Images de page
PDF
ePub

tante de la pathologie, assigne à cet ouvrage une place trop distinguée dans la littérature médicale pour ne pas en présenter l'analyse dans notre recueil mensuel.

Notre savant collègue a divisé son mémoire en cinq parties : Dans la première il montre la fréquence et la gravité des maladies du cœur et, par conséquent, l'importance de leur étude; la possibilité et la nécessité de leur diagnostic pour la thérapeutique.

La seconde contient la définition précise de la maladie dont il s'est occupé particulièrement et son histoire.

La troisième, la plus importante de l'ouvrage, est presque entièrement originale. L'auteur y indique la manière de prendre les dimensions des différentes parties du cœur et propose ensuite le procédé employé pour mesurer la capacité du ventricule gauche, qu'il réduit à la solution 7C 211. de la formule- ; puis vient une sé264 rie nombreuse d'observations recueillies à T'hôpital San-José de Lisbonue et dans les hôpitaux de Paris, de Bruxelles et de Gand. Ces observations minutieusement détaillées, surtout en ce qui concerne la symptomatologie et la nécroscopie, notent avec soin tous les phénomènes généraux et ceux relatifs à l'auscultation, à la percussion, à l'inspection et à la palpation. L'auteur ne s'est pas contenté d'indiquer le bruit anormal, il a marqué le temps de la révolution cardiaque durant lequel il avait lieu; son intensité, son ton, son timbre, sa durée, son étendue, son maximum d'intensité, le sens ou la direction de sa propagation. Et, comme il lui était très-difficile d'exprimer par des paroles quelques-unes de ces qualités de bruit, il a eu recours à la musique pour les indiquer; comparant les sons entre eux pour en rendre la différence plus saillante.

Dans la quatrième partie, il a passé en revue tous les symptômes et traité longuement de chacun d'eux en particulier : indiquant ses causes, ses variétés ou modifications, ses différences, sa valeur séméiologique et tout ce qui peut intéresser la

connaissance de la maladie.

Les questions relatives à chacun des symptômes méritent la plus grande considération. Ils ont été minutieusement discutés; les signes physiques d'abord, puis les symptômes généraux ou éloignés.

La maladie a été divisée en deux périodes pour en faciliter la description et à cause de la thérapeutique qui peut se mo

difier différemment dans chacune de ces périodes.

Les signes physiques ont été divisés en quatre groupes suivant qu'ils ont été fournis par l'auscultation, la percussion, l'inspection et la palpation. L'auteur a donc traité ainsi successivement:

1o Des bruits anormaux et de leur relation avec la nature de la lésion; 2o Du rhythme du cœur, de ses variétés, figurées en mesure;

3o Des bruits anormaux des artères.
4o De l'étendue de la matité précor-
diale;

5 Du frémissement cataire;
6o Du pouls;

70 Des battements du cœur ;

8 De la pulsation apparente des artères;

9o Du développement anormal du système vasculaire.

Il a traité ensuite de l'asystolie, de sa définition, de ses causes et de sa symptomatogénie; de l'anatomie pathologique en ce qui a rapport aux altérations de l'appareil valvulaire et celles qui lui sont étrangères, pouvant produire l'insuffisance aortique.

Le diagnostic différentiel, constituant une des parties les plus difficiles de la pathologie cardiaque, est traité avec toute l'extension que comporte le sujet.

La cinquième partie comprend l'étiologie, les complications, la marche, la durée, la terminaison, le pronostic et le traiséparément avec le développement voulu. tement. Chacun de ces points a été traité Mais celui qui occupe la plus grande place prend deux sections. est celui du traitement. Ce chapitre com

débilitante, évacuations sanguines, etc.; La première renferme: 1o la médication 2 sédatifs de la circulation, digitale; rétiques; 6o altérants; 7o toniques et exci5o purgatifs; 4o diurétiques; 5o diaphotants; 8 astringents; 9° expectorants, 10° nervins; 11° révulsifs cutanés.

