure et quarante-huit beures.

[ocr errors][merged small]

DESTRUCTION DES SÉQUESTRES PAR L'OSTéo-SCLEROSE.-Il n'est guère de chirurgien qui, dans le traitement de la nécrose, n'admette la nécessité de l'élimination du séquestre à la suite d'un long travail de suppuration, et c'est presque toujours pour hâter cette extraction que l'art intervient.-S'il fallait s'en rapporter aux observations de M. Klose, publiées dans un journal de Prague, et reproduites par la Gazette hebdomadaire, la résection d'un os nécrosé serait chose nuisible et contraire au travail réparateur qui se produit autour d'un séquestre. Sous l'influence de l'irritation déterminée dans les tissus par la présence de ce dernier, une exsudation osseuse remplit progressivement les cellules de l'os encore existantes, presque toujours dilatées par le fait de l'osteite antécédente, vient imbiber et envelopper de toutes parts les portions mortifiées qui, graduellement comprimées par les nouveaux matériaux, s'atrophient de plus en

plus et finissent par disparaître. Afin de hâter cet heureux résultat, d'aider et de compléter le travail de restauration osseuse, l'ostéo-sclérose, il faut, au contraire de la pratique usuelle, fermer les cloaques qui établissent une communication entre l'air atmosphérique et le séquestre; mais comme les bords osseux de ces cloaques, baignés constamment par le pus qui les traverse, sont eux-mêmes nécrosés, il sera le plus souvent indispensable de les aviver; après quoi le dépôt osscux s'y établissant y forme un tampon, la réparation se poursuit, à l'abri de l'air, et le séquestre, lentement comprimé, étouffé, absorbé, est remplacé par un os volumineux, bomogène et de consistance éburnée. (L'Union médic. et Gazette méd. de Lyon.)

OBSERVATION D'HYDROPISIE DE L'AMNIOS ET DE MONSTRUOSITÉ REMARQUABLE DU FOETUS; par M. le docteur A. PAUL, de Namur. Le 25 avril 1856, à quatre heures de l'après-midi, je fus mandé auprès de la nommée Angélique Destrée, qui se trouvait en travail d'enfantement depuis trois jours.

Cette femme, âgée de vingt et un ans, d'un tempérament lymphatique, présentait une infiltration considérable des extrémités inférieures et un ventre extrêmement volumineux. Sans l'existence de douleurs expulsives très-bien caractérisées et la dilatation complète du col utérin, dans lequel se trouvait engagée une poche d'eau amniotique très-résistante, on aurait pu croire à une ascite plutôt qu'à une grossesse; du reste, la face de cette femme, légèrement bouffie, avait une teinte blême, et les muqueuses des paupières et des lèvres étaient pâles, ce qui pouvait me faire craindre une complication d'albuminnric. Heureusement que l'examen de l'urine par la chaleur et l'acide nitrique ne vint pas confirmer mes appréhensions. J'avais donc allaire à une femme anémique, et la grande infiltration des extrémités inférieures s'expliquait naturellement par l'obstacle mécanique apporté à la circulation de retour dans ces parties, à cause de l'excessif développement de l'utérus. Celui-ci, en effet, envahissait, pour ainsi dire, toute la cavité de l'abdomen et proéminait fortement en avant

D'où pouvait dépendre cette dilatation insolite de la matrice? Était-elle le résultat d'une grossesse multiple, ou d'une grossesse simple avec fœtus hydrocéphale, ou d'une grossesse avec hydropisie de l'amnios? Je penchai pour ce dernier dia

gnostic. Car la matrice présentait une forme régulièrement globuleuse, et le toucher vaginal ne me faisait reconnaître, soit dans l'orifice utérin, soit à travers le segment inférieur de l'utérus, pendant les douleurs comme dans leurs intervalles, qu'une tumeur évidemment formée par un liquide, sans parties molles ni dures. Pour ces raisons, j'écartai de mon esprit l'idée d'une grossesse multiple. J'écurtai également celle d'une grossesse simple avec foetus hydrocéphale. Je ne pouvais supposer que, dans un tel cas, j'eusse cu un développement utérin aussi considérable.

