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touri le cercle épidermique qui entoure l'ulcère, et modifier l'ulcère lui-même, soit avec le nitrate d'argent, soit avec la teinture d'iode on avec le fer rouge. Les mêmes moyens conviennent encore quand l'ulcération est plus profonde. Enfin, à une période plus avancée, c'est-à-dire lorsque les os sont cariés ou nécrosés, il faut extraire les séquestres ou pratiquer la résection ou l'amputation des os malades, suivant la gravité du mal. Dans tous les cas, il faut avoir soin de soumettre les malades à un traitement général propre à combattre la diathèse qui a donné lieu au développement du mal ou l'état de cachexie qui est venu le compliquer.

(Journ. medic. de Toulouse et Revue de thérap. médico-chirurg.)

TRAITEMENT DES PLAIES ANATOMIQUES PAR DES LOTIONS D'EAU CHLORÉE. Pour préve nir et combattre les accidents si graves

déterminés souvent par les plaies anatomiques, M. Nonat conseille de laver la plaic infectée avec une solution de chlore liquide; ce médicament a pour effet de neutraliser le virus sur place et même dans le torrent circulatoire lorsqu'il y a

déjà pénétré par absorption. Si la plaie date de quelques jours et a donné lieu déjà à des symptômes généraux, les lotions chlorées réussissent encore à enrayer la marche des accidents qui ne sont pas dus à l'infection purulente. Il est bon, dans ces cas, d'associer aux lotions des inspirations chlorécs. Porté dans l'économie par la voie de la circulation et par la voie de la respiration, le chlore va détruire la matière putride dans le sang et la disparition des accidents se fait successivement.

Depuis 1850, M. Nonat a eu plusieurs fois et dans

des cas très-sérieux l'occasion de constater les heureux résultats obtenus par ce mode de traitement.

(Gaz. des hôpitaux et Gaz. méd. de Lyon.)

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Avec une petite lime on divise l'ongle depuis sa racine jusqu'à son bord libre, parallèlement au bord enfoncé dans les chairs. On a ainsi un petit segment d'ongle longitudinal de quelques lignes de largeur. Ce premier temps de l'opération est avec avantage confié aux soins du malade luimême, qui l'accomplit à son aise, peu à peu, évitant ainsi les terreurs qu'inspire toujours l'intervention du chirur gien.

Il ne reste plus alors qu'à saisir la portion cernée avec une pince à disséquer; et comme elle était d'avance détachée, on n'a besoin, pour l'amener et l'extraire, que d'un très-léger degré de force. (The Lancet, 9 août 1856, p. 150.)

Fort peu douloureuse, en effet, et simplification heureuse d'un procédé cruel, cette petite opération ne doit cependant conserver que le rang d'un perfectionnement. Elle ne peut avoir celui d'un moyen

applicable à tous les cas; son résultat, en

effet, n'est qu'un soulagement momentané, car lorsque le bord extrait repousse, il repousse dans sa direction vicieuse primitive si l'on n'a soin de le maintenir relevé.

Mais, d'ailleurs, soit comme simple sédatif de souffrances parfois intolérables, soit la cure radicale, on ne peut que rendre comme préparant à l'opération qui amène justice à l'ingénieuse modification de M. Gallway.

(Gazette hebdom. de méd. et de chir.)

DE LA TEIGNE faveuse et DE SON TRAITEMENT PAR L'EMPLOI TOPIQUE DE L'HUILE DE NAPHTE; par M. CHAPELLE. Pour combattre cette hideuse maladie, j'ai cherché depuis longtemps des moyens à la fois plus rapides, plus certains que ceux qu'on emploie d'ordinaire, et qui fussent exempts de ces douleurs violentes que fait naître la cautérisation ou l'arrachement des cheveux. L'huile de naphte appliquée sur les surfaces pustuleuses préalablement ouver tes et débarrassées du liquide crémeux qu'elles contiennent, est l'agent abortif le plus efficace que l'observation et l'expé rience m'aient fait reconnaître. Voici comment je procède :

D'abord je fais couper ras tous les che veux qui avoisinent la zone morbide et appliquer ensuite à leur place des cataplasmes de farine de graine de lin pour faire tomber les croûtes faveuses. Une fois la peau débarrassée de ces productions croûteuses, je fais enduire la surface denudée d'une légère couche d'huile de

haphte que recouvre ensuite une compresse de flanelle. Un serre-tête en taffetas gommé, destiné à envelopper toute la surface du cuir chevelu, complète le panse

ment.

