Images de page
PDF
ePub

mandé et qui en ont retiré de bons effets; ce sont : Cabini, Muller, Spajrani, Schneider, Duparcque, Laugon.

Voici du reste, Messieurs, quelques observations que je crois devoir vