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l'iris. La rareté de l'excroissance hématique et le succès qui suivit notre pratique nous déterminent à publier cette observation.

M. C... ancien inspecteur d'octrois, âgé de soixante-sept ans, doué d'une bonne constitution, portait depuis un an sur l'œil gauche une excroissance bosselée, d'un noir de jais, et de la grosseur d'un pruneau. Dans l'espoir d'en obtenir la résolution, le malade avait fait usage de plusieurs collyres vulgaires; mais bien loin de diminuer, la tumeur s'était accrue insensiblement au point que les paupières ne pouvaient plus la recouvrir; elle cachait complétement la cornée, paraissait fortement adhérente à cet organe, n'occasionnait aucune douleur, si ce n'est une gêne mécanique, et donnait au physique du malade un aspect hideux. Ce fut dans cet état que le patient se confia à nos soins.

Quoique cette tumeur fongueuse fût très-volumineuse, eu égard à son siége, elle était néanmoins sans inflammation aiguë, de même que l'œil et les paupières.

Nous comprimâmes plusieurs fois de suite et en tous sens cette végétation; mais comme elle présentait toujours une égale résistance, nous en augurâmes qu'elle était adhérente à l'œil par une large surface. Nous supposȧmes donc que le bulbe oculaire était fortement compromis et nous proposâmes l'opération. Cependant, avant d'en venir à l'instrument tranchant, nous tentâmes un autre moyen nous cernâmes l'excroissance avec une ligature. Et, bonheur inespéré! nous réussîmes pleinement: la tumeur céda tout à coup à la ligature, et se détacha comme un fruit mûr.

Une hémorrhagie suivit, et dès qu'elle fut arrêtée, nous vêmes que le champignon irien était sorti de la coque oculaire, à la région du cercle ciliaire, du côté temporal. Nous cautérisâmes profondément la plaie avec la pierre lunaire pointue, recouverte d'un lambeau de mousseline, d'après notre procédé; nous prescrivîmes des applications d'eau froide permanentes sur l'œil; et afin d'éviter les adhérences anormales du bulbe avec ses voiles mobiles, et de faciliter la chute de l'escarrhe, nous ordonnâmes toutes les deux heures, en instillations, à l'aide d'un pinceau en blaireau, quelques gouttes d'un collyre composé d'acide citrique et de glycérine.

En peu de jours l'inflammation traumatique avait disparu. La pupille a conservé sa rondeur ordinaire et ses mouvements de contraction; et la vision s'est rétablie si bien que cinq semaines plus tard l'opéré voyait parfaitement. Quatre mois se sont passés depuis l'opération, et rien encore n'annonce qu'il doive y avoir répullulation.

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Remarques. En général, la tumeur vasculaire ou hématique de l'iris prend son origine vers la circonférence de cet organe et apparaît soudain hors de l'œil à la suite d'une ulcération perforante du miroir optique : elle n'est donc qu'un prolongement extra-cornéal de l'iris, qui végète et se métamorphose au contact de l'air. Parfois cependant cette production anormale prend naissance sur l'une ou l'autre face de l'iris et sort lentement de l'œil. Cette végétation fongueuse vasculaire constitue, dans l'un comme dans l'autre cas, une sorte de champignon

noirâtre, bosselé, d'une consistance comparable au tissu pulmonaire hépatisé; elle saigne au moindre attouchement, est susceptible d'acquérir un assez grand volume et de subir la dégénérescence de mauvaise nature.

Un des premiers exemples de tumeur fongueuse de l'iris a été rapporté par Maître-jan dans son Traité des maladies de l'œil, 1707.

L'extirpation de la tumeur avait été faite plusieurs fois sans succès, lorsque Maître-jan parvint sans opération à guérir son malade après sept applications successives d'une poudre corrosive sur la végétation morbide.

Encore un mot le traitement des tumeurs fongueuses ou hématiques de l'iris varie suivant que l'œil peut ou ne peut pas être conservé. Dans le premier cas, il faut tenter la ligature de l'excroissance, ou bien il faut la réséquer avec des ciseaux courbes sur le plat, puis cautériser la plaie, et ordonner l'usage d'un collyre à la glycérine. Dans le second cas, il faut enlever avec le kératotome le tiers antérieur du globe y compris le diaphragme irien, comme s'il s'agissait d'un énorme staphylome de la cornée, et ensuite tâcher d'obtenir un moignon propre à l'application d'un œil artificiel. Disons néanmoins que les tumeurs vasculaires de l'iris extra-oculaires ne réclament que rarement l'extirpation du bulbe optique.

