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tait de l'ammoniaque à la dissolution aqueuse, on obtiendrait un précipité sale de morphine, de narcotine et de matières colorantes. L'addition de l'alcool a pour effet de retarder la précipitation des alcaloïdes et de leur donner le temps de prendre la forme cristalline; d'un autre côté cet alcool retient en dissolution la matière colorante résineuse, et l'on obtient des cristaux peu colorés. Le lavage de la morphine avec le chloroforme est une opération très-simple qui sépare complétement

la narcotine.

L'emploi de l'éther a pour effet de faciliter l'action du chloroforme et de permet tre d'en employer une moindre quantité; car l'on pourrait parfaitement, avec le chloroforme seul, débarrasser la morphine de toute la narcotine.

J'ai dit de recueillir les cristaux au bout de deux ou trois jours; il est en effet difficile de préciser le temps nécessaire à la précipitation de la morphine, qui se fait quelquefois très-lentement, surtout avec certains opiums. C'est pour hâter cette précipitation que je conseille d'agiter la liqueur quelques heures avant de recueillir le produit. Néanmoins il peut arriver que les eaux-mères fournissent un peu de morphine cristallisée, quelques centigrammes seulement, que l'on peut recueillir et ajouter au premier poids obtenu. Il reste cependant encore des traces de morphine dans les eaux-mères hydro-alcooliques. Aussi je ne donne pas ce mode d'essai comme fournissant la quantité réelle de morphine, mais comme celui qui s'en approche le plus, et comme le plus simple à mettre en pratique.

Je recommande d'opérer dans un flacon bien bouché pour empêcher le développement de la matière colorante, qui se produit dans une dissolution d'opium exposée à l'air; bientôt cette matière ne pourrait plus être retenue en dissolution dans la liqueur et se précipiterait avec la morphine. D'un autre côté, en opérant dans un flacon fermé, on empêche la volatilisation de l'ammoniaque qui se fait incessamment au contact de l'air; car si, dans les premiers jours, la morphine est précipitée en présence d'un excès d'ammoniaque, bientôt cette dernière ne prédominant plus, la morphine, qui est une base fixe et puissante, déplace à son tour l'ammoniaque que l'air entraîne et enlève à la sphère d'action (observation déjà faite par M. Guibourt). Si l'on chauffe, l'ammoniaque se dégage plus abondamment et la morphine rentre en dissolution. On voit par là combien sont vicieux les procédés d'extraction de la morphine, dans lesquels

on conseille d'ajouter l'ammoniaque à chaud ou de chauffer pour chasser l'excès de cette dernière; on arriverait ainsi, en maintenant l'ébullition assez longtemps, à n'obtenir aucune trace de morphine d'un opium d'ailleurs très-riche.

La morphine n'est pas le seul alcali organique qui déplace à chaud l'ammoniaque de ses combinaisons salines. La strychnine, la cinchonine, la narcotine même quoiqu'à un moindre degré, dégagent de l'ammoniaque quand on les chauffe dans un tube à essai en présence d'une solution de chlorhydrate d'ammoniaque. Cette réaction inattendue, qui n'avait pas encore été observée, me paraît facile à expliques. Dans les actions chimiques, les affinités changent, si l'on élève la température, et l'on voit alors se produire les combinaisons volatiles, susceptibles de prendre naissance, lorsqu'elles peuvent être entrainées en dehors de l'action chimique; et, dans le cas dont il s'agit ici, la base organique fixe prend, dans la combinaison saline, la place de l'ammoniaque, base volatile, qui est sans cesse entraînéc par la vapeur d'eau.

En voyant la narcotine douée d'un pouvoir basique si faible, déplacer à chaud l'ammoniaque, je suis porté à admettre que tous les alcalis organiques fixes jouissent de la même propriété.