La femme, extrêmement épuisée par un travail de trois jours, ayant une assez forte céphalalgie, du subdélire, une dyspnée inquiétante et des vomissements séreux sanguinolents, pouvait à chaque instant être atteinte d'une attaque d'éclampsie, d'autant plus qu'elle était primipare et infiltrée. J'avais done hâte de terminer le plus promptement possible cet accouchement. L'obstacle à la terminaison du travail résidait évidemment dans la résistance des membranes; le col de la matrice était entièrement dilaté; les douleurs étaient bonnes, et il n'y avait pas de vice de conformation du bassin.

Je fis coucher la patiente et je rompis la poche des eaux. Un jet de liquide amniotique abondant sortit par les parties génitales externes. Je puis sans exagération en estimer la quantité à près de deux seaux. Je me gardai bien de laisser écouler trop brusquement cette grande masse de liquide. Pour en modérer la sortie, je me servis de la main droite, introduite dans le vagin en guise de tampon, et de temps en temps je la retirais un peu, pour donner issue à une partie du flot amniotique. Cette opération dura dix à douze minutes. J'avais pour but, en agissant ainsi, de mettre obstacle à la rétraction trop brusque de l'utérus (ce qui pouvait le faire tomber ensuite dans l'inertie), à la chute du cordon ombilical, à l'engagement d'un ou de plusieurs membres, etc. Malgré ces précautions, j'observai une présentation de l'épaule droite en position céphalo-iliaque gauche; le bras droit était sorti. Je pratiquai immédiatement la version pelvienne sans grandes difficultés. Le produit n'était pas vivant ni à terme. Le cordon · ombilical était pâle, le placenta peu volumineux, les membranes assez épaisses et résistantes, sans toutefois présenter aucune lésion morbide appréciable.

La mort du produit avait sans doute précédé le travail. Car, la mère n'avait plus ressenti les mouvements de l'enfant

depuis quatre jours, l'auscultation de l'ab-té une hydropisie générale, dont il s'était domen ne m'avait fait percevoir aucun bruit du cœur, le cordon ombilical était pâle, et l'écoulement de sang, qui eut lieu après l'extraction du délivre, fut très-léger.

La mort du foetus, et la trop grande accumulation d'eau amniotique, sont à mon avis les deux causes qui ont déterminé cet accouchement prématuré.

Le fœtus pouvait avoir sept et demi à huit mois. Il avait une longueur de quarante et un centimètres, un poids de dixhuit cent et dix grammes; le tronc et les membres étaient grêles, le cordon ombilical inséré à deux tiers de centimètre audessous de la moitié de la longueur du corps; une certaine quantité de bile se trouvait dans la vésicule du foie; les ongles étaient à peu près de niveau avec l'extrémité des doigts; très-peu d'enduit sébacé existait à la peau, qui présentait un duvet très-serré et très-long, notamment à la région externe des bras, à la face postérieure du cou et le long de l'échine; les cheveux étaient assez longs; les paupières n'étaient pas réunies, de petits cils se trouvaient à leurs bords; l'enfant était du sexe féminin.

A l'autopsie, ce fœtus nous a présenté un peu d'hydrothorax et d'hydropéricarde, hydropisies sans doute en rapport avec celle de l'amnios.

Mais ce qui est remarquable chez cet enfant, c'est l'absence de l'os maxillaire inférieur, l'absence de la langue et la forme de l'ouverture de la bouche. Celle ci présente une fente verticale, au lieu d'horizontale, qui n'excède pas sept millimètres; les commissures des lèvres présentent la même direction.

Cette monstruosité appartient à deux classes différentes. Par l'absence de l'os maxillaire inférieur et celle de la langue, elle se rattache aux monstruosités par défaut. Elle est une nuance de l'aprosopus ou microsopus (monstruosité où il manque une ou plusieurs parties de la face). Par la situation anomale de l'ouverture buccale, cette difformité se rapporte à une classe dillérente.

