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Gist fallace et desloyauté,

Dont on ne fait la différence.

Jean-Antoine de Baïf, né en 1531, a fait des sixains tout composés de proverbes ; nous en avons déjà parlé; et ce n'est point au hasard, mais comme faisant exception, que nous citons le suivant :

Trop de miel mangé s'amertume.

Qui trop à jouir s'accoutume,
Gaste du plaisir le plaisir.

Ce que l'on cherche, on ne rencontre ;
Qu'on n'y pense plus, il se montre.

Hastif se repent à loisir.

Jean Le Bon, médecin du duc de Guise, a écrit des Adages ou Proverbes français, qui ont été imprimés in-8°, à Paris, dans le seizième siècle.

Henri Estienne, deuxième du nom, a consacré aux proverbes, particulièrement à ceux qui sont traduits du grec et du latin, trente-neuf pages de son ouvrage sur la Précellence du langage français; in-12, Paris, 1559.

Le même a donné, en 1594, in-8°, les Prémices, ou le premier livre des Proverbes épigrammatisés, ou des Épigrammes proverbialisées.

On trouve l'explication de quelques proverbes français, à la fin du Dictionnaire français-latin de Nicot, imprimé en 1606, in-folio, sous le titre de Trésor de la langue française, tant ancienne que moderne; et quelques additions à cet abrégé de proverbes dans l'édition du même dictionnaire, donnée en 1608, à Lyon, par Jean Baudoin.

Gabriel Meurier a écrit en français, quoiqu'il fût né en Flandre, un volume de 332 pages sur les proverbes; en voici le titre : Trésor des Sentences dorées et argentées; Proverbes et Dictons communs réduits selon l'ordre alphabétique; in-12, Cologne, 1617. Voici le commencement de la lettre B.

Bien heureuse est la maison
Où prudence règne et raison.
Bien heureux qui a femme sage,
Car c'est l'ornement du mesnage.

En 1640, Antoine Oudin, interprète des langues étrangères, donna à Paris, in-8°, les Curiosités françaises pour supplément aux dictionnaires, ou Recueil de plusieurs belles propriétés, avec une infinité de proverbes et de quolibets, pour l'explication de toutes sortes de livres.

Il y a dans cet ouvrage beaucoup plus de quolibets que de proverbes; et l'on y donne comme proverbes des façons de parler à peine connues. L'auteur a puisé dans l'Astrée, dans Polexandre, dans Ariane, dans Polyxène, et autres romans.

A son tour, il a été copié par P. J. Le Roux, auteur d'un Dictionnaire comique, satirique, critique, etc., dont nous parlerons plus bas.

En 1653, un Hollandais, grand admirateur de la Comédie des Proverbes, donna un essai d'un ouvrage assez considérable, qui parut trois ans plus tard, à La Haye, sous le titre d'Etymologie, ou Explication des Proverbes français, divisée en trois livres par chapitres en forme de dialogue, par

Fleury de Bellingen; un volume in-12 de 380 pages. Les illustres Proverbes nouveaux et historiques, expliqués par diverses questions curieuses et morales, en forme de dialogue; Paris, 1655, en un volume; et 1665, en deux volumes, sont, en grande partie, extraits de l'ouvrage de Bellingen.

A l'exemplaire que nous avons sous les yeux est jointe une gravure qui probablement a donné l'idée de la nombreuse suite de planches, format in-folio, qui ont été gravées à l'eau forte, et publiées par Jacques Lagniet, sous le titre de Recueil des plus illustres Proverbes, divisés en trois livres : proverbes moraux, proverbes joyeux et plaisans, vie des gueux en proverbes.

En 1665 parut le Divertissement des sages, par le P. Jean-Marie de Vernon, pénitent du couvent de Nazareth à Paris; in-8°, Paris; commentaire pieux de deux cent vingt-six proverbes ou expressions proverbiales. L'auteur conçut l'idée de cet ouvrage en composant la Vie de Saint-Louis. Après son dîner et son souper, ce prince donnait quelque temps à des conférences familières où il aimait à voir figurer des proverbes.

Les axiomes du droit coutumier ont une tournure pro erbiale dans l'ouvrage suivant: Institutes coustumières, ou Manuel de plusieurs et diverses règles, sentences et proverbes, tant anciennes que modernes, du droict ordinaire de la France, par M. Anthoine Loisel, advocat en parlement; in-12, Paris, 1657. Sept ans plus tard on offrit aux amateurs de pro

verbes: Proverbes en rimes, ou Rimes en proverbes, tirés en substance tant de la lecture des bons livres que de la façon ordinaire de parler, et accommodés en distiques ou manières de sentences, qui peuvent passer pour maximes dans la vie; par M. Le Duc; in-12, Paris, 1664; deux parties, l'une de 364 pages, l'autre de 362. La plupart de ces distiques sont insignifians, comme celui-ci :

Si en lièvre couroit le pain,

Beaucoup de gens mourroient de faim.

Passe pour le suivant :

Femme qui gaigne et poule qui pond,

Font grand bruit dans la maison.

En 1668, le sieur Juliani, maître de langue italienne et de langue espagnole, consacra aux proverbes la seconde partie de son ouvrage, intitulé : Les Heures de récréation. Cette seconde partie contient 116 pages in-18, à deux colonnes. Sur la première sont les proverbes français, et sur la seconde, ces mêmes proverbes en italien : il n'entrait pas dans le plan de l'auteur de les expliquer.

On trouve des proverbes dans le septième Livre des Recherches de la France, d'Estienne Pasquier; in-4°, Paris, 1617.

Jacques Moisant de Brieux, né à Caen vers 1614, et conseiller au parlement de Metz, fit imprimer à Caen, en 1672, les Origines de quelques coutumes anciennes, et de plusieurs façons de parler triviales ; in-12 de 200 pages. La lecture de ce petit volume

est très agréable; l'auteur écrivait mieux que les érudits qui l'avaient précédé.

P. J. Le Roux, Français réfugié à Amsterdam, publia, en 1718, un Dictionnaire comique, satirique, critique, burlesque, libre et proverbial; un volume in-8°. Cet ouvrage a été plusieurs fois réimprimé. Dans la dernière édition, qui est de 1787, et qui forme deux volumes, les continuateurs de Le Roux ont fait entrer plusieurs façons de parler proverbiales, tirées des manuscrits de Barbasan.

Dès 1710 avait paru à Bruxelles le Dictionnaire des Proverbes français, par G. D. B. (Georges de Backer); in-8°.

En 1728, il en parut un autre à Amsterdam, sous le nom de Dubois.

En 1748, M. Savoye, libraire à Paris, mit au jour le Dictionnaire des Proverbes français, et des façons de parler comiques, burlesques et familières; avec l'explication des étymologies les plus avérées,

par P. J. P. D. L. N. D. L. E. F. (Joseph Panckoucke, docteur, libraire, natif de Lille en Flandre.) L'auteur de ce dernier Dictionnaire convient que ceux de Bruxelles et d'Amsterdam ont servi de fondement au sien.

Le même ouvrage refondu, mais non augmenté, parut à Paris, chez Savoye, en 1758.

Depuis la page 449 jusqu'à la page 545, se trouvent dans le Ducatiana (in-8°, Amsterdam, 1738) des remarques qui se rapportent au Dictionnaire des Proverbes français, par Georges de Backer.

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