Si l'on voulait opérer le dosage de la morphine sur une quantité plus grande d'opium, sur 50 ou 100 grammes, comme cela se fait habituellement dans le commerce, il serait nécessaire d'exprimer dans un petit linge le produit de la macération, et de traiter à deux reprises le résidu par une quantité d'eau égale à celle de l'opium employé. On ajouterait aux liqueurs, après les avoir filtrées, leur volume d'alcool à 85° et la quantité d'ammoniaque nécessaire et déterminée d'avance; et l'on suivrait pour le reste de l'opération le mode employé précédemment, en n'oubliant pas que l'on agit sur une plus grande quantité d'opium, et qu'il faudra plus de chloroforme pour enlever la narcotine.

Dans les modes de dosage de la morphine déjà connus, indépendamment des difficultés de manipulation qu'ils présen tent, il y a une perte plus ou moins grande de morphine; et cette perte est quelquefois considérable. Dans les procédés de M. Guillermond (1) et de M. Reveil que l'on suit habituellement à cause de leur simplicité et de leur plus grande exactitude, on traite l'opium par de l'alcool trop concentré, qui

Pharmacologic, tome V, p. 150. (1) Voir notre tome VIII, p. 374, et Journal de

retient en dissolution une quantité notable de morphine. Cet alcool présente en outre l'inconvénient de dissoudre une grande quantité de matière colorante résineuse qui accompagne la morphine dans sa cristallisation. Aussi les cristaux que l'on obtient sont-ils souvent très-colorés.

Le mode de séparation de la narcotine indiqué par M. Guillermond n'est pas assez rigoureux, et il est impraticable dans beaucoup de cas; ceux de M. Mialhe et de M. Vrij laissent à désirer. Enfin le moyen prescrit par M. Reveil, l'emploi d'une dissolution faible de potasse conduit à doser la morphine par différence; ce qui n'est pas non plus tout à fait satisfaisant; et si, pour compléter l'analyse, on cherche à isoler la morphine de la liqueur potas. sique, pour en prendre le poids, il y a une perte sensible de produit.

J'ai l'intention d'appliquer les faits consignés dans ce mémoire à l'étude de l'extraction de la morphine, soit de l'opium, soit du pavot indigène. Ce sera l'objet d'une autre publication.

(Journal de pharmacie et de chimie.)

Falsifications, etc.

MOYEN DE DÉCEler l'acide piCRIQUE DANS la bière, par le profess. OTTO. — Nous avons déjà fait connaître le moyen proposé par M. Lassaigne pour arriver à la découverte de l'acide carbazotique dans la bière (Voir notre tome XVII, p. 255, et Journal de pharmacologie, tome IX, p. 403), et tout récemment (cahier de juin) nous avons publié le procédé de MM. Calvert et Moffat pour découvrir cet acide dans les urines. Le moyen qu'indique M. Otto est très-simple et fondé sur les deux caractères qui distinguent l'acide picrique, sa puissance colorante et son amertume. Une solution aqueuse contenant un millionième de cet acide, c'est-à-dire un milligramme par litre, présente encore une couleur jaune, facile à reconnaître. Dans cet état de dilution extrême, on ne peut constater l'amertume, mais celle-ci devient appréciable lorsque la solution contient 1/200,000 d'acide.

L'acide carbazotique communique facilement et d'une manière durable une teinte d'un beau jaune à la laine. Si l'on met pendant 24 heures un fil de laine parfaitement blanche, long d'un pouce, dans une solution au millionième, il n'y a pas de coloration; mais si l'on ajoute à la solution quelques gouttes d'un acide plus

énergique, par exemple d'acide sulfurique dilué, on obtient de suite une coloration jaune. La laine blanche en fil est donc un moyen certain et très-simple pour constater la présence de l'acide picrique dans la bière, ainsi que Vohl l'avait déjà indiqué. Il suffit, en effet, d'immerger ce fil pendant 24 heures dans la bière, de l'en retirer, de le laver à l'eau ou à l'alcool, et de l'exprimer fortement dans du papier à filtrer. Ce fil est alors d'un beau jaune pur si la bière contenait de l'acide picrique : de cette manière on peut en constater jusqu'à 1/400,000 dans cette boisson. Il est inutile de recourir ici à l'acide sulfurique, car la bière possède toujours une réaction acide suffisante pour provoquer la coloration.

Dans la bière qui ne renferme pas d'acide picrique, le fil de laine prend une teinte brune grisâtre, facile à distinguer de celle produite par l'acide, qui est toujours d'un jaune pur. Dr D..... (Annalen der Chemie u. Pharm. et Tydschrift voor wetens. Pharmacie.)

NOTE SUR Une falsificatION DU SULFATE D'ATROPINE PAR LE SULFATE DE MORPHINE; par M. E. BAUDRIMONT.-Depuis la découverte mémorable de la morphine, les chimistes sont parvenus successivement à isoler les divers principes actifs des végétaux qui se faisaient remarquer depuis longtemps en médecine par leurs énergiques propriétés. De là l'introduction en thérapeutique d'un grand nombre d'alcaloïdes qui offrent aux médecins le précieux avantage de pouvoir calculer et, pour ainsi dire, peser l'effet physiologique qu'ils veulent en retirer. Mais cet avantage devient nul pour le praticien s'il n'a pas entre les mains un produit pur, sur lequel il doit pouvoir toujours compter.

L'examen de ces alcaloïdes, tous si toxiques, est donc chose nécessaire, indispensable; d'autant plus que les grandes difficultés qui accompagnent leur préparation la rendent impossible au plus grand nombre des pharmaciens. Mais la nécessité d'un pareil examen devient encore plus évidente quand on considère les nombreuses falsifications qu'on fait subir à presque tous ces produits. En voici une nouvelle preuve que nous nous hâtons de donner, afin de prémunir MM. les pharmaciens contre une fraude qui, malheureusement, vient d'être très-préjudiciable à l'un d'entre eux. Elle portait sur du sulfate d'atropine, lequel, après avoir passé par deux maisons très-recommandables, fut livré sous forme de collyre, et ne produi

sit pas (au moins de suite) l'effet qu'on en altendait. A la suite de fâcheux débats, nés de cette circonstance, entre le médecin et le pharmacien, j'eus à examiner le produit pour en déterminer la nature. Or, tout en reconnaissant qu'il était principalement formé de sulfate d'atropine, j'acquis la preuve qu'on y avait introduit frauduleusement une certaine proportion de morphine (sans doute à l'état de sulfate). La trop petite quantité de substance qui me fut remise (5 centigrammes) ne me permit pas de doser cette morphine; mais sa présence fut facilement constatée dans Ja suite des réactions tentées comparativcment; d'une part, sur de l'atropine pure; d'autre part, sur le sel soumis à l'essai. Voici les réactions que me donna ce dernier :

1° Il est très-soluble dans l'eau, d'une saveur très-amère. Par la potasse, l'ammoniaque, la solution ne donne de précipité que si les liqueurs sont très-concentrées. Le précipité, qui est blanc, se dissout dans un excès de réactif.

2o Par le tannin, précipité blanc gélatineux, surtout en présence de l'acide chlorhydrique.

30 Par le chlorure d'or, précipité d'un blanc jaune clair, prenant par le temps un aspect cristallin caractéristique.

4° Par le chlorure de platine, pas de précipité, ni à froid, ni à chaud (sans doute parce que le réactif était un peu acide, le chloroplatinate d'atropine étant très-soluble dans les liqueurs acides, mais insoluble dans l'eau.)

5o Par la teinture d'iode, abondant précipité brun, couleur kermės.

6o Par l'acide picrique, précipité jaune påle.

7° Par le chlorure de baryum, précipité blanc insoluble dans l'acide azotique. (Tous ces caractères furent également obtenus avec l'atropine pure dissoute dans l'acide sulfurique.)

80 Enfin, un collyre ayant été préparé avec 3 centigrammes du produit soup. çonné, dissous dans 10 grammes d'eau, deux gouttes de ce collyre versées sur l'œil déterminèrent, après un temps suffisant, une dilatation énorme et persistante de la pupille.

Les caractères du sulfate d'atropine ainsi constatés, j'eus l'idée d'essayer l'action de l'acide azotique; c'est alors qu'ayant obtenu une coloration rouge qui affectail par

(1) Ces cristaux étaient sensiblement distincts de la masse du sel lorsqu'on les regardait avec

tiellement quelques cristaux (1), ce que ne présentait aucunement l'atropine pure, les recherches furent poursuivies afin de reconnaitre la nature du corps étranger qui prenait cette teinte particulière. Or, la coloration bleue de ces cristaux par le sesquichlorure de fer, leur coloration également bleue par l'acide iodique et l'eau amidonnée ne pouvaient me laisser aucun doute sur la présence de la morphine () (probablement sulfatée) dans le sel essayé.

D'après cela, on ne saurait trop recommander l'essai de substances aussi importantes lors de leur achat. Cet essai pouvant être pratiqué sur une très-petite propor. tion de matière (5 centigrammes suffisent et au delà), on ne doit pas craindre d'en sacrifier une aussi minime quantité, afin de pouvoir répondre de la pureté du produit, afin aussi d'éviter des méprises toujours préjudiciables au vendeur, à l'acheteur et surtout aux malades.

(Journal de chimie médicale.)

L'HYDRATE D'AMIDON AVEC L'ACIDE SULFURIQUE, RÉACTif propre a diSTINGUER LE BROMURE DE POTASSIUM DE L'Iodure de LA MÊME BASE; par M. A. KAYSER, pharmacien à Saint-Josse-ten-Noode. En lisant la

note de notre collègue M. Hainaut, de Courcelles (2), nous avons été étonné d'y voir qu'il conteste la réaction en jaune produite par le bromure de potassium sur l'hydrate d'amidon employé concurremment avec l'acide sulfurique, réaction indiquée pour distinguer ce sel de l'iodure de la même base; l'assertion de notre collègue a attiré d'autant plus notre attention, que maintefois nous avons nous-même utilisé ce réactif préconisé par MM. Dorvault, Chevallier, Frésenius et d'autres.

Désireux de connaître ce qui pouvait donner lieu à un résultat si différent, nous avons préparé du bromure de potassium au moyen de brome parfaitement pur, l'emploi d'un bromure du commerce, rarement exempt d'iodure, pouvant être une cause d'erreur.

L'expérience répétée au moyen de ce sel nous a démontré, une fois de plus, non-sculement l'exactitude de la réaction indiquée par M. Dorvault, mais encore son extrême sensibilité, qui permet de reconnaître dans le sel en question des traces d'iodure.

une forte loupe. Eux seuls prenaient les teintes caractéristiques de la morphine.

(2) Voir notre cahier de juillet.

Lorsque le bromure est exempt d'iodure, l'amidon se colore en jaune; renferme-t-il des traces d'iodure ou d'iode il se colore en bleu violet.

Il résulte de l'extrême sensibilité de l'amidon à l'action de l'iode, que ce réactif, excellent pour reconnaître un bromure exempt d'iodure, ne saurait être employé pour apprécier la pureté de l'iodure de potassium, en ce qui regarde son adultération par du bromure, attendu que la présence d'une certaine quantité de bromure dans l'iodure ne modifie point la coloration bleue de l'amidon.

L'essai à l'acétate de plomb indiqué par M. Dorvault, ainsi que par M. Chevallier et d'autres, et qu'à son tour notre collègue a cru trouver, ne peut être employé avec avantage que lorsqu'une certaine quantité de l'un sel se trouve mélangée à l'autre, et dans la supposition que dans le mélange il n'y ait aucun autre composé; car, comme nous avons pu nous en convaincre, la nuance du précipité blanc de bromure de plomb obtenu au moyen d'un bromure contenant 1/12 d'iodure de potassium, ne se trouve aucunement modifiée : la couleur blanche l'emporte sur le jaune; il en est exactement de même lorsqu'on opère sur un iodure renfermant 1/12 de bromure l'intensité de la couleur jaune efface le blanc. Nous donnerions dans ce cas la préférence au nitrate d'argent indiqué par Sérullas, alors surtout qu'il s'agit non de faire une analyse complète, mais de constater simplement la présence de l'un sel dans l'autre le bromure d'argent étant soluble dans l'ammoniaque tandis que l'iodure l'est très-peu, il est facile, en pesant le précipité avant et après ce traitement, de connaitre d'une manière approximative le rapport du mélange.

doit point supposer; ensuite, que la différence de couleur du précipité obtenu au moyen du sel de plomb peut avoir eu uniquement pour cause une quantité différente d'iodure existant d'une part dans le sel suspecté et d'autre part dans celui qui lui a été comparé.