,་།

La femme qui mit au monde cet enfant, éprouva pendant sa grossesse de fortes commotions physiques et morales. Vers le troisième mois de la gestation, elle fit une chute du haut d'un escalier très-élevé à pente raide. Dans cette chute, elle se fit des blessures graves à la tête qui mirent ses jours en danger. Un peu plus tard, c'est-à-dire vers le quatrième mois, son mari fut tué dans un éboulement. Peu de temps auparavant, celui-ci avait contrac

guéri assez promptement, mais dont il ne m'a pas été donné d'apprécier la cause. durant sa La mère m'avoua aussi que, portée, son imagination avait souvent été travaillée de la crainte de mettre au monde un enfant difforme. Enfin elle se rappelle qu'étant allée un jour à la messe, elle vit à l'église une femme bien connue en ville, laquelle ne présente pour ainsi dire pas de menton, tant celui-ci est fuyant en arrière, que la vue de cette femme l'avait frappéc et préoccupée pendant tout le temps que dura la messe.

Il n'est pas improbable que, sous l'empire de ces circonstances, l'hydropisie de l'amnios et la monstruosité en question se soient produites.

Quoi qu'il en soit, nous terminerons cette courte observation, en disant que la mère, à l'heure qu'il est, est relevée de ses couches; qu'elle se trouve dans l'état le plus satisfaisant possible; que toute trace d'infiltration a disparu par l'emploi des purgatifs et des diurétiques; que l'appétit est bon, et qu'il ne reste plus que de la pâleur et un état de faiblesse, dont le quinquina et le fer joints à une nourriture analeptique triompheront aisément. (Ann. et Bull. de la Soc, de méd. de Gand.)

[ocr errors]

VERSION INOPINÉE PAR MANOEUVRE EXTERNE; par M. FAVENNE, médecin à Leschelles. Je fus appelé dans la nuit du 5 au 6 mars 1855, pour donner mes soins à madame Jamart, de Binronfosse, qui était en travail d'enfantement depuis quarante-huit heures. Cette femme est âgée de quarante-six ans, elle est grande, forte, brune, bien conformée et mère déjà de sept enfants. Un confrère était près d'elle; il m'annonça à mon arrivée que nous avions affaire à une couche contre nature. En effet, le bras gauche dépouillé de son épiderme, maculé d'ecchymoses noires, pendait flasque, entre les cuisses; le cordon était en outre rompu. Tous ces indices m'expliquaient surabondamment les efforts inouïs qu'on avait dû faire pour amener l'enfant dans cette position...; à en juger par ce que je voyais, la mort de l'enfant remontait au moins à vingt-quatre heures.

Après avoir bien reconnu la deuxième position de l'épaule gauche (céphalo-iliaque droite), je me mis en devoir d'opérer la version; mais la vulve était extrêmement gonflée et douloureuse, et l'introduction de la main était très-pénible pour la femme et pour l'opérateur. La matrice était telle

ment contractée qu'une partie du dos de l'enfant emplissait le détroit inférieur, quí, chez cette femme amplement bien conformée, offrait en largeur des dimensions peu communes. Les douleurs expulsives étaient presque incessantes ; je ne pouvais refouler ni l'épaule ni le tronc, encore moins aller chercher les pieds. Plusieurs tentatives étaient restées infructueuses. Épuisé de fatigue, je désespérais de réussir lorsqu'en faisant un dernier effort, je plaçai instinctivement la main inoccupée sur la tumeur de l'hypochondre droit comme pour la repousser et y prendre un point d'appui. Je ne fus pas peu surpris de sentir qu'elle fuyait et que l'épaute herniée se relevait; le courage me revint. Tandis que je reprenais haleine pour achever l'œuvre si bien commencée, il survint sans délai une puissante contraction; la patiente s'écria que l'enfant passait ; une tumeur rouge ovoïde se présentait à la vulve et en écartait fortement les lèvres; je reconnus une présentation des lombes. D'une main je la soutins et je cherchai en même temps à la repousser vers la cavité cotyloïde droite, tandis que de l'autre je refoulai vers l'ombilic de la mère l'extrémité céphalique de l'enfant. Ma manœuvre fut couronnée de succès, et je pus bientôt terminer l'accouchement par les fesses. L'enfant était énorme; la mère a eu depuis, je crois, un autre accouchement.

