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vant de base à l'opinion des médecins nationaux et étrangers, sur le nombre et le mouvement des malades dans l'île, sur les résultats généraux obtenus, sur les médicaments employés et l'influence qu'ils peuvent exercer sur ces résultats. Tous ces renseignements, pris aux meilleures sources, doivent conduire à la vérité. Pour les malades étrangers, nous nous sommes appuyé sur l'histoire résumée de leur maladie dans certains cas, et seulement sur les résultats dans d'autres; mais pour les Portugais, nous avons eu des observations plus circonstanciées, ayant cu occasion d'observer la plupart de ces derniers, soit avant leur voyage ou après, soit lors de notre séjour à Madère, en 1852.

La statistique suivante, travail difficile, ingrat et incomplet malgré tout, d'une valeur incontestable, peut donc éclaircir la question et rendre l'opinion plus sûre, la conviction plus ferme, et fournir des données curieuses et utiles sur ce point si intéressant. Quant aux observations détaillées que nous possédons sur certains malades, nous n'en publierons que ce que la discrétion permet.

L'autre partie de ces malades, aujourd'hui la plus nombreuse, sont menacés de phthisie d'après leurs antécédents héréditaires, une conformation vicieuse, une constitution, une santé délicate ou tout autre motif analogue; lesquels sont envoyés dans l'ile avec grand succès, dès qu'il se manifeste un peu de toux équivoque, de la faiblesse, de l'amaigrissement, de l'hémoptysic, etc. Si la nature tuberculeuse est presque évidente chez plusieurs de ces malades, on ne peut l'affirmer avec certitude chez quelques-uns. On peut la mettre en doute ou en contestation dans divers cas, mais pour les praticiens habitués à voir ces exemples suspects, la majorité de ces malades, rapidement améliorés à Funchal, verraient leur état s'agg aver infailliblement en passant l'hiver dans leur pays, et la phthisie se confirmer dans quel ques mois. Dans ces conditions, l'avantage de ce changement de climat pendant l'hiver est maintenant établi par un grand nombre de faits.

D'autres malades présentents de symptômes évidents de la phthisie à ses divers degrés. Mais, contrairement à ce qui avait licu autrefois, la plupart de ces phthisiques sont au premier ou au deuxième de gré et conservent encore des forces; aussi le résultat est-il beaucoup plus favorable, et assez souvent la marche de la maladie est suspendue de manière que la guérison semble définitive.

Ceux qui arrivent à une période plus avancée périssent un peu plus tôt ou plus tard, bien que quelques-uns acquièrent une amélioration illusoire et une prolongation inespérée qu'ils n'obtiendraient pas à coup sûr dans leur pays.

Le nombre des Anglais inhumés dans leur cimetière particulier pendant ces cinq années est de 67. Ces décès sont presque tous dus à la phthisie pulmonaire. Ce n'est pas à dire que tous les autres malades qui retournèrent dans leur patrie fussent guéris; loin de là, nous savons parfaitement que plusieurs étaient sculement améliorés et que d'autres succombèrent après leur retour; mais la léthalité habituelle de cette maladic, le grand nombre de sujets anglais non résidents qui en sont alectés, ainsi que la gravité des autres affections pulmonaires chroniques, nous faisait supposer une mortalité plus considérable. Il en était ainsi quand, malgré les instances des médecins de l'ile et de l'Angleterre, les malades recouraient trop tard à ce climat. Toutefois nous savons aussi que plusieurs malades de ces temps plus ou moins récutés jouissent encore des bienfaits qu'ils y rencontrent, et nous en avons vu qui, arrivés en trèsmauvais état, sont encore aujourd'hui en parfaite santé.

(Journ, des connaiss, méd. et pharm.)

LE NOUVEAU JURY D'EXAMEN. Enfia voilà les nouveaux jurys d'examen à l'œu vre! Mais ce n'est pas sans peine; à en juger par les difficultés qu'a rencontrées la formation de ces jurys, on était en droit de croire que la loi de 1857, cet avorton hybride et difforme, produit d'un travail laborieux, ne résisterait pas même aux premières épreuves qui l'attendaient à son entrée dans la vie pratique. Il est vrai de dire que ce décès prématuré, mais non imprévu, n'aurait été regretté de personne, si ce n'est des auteurs de la loi même. Mais, enfin, puisque à force d'efforts on est parvenu à conserver cette vie peu précieuse, voyons ce qu'elle devien dra, voyons surtout quels seront ses premiers actes. L'expérience a déjà commencé l'épreuve: apprécions-en les conséquences.

Et d'abord un mot sur l'organisation des jurys.—En voyant le formidable numéro du Moniteur, qui renfermait les nominations des membres appelés à les composer, nous nous sommes demandé, nou sans surprise, ce que pouvait contenir ce vo lumineux organe des volontés gouvernementales, et d'où lui venait cet excessif

embonpoint; notre étonnement ne fit que s'accroitre, lorsque nous nous fùmes assuré que ses nombreuses colonnes renfermaient, comme jadis le cheval de Troie dans ses flanes rebondis, toute une armée... d'exterminateurs. C'était là sans doute un des progrès réalisés par la nouvelle loi : une partie de la Belgique était nommée pour contrôler les connaissances de l'autre ! Sous ce rapport une seule innovation reste encore à désirer : c'est que les élèves des différentes universités s'examinent réciproquement entre eux. Ce serait là une espèce d'enseignement mutuel qui pour rait offrir plus d'un côté instructif et piquant.

La loi des certificats vient seulement d'entrer dans le domaine de la pratique depuis peu de jours, et dejà nous pour rions, si nous étions peu discrets, dévoiler quelques anecdotes curieuses qui pourraient justifier les plaisanteries dont cette loi a été le point de mire à l'époque où elle a été adoptée par la législature. C'est ainsi que nous pourrions faire assister nos lecteurs à la réunion d'un jury au grand complet, leur faire voir deux avocats, professeurs à Bruxelles, abandonnant des af faires sérieuses et une nombreuse clientèle, et se rendant à Gand pour y faire subir un examen sommaire de dix minutes à un récipiendaire seul inscrit. Et comme dénoùment imprévu à ce tableau, nous décririons le désappointement du jury, lequel, après s'être réuni et installé, reçoit une lettre du récipiendaire qui fait savoir qu'un rhume de cerveau ne lui permet pas de se présenter en ce moment devant ses interrogateurs... Ce fait serait bien plus intéressant encore si nous pouvions faire connaître l'indemnité considérable pour frais de déplacement, de séjour, de vacation, etc., qu'a coûtée au gouvernement cette indisposition subite, non prévue au programme officiel de la séance.

Nous pourrions faire passer devant les yeux de nos lecteurs plusieurs autres petits faits du même genre, mais, nous l'avouons, le sujet est trop sérieux pour que nous nous livrions de gaieté de cœur à des plaisanteries qui cadrent si peu avec les graves réflexions que nous ont inspirées l'adoption et la mise en vigueur de la nouvelle loi, et spécialement des paragraphes concernant le jury central. Ce jury, en effet, tel que la loi l'a créé, ne peut aboutir qu'à provoquer la décadence des études, à entraver tout progrès, car cette institution, frappée d'impopularité dès son apparition, est un être hybride et réellement dangereux au point de vue de la science

nationale. En un mot, il ne semble créé que pour servir de refuge à l'ignorance, à la présomption, et ainsi relâcher de plus en plus les liens qui doivent rattacher les étudiants à ceux qui ont reçu la mission difficile de les diriger dans leurs études, de former et d'enrichier leur intelligence. (La Presse médicale belge.)

CONGRÈS D'OPHTHALMOLOGIE. C'est le 13 du mois de septembre que le congrès d'ophthalmologic se réunira à Bruxelles, dans la salle des Académies, au Musée. Les ophthalmologues les plus éminents des divers pays de l'Europe figurent parmi les adhérents et ont promis d'y assister. Sans prétendre frapper d'aucune dépréciation les noms que nous passons sous silence, qu'il nous soit permis de citer pour l'Angleterre ceux de Mackenzie, Bowman; pour la France, ceux de Sichel et Desmarres; pour l'Allemagne, ceux de Juengken, de Von Ammon, de Graefe, d'Aril; pour la Russie, ceux de Heyfelder, de Kabath; pour l'Italie, celui de Spérino. La plupart de ces illustrations y sont déléguées par leur gouvernement respectif. Une des questions à l'ordre du jour est celle de l'ophthalmic militaire. Il appartenait à la Belgique, qui a produit tant de remarquables travaux sur cette fatale maladie, qui en a scruté avec tant de persévérance la nature et découvert avec tant de bonheur la prophylaxie, d'en porter l'étude devant l'auguste tribunal qui aura à se prononcer souverainement sur la valeur de ce qui aura été écrit et fait à son sujet dans ce pays.

L'idée de réunir un congrès consacré exclusivement à l'oculistique était hardie; quand nous en avons eu connaissance, nous n'en avons pas très-bien auguré. Nous savions combien il est difficile aux médecins d'abandonner leur clientèle et, quelque haute opinion que nous ayons du zèle et du dévouement des membres de notre profession, nous doutions que leur dévouement allàt jusqu'à s'imposer les grands sacrifices que l'assistance au congrès devait coûter nécessairement à ceux qui habitent loin de nous. Nos présages ont été agréablement trompés; l'idée que nous jugions irréalisable est réalisée, grâce aux efforts et à la persévérance avec lesquels les membres du comité d'organisation en ont poursuivi l'accomplissement, ainsi qu'au bon vouloir et au désintéressement qu'ils ont rencontrés chez les médecins de tous les pays.

NOUVELLE SOCIÉTÉ MÉDICALE A BRUXELLES. - Au moment de mettre sous presse notre dernière forme, nous apprenons qu'une nouvelle association vient de se constitucr à Bruxelles, sous le titre de Société médicochirurgicale. Bien qu'on ne puisse pas dire positivement que le besoin d'une nouvelle Société se faisait généralement sentir, car nous pensons qu'il y avait des exutoires suffisants pour les travaux des médecins animés du feu sacré de la science, nous ne pouvons que féliciter les confrères qui ont conçu et mis à exécution l'idée de créer un nouveau cercle scientifique, parce que nous supposons que le bat de celui-ci est de contribuer, par les travaux de ses membres, au progrès de la médecine et de la chirurgie qui offrent un champ d'études assez vaste pour que le concours et les efforts de tous ne puissent jamais être considérés comme de trop. Nous saluons donc avec sympathie la naissance de la nouvelle association; nous espérons que, née viable, elle acquerra les forces suffisantes pour grandir et vivre longtemps, et nous ne pouvons que lui souhaiter omnia fausta

et prospera.

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LARCINS SCIEntifiques. Conformément à l'avertissement donné à nos confrères de

la presse médicale dans notre cahier d'août,

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La Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles a perdu, le 13 juillet, un de ses membres correspondants, M. le chevalier K.-W-G. KASTNER, conseiller aulique et professeur de chimie et de physique à l'Université d'Erlangen. Son diplôme de membre correspondant datait du 9 janvier 1845.

La science vient de faire une perte immense par la mort du docteur MARSHALL-HALL, de Londres, l'un des plus illustres médecins et physiologistes de notre temps. Marshall-Hall a succombé dans un âge avancé, à une longue et pénible maladie. Ses nombreux travaux, qui ont eu tant de retentissement et une si notable

influence sur les progrès de la physiologie
moderne, avaient rendu depuis longtemps
son nom populaire dans toute l'Europe.
L'Académie des sciences et l'Académie de
médecine de Paris se l'étaient associé dès
les plus illustres de la science.
longtemps comme l'un des représentants

- La ville de Beaumont (Hainaut) vient de perdre un de ses meilleurs citoyens, un praticien des plus distingués, M. L.-E. DELCOURT, ancien officier de santé des armées de Napoléon, qui est décédé subitement le 21 août, par suite des fatigues qu'il s'imposait encore malgré son grand

nous réclamons comme nous appartenant, pour les avoir traduits, les trois articles suivants : 1° Sur les hémorrhagies capillaires de l'estomac, par le professeur Skoda, de Vienne; 2° Sur la thérapeutique du delirium tremens, par le même; 3o Sur l'usage du sulfate d'atropine dans les maladies oculaires, par le docteur Mosler, de Giessen, que les Annales de la Société médico-chi-âge. Homme de bien, il a consacré sa vie rurgicale de Bruges ont reproduits sans citer la source à laquelle elles les ont empruntés. Nous espérons que ce premier avis suffira pour qu'à l'avenir la rédaction de ce recueil agisse envers nous avec un peu moins de sans-façon.

PRIX PROPOSÉ,

La Société médico-psycologique de Paris met au concours la question suivante : Examen comparatif du crétinisme, de l'imbécillité et de l'idiotie, au triple point de l'étiologic, de la symptomatologie et de l'anatomic pathologique. Le prix est une somme de 500 fr. offerte à la Société

entière au soulagement de ses semblables, avec un zèle et un dévouement sans bornes; aussi laisse-t-il des regrets universels et sa mémoire sera-t-elle toujours chère aux habitants de Beaumont.

Le corps médical de Saint-Pétersbourg vient de perdre son doyen, M. le docteur BIMBERG, médecin en chef de l'hôpital Sainte-Marie et conseiller d'État, qui a succombé à l'âge de 92 ans.

-La nouvelle, plusieurs fois répétée et toujours démentic, de la mort du célèbre voyageur le docteur VOGEL, est malheureusement confirmée par voie officielle. Si l'on en croit le Times, il aurait été décapité par ordre du sultan, à Wara, capitale du royaume de Wadaï.

DE MÉDECINE.

(OCTOBRE 1857.)

1.- MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

SUR LE TYPHUS ABDOMINAL DES ENFANTS; par le docteur EDM. FRIEDRICH, de Dresde. (Traduction du docteur DIEUDONNÉ).

Sous le titre que nous venons de rappeler, il a paru récemment en Allemagne une Monographie dont nous ne pouvons mieux faire connaître l'importance qu'en offrant à nos lecteurs une traduction de l'article qui lui a été consacré par le docteur Van Campen dans le Nederlandsch Tydschrift voor Geneeskunde.

Si, il y a quelques années, dit M. Van Campen, il était à peine question d'une pathologie et d'une thérapeutique appliquées aux enfants, on peut dire que dans ces derniers temps elles se sont développées au point de constituer comme des branches spéciales de la médecine. Si de tout temps il y a eu des médecins qui se vouaient de préférence au traitement et à l'étude des maladies infantiles, et que pour cette raison on appelait plus particulièrement médecins pour les enfants, toujours est-il que l'érection d'hôpitaux spécialement affectés au traitement des maladies de l'enfance date seulement de quelques années. Ce n'est que depuis la création de ces établissements que la pædiatrique s'est élevée au rang d'une science spéciale, parce que ce n'est que depuis lors qu'elle a pu être éclairée par les résultats de l'anatomie pathologique. Ce qui était alors le cas pour les maladies infantiles en général, l'était aussi pour le typhus abdominal en particulier. Quand on compare l'insignifiance de la littérature du typhus abdominal chez les enfants avec le nombre prodigieux d'écrits relatifs à la même maladie chez les adultes, on reste convaincu que les pathologistes aussi bien que les thérapeutistes ont jusqu'à ce jour accordé peu d'attention au premier, car même les manuels exclusivement consacrés à la thérapeutique des maladies de l'enfance, entre autres par exemple celui de Bouchut si parfait sous plusieurs rapports, n'en disent pas un mot, ou se bornent seulement à en signaler en passant, et d'une manière fort incomplète, les particularités caractéristiques. Par ces motifs déjà l'ouvrage que nous examinons et qui a pour objet spécial l'étude de cette maladie, mérite au plus haut point de fixer l'attention, non-seulement des médecins qui s'occupent de pædiatrie, mais aussi celle des pathologistes qui