II. REVUE ANALYTIQUE ET CRITIQUE.

Médecine et Chirurgie.

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Pronostic local. Pronostic général. — L'induration est l'expression initiale d'une DIATHÈSE, la syphilis, dont les premières manifestations doivent apparaître dans un délai précis.-Evo

lution naturelle de la diathèse : accidents PRIMITIFS; accidents SECONDAIRES; - accidents TERTIAIRES. - Véroles galopantes. Caractères de chacune des trois périodes de la syphilis.

Si l'on ne considère que les conséquences locales, le chancre induré est sans contredit la variété la plus bénigne. Vous savez, en effet, qu'il est généralement solitaire, qu'il ne tend pas à se multiplier, non plus qu'à s'étendre; qu'il se limite en quelques jours, qu'il parcourt rapidement ses différentes périodes pour arriver à la cicatrisation. Voilà, sans doute, autant de conditions favorables au pronostic local. Mais bien différentes sont les conséquences géné

rales, dont j'ai maintenant à vous entretenir.

Le chancre qui s'est induré est un chancre infectant. Ce n'est plus un accident local; c'est l'expression initiale d'une diathèse; c'est l'exorde d'une affection constitutionnelle, le préambule de la vérole!

Pour le chancre simple, l'ulcération constitue toute la maladie; pour le chancre induré, l'ulcération n'est rien. Le mal véritable, c'est l'infection de l'organisme.

Car l'induration, Messieurs, c'est déjà le commencement de l'infection; c'est le premier effet de l'intoxication générale. Dès qu'elle est produite, la vérole est acquise.

Aussi convient-il moins de considérer l'induration comme l'origine de la vérole, que d'en faire une conséquence même de l'infection constitutionnelle. C'est moins une cause qu'un effet. L'induration, qui vient sous-tendre la base du chancre, n'est qu'une sorte de réaction sur place de l'intoxication générale; c'est, permettez-le moi, le premier des accidents secondaires.

Le chancre induré, Messieurs, est donc

le prélude d'une diathèse, et cette diathèse, grosse de malheurs et d'orages, c'est la vérole, la syphilis : lues venerea.

Eh bien, j'ai dit depuis longtemps, et je soutiens encore que l'induration est un prodrome qui annonce une explosion infaillible des accidents constitutionnels. Lorsqu'elle s'est produite, elle est nécessairement et falalement suivie de symptômes propres à la syphilis, et cela dans un délai qu'une patiente et longue observation m'a permis de préciser avec rigueur.

Soit un chancre bien et nettement induré; le malade- et je parle d'un malade de Paris, soumis aux conditions climatériques que nous connaissons (1), — le malade, dis-je, est laissé sans traitement. J'affirme, avec toute certitude, que six mois ne se passeront pas sans qu'il survienne des manifestations de l'intoxication syphilitique. Avant le délai prescrit, ce regrettable pronostic se trouve vérifié. C'est encore là, Messieurs, une véritable loi, une loi que les errements de l'école physiologique nous ont donné l'occasion de vérifier mille fois, et que l'incurie des malades vient chaque jour confirmer!

La syphilis est donc contenue tout entière dans la gouttelette de pus virulent qui produit par inoculation le chancre induré; et ce chancre n'est qu'une manifestation diathésique initiale, à laquelle succèdent falalement des accidents constitutionnels.

Ces accidents peuvent même être déterminés par avance. La syphilis, en effet, que l'on accuse bien à tort d'être vagabonde, est au contraire de toutes les affections du cadre nosologique la plus régulière et la plus méthodique dans son développement. Rien dans son empire n'est livré au hasard elle ne connaît pas l'anarchie. Elle a ses formes de début, comme elle a ses symptômes éloignés. Elle prend pour chacun de ses âges une physionomie particulière.

La syphilis (pardonnez-moi cette comparaison qui vous fera, je pense, bien saisir ma pensée), la syphilis est un ruban

(1) « Je dis à Paris, et à dessein, car lorsqu'il s'agit de préciser les phénomènes de l'évolution syphilitique, il ne faut pas tenir seulement compte de l'infection, de l'empoisonnement, mais encore des causes adjuvantes qui peuvent en modifier les allures. Ainsi, dans le climat de Paris, il n'y a pas un accident infectant qui passe la période de six mois sans manifestation constitutionnelle...