(L'Abeille médicale, No 19.)

DE L'EMPLOI DU CHLORATE DE POTASSE DANS LA GROSSESSE. -Les praticiens savent, par expérience, qu'un certain nombre d'enfants parvenus sans entrave à une époque avancée de la grossesse, succombent avant la naissance ou naissent dans un tel état qu'ils ne tardent pas à succomber, et, chose singulière, le même phénomène se reproduit souvent dans plusieurs grossesses successives, sans qu'on puisse en faire remonter la cause, soit à des violences extérieures, soit à des accidents syphilitiques des parents, etc. C'est dans ces circonstances que M. Grimdsale, à l'exemple de M. Simpson, recourt à l'emploi du chlorate de potasse et avec des résultats qui semblent assez favorables. L'auteur rapporte cinq cas dans lesquels les femmes, soumises à l'usage du chlorate de potasse à la dose de 0,78 centigr. à 1,50 par jour en trois fois, à dater du quatrième ou cinquième mois de leur grossesse, parvinrent heureusement à terme et accouchèrent heureusement d'un enfant plein de vie. Toutes ces femmes avaient cu des

grossesses antérieures avec mort du fœtus, les unes avaient eu ainsi deux et trois enfants mort-nés, deux en avaient eu quatre et une autre sept.

(Liverpool med.-chir. Journ. et Gaz, méd. de Lyon, No 19.)

[ocr errors]

CURE RADICALE DES HERNIes et des PROLAPSUS UTERINS; par T. HIARD, D. M. P. laxité des parties ligamenteuses, si ce n'est D'où peut provenir le défaut de ton, la de l'afflux de la partie blanche du sang, de l'afflux de la lymphe et de la sérosité, ou de leur stagnation par défaut d'absorption?... Ce fait ne constitue-t-il pas un véritable état hydropique local dans les organes li→ gamenteux?... Partant de là, lorsque cet état n'est pas ancien, qu'il n'y a pas encore opérée, le prolapsus des parties se reprohabitude organique, pourquoi, la réduction lade à cinq ou six jours de repos au lit, à duirait-il si, de suite, on soumettait le madeux ou trois purgations, à des astringents locaux, le vinaigre camphré, par exemple, pendant le même espace de temps et même quelques jours de plus?

Ce que nous ne présentons ici que sous la forme de problème nous a plusieurs fois guidé dans notre pratique, et encore tout récemment.

Il y a plus de deux mois que le nommé S..., voiturier, réclama mes soins pour une douleur à l'aine gauche existant depuis quelques jours. Nons constatons une hernie inguinale facilement réductible, avec un peu de gonflement du testicule. Après réduction, deux jours de repos, des compresses de vinaigre camphré pendant huit jours et deux purgations pendant ce temps ont empêché la reproduction de la hernie. Dans trois jours M. S... doit être ponctionné pour une énorme hydrocèle dont de nombreux voyages ont hâté le développement; mais il y a tout licu d'espérer que la hernie ne se reproduira pas.

-

Il y a environ sept semaines que la nommée, M. P., âgée de 45 ans, mère de plusieurs enfants, journalière, se soumit à notre examen. Après une marche forcée, la matrice s'était précipitée travers la vulve; après la réduction, huit jours de lit, deux purgations, des compresses de vinaigre camphré permettent à Marie de reprendre ses habitudes, sans nouvelle chute de l'organe utérin. Il y a plus de quinze jours que Marie traîne la brouette sans qu'elle se ressente de rien, malgré un métier si pénible.

Nous ajouterons à propos de ce fait qu'une tisserante qui avait cu un prolapsus

« PrécédentContinuer »