pondre. Cependant ma réserve ne doit pas seulement dans lesquelles le lactucarium aller jusqu'à laisser s'accréditer, grâce à s'est montré absolument sans action. Dans l'autorité de votre journal, des opinions les quatorze autres son action a été plus que je puis démontrer ne pas être fondées, ou moins marquée, mais toujours sensien m'appuyant uniquement sur les faits ble. Ce qui m'a surtout frappé dans ces que je trouve dans vos colonnes. J'ai unc observations, c'est qu'elles établissent, trop haule idée de votre impartialité per- comme l'avaient annoncé, bien avant que sonnelle pour ne pas être convaincu que je m'occupasse de ce produit, Coxe, Scuvous serez le premier à désirer qu'elles damore, Anderson, Duncan en Amériquc soient rectifiées. et en Angleterre, Bidault de Villiers et » Lorsque je me suis occupé d'obtenir François en France, que le lactucarium en grand le lactucarium, je me proposais agit même sur des malades accoutumés à de remplacer l'extrait de laitue, employé l'usage de l'opium ; qu'ainsi il a déterminé sous le nom de ibridace et reconnu tout à le sommeild'une manière durable chez une fait inerte, par le suc laiteux obtenu par femme atteinte d'un cancer et qui avait incisions : cc suc avait été expérimenté pris précédemment des pilules d'extrait sous le nom de lactucarium par de nom. Thébaïque (obs. XV); que lorsque le lacbreux observaleurs, qui lous avaient tucarium, après avoir longtemps produit signalé ses propriétés calmantes avec une un effet utile, est devenu impuissant, le sorte d'enthousiasme. Il m'avait semblé malade élant sur lc point de succomber, que, même en faisant la part de l'exagé l'opium ne réussit pas mieux (obs. XIV); ration, assez ordinaire chez les auteurs que des malades, qui avaient éprouvé un d'une découverte, un produit auquel on soulagement marqué sous l'influence du avait attribué de telles propriétés ne de- lactucarium, n'en avaient éprouvé aucun vait pas être complétement sans utilité, et sous l'influence de l'opium, à tel point que qu'il pouvait y avoir intérêt à le mettre à lc lactucarium était redemandé avec inla disposition des praticiens. Telles sont stance (obs. XII); que dans les convalesles considérations qui m'ont amené à cher- cences de fièvre typhoïde rendues plus cher la solution de ce problème. Les pre- pénibles par la privation du sommeil, le mières expériences qui ont été faites à ma sommeil est si bien revenu sous l'influence demande sur le produit que j'ai obtenu du lactucarium, qu'une des malades auxont confirmé mes espérances. Mais je dois quelles il a été administré, a dit avoir dire que, de toutes les observations qui mieux dormi dès le premier jour qu'elle m'ont élé communiquées, il n'en est pas n'avait fait depuis deux mois, et qu'au qui soient plus favorables au lactucarium bout de très-peu de temps le lactucarium que celles que vous avez publiées, qui a pu être remplacé par des pilules de mic prouvent mieux que ce médicament doit de pain, sans que l'insomnie ait reparu prendre une place utile dans la inalière (obs. VII et XI); qu'enfin ce médicament médicale. agit (il n'est pas une de vos observations · Pour qu'il en soit ainsi, il ne me sem- qui ne le constate), sans nausées, sans cébla pas nécessaire que le lactucarium soit phalalgie, sans rèves, sans la moindre pedoué de propriétés aussi énergiques que santeur de tête ; qu'il laisse , en un mot, l'opium ; car alors il aurait comme lui les après lui si peu de traces de son action, inconvénients de sa puissance; si je ne me que vos malades vous disent, je cite textrompe, il suffit que l'action de ce nouvel tuellement, non-seulement qu'ils ont bien agent soit manisestc, incontestable, quel dormi, mais encore qu'ils ne sont pas aussi que saible qu'elle puisse êlre ; cette fai- engourdi le matin que lorsqu'ils ont pris blesse relative est même à mes yeux un des pilules d'opium (obs. XIV). avantage réel, parce qu'elle permet de Il ne me semble pas que, à