Quand j'ai établi cette règle générale, dans un accès de générosité, j'ai agrandi cette espèce de cercle de Popilius dans lequel j'avais enfermé l'accident primitif infectant, et j'ai reculé à un an cette limite de six mois. J'ai encouru, par là, Je blâme de mon savant confrère et ami, M. Pu

qui se déroule et dont les couleurs varient après un certain nombre de tours, sans que jamais les teintes de l'un des bouts rappellent les nuances du bout opposé.

Eh bien, dans l'évolution de cette maladie, il est un groupe d'accidents qui caractérisent l'explosion première de la diathèse lassitude générale; douleurs névralgiformes ou rhumatoïdes ; adenopathie cervicale; chute des cheveux; éruptions cutanées et muqueuses de forme exanthématique, etc. Tels sont, Messieurs, les symptômes déjà bien connus de vous, qui constituent le groupe initial des symptômes dits SECONDAIRES symptômes multiples, épars, disséminés, qui annoncent bien une infection généralisée et envahissant tout l'organisme; mais symptômes toujours superficiels; n'affectant que la surface des tissus sans en atteindre la profondeur; accidents à forme sèche en général; et en somme, accidents à pronostic local sans gravité.

Voilà, Messieurs, les symptômes que je vous annonce comme devant, en totalité ou en partie, constituer le cortège du chancre induré, dans le délai fatal des six premiers mois, à moins qu'un traitement spécifique ne vienne troubler l'ordre d'évolution naturelle de la diathèse.

Et je puis ajouter ce sont là les seuls accidents que vous aurez à redouter dans cette période car les autres manifestations de la syphilis appartiennent a un âge plus avancé de la maladie. En dépit de l'obscurantisme, les tubercules, les gommes, les exostoses, bref, tous les symptômes dits TERTIAIRES, qui envahissent l'épaisseur de la peau et des muqueuses, le tissu cellu laire, les viscères et les os, ne se produi sent pas à quelques semaines du chancre: ce sont là des accidents de la vérole vieillie. Et je vous prédis à coup sûr que vous ne les verrez jamais prendre la place du groupe symptomatologique que je vous décrivais tout à l'heure comme ouvrant la scène de la syphilis.

C'est qu'en effet (et je reviens à dessein sur cet important sujet), la syphilis par

CHE, qui m'en a voulu de cette générosité, suivant lui, mal fondée. Aussi, à quiconque voudra se donner la peine de suivre l'évolution syphilitique, de faire de la science par soi-même, il est facile d'acquérir en peu de temps, sur ce point. une conviction entière. Je convie les incrédules et les appelle sur le champ de bataille, à la clinique de l'hôpital du Midi; qu'ils viennent, et ils verront que pour tout accident primitif bien déterminé, bien diagnostiqué, et, de plus, vierge de tout trai tement, SIX MOIS ne se passent pas sans manifestation constitutionnelle. » (RICORD, Discours à l'Académic de médecine, séance du 11 octobre 1853.)

court généralement son orbite, pour ainsi dire, avec la régularité que mettent les mondes célestes à fournir leur carrière. Chaque accident, chaque phase, chaque groupe, a son époque et son heure fixée d'avance, presque invariable. Telle manifestation parait aujourd'hui, je suppose; mais il faut encore plusieurs mois, plusieurs années peut-être, pour que telle autre se produise. — Et ainsi pour l'évolution de toute la syphilis!

Je ne connais, comme exception à cette règle, que quelques cas fort rares de ces véroles dites galopantes, où des accidents de toute nature et de toute forme, mais toujours des plus graves, éclatent peu de temps après le chancre, et se succèdent avec une rapidité qui rappelle les néfastes récits du xve siècle.

Aussi, les divisions que j'ai depuis longtemps établies, les stades dans lesquels j'ai rangé les différents accidents de la diathèse, en un mot, les classifications que j'ai formulées, sont-elles adoptées aujour d'hui et presque populaires, pour cette seule raison qu'elles sont NATURELLES ct conformes à la vérité clinique. Je ne les retrouve pas seulement dans le langage et les écrits de mes élèves; je les entends dans la bouche même de mes opposants. Que de fois ces mots, si simples et si terriblement attaqués, d'accidents primitifs, secondaires et tertiaires, n'ont point échappé à ceux de mes contradicteurs les plus ardents à repousser mes doctrines!

Cependant, comme je l'ai dit ailleurs, si j'ai su étudier la vérole, je ne l'ai point,

(1) L'on trouve, en effet, dans Thierry de Hery, le remarquable passage suivant :

Les symptômes ou accidents communs de cette maladie sont plusieurs desquels les uns précèdent, les autres suivent, les autres surviennent.