La 2o section de ce chapitre contient le traitement le plus accrédité d'après l'observation clinique dans l'insuffisance des valvules. Il se subdivise en traitement

hygiénique, traitement pharmaceutique et
chirurgical, enfin en traitement des acci-
tions, l'auteur a signalé les résultats de sa
dents éloignés. Dans chacune de ces sec-
des faits cliniques.
propre observation en les appuyant sur

En terminant ce court aperçu de l'ouvrage didactique de notre savant confrère de Lisbonne, nous devons également accorder des éloges au traducteur, M. le doc

teur Garnier, qui a bien su rendre dans un style clair, précis et élégant, la pensée souvent pittoresque de l'auteur, et à su faire apprécier tout le mérite de son livre aux praticiens qui ne sont pas versés dans la connaissance des langues espagnole et portugaise. Nous conseillons donc la lecturc de cette monographie à tous nos confrères qui sont soucieux de se tenir au courant des progrès de la science. Ils y

trouveront un guide sûr pour le diagnostic d'une maladie souvent méconnue et un mode de traitement rationnel sanctionné par l'expérience et couronné par le succès. C'est le seul moyen de connaitre les ressources nouvelles que M. le docteur Alvarenga met pour ainsi dire à leur disposition et auxquelles cette analyse trop succincte ne peut qu'à peine les initier. Dr L... M...

IV. ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles.

Bulletin de la séance du 6 juillet 1857.

Président: M. DIEUDONNÉ.
Secrétaire: M. VAN DEN CORPUT.

Sont présents: MM. Rieken, L. Martin, Dieudonné, Gripekoven, Leroy, Janssens, Henriettel, Bougard, Joly, Crocq, Delstanche, Pigeolet et Van den Corput.

Le procès-verbal de la séance du mois de juin est lu et adopté.

La correspondance comprend : 1° Une lettre de M. le docteur Donders, membre correspondant à Utrecht et rédacteur des Archiv für die holländischen Beiträge zur Natur-und Heilkunde, dont il propose l'échange avec le Journal publié par la Société. L'échange est accepté.

2o Une lettre de M. Kohl, pharmacien ct membre correspondant à Brakel, qui fait parvenir un travail manuscrit en langue allemande et portant pour titre : Réponse à la critique du docteur Marquart, de Bonn, sur le mémoire intitulé : Sur la production de l'acide benzoïque au moyen du malate de chaux, et Expériences plus récentes pour le préparer de la manière la plus avantageuse. Renvoyé à l'examen de MM. Gripekoven, rapporteur, Leroy et Van den Corput.

3 Une lettre de M. le docteur A. Garbiglietti, de Turin, qui accuse réception de son diplôme de membre correspondant et remercie la Société de l'avoir associé à ses travaux.

4o Une lettre de M. le docteur De Roubaix, professeur à l'université de Bruxelles, qui fait parvenir, pour être distribués aux membres de la Compagnie, un certain nombre d'exemplaires de son mémoire sur los accidents qui peuvent être la suite des

[blocks in formation]

La Société a reçu en outre deux mémoires pour le concours (question de médecine ou de chirurgie au choix des concurrents). Le premier de ces mémoires est intitulé: De la chorée et porte pour épigraphe: Naturam morborum curationes ostendunt; le second est intitulé: Monographie de l'oxyure vermiculaire et porte l'épigraphe : Scientia dedit, scientia da'il.

Conformément au règlement, l'Assem blée procède par voie de scrutin secret et à la majorité absolue des suffrages, à la nomination d'une commission de cinq membres pour juger ces mémoires. - Ont été désignés par le scrutin: MM. Crocq, Henriette, Pigeolet, Bougard et Janssens.

M. le docteur Beaupoil, membre correspondant à Ingrandes (Indre-et-Loire), envoie un travail manuscrit intitulé: Nole sur un nouveau bandage herniaire sans sous-cuisse et un exemplaire du même bandage. — Renvoyés à l'examen de MM. Henriette, Bougard et Pigeolet qui soumettront le nouveau bandage à l'expérimentation.

[blocks in formation]

ren-Collegium der medicinischen Facultät in Wien, unter dem Decanate des Dr Aloïs Aitenberger, im Jahre 1856-4857. Wien, 1857, in 8°.

3. De la vaccine et de la nécessité des revaccinations; par M. A. Clauzure. Angoulême, 1855, in-8°.

[ocr errors]

4. Société médicale de la Charente. Prévoyance. Science. Dignité professionnelle. Statuts homologués de la Société le 10 février 1857, br. in-8o. 5. Opheffing eener enterostenose, door Dr Van Dommelen, in-8o.

6. Epidémie de variole arrêtée dans sa marche par des vaccinations et des revaccinations générales; par M. H. Gintrac. Bordeaux, 1857, in-8°.

7. Flore de l'arrondissement de Furnes et d'une partie de celui d'Ypres, par un pharmacien. Ypres, br. in-8.

8. Des accidents qui peuvent être la suite des grandes opérations et des moyens de les prévenir; par le professeur Deroubaix. Bruxelles, 1887, in-8°.