moins de graduer l'emploi des narcoliques, en com- parti pris, on puisse considérer un médimençant par recourir au médicament le cament qui produit de tels effets comme plus faible, le lactucarium, en s'y arrétant, un médicament qui ne mérite pas l'attens'il suflit, pour passer ensuite à l'opium, tion dont il est l'objet. si l'emploi d'un agent plus actif est re- » Quant au sirop, je reconnais avec vous connu nécessaire. Rien ne prouve micux que, si l'on veut administrer le laclucaque les fails recueillis à l'hôpital Sainte- rium à haute dose, ce n'est point la forme larguerite, et publiés par vous, que le à laquelle il faut recourir. Mais je suis lactucarium satisfait à toutes ces condi- loin d'admettre qu'il faille employer ce tions. sirop à aussi haute dose que vous le dites, · En effet, sur les seize observations pour produire un effct utile. D'ailleurs, on que vous avez rapportées , il en est deux d'administre pas toujours le lactucarium truisent pas, dans le seul but de ramener le sommeil. posé à reconnaitre que c'est par des expéOn met souvent à profit ses propriétés riences cliniques comparatives qu'il conpour calmer la toux ou certains états ner- vient de juger la valeur relative des diveux, sans avoir besoin pour cela de l'ad- verses préparations du lactucarium. It ministrer à dose somnifère. serait aussi à désirer que le sirop de lac» M. Bertrand, direcleur de l'École de tucarium fût comparé, dans ces expérienmédecine de Clermont, inspecteur des ces, au sirop de thridace, qu'il est surtout caux du Mont-Dore, a si bien caractérisé destiné à remplacer. Si l'intérêt de ces l'action du lactucarium dans la notc où il recherches pouvait tenter un de vos collaa résumé ses observations, il a précisé borateurs, je m'empresserais de mettre à avec tant de justesse les limites dans les- sa disposilion telle quantité de lactucarium quelles elle s'exerce, que tout ce qu'il a qui pourrait lui être nécessaire. Je me dit à ce sujet a été confirmé par tous les permettrai seulement d'insister pour que faits recueillis depuis, par ceux observés le sirop soit préparé en suivant exactedans les services de MM. Serres et Magen- ment la formule que j'ai proposée, et qui die, comme par ceux que vous venez de a été adoptée par l'Académie de médecine publier. Eh bien! c'est une observation à la presque unanimité. Les modifications faite par M. Bertrand qui a servi de règle qui ont été indiquées ne m'ont pas para pour la proportion à adopter dans la for- heureuses, et j'aurais tout lieu de craindre mule du sirop. Cet éminent observateur que le sirop préparé en en tenant compte rapporle que le lactucarium, administré ne justifiât par trop la critique que vous à la dose de 30 centigrammes par jour, en avez saite de cette préparation. Ce ne serait trois fois, le matin, à midi et le soir, dans pas la première fois, du reste, qu'une mauun cas bien déterminé de phthisie pulmo- vaise manière d'opérer aurait compromis naire, avait calmé d'une manière complète et sa réputation. H. AUBERGIER. ) durable une toux fréquente, profonde, convulsive, empêchant tout sommeil, et usant Les réflexions de M. Aubergier ne dé. ainsi avec une double rapidité les forces du nous le croyons du moins, les malade. La formule du sirop a été calcu- réserves que nous avons cru devoir émetlée précisément de manière à ce qu'une tre à propos de la valeur du sirop de lactucuilleréc contienne tous les principes so- carium; pour les légitimer, il nous suffira lubles de la dose de lactucarium qui a de faire remarquer à ce savant chimiste produit l'effet indiqué par M. Bertrand. qu'il n'a pas jusqu'ici fourni la preuve Vous reconnaissez qu'il y eût eu inconvé- d'un fait important. M. Aubergier fait nient à dépasser cette dose; vous recon- bien entrer dans la formule de son sirop naitrez aussi, je l'espère, toute la valeur la quantité d'extrait de lactucariun nécesde la considération qui me l'a fait adopter. saire pour que chaque cuillerée (20 gr.) Il ne faut pas perdre de vue d'ailleurs contienne 10 centigrammes de lactucaque, le principe actif du lactucarium étant rium; mais comme il fait intervenir dans très-peu soluble, et ne pouvant être enlevé sa préparation de l'albumine, et que cette à la matière résineuse qui l'accompagne substance possède la propriété de précipique par l'action de l'eau bouillante plu- ter la matière résineuse du lactucarium, sieurs fois répétéc, il y a chance pour que et de dépouiller le sirop de son amertume, l'extrait qui se trouve en dissolution dans nous nous sommes demandé si l'albumine le sirop agisse d'une manière plus prompte n'enlevait pas en même temps une certaine ct plus efficace que lorsqu'on l'administre portion des principes actifs de l'agent mésous forme pilulaire. Une moindre dose dicamenteux. H. Aubergier ne le pense sous forme de sirop doit produire plus pas, puisque les principes actifs sont sod'effet qu'une plus forte en pilules, lors- lubles dans l'eau bouillante; mais, en qu'on ne laisse qu'aux sucs de l'appareil thérapeutique, les jugements doivent se digestif le soin de remplacer l'action de baser seulement sur les faits. Comme le l'eau bouillante pour la dissoudre. savant chimiste n'avait pas fourni de » Il faut bien aussi tenir compte de la preuves cliniques à l'appui de son asserdifférence que présente l'impressionnabi- tion, et que des observations que nous inlité des malades qu'on traite dans les hô- sérions ressortait seulement la valeur de pilaux et de ceux de la pratique civile, l'extrait alcoolique du lactucarium, nous de la difficulté que beaucoup de personnes, aurions dépassé les données des expériet surtout les enfants, éprouvent à avaler mentations tentées par M. Marotte, si des pilules. De là des motifs de préférence nous avions appliqué au sirop les conclupour une forme plutôt que pour une autre. sions qu'on devait tirer des essais du lacNalgré ces observations, je suis tout dis- tucarium. M. Aubergier le reconnait, puisqu'il dit : « C'est par des expériences stituent dans leurs prescriptions la poudre cliniques comparatives qu'il appartient de de semence à celle de la feuille de digi à juger la valeur des diverses préparations tale, puisqu'elle est plus active. du laclucarium. » Nous n'avons jamais pré- (Bulletin général de thérapeutique.) tendu autre chose. Debout. L'expérience clinique de chacun et de chaque jour a prononcé; presque tous les GLYCÉRINE CAUSTIQUE CONTRE LE LUPUS. médecins emploient aujourd'hui le sirop La formule suivante est due à M. le docde lactucarium d'Aubergier, et ils y re teur Hébra, de Vienne : viennent parce qu'avec lui ils réussissent. Jode. 4 grammes. M. Debout croit que l'albumine dé loiture de potassium 4 grammes. pouille ce sirop de son amertume ; c'est la Glycérine : 8 grammes. matière åcre et non la matière amère qu'on Ce topique s'applique tous les deux enlève par cet agent. On laisse donc ainsi jours au moyen d'un pinceau; son contact le principe utile en séparant une matière est douloureux pendant plus de deux heu. dont le moindre inconvénient est de ren- res, mais il a le grand avantage de guérir dre ce sirop désagréable. le lupus sans produire de cicatrices dif(Répertoire de pharmacie.) formes. (Ibid.) PLUS RÉACTIF PROPRE A DÉCELER LES PILULES ET TEINTURE DE SEMENCES DE DI- PETITES QUANTITÉS DE SUBLIMÉ MÊLÉES AU GITALE. — Lcs pharmaciens des petites lo- CALOMEL, par M. MARCHANDIER. calités n'ont pas loujours le temps de pré. La pureté du calomel est un point si imparer la digitaline, de constater la pureté poriant que nous croyons utile de signaler de celle qu'ils achètent. Pour être cer. aux praticiens un procédé très-simple pour tain d'avoir un produit toujours efficace, s'assurer si le médicament est exempt ou M. Brossard, pharmacien à Rouen, propose non de sublimé corrosif. Voici la formule de récolter la semence de digitale, qui se de mon réactif : conserve bien d'une année à l'autre. Un PR. Iodure de potassium. 