Il est essentiel de remarquer que dans l'emploi simultané de l'amidon et de l'acide sulfurique, il faut bien se garder de déterminer la réaction à chaud, comme on le fait quelquefois en vue d'accélérer l'action d'un réactif; cette manière d'opérer pourrait être une cause d'erreur, par suite de la coloration en noir de l'amidon sous l'influence décomposante de l'acide sulfurique.

(Journal de pharmacie d'Anvers.)

Pharmacie.

QUELQUES MOTs sur les diffÉRENTS PHOSPHATES DE FER EMPLOYÉS EN PHARMACIE; mémoire présenté à la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, par M. L. BIHOT, pharmacien militaire de 2 classe, à Malines.

M. L. Turck, médecin aux eaux de Plombières, a publié vers la fin de l'année dernière, dans la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, un excellent mémoire intitulé: Du phosphore et de quelques phosphates aux points de vue physiologique, pathologique et thérapeutique. Dans ce travail l'auteur, après avoir rappelé le rôle important que paraît jouer, dans l'économie, le phosphore ainsi que quelques-uns de ses sels, passe en revue les cas nombreux de guérison obtenus sous l'influence des phosphates de chaux, de fer et d'ammoniaque. Ses recherches à cet égard sont considérables, puisqu'il énumère tous les auteurs qui se sont occupés de cette matière, depuis Galien jusqu'à nos jours.

Déjà, avant l'époque de l'apparition de ce mémoire, plusieurs médecins m'avaient prié de leur préparer du phosphate de fer et avaient également retiré des succès assez notables de l'emploi de cette médication.

Considérant maintenant les résultats obtenus par notre collègue, d'abord avec la potion supposée contenir de l'iodure, ensuite avec le broniure exploré à titre de comparaison (ce dernier, comme nous avons vu, lui a donné, tout comme le sel suspecté, une coloration bleue avec l'amidon, réaction qui y a prouvé à l'évidence la présence d'un iodure); considérant ensuite les résultats obtenus au moyen de l'acétate de plomb, qui lui a donné avec Comme notre ancien Codex ne fait aule sel suspecté un précipité jaune, et avec cune mention de ce sel et que je n'avais le sel essayé comparativement un préci- pas encore la nouvelle Pharmacopée à ma pite blanc, nous croyons pouvoir conclure, disposition au noment où cette substance d'abord, la possibilité que le sel suspecté me fut demandée pour la première fois, et examiné par lui a pu être réellement du force me fut de recourir aux ouvrages bromure de potassium, mais contenant de classiques. Mais la plupart d'entre eux l'iodure, si toutefois il ne contenait pas n'en parlent pas non plus; de ce nombre, d'autres sels, chose, au reste, que l'on ne je citerai Soubeiran, Lecanu, etc.

Il est vrai que Dorvault, dans son Offcine, en dit quelques mots; cet auteur admet deux phosphates, qu'il appelle phosphate et perphosphate de fer. Le premier, obtenu en précipitant une solution de sulfate de fer par une autre de phosphate de soude, est blanc bleuâtre; et le second, que l'on prépare en remplaçant le protosel de fer par un persel, est blanc brunâtre (1).

Jourdan, dans sa Pharmacopée universelle, décrit plusieurs procédés pour la préparation du phosphate de fer, auquel il donne la dénomination de tritophosphate. Ce sont à peu près ceux indiqués par Dorvault. Il y ajoute néanmoins un troisième, qui consiste dans la saturation de l'acide phosphorique par de la rouille de fer (2).

La Pharmacopée usuelle de Van Mons ne relate qu'un seul mode de préparation pour ce sel, qu'elle nomme phosphate de fer à oxyde, et qui est évidemment un perphosphate de fer ou phosphate ferrique (5).

Les divers articles parus depuis quelque temps dans les journaux de pharmacologie et relatifs à cette préparation, dénotent tout aussi peu d'accord entre leurs auteurs qu'entre ceux que je viens de citer. Les uns donnent la préférence au phosphate acide, les autres au pyrophosphate; enfin, quelques-uns ont fait choix du protophosphate. Je relaterai d'une manière sommaire ces différents articles.

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D'abord, M. Greenish a annoncé, en 1851, à la Société pharmaceutique de Londres, que l'on employait beaucoup, en Angleterre, un phosphate acide de fer, obtenu en faisant chauffer une dissolution d'acide métaphosphorique avec autant de phosphate de fer neutre qu'elle en peut dissoudre à l'ébullition. On obtient ainsi une solution verdâtre ou de couleur ardoise, dépourvue de la saveur d'encre particulière aux sels solubles de fer (4).

En 1855, M. Soubeiran a publié dans le Journal de pharmacie, de Paris, une formule pour la préparation d'un sirop de pyrophosphate de fer. Cette opération est assez longue. On doit, en premier lieu, préparer du pyrophosphate de soude (2NaO,PhO+10HO), en faisant sécher le phosphate de soude ordinaire et lui fai

(1) L'Officine de Dorvault, p. 417.

(2) Pharmacopée universelle de Jourdan; Paris, 1829, t. I, p. 529.

(3) Louvain, 1822, t. II, p. 141.

(4) Journal de pharmacologie de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, t. VII, p. 435.

(5) Ibid., t. IX, p. 176.

(6) Ibid., t. XIII, p. 188.

sant éprouver la fusion ignée au rouge; ensuite on traite la masse obtenue par l'eau bouillante et on filtre pour faire cristalliser. C'est en précipitant un soluté de sulfate ferrique par un soluté de ce pyrophosphate sodique, que l'on obtient le pyrophosphate de fer (2Fe'03, 3Ph05). On maintient ce dernier sel en solution dans un excès de pyrophosphate de soude; on y ajoute du sucre et on prépare un sirop selon l'art. M. Soubeiran a eu surtout pour but, en y introduisant la matière sucrée, de masquer la saveur salée désagréable que possède le mélange des deux phosphates (5).

Il parait que M. Robiquet ne s'est pas contenté de ce mode opératoire, afin d'obvier à l'inconvénient dont il vient d'être parlé; car, dans la séance du 10 février de cette année, de l'Académie de médecine de Paris, il a proposé de dissoudre le pyrophosphate de fer dans une solution de citrate d'ammoniaque. Par ce moyen il dissimule, d'une manière complète, toute saveur ferrugineuse; la dissolution sc conserve intacte pendant très-longtemps; on peut la mêler au sirop simple, au vin de quinquina, sans avoir à craindre, dans ce dernier cas, ni précipité, ni même de coloration noirâtre. Ce qui s'explique par ce fait que le sel composé (pyrophosphate de fer citro-ammoniacal) contient le fer à l'état latent. En effet, la potasse et l'ammoniaque ne le précipitent plus à l'état d'oxyde (6).

Enfin, le Répertoire de pharmacie a donné dans ces derniers temps un moyen pour obtenir le protophosphate de fer, en précipitant, l'un par l'autre, des solutés de protosulfate de fer et de phosphate de soude. On filtre et on lave à l'eau bouillante le précipité bleu pâle obtenu. Le Journal de pharmacologie de Bruxelles indique même (7) un procédé pour préparer ce même sel sous forme de poudre, en mê lant intimement les deux sels et en y ajoutant du sucre aromatisé.

Abstraction faite du modus faciendi, il est facile de voir que ces divers procédés peuvent se réduire à deux principaux, qui ont pour but final l'obtention du phosphate ferreux, ou plutôt ferroso-ferrique, et du phosphate ferrique (5). Mais auquel

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