9. Rapport sur l'établissement d'aliénés de Gheel; par M le Dr Bulckens, br. in-8°.

10. Les eaux de Spa, leurs vertus et leur usage; par le Dr J. Lezaack, 1857, 1 vol. in-12.

11 à 52. Divers journaux de médecine et recueils scientifiques périodiques.

L'ordre du jour amène l'élection d'un président et d'un vice-président pour l'année 1857-1858. L'Assemblée procède à cette opération par voie d'un scrutin secret à la suite duquel M. Dieudonné a été réélu comme président et M. Rieken comme vice-président.

M. Van den Corput fait ensuite, au nom du bureau, le rapport suivant.

MESSIEURS,

La Société, dont les relations scientifiques ne fout chaque jour que s'étendre davantage, a reçu, pendant l'année écoulée, un grand nombre de communications et de mémoires du plus haut intérêt.

Beaucoup de demandes d'association à ses travaux lui ont été adressées. La Com pagnie a montré, avec raison, une juste sévérité dans la dispensation de ses titres.

Le nombre des membres correspondants qu'elle a admis depuis la séance correspondante de juillet 1886, s'est borné à huit, parmi lesquels six étrangers et deux regnicoles; ce sont pour les premiers:

M. Da Costa Alvarenga, de Lisbonne, qui nous a envoyé plusieurs ouvrages imprimés, ainsi qu'un travail manuscrit publié par notre Journal;

M. Bouisson, professeur à la Faculté de

médecine de Montpellier, dont les savants travaux vous sont suffisamment connus;

M. Bourgogne père, docteur en méde cine à Condé, auteur d'un mémoire remarquable sur le choléra ;

M. Langenbeck jeune, professeur à l'Université de Berlin, et l'un des praticiens les plus distingués de l'Allemagne ;

M. Martin, professeur d'obstétrique à Iéna:

M. Garbiglietti, auteur de différentes brochures relatives à l'anatomic comparée et à la pathologie.

La Société a, de plus, décerné le diplôme de correspondant regnicole à deux médecins belges: M. Hambursin, de Namur, qui nous a communiqué une observation fort intéressante de fièvre intermittente symptomatique, ainsi que quelques autres travaux qui dénotent chez ce jeune confrère l'observateur zélé et le praticien instruit; et M. Van Lynscele, de Gand, qui, par son mémoire sur la périodicité des fonctions génératrices, a révélé des aptitudes élevées jointes à des ressources scientifiques fort étendues.

Elle a enfin élevé à l'honorariat l'un de ses plus vénérables correspondants, M. le docteur Groeser', de Mayence, à l'occasion de son jubilé de 80 années de doctorat.

Indépendamment de ces nominations, la Société a inscrit, sur la liste des candidats au titre de correspondant pendant le courant de ses travaux de l'année écoulée, les noms suivants :

M. le docteur José Calvo, professeur d'ophthalmologie à l'Université de Madrid, qui a fait hommage à la Compagnie de son Traité des maladies des yeux ;

M. Phipson, docteur en sciences à Paris, auteur de plusieurs brochures et de différents articles relatifs aux sciences naturelles, qui ont paru dans nos publications;

M. Walz, pour son opuscule sur la doctrine du docteur Mandt, de Saint-Pétersbourg;

M. Angillis, pharmacien à Ypres, auteur de diverses notes publiées dans nos journaux de pharmacie et d'un article sur l'extrait de sang de bœuf, qui a fait l'objet d'un rapport de la part de notre Société;

M. Bertin, médecin de l'hospice civil de Nancy, qui nous a communiqué un ouvrage sur la vaccine;

Enfin, MM. Vianna et Barbosa, de Lisbonne, qui ont écrit en commun un ouvrage intéressant sur le choléra, et dont le dernier, M. Barbosa, l'un des praticiens les plus instruits et les plus actifs dont s'honore le Portugal, nous a dernièrement

encore fait hommage d'un nouvel ouvrage qu'il vient de publier sur les causes de mortalité dans l'hôpital de San-José, de Lisbonne.

La Société ayant l'habitude solennelle, chaque année à pareille époque, de choisir, pour les proposer à votre nomination définitive, ceux parmi les candidats au titre de correspondant qui ont le mieux mérité de la science et contribué le plus efficacement aux travaux ou à la renommée de notre Compagnie, nous avons l'honneur. Messieurs, de vous proposer comme ayant le plus justement mérité cette distinction:

M. Phipson, docteur en sciences à Paris, actuellement attaché à la rédaction du Cosmos:

Et M. le docteur Barbosa, chirurgien de l'hôpital civil de Lisbonne et l'un des rédacteurs de la Gazeta medica de Lisboa, qui se fait l'écho de nos travaux et s'efforce, avec un zèle qui l'honore, de faire pénétrer dans sa patrie les lumières dont le génie de nos savants enrichit la science.

M. LE PRÉSIDENT, après avoir présenté encore quelques considérations sur les titres acquis par MM. Phipson et Barbosa à la distinction qui vient d'être proposée en leur faveur, met successivement aux voix la nomination de M. Phipson et celle de M. Barbosa comme membres correspondants de la Société. Ces deux honorables candidats sont élus à l'unanimité des suffrages.

M. CROCQ, tant en son nom qu'au nom de MM. Rieken et Van den Corput, donne lecture du rapport suivant sur un mémoire manuscrit de M. le Dr d'Udekem, intitulé: Métamorphoses des vorticelliens.

MESSIEURS,

De tout temps on a reconnu les métamorphoses des insectes; mais ils passaient pour être les seuls êtres qui en présentassent. Depuis on a signalé des métamorphoses analogues chez les vers intestinaux, et M. Van Beneden a étendu et démontré cette idée de la manière la plus péremptoire. Enfin, en 1849, un naturaliste allemand, M. Stein, a le premier établi positivement que les infusoires de la famille des vorticelliens subissaient aussi des métamorphoses, plus compliquées, plus remarquables et plus difficiles à suivre que celles des animaux dont nous avons fait mention précédemment. D'après cet auteur, les vorticelliens, animaux pédiculés et munis d'une bouche entourée d'une couronne de cils, se détachent, vont se fixer

ailleurs par un nouveau pédicule qui leur vient, puis s'enkystent. Alors, il suppose qu'ils se transforment en acinètes, autres animaux pédiculés présentant plusieurs pinceaux de cils, et offrent à leur intérieur des bourgeons ciliés. Ces derniers deviennent libres, puis se transforment en vorticelliens.

Jusque-là, il y avait peut-être autant d'hypothèse que d'observation, surtout quand au dernier point; le principal argument était toujours la présence simultanéc de certaines espèces de vorticelliens et des acinètes correspondants dans certaines infusions. Aussi, des observateurs distingués, tels que MM. Ehrenberg et Lachr man, nièrent-ils les idées de M. Stein, et persistèrent-ils à considérer les vorticelliens et les acinètes comme constituant des familles différentes. M. Lachman en particulier démontra que les embryons cities des acinètes se transforment en acinètes, et non en vorticelliens, fait dont il rapporte la découverte au célèbre physiologiste, M. J. Muller.

Déjà avant de connaitre le travail de ce dernier auteur, M. d'Udekem avait dirigé ses recherches vers ce point aussi obscur que difficile. Il avait choisi pour type l'epistylis plicatilis ‹Recherches sur le développement des infusoires, juillet 1856). Il a vu cet animal s'entourer d'un kyste, soit en quittant son style, comme l'a vu M. Stein, soit en y restant fixé. Il l'y a vu subir une transformation par laquelle il perd sa bouche et son péristome pour se transformer en un animal globuleux, clos de toutes parts, et couvert d'une infinité de cils vibratiles. Cet animal ressemble beaucoup aux infusoires désignés sous le nom d'opalines. Il ne tarde pas à devenir libre en faisant éclater son kyste, puis va se fixer sur un endroit convenable, soit en se pédiculant, soit en restant sessile. Alors les cils vibratiles tombent, des faisceaux de tentacules se développent sur différents points, et l'opaline se trouve transformée en acinète. Celle-ci donne naissance à des bourgeons ciliés qui successivement deviennent libres, vont se fixer, en se pédiculant ou en restant sessi les, perdent leurs cils, et présentent quatre faisceaux de tentacules, reconstituant ainsi de nouvelles acinètes.

Dans le travail qu'il nous présente, M. d'Udekem, continuant ses recherches, prouve que ce qu'il a observé chez l'epistylis plicatilis s'observe chez beaucoup d'espèces de vorticelliens et peut-être chez tous. Pour cela, il passe en revue, dans autant de chapitres, tous les phénomènes

constitutifs de cette évolution, savoir : 4 L'enkystement; 2o la transformation du vorticellien dans l'intérieur du kyste en opaline ou bursaire; 3 la transformation des opalines en acinètes; 4o l'apparition des embryons ciliés; 8" leur transformation en jeunes acinètes.