Deux fois par jour, le matin et le soir, je prescris l'application de l'huile de naphte. A chaque pansement, il importe de nettoyer la surface malade avec de l'eau de savon, afin de mieux enduire la peau de la substance huileuse. Mais le point important de l'opération est celui-ci : il faut examiner chaque fois et avec le plus grand soin la surface du cuir chevelu, pour voir si cette partie de la peau ne porte pas quelques petites pustules faveuses dont la disparition est toujours indispensable à la curation de la maladie. Si l'œil découvre quelques-uns de ces points blancs, il faut alors, non pas enlever la pustule comme par la méthode épilatoire, mais seulement la perforer avec la pointe d'une épingle ordinaire et enlever ensuite la matière puriforme qu'elle contient. Cela fait, on étend sur la peau une nouvelle couche d'huile de naphte. De la sorte on arrive à éteindre promptement la poussée pustuleuse à mesure qu'elle se produit. L'évolution des pustules faveuses est, comme je l'ai bien constaté, successive au lieu d'être simultanée. Aussi importe-t-il de maintenir les cheveux coupés ras autour de la partie malade, afin de mieux observer le développement des pustules et les détruire à leur origine. L'huile de naphte exerce ici une action abortive spécifique. Elle limite en effet au point affecté sa puissance modificative, sans exercer au delà une influence destructive, comme le produisent les substances corrosives. Aussitôt qu'on a fait cesser, par l'application directe de cette huile, la poussée pustuleuse, les chcveux reprennent leur développement normal. Cette peau, qui auparavant ne présentait qu'une croûte épaisse à odeur fétide, à aspect sale, se recouvre rapidement de cheveux aussi épais, aussi consistants qu'avant l'apparition de la maladie.

Il est plusieurs personnes dont le cuir chevelu est profondément altéré ou dont la sensibilité particulière est très-développée, qui ne peuvent supporter, sans de grandes souffrances, le contact de l'huile de naphte pure. Dans ce cas, pour mitiger l'action trop vive de cette substance, je fais mêler à l'huile de naphte une huile dont l'action se rapproche de la précédente, mais dont l'effet irritant est moins prononcé. L'huile de cade est celle qui m'a paru devoir être préférée. Je prescris le mélange de ces deux huiles dans une pro

portion indiquée par la sensibilité du malade. (Journal des Conn. med. et pharm.)

NOUVEAUX FAITS DE HERNIES ÉTRANGLÉES RÉDUITES SOUS L'INFLUENCE DE L'ACTION DU

CAFÉ. La kélotomie est toujours une opération grave et l'on conçoit que les praticiens soient sans cesse à la recherche de médications propres à en prévenir la nécessité. Dans notre tome XXIII, p. 45, nous avons reproduit l'observation du docteur Triger d'une hernie inguinale étranglée réduite sous l'influence de l'action exercée par une forte infusion de café. Nous rapprocherons de ce fait les deux observations suivantes qui viennent d'être communiquées au Bulletin de thérapeutique (No du 15 juillet), par M. le docteur Carrère, de Marnac (Gers).

OBS. I. Le 24 mai dernier je fus appelé à une campagne des environs de notre petite ville pour donner mes soins à une femme atteinte d'étranglement herníaire. Cette femme, âgée de 62 ans, avait vu apparaître sa hernie, il y a deux ou trois ans, à la suite de travaux pénibles. Comme l'intestin était libre et se réduisait facilement, chaque fois qu'il sortait, la malade n'avait jamais voulu se résoudre à porter un bandage, malgré les recommandations pressantes de son médecin. Le 23, dans la matinée, la hernic, qui était maintenue seulement par une serviette, sortit de nouveau, et toutes les tentatives pour la faire rentrer furent inutiles. Quelques heures après, de légères douleurs commencèrent à se faire sentir; elles ne tardèrent pas à devenir de plus en plus vives, et tous les symptômes de l'étranglement sc déclarèrent. A mon arrivée, je trouvai la malade en proie à des souffrances excessivement intenses. Le moindre attouchement, la plus légère pression exercée sur la hernie, qui était très-dure et du volume d'un cœuf de poule, provoquaient des douleurs très-vives. Les vomissements persistaient depuis la veille au soir, et, vers le matin, il y avait eu rejet de matières stercorales. C'est l'apparition de ce nouveau symptôme qui avait décidé la malade à réclamer l'assistance d'un médecin. L'impossibilité de pratiquer le taxis m'engagea à essayer le procédé de M. Durand. Comme je n'avais pas présentes à la mémoire les doses indiquées par notre confrère, j'ordonnai de faire une infusion de café, comme on le prépare pour les usages de la table, et j'en prescrivis une tasse tous les quarts d'heure. Je quittai la malade, recommandant qu'on vînt me prévenir si les

