La queue de Voltaire

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E. Dentu, 1864 - 407 pages
 

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Page 140 - D'autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice. Il se plonge dans la fange, il s'y roule, il s'en abreuve; il livre son imagination à l'enthousiasme de l'enfer qui lui prête toutes ses forces pour le traîner jusqu'aux limites du mal.
Page 136 - Je soussigné, déclare qu'étant « attaqué depuis quatre jours d'un vomissement de sang, à « l'âge de quatre-vingt-quatre ans , et n'ayant pu me traîner à « l'église, M. le curé de Saint-Sulpice ayant bien voulu ajouter - à ses bonnes œuvres celle de m'envoyer M. l'abbé...
Page 246 - De quel droit Dieu me dirait-il encore : Sois saint, parce que je suis saint? Esprit menteur, lui répondrai-je, Dieu imbécile, ton règne est fini ; cherche parmi les bêtes d'autres victimes. Je sais que je ne suis ni ne puis jamais devenir saint; et comment le serais-tu, toi, si je te ressemble?
Page 246 - Père suprême, ce que tu as fait pour notre bonheur et pour ta gloire; voilà quels furent, dès le principe, ta volonté et ton gouvernement; voilà le pain, pétri de sang et de larmes, dont tu nous as nourris. Les fautes dont nous te demandons la remise, c'est toi qui nous les fais commettre ; les pièges dont nous te conjurons de nous délivrer, c'est toi qui les as tendus; et le satan qui nous assiège, ce satan, c'est toi.
Page 141 - Sodome l'eût banni. Profanateur effronté de la langue universelle et de ses plus grands noms, le dernier des hommes après ceux qui l'aiment ! comment vous peindrais-je ce qu'il me fait éprouver ? Quand je vois ce qu'il pouvait faire et ce qu'il a fait, ses inimitables talents ne m'inspirent plus qu'une espèce de rage sainte qui n'a pas de nom. Suspendu entre l'admiration et l'horreur, quelquefois je voudrais lui faire élever une statue.... par la main du bourreau.
Page 140 - Toujours alliée au sacrilège, elle brave Dieu en perdant les hommes. Avec une fureur qui n'a pas d'exemple, cet insolent blasphémateur en vient à se déclarer l'ennemi personnel du Sauveur des hommes ; il ose du fond de son néant lui donner un nom ridicule, et cette loi adorable que l'homme-Dieu apporta sur la terre, il l'appelle L'INFAME. Abandonné de Dieu qui punit en se retirant, il ne connaît plus de frein.
Page 375 - Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire Voltige-t-il encor sur tes os décharnés ? Ton siècle était, dit-on, trop jeune pour te lire; Le nôtre doit te plaire, et tes hommes sont nés. Il est tombé sur nous, cet édifice immense Que de tes larges mains tu sapais nuit et jour. La Mort devait t'attendre avec impatience, Pendant quatre-vingts ans que tu lui fis ta cour; Vous devez vous aimer d'un infernal amour.
Page 137 - Dieu dispose de moi, je meurs dans la sainte religion catholique où je suis né; espérant de la miséricorde divine qu'elle daignera pardonner toutes mes fautes; et que, si j'avais jamais scandalisé l'Église, j'en demande pardon à Dieu et à elle. Signé : Voltaire, le 2 mars 1778, dans la maison de M. le marquis de Villette, en présence de M.
Page 266 - ... sens que je deviens fripon, et je me demande à quoi je croyais quand je croyais à l'honneur? " Le spleen me gagne, „ avouait un jeune prêtre. Lui qui par ses fonctions, par sa foi, par son âge, eût dû. être à l'abri de ce mal anglais, sentait en son cœur s'affaisser la vie morale. Est-ce là une existence? Ne dirait-on pas plutôt une expiation? Le bourgeois expie, le prolétaire expie, le pouvoir lui-même, réduit à ne gouverner plus que par la force, expie.
Page 247 - Ton nom, si longtemps le dernier mot du savant, la sanction du juge, la force du prince, l'espoir du pauvre, le refuge du coupable repentant, eh bien! ce nom incommunicable, désormais voué au mépris et à l'anathème, sera sifflé parmi les hommes. Car Dieu, c'est sottise et lâcheté; Dieu c'est hypocrisie et mensonge; Dieu, c'est tyrannie et misère; Dieu, c'est le mal.

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