L'enkystement a été observé chez quatre espèces du genre vorticella, dont deux nouvelles découvertes par M. d'Udekem ; chez trois espèces du genre carchesium; chez deux espèces du genre epistylis; chez une espèce d'opercul ria; et chez la vaginicola cristallina, Chez les autres espèces de vorticelliens, il n'est pas parvenu à le constater. L'enkystement peut avoir lieu à toutes les époques de la vie de l'animal, et mềme à l'époque où il se multiplie par scission; alors un même kyste enveloppe les deux individus. Cet enkystement, que M. d'Udekem décrit fort bien, ne paraît d'ailleurs pas être un fait physiologique, nécessaire, inhérent à l'organisation de l'animal, mais bien un fait dépendant de circonstances extérieures, qui sont le froid, et l'évaporation du liquide dans lequel se trouve l'animal.

Le vorticellien enkysté reste la plupart du temps sans subir de métamorphoses, jusqu'à ce que, sous l'influence de l'humidité et d'une certaine chaleur, il brise son kyste et reprend sa forme primitive. C'est ce que MM. Stein et Lachman avaient déjà reconnu. D'autres fois, il paraît subir une sorte de dissolution, il se transforine en une masse sarcodique homogène et granulée, dont les granules se réunissent en groupes qui se divisent et se sous-divisent, à peu près comme cela arrive dans le vitellus après la fécondation. Enfin, l'animal est remplacé par une opaline, infusoire doué d'un tegument contractile, fermé de toutes parts et couvert de cils vibratiles. M. d'Udekem a le premier reconnu cette curieuse métamorphose, qu'il a observée chez deux espèces d'epistylis, chez les quatre vorticelles dont il a été question précédemment, et chez deux espèces de carchesium.

M. Stein croyait que les vorticelliens se transformaient directement en acinètes; M. d'Udekem a découvert qu'ils passent par l'état intermédiaire d'opalines ou de bursaires, et par là il a évité les objections faites au premier par M. Lachman. Voici maintenant comment cette métamor phose s'opère. L'opaline exécute dans son kyste une rotation continuelle, elle augmente de volume; enfin le kyste éclate, et elle devient libre. Alors, on trouve d'une part des opalines libres; d'autre part

des acinètes; et enfin, un état intermédiaire, dans lequel des acinètes munies de leurs tentacules ont encore la forme sphérique et le corps couvert de cils. Les acinètes à l'état embryonnaire ont aussi des cils; mais ces cils sont disposés autrement, et n'existent que chez de fort petits animaux Cet état intermédiaire est diffi cile à observer, et ne peut être saisi que grâce à des observations attentives et continuelles.

Ces observations d'un état intermédiaire anéantissent les objections de M. Lachman, qui prétend que M. Stein a cu affaire uniquement à des espèces différentes, sans rapport aucun entre elles. Un fait bien remarquable aussi, c'est qu'une espèce déterminée de vorticelliens est accompagnée constamment de l'espèce correspondante d'acinète; la découverte de chaque nouvelle espèce de vorticelliens a amené celle d'une nouvelle espèce d'acinète, et réciproquement; ce fait parle d'une manière bien décisive en faveur de la parenté qui existe entre ces deux familles d'animalcules.

M. Lachman a reproché à M. Stein de n'avoir pas isolé les espèces qu'il a observées, de ne pas s'être assuré que dans le même espace les différentes espèces ne cohabitaient pas. M. d'Udekem a cherché à obtenir cet isolement, et il a vu apparaître des acinètes dans un liquide où il avait isolé des epi tylis plicatilis. Cependant il avoue que ces expériences sont trop difficiles et les causes d'erreur trop nombreuses pour qu'on puisse en tirer des conclusions définitives.

Les acinètes renferment un nucléus qui se transforme en un embryon cilié, lequel est expulsé, après quoi il se forme un nouveau nucléus, et ainsi de suite. M. d'Udekem n'a jamais vu la division du nucléus, avancée par M. Stein et niéc par M. Colin. Il a vu, comme MM. Jean Muller et Lachman, ces embryons se transformer en jeunes acinètes. Cependant deux fois il les a vus s'enkyster; mais il n'a pu les suivre plus loin. Ce point attend donc encore de nouvelles recherches.

Comme vous le voyez, Messieurs, les recherches de M. d'Udekem ont fait faire un pas à la question si difficile et si intéressante des métamorphoses des infusoires, en démontrant positivement certaines d'entre elles. Nous ne doutons pas qu'en continuant dans la voie encore peu explorée qu'il s'est ouverte, il ne parvienne à d'autres résultats importants. Ses travaux présentent d'ailleurs beaucoup de clarté et de précision, qualités qu'on ne rencontre

« PrécédentContinuer »