symptômes persistaient et si la hernie n'était pas rentrée au bout de trois ou quatre heures. Je restai sans nouvelles pendant la soirée; aussi, le lendemain de bonne heure, je me hâtai d'aller voir la malade. Quel ne fut pas mon étonnement de la trouver devant la porte de sa maison, occupée à donner à manger à sa volaille. Elle me raconta alors qu'après avoir pris la quatrième tasse de café elle avait senti quelques légers gargouillements, et que ceux-ci devinrent plus forts et plus fréquents jusqu'à la neuvième tasse, époque à laquelle la hernie rentra spontanément. Quelques coliques persistèrent une partie de la nuit; elle s'était enfin endormie pour se réveiller complétement guérie.

OBS. II. Trois jours après, le mercredi 27 mai, on vint me prier de passer à la gendarmerie de notre ville pour visiter Mme X..., en proie à de violentes coliques. Cette dame, âgée d'environ 55 ans, d'une robuste constitution, est affectée depuis quelque temps d'une hernie crurale droite, Il y a deux mois, cette hernie s'étrangla; appelé quelques instants après l'accident, j'en opérai la réduction par le taxis. Le mercredi matin, notre malade se lève à cinq heures pour travailler à son jardin; son bandage la gênant un peu, elle l'enlève et reprend son travail, mais la protrusion de l'intestin a lieu aussitôt. Quelques coliques se manifestent et sont accompagnées d'un besoin d'aller à la garde-robe. Mine X... rentre chez elle, fait préparer un bain; mais à peine y est-elle depuis quelques minutes qu'elle éprouve une syncope. A sept heures et demie les vomis sements se manifestent. Je vois la malade à onze heures; la hernie présente, comme la première fois que je l'avais vue, le volume d'un œuf de pigeon; elle est trèsdure. J'essaye, mais inutilement, de la faire rentrer. Les bons effets que j'avais obtenus du café, dans le cas précédent, m'engagent à tenter un nouvel essai. J'ordonne donc de faire infuser 250 grammes de café en poudre dans douze tasses d'eau bouillante, à prendre par tasse de quart d'heure en quart d'heure. Je fais remettre la malade au bain pendant qu'on prépare le café. A une heure après-midi, je reviens voir la malade. Deux tasses seule ment ont été prises, et déjà quelques gargouillements se font sentir; néanmoins les douleurs sont aussi vives et la malade fait appliquer sur sa tumeur une feuille de mauve trempée dans de l'huile chaude. A trois heures je revois encore la malade et je constate que la hernie vient de rentrer. Sept à huit tasses de café avaient été

prises. Le lendemain Mme X... reprend son bandage, qu'elle promet de ne plus quitter, et vaque à ses occupations habituelles.

Ces deux faits ne sont pas de nature à trancher la question de l'efficacité de l'ac tion du café dans l'étranglement herniaire; toutefois ils suffiront, ajoutés à celui du docteur Triger, pour provoquer de nouveaux essais. Rien ne s'opposerait d'ail leurs à ce que l'on vint en aide à cette action par la position du malade, c'està-dire en le plaçant sur un matelas ployé en double, afin d'élever fortement son bassin, et même en pratiquant des onctions de pommade à la belladone sur la tumeur. L'expérimentation n'est permise qu'autant qu'elle ne saurait nuire au malade; or, nous sommes appelés rarement au début des accidents. Les malades sont parvenus souvent à réduire eux-mêmes leur hernie, et ils espèrent toujours en triompher. Trop souvent, lorsque nous arrivons près d'eux, ce n'est pas trop alors de toutes les ressources de l'art pour leur éviter une opération sanglante. »