Ceux qui précèdent font ulcère de diverse nature....Les autres que nous appelons suivants ou consécutifs, font pustules et ulcères naissant par tout le corps, principalement aux parties honteuses, au siége, à la bouche, à la gorge, à la tête, au front. Pareillement cheute de poils, communément dite pelade, douleurs articulaires, souvent mobiles aussi, mais peu souvent tophes ou nodositez. Les derniers, que nous appelons survenans ou extraordinaires, sont douleurs fixes de toute la teste ou d'une partie d'icelle, des bras, des jambes, principalement avec nodositez ou souvent sont les os cariez el corrompus, ulcères virulens et phagédéniques communément dits ambulatifs, scissures où dartres au mains, pieds et autres parties du corps, vice provenant de chacune des concoctions avec marasmation et amaigrissement d'iceluy. » — (Méthode curative de la maladie vénérienne, p. 133.) A. F.

(2) ..... L'époque d'apparition des symptómes syphilitiques constitutionnels varie suivant les parties qui en sont le siége..... LES PARTIES PROFONDÉMENT SITUÉES MANIFESTENT L'ACTION SYPHILITIQUE PLUS TARD QUE LES PARTIES SUPERFICIELLES...

à coup sûr inventée. Je n'ai fait que suivre la nature dans ses manifestations et reproduire les division qu'elle y apporte. Aussi, n'est-il pas étonnant qu'avec Thierry de Hery (1), qu'avec Hunter (2), qu'avec tous les syphiliographes qui ont étudié la question sans esprit de système ou d'opposition, je me sois rencontré pour admettre les mêmes phases dans la maladie et circonscrire les mêmes groupes d'accidents.

Permettez-moi donc de vous esquisser à grands traits le tableau de l'affection, tel que la clinique nous le présente.

Le drame de la syphilis se divise naturellement en trois actes ou périodes :

Premiere période : ACCIDENT PRIMITIF, LE CHANCRE, Source obligée de la syphilis acquise; - le chancre, avec son compagnon fidèle, LE BUBON, que vous connaissez.

Deuxième période : ACCIDENTS SECONDAIRES, OUVRANT LA SCÈNE DES SYMP

TOMES CONSTITUTIONNELS DE LA SYPHILIS,

c'est-à-dire succédant au chancre dans les premiers mois.

Accidents des tissus superficiels; - je vous en ai déterminé plus haut la nature et le siége; je n'y reviendrai pas.

Troisième période : ACCIDENTS TERTIAIRES, ne se manifestant qu'à une époque déjà assez éloignée de l'accident originel, rarement avant le terme d'une demiannée; pouvant apparaitre au delà, dans un espace presque illimité; accidents affectant, comme vous le savez, les tissus profonds.

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Si vous m'excusez de sortir un peu de

» Les parties qui sont affectées par la syphilis constitutionnelle, quand elle est dans sa PREMIÈRE PÉRIODE, et que j'appelle parties du premier ordre, sont la peau, les amygdales, le nez, la gorge, la surface interne de la bouche, et quelquefois la langue. Quand la maladie est dans sa SECONDE PERIODE, le perioste, les aponévroses et les os contractent l'action syphilitique : ce sont les parties du second ordre. D

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Hunter était même tellement frappé de cette a susceptibilité des parties extérieures à contracter l'irritation syphilitique plus tôt que les parties profondes, qu'il avait cherché à en donner une explication physiologiqne. « Le FROID, disait-il, paralt avoir une grande influence pour disposer le corps de l'homme à recevoir l'irritation venérienne et à en manifester promptement les phénomènes morbides..... La surface externe du corps est soumise à cette influence, tandis que les parties internes y sont soustraites; la peau est continuellement exposée à une température plus froide que les organes internes. Or, il est à remarquer que les parties les plus rapprochées du contact de l'air extérieur sont celles qui sont le plus facilement affectées par la syphilis et qui contractent le plus promptement l'action véné

rienne. »

Tant il est vrai que Hunter avait reconnu des ages et des périodes dans l'évolution de la syphiA. F.

lis!

mon sujet, je pourrai vous signaler encore d'autres différences qui séparent profondément ces trois groupes d'accidents.

Ce n'est que dans la première période que vous rencontrez le virus inoculable. Au delà du chancre, pour ainsi dire, la spécificité virulente s'éteint.

formes actuelles de la syphilis et le symp◄ tome initial, le rapport chronologique qui les doit réunir.

Quoique rapide, l'énumération précé dente des accidents propres à la syphilis, a suffi pour vous montrer que les différents tissus de l'économie, superficiels ou

L'accident primitif est le seul qui soit profonds, peuvent subir l'atteinte et porter incontestablement contagieux.