y trouveront des points de comparaison pour les états analogues dans le typhus des adultes. On pourrait se demander d'abord si le typhus (abdominal—et non pas pétéchial, car celui-ci a été en effet peu ou point observé dans le premier âge) se présente chez les enfants si rarement ou diffère si peu de celui des adultes, qu'il puisse ne pas mériter qu'on en fasse mention à part? Sur ce point les opinions ont été longtemps divisées. Suivant la voie ouverte par Hamilton, Underwood fut le premier en Angleterre qui décrivit le typhus comme une maladie à laquelle l'âge imprimait des modifications; mais bientôt cette maladie fut de nouveau bannie pour longtemps du cadre nosologique, même déjà par les derniers éditeurs de l'ouvrage d'Underwood et surtout par Davies, éditeur de la dixième édition, qui déclara que, dans une pratique très-étendue en fait de malades du premier âge, il n'avait pas rencontré un seul cas de typhus chez les enfants âgés de moins de dix ans. Mais elle y fut réintégrée avec tous ses droits par Meissner (1) qui la décrivit sous un nom nouveau, par Taupin, Rilliet et d'autres qui lui conservèrent le nom qui lui appartenait. Aujourd'hui les Anglais sont les seuls qui ne paraissent pas encore accepter d'une manière aussi géné rale le typhus comme une forme morbide particulière.

Nous renverrons ceux qui pourraient encore douter de l'existence de cette maladie chez les enfants ou qui la nieraient, nous les renverrons à la statistique de l'hôpital pour les enfants de Dresde, où, dans un espace de temps de vingt années, on a recueilli 275 cas de typhus abdominal dans le jeune âge, cas dont de docteur Friedrich a déduit les résultats consignés dans son ouvrage. Quant à la question de savoir si cette maladie diffère réellement de celle des adultes, nous nous bornerons à rappeler la formation beaucoup moins fréquente d'es

(1) Meissner a décrit (Die Kinderkrankheiten nach der neuesten Ansichten und Erfahrungen. Leipsig, 1828) sous le nom d'inflammation intestinale folliculeuse, une maladie qui ne peut être considérée que comme une affection typheuse. Voici d'ailleurs sa description: L'entérite folliculeuse est une inflammation qui se localise particulièrement dans les glandes de Peyer et dans les glandules solitaires qu'on rencontre en grand nombre à la fin de l'iléum et dans le cœcum, et qui affecte facilement d'une manière secondaire les glandes mésentériques. Cette forme de l'entérite ne se manifeste ordinairement pas d'une manière soudaine, mais présente des symptômes précurseurs plus ou moins évidents, qui consistent en malaise, perte d'appétit, dégoût pour les aliments habituels, une certaine agitation ou inquiétude, fièvre, soif intense, céphalalgie violente et diarrhée. Souvent, au début, les enfants se plaignent de mal de tête; pendant toute la durée de la maladie il y a un découragement, un abattement notables, les traits de la face sont affaissés, les pommettes colorées en rouge; les malades ne répondent que très-lentement aux questions qu'on leur adresse; en général, les sens sont émoussés. A mesure que l'affection marche, les yeux s'enfoncent dans les orbites, le nez s'effile, l'ouverture des narines et les lèvres se sèchent et s'encroûtent de noir; la peau est sèche et brûlante. La sécrétion urinaire est diminuée, l'urine est plus ou moins foncée en couleur et offre un dépôt abondant. A l'examen du ventre, on constate de la douleur, surtout à la région occupée par le cœcum et le colon ascendant; en même temps que ces symptômes, on observe tantôt de la diarrhée, tantôt du météorisme ou un gargouil lement particulier. On peut conclure à l'existence d'ulcérations intestinales quand la maladie se prolonge au delà de 14 jours et quand, après la disparition de la douleur et de la chaleur fébrile, le malade continue à avoir de la soif, de la diarrhée et de l'agitation. A l'autopsie, on trouve les glandes de Peyer tuméfiées et ulcérées et même aussi Jes glandes du mésentère rouges, hypertrophiées et ramollies. »

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