DE L'EMPLOI DE LA STRYCKNINE CONTRE LA HERNIE ÉTRANGLÉE; par A. GARCIA LOPEZ. Une femme de 50 ans portait, depuis longtemps, une petite hernie crurale du côté droit, contre laquelle elle n'employait aucun bandage, ignorant la nature de cette tumeur qu'elle réduisait ordinairement avec facilité. Ayant été appelé près d'elle il y a quatre ans, je trouvai cette hernie, du volume d'une noix, étranglée, avec douleur et tiraillements locaux, et tout le cortége des autres symptômes généraux; l'anxiété et les vomissements étaient des plus pénibles. Je pratiquai le taxis pendant longtemps sans résultat. J'employai ensuite les frictions avec la pommade de belladone, les cataplasmes émollients, un grand bain tiède; et à l'intérieur, les antispasmodiques, l'opium et la belladone pour combattre les vomissements et les autres symptômes nerveux. Néanmoins, je n'obtins aucun effet de ces divers moyens durant 56 beures. L'état de la malade s'aggravait de plus en plus outre les vomissements continuels, l'anxiété et l'agitation, le pouls devenait petit et fréquent, et des attaques hystériformes se manifestèrent. Je ne crus pas devoir différer davantage l'opération, et je me disposais à l'exécuter, lorsque je dis à mon aide: S'il y avait une force

dans le ventre qui tirât sur l'intestin, la › hernie se réduirait facilement : or done, › la strychnine ayant la propriété de dé›velopper des contractions du tissu mus› culaire, peut-être développerait-elle › dans la hernie un mouvement contrac› tile favorable à sa réduction. › Ayant réfléchi un moment à cet égard, j'employai ce médicament de la manière sui

vante :

Ayant dissous 25 milligrammes de strychnine dans 250 grammes d'eau distillée, j'en administrai la moitié en lavement, et aucun phénomène sensible ne se manifestant, j'administrai l'autre moitié un quart d'heure après de la même manière. Quelques minutes après, la malade éprouva un tremblement général, une constriction de la mâchoire inférieure et tous les signes d'une intoxication légère. Ayant alurs pratiqué le taxis de nouveau et pressé légèrement la tumeur entre les doigts, elle se réduisit aussitôt complétement. On donna immédiatement un autre lavement tiède opiacé, préparé d'avance, et tous les symptômes développés par la strychnine disparurent sans laisser de traces fâcheuses. La malade fut bientôt rétablie, et ayant contenu sa hernie avec un bandage, aucun accident ne s'est reproduit depuis (Espana medica).

Dans ce cas, tous les médicaments administrés avant la strychnine ayant été vomis, il n'y a pas lieu de s'en occuper. Sans pouvoir affirmer que la strychnine a déterminé la réduction, ou s'il n'y eut là qu'une simple coïncidence, le fait n'en est pas moins curieux et intéressant en ce qu'il est unique dans la science. C'est en le répétant avec toutes, les précautions qu'exige un médicament aussi énergique qu'on jugera si, en effet, il facilite la réduction des hernies par la rétraction de l'intestin.

(Journal des Connaiss. méd. et pharm.)

RÉTRÉCISSEMENnt considérabLE DU BASSIN; ACCOUCHEMENT SPONTANÉ; par le docteur HYERNAUX, chirurgien en second à l'hôpital de la Maternité de Bruxelles. — Il y a quelques mois nous avons été témoin d'un accouchement des plus remarquables et qui est bien propre à nous inspirer certaine confiance dans les ressources de la nature lorsque, appelé un peu tard pour pratiquer l'avortement médical, on voudrait encore cependant recourir à cette opération, comptant sur la réductibilité de la tête, alors plus molle et plus compressible qu'à terme. Voici le fait :

Anne-Marie J..., 24 ans, rachitique, petite de taille, primipare, à terme de grossesse, entre à la Maternité, le 3 novembre dernier, à 9 heures du matin; le col utérin est ouvert d'un doigt, long et souple, les eaux écoulées depuis la nuit.

La colonne rachidienne est sans déviation latérale, mais il y a une forte ensellure; les muscles sacro-lombaires sont très-développés, la hanche droite un peu large transversalement, les fémurs déviés plus élevée que la gauche, le bassin trèsen dehors, les genoux en dedans, les tibias en avant. Par le toucher, on constate que et l'on arrive avec toute facilité à l'angle les parois cotyloïdiennes sont enfoncées, sacro-vertébral. Le rétrécissement est tel qn'on peut, à l'aide des doigts médius et index, faiblement écartés, atteindre simultanément le promontoire et la face interne vivant et se présente par le sommet. de la symphyse des pubis. L'enfant est

quelques procédés de mensuration, on obVoulant faire un examen comparatif de locque 3 pouces 3 lignes; avec le pied tient avec le compas d'épaisseur de Baudefrançais, 5 pouces; avec l'instrument de Coutouly, 21 lignes; enfin, avec le pelvimètre universel, 20 lignes, pour l'étendue du diamètre antéro-postérieur du détroit abdominal.