La syphilis secondaire se transmet par HÉRÉDITÉ, non pas fatalement, comme on me l'a fait dirc, mais généralement.

Cette influence héréditaire, semble s'éteindre à mesure que la diathèse vieillit, et dans la période tertiaire bien confirmée, il est probable qu'elle se perd complétement, pour ne devenir, comme le croyait Lugol (1) et comme j'incline moi-même à le penser, qu'une cause prédisposante à la scrofule.

Telles sont, Messieurs, les grandes divisions que la nature, et non mon imagination personnelle, a tracées dans l'évolution de la syphilis.

J'ai souvent entendu mes collègues en médecine, devant une scarlatine ou une variole par exemple, énoncer immédiatement, de visu, la date exacte de l'origine des accidents et le jour précis où l'éruption était parvenue. Et telle était la certitude de leur jugement que le témoignage des malades venait toujours confirmer leur appréciation. Eh bien, il ne faut pas, en syphilis, de grands efforts, ni de longues méditations, pour acquérir une précision semblable, sinon égale, dans la détermination spontanée des périodes de la maladie. Je vous le répète, chacun des accidents de la vérole porte la physionomie du groupe auquel il appartient. A tel accident superficiel, comme un exanthème, Vous diagnostiquerez facilement une syphilis encore jeune, à peine âgée de quelques mois, tandis que vous reconnaitrez une vérole déjà vicillie à tel autre symptôme affectant les parenchymes viscéraux.

J'ajouterai que cette appréciation sur l'âge de la maladie ne restera pas pratiquement stérile car vous pourrez tirer de cette connaissance d'utiles indications pour le traitement. Enfin, au point de vue doctrinal, elle vous servira plus d'une fois à découvrir, au milieu d'une série d'accidents, l'origine véritable de la diathèse, en vous permettant d'établir entre les

(4) « La syphilis primitive ne peut engendrer que la syphilis..... Dans les cas de scrofule transmise par des sujets syphilitiques, la condition de la transmission est un état consécutif, CONSTITUTIONNEL de la syphilis, c'est la CACHEXIE SYPHILITIQUE qui peut seule donner naissance à la maladie scrofuleuse..... La cachexie syphilitique, qui, le

le stigmate de la vérole. Pcau, muqueuses, trame cellulaire, périoste, os, muscles, viscères, etc., tous les organes sont succeptibles d'être affectés par le poison; tous paient à la syphilis le tribut qu'elle a le droit d'imposer, tôt ou tard aux différentes partics d'un organisme contaminé.

C'est donc bien là, Messieurs, une affection GÉNÉRALE, dans la plus large acception du mot, puisqu'elle atteint tous les tissus et frappe tous les organes. C'est là véritablement une diathèse, ou, si vous le voulez, une disposition intime qui domine l'économie pour lui imprimer à différentes époques différentes modifications pathogé. nétiques. Incorporée en quelque sorte à ses victimes, la syphilis leur crée, comme je l'ai dit tant de fois, un tempérament nouveau, une CONSTITUTION morbide. Aussi, depuis longtemps, Hunter avait-il baptisé la maladie syphilitique du nom d'infection CONSTITUTIONNELLE, « parce que, disait-il, la matière virulente qui lui sert d'origine est emportée dans la circulation commune, de façon que toutes les parties de l'orga nisme puissent en être imprégnées. »

(La suite au prochain No.)

SUR LA THÉRAPEUTIQUE DES MALADIES DE L'ESTOMAC; par le professeur OPPOLZER.

(Suite et fin. Voir notre Cahier de juillet, p. 37). Le magistère de bismuth, qu'on oppose si fréquemment à la cardialgie, est considéré par l'auteur comme d'une efficacité réelle contre les douleurs résultant d'une sécrétion trop abondante d'acides; il a l'avantage surtout d'être plus durable dans ses effets que les anti-acides proprement dits. Comme anti-acides, ont été employés les carbonate de magnésie et de chaux, les conchæ præparatæ ou les lapides cancrorum, le carbonate et le bicarbonate de soude; ces substances diminuent les incommodités dues à une sécrétion exagérée d'acides, sécrétion qui ellemême est le plus souvent le résultat du

plus ordinairement, n'est plus contagieuse par le coït, peut être transmise à l'état scrofuleux, ou même sous forme d'autres espèces pathologiques par la voie de la génération. LUGOL, Recher

ches et observations sur les causes des maladies

scrofulcuses, page 125.)

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