10 centigrammes. gramme de cette semence, pilée avec quan Eau distillée.. 10 grammes. tité suffisante de miel, donne une masse On prend environ 80 centigrammes du pilulaire qui, divisée en 30 pilules, contient un peu plus d'un milligramme de di calomel à essayer, ct on fait une pâte avec gitaline. Ce pharmacien prépare en outre une goutte ou deux du liquide d'épreuve sur un morceau de verre. une teinture dont voici la formule : Si le calomel est pur, il prend une couSemence de digitale. 40 grammes. Alcool á 330. 120 grammes. leur verte; s'il renferme seulement un millième de bichlorure, il se produit des Faites macérer pendant huit jours, et taches rouges. (ibid.) terminez par une digestion de deux heures, puis versez dans un appareil à déplacement. Quand toute la teinture est passée Médecine légale. dans le récipient, ajoutez au résidu de l'alcool en quantité suffisante pour en De L'EXAMEN PHYSIQUE DES POILS ET DES chasser les dernières portions de teinture, CHEVEUX, CONSIDÉRÉ SOUS LE RAPPORT MÉde façon à obtenir 120 grammes. Cette DICO-LÉGAL; par M. J.-L. LASSAIGNE.teinture contient à peu près 1 centigramme Dans plusieurs circonstances relatives à de digitaline par gramme, et peut être des cas de médecine légale on a souvent employée dans les potions et la prépara- besoin , dans l'intérêt de la vérité , d'étation du sirop de digitale. blir si des poils ou des cheveux trouvés sur M. Bouchardat, en publiant la note de des vêtements d'un inculpé, ou sur des M. Brossard dans son Répertoire de phar- instruments ayant servi à la perpétration macie, tout en accordant que les semences d'un crime, appartiennent ou non à la vicde digitale sont moins variables pour la time. Si la solution d'une semblable quesproportion de digitaline que les feuilles, tion présente de nombreuses difficultés , fait remarquer avec juste raison qu'un que plus d'un expert a pu rencontrer en pharmacien ne peut, dans aucun cas, rem- présence des faits qu'il avait à examiner, placer la digitaline par une préparation de elle est souvent obtenue par des expésemences de digitale. Mais rien ne s'op- riences comparatives , qu'il importe de ne pose à ce que les praticiens, profitant de jamais négliger lorsqu'il y a intérêt, soit l'enseignement qui leur est donnė, ne sub- pour la justice, soit pour l'accusé. Les divers ouvrages de médecine légale prévenus, nous furent remis par le présipubliés jusqu'à ce jour n'ont traité ce dent à l'effet de constater s'ils appartepoint que d'une manière secondairc; quel- naient aux échantillons de cheveux détaques-uns ont même gardé un silence qui chés de la tête des inculpés. attesterait, suivant nors, qu'il n'a pas été Les expériences auxquelles nous nous l'objet de travaux particuliers, ou du livrâmes, ont été faites suivant un plan moins que les faits recueillis sur cette ma- que nous nous étions tracé, afin d'obtenir, tière sont rares et peu connus. autant qu'il était possible de l'établir sur Une observation, consignée dans le Ma- ces matières, des résultats comparatifs. nuel complet de médecine légale publié par Une même longueur de chaque cheveu, MM. Briand , Ernest Chaudé et Gaultier coupée à la base et à l'extrémité opposée , de Claubry en 1852, démontre, p. 814, a été placée sur une lame mince de verre de quelle importance peut être la consta- blanc, au milieu d'une goutte de glycérine tation de la nature de quelques cheveux pure, et on a recouvert le tout avec une ou quelques poils retenus au milieu de autre lame mioce de verre, comme cela se taches de sang ou de tout autre liquide. pratique pour l'examen microscopique des Les moyens d'observation que ces auteurs objets transparents qu'on veut voir par la indiquent, à l'aide du microscope, et les lumière transmise. Cette première opéraprocédés qu'on doit suivre pour arriver à tion, en nous permettant de reconnaitre la connaissance de la couleur, de la forme la grosscur comparative de ces portions de et de la grosseur des poils ou cheveux qui cheveux, nous donnait, au moyen d'un sont l'objet d'un examen, suffisent dans le micromètre gravé sur lame de verre, leur plus grand nombre de cas. Nous les avons diamètre réel. Or, cet examen, fait avec le méme mis en pratique dans diverses cir- plus grand soin, nous a fait constater nonconstances; mais nous avons ajouté à ces seulement que la couleur des cheveux moyens quelques faits qui peuvent trouver trouvés sur le jupon de la victinic difféaussi quelques applications utiles dans rait, par sa nuance, de celle des cheveux plusieurs expertises médico - légales du des inculpés, mais que les premiers étaient même genre. beaucoup plus fins que les cheveux des Dans une affaire criminelle qui s'in- derniers. Ceux-là avaient un diamètre struisit en 1837, à l'occasion d'un triple moyen qui égalait Omm,04 à 0mm,05; ceux. assassinat commis au village de Saint- ci un diamètre égalant Onm,07 à Omm, 09, Martin-le-Gaillard, près de la ville d'Eu, c'est-à-dire double environ. la présence de plusieurs filaments adhérant La conclusion à laquelle nous fùmes au bord tranchant d'une hache présumée conduits se formulait en ces termes : avoir servi à la consommation du meur- « Les cheveux trouvés sur la jupe de la tre, fournit à MM. Barruel et Ollivier » victime n'ont aucun rapport avec les (d'Angers) l'occasion de soumettre à l'exa- » cheveux des inculpės ; ils sont plus fins, men microscopique ces filaments, qu'ils plus souples et d'une teinte beaucoup moins reconnurent bientôt être des poils d'ani- » foncée, ont un diamètre plus gros , égamaux se consondant avec ceux du cheval » lant environ le double des cheveux préou du bæuf, et s'éloignant, par leur struc- > cédents : ce qui établit une notable ture, des cheveux avec lesquels on les ► différence entre les premiers et les seavait confondus. Les débats firent consta- conds. ) ter qu'en effet cette hache appartenait à Nous ajouterons à ces données, fourl'un des accusés exerçant la profession denies par l'examen microscopique , que la boucher (page 816). comparaison de couleur faite en disposant De nouveaux faits , accomplis dans ces sur une feuille de papier blanc les cheveux derniers temps, viennent démontrer de l'un près de l'autre, une simple loupe perquelle importance peuvent être, pour la mettait de distinguer neltement les chejustice, les observations semblables à celle veux recueillis sur la jupe de la victime de que nous avons mentionnée ci-dessus. ceux appartenant aux inculpés. Dans une affaire relative à un altentat à Les dessins que nous fimes d'après l'obla pudeur, pour laquelle nous fûmes ju- scrvation microscopique, joints au rapport diciairement requis avec M. Lesueur, qui fut dressé à cette occasion, fournirent prosesseur agréué et chef des travaux chi- une représentation exacte de ce que nous miques de la Faculté de médecine de avions remarqué et constaté par l'expéParis, nous eúmes à examiner deux che- rience. veux courts trouvés sur la jupe de la vic- Depuis, l'un de nous, dans une expertise time. Ces cheveux, saisis comme pièces à qui lui a été confiée par l'un de MM. les conviction, pouvant appartenir à l'un des juges d'instruction près le tribunal de première instance de la Seine, a pu met- 1° Le cheveu trouvé sur la hache appar. ère en pratique les mêmes moyens et arri. tenant à l'inculpé n'a pu élre rapproché, ver à éclairer la justice sur un même ni par sa couleur ni par sa grosscur , des ordre de faits. cheveux pris sur le sommet de la tête, sur le Cette nouvelle observation, rapprochée front et à l'occiput de la victime; ces trois de la précédente, démontrera de quelle sortes de cheveux étaient plus gros du importance doivent être les recherches de double et d'unc teinte plus foncée. la nature de celles qui font l'objet de celte 2° Le poil trouve a dhérent au fer de la nole. hache, examiné à l'ail nu et à l'aide du Dans une commune de l'un de nos dé- microscope, sc rapprochait, abstraction partements, un meurtre fut commis dans faite de sa longueur, des poils composant la nuit du 3 au 4 février dernier. Un des la moustache de la victime, et non de ceux individus avec lesquels la victime s'était de la barbe au menton, qui étaient plus trouvée en rapport dans la soirée, fut gros ct d'une teinle rousse plus foncée. soupçonné et arrêté. Une visite domici- Nous sommes arrivés à ces conclusions liaire ordonnée par les autorités judiciaires en disposant, comme nous l'avions fait fit constaler, dans unc des chambres atte- déjà, sur une même lame de verre imprénante à celle où la victime avait eu des gnée d'une couche mince de glycérine rapports avec l'inculpé, une fourche et pure, des portions de poils et de cheveux une bache. L'examen attentif de ces deux coupées ders la base et à l'extrémilé opposée objels amena la constatation de deux pc- libre, recouvrant avec une seconde lame de tiles taches de sang, de Om.003 à Om,004 verre et examinant sur le porte-objet d'un sur le manche de la fourche, et un cheveu microscope grossissant 200 fois. et un poil collés au fer de la hache près Les observations qui précèdent démond'une petite tache recouverte de rouille. trent donc de quelle utilité sont, pour les Ces pièces à conviction , recueillies par le expertises médico-légales, les expériences jnge chargé de l'instruction de l'affaire, qu'il est possible d'entreprendre avec le furent envoyées à Paris avec une commis- secours du microscope. Les travaux de sion rogatoire adressée à M. le procureur M. Charles Robin ont prouvé, depuis impérial. longtemps, tout ce que la science a le droit La mission qui nous fut confiée à la d'attendre d'un instrument que les décousuite de ce dernier acte, nous fit entre- vertes en optique ont aujourd'hui si bien prendre des expériences d'après lesquelles perfectionné et de ceux qui, comme lui, lc nous reconnúmes, à l'aide du microscope manient et l'emploient avec une si grande et de quelques réactions chimiques, que habileté. Leur exemple ne saurait trop les deux petites taches sanguines déposées engager ceux qui se livrent aux expérisur le manche de la fourche saisic au do- mentations, en général, à faire usage du micile de l'inculpé, étaient formées par microscope, en s'aidant de leurs conseils du sang å globules ovales, de la forme el de et des préceptes que leur longue expéla grosseur de ceux qui font partie du sang rience permet de prendre pour guide. des oiscaux. Cette observation, en établis- (Annales d'hyg. publ. et de médec. légale.) sant que ces taches ne pouvaient provenir da sang bumain ou d'un autre animal mammifère, confirma une déclaration faito Hygiène publique. par l'inculpé , quc le sang observé sur le susdit manche provenait, sans doute, d'une poule qu'il avait égorgée peu de RAPPROCHEMENTS STATISTIQUES ENTRE LES jours auparavant. DEUX PROSTITUTIONS ( INSCRITÉ ET CLANDBSL'examen du poil et du cheveu trouvés TINE) AU POINT DE VUE DE LA SYPHILIS, par sur le fer de la hache a été fait comparati- le docteur J. VENOT, chirurgien en chof vement avec des poils de la barbe et des de l'hospice Saint-Jean. On l'a dit et cheveux prélevés sur la tête de la victime, imprimé cent fois : la source qui fournit d'après la demande que nous avons fait dans nos grandes villes le plus d'aliments adresser par M. le procureur impérial. à la prostitution légalement organisée, c'est Cette comparaison établie entre les objets sans contredit la débauche latenle, que les précités, et les poils recueillis au mienton besoins impérieux et toujours renaissants et ceux faisant partie de la moustache de du luxe dans la misère entretiennent et la victime, ainsi que les cheveux détachés développent avec une incroyable activité. à l'occiput, sur le sommet de la tête ct vers On ne peut se faire une idée, si l'on n'est la partie frontale, a permis de reconnaitre pas descendu dans les bas-fonds où git les faits suivants : cette peste sociale, des rapports et des |