Dans cette occurrence, il n'y avait que deux choses à faire : l'opération césarienne ou l'embryotomie. La femme se décide pour cette dernière opération; mais le moment de la délivrer n'était pas encorc

venu.

Dans la nuit du 8 au 9, les douleurs sont faibles, irrégulières dans leur retour. Elles augmentent dans la matinée, mais le col, ouvert de deux doigts, reste dur et résistant. On perçoit encore distinctement les bruits cardiaques de l'enfant. Prescription bain prolongé avec injections vaginales continuelles. Le soir, nul progrès; les bruits du cœur du fœtus ont cessé. Demi-bain, injections.

Dans la nuit du 9 au 10, les douleurs reviennent toutes les demi-heures, sans que l'orifice utérin s'ouvre plus que la veille. Bain général d'une heure avec injections.

Le 11 au matin, le col s'efface davantage sans qu'il y ait pourtant plus de dilatation; une odeur fétide s'exhale du vagin.. Dans l'après-midi, le pouls s'accélère, la femme éprouve des frissons et elle a des vomissements verts poracés. A 6 heures du soir, l'ouverture du col est large comme un gros sou et on y constate plus

de souplesse; les douleurs deviennent expulsives.

On attend une dilatation plus grande, et l'opération est fixée à 8 heures du soir. Tout était disposé pour faire la section crânienne lorsque, sous l'empire d'énergicontractions et au grand étonnement ques de plusieurs praticiens et d'un grand nombre d'élèves, la tête est spontanément expulsée, nonobstant l'angustie pelvienne considérable que tous ceux qui étaient présents avaient pu reconnaître. Seulement on est obligé de dégager le tronc à l'aide du crochet mousse passé dans l'aisselle postérieure.

L'enfant est très-volumineux, mais dans un état de putréfaction déjà très-avancée. Les os de la voûte et même de la base du crâne étaient mobiles, complétement dissociés au point qu'en incisant le cuir chevelu, les pariétaux, tout à fait détachés, en sont tombés. Grâce à cette décomposition, la tête avait pu se mouler sur la filière pelvienne, s'y accommoder et la franchir malgré le grand rétrécissement dont elle était le siége.

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Le placenta reste adhérent; craignant que son séjour dans l'utérus ne soit, dans cette circonstance, une cause d'infection, on exerce, mais en vain, des tractions sur le cordon, en même temps qu'on presse sur le fond de la matrice. On administre ensuite le seigle ergoté à la dose de 6 grains en trois paquets, sans que le délivre soit encore expulsé. Enfin, on veut aller le décoller, sans plus de succès, la main délicate de la maîtresse sage-femme ne pouvant même passer à travers le resserrement considérable du détroit supérieur.

N'étant plus gêné par la présence de la tête fœtale, on renouvelle la mensuration. M. le professeur Pigeolet, présent à l'ac couchement, et désireux d'apprécier le degré de viciation, réapplique lui-même le pelvimètre de Coutouly, qui rapporte encore 21 lignes.

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Les 18 et 19, fréquence du pouls, ventre insensible et moins ballonné; lochies de nouveau fétides; la diarrhée reparait. Suppression du kermès; continuation du sulfate de quinine dans une potion diacodée; trois frictions par jour; laitage.

Du 20 au 23, légère amélioration; pouls moins fréquent, langue bonne, ventre insensible et plus souple; lochies moins fétides; plus de diarrhée. - Suppression de la quinine et du sirop diacode; on continue les frictions et les injections vaginales; laitage avec farine et un jaune d'œuf.

Le 24, état moins satisfaisant; accélération du pouls; langue chaude, ballonnement du ventre, lochies presque nulles; selles liquides. - Injections avec sonde à demeure; trois frictions par jour; lait de poule, soupe maigre.

A dater de cette époque, le mal a toujours empiré, et, malgré les frictions nombreuses, jamais on n'a pu produire la salivation. La malade a succombé le 28 au matin.

Autopsie. Liquide séro-sanguinolent dans la potrine et dans l'abdomen; légère injection du péritoine; contusion très-forte avec ecchymose à la base sacrée et à la paroi vaginale correspondante, où il s'est fait une ouverture par suite de la formation et de la chute d'une escharre dont on aperçoit encore les débris et qui ne peut être que le résultat de la pression de la tête sur cette région et des efforts qu'a faits la matrice pour l'expulsion du produit. L'étendue du diamètre sacro-pubien, prise avec le compas boutonné, mesure exacte ment 20 lignes.

(La Presse médicale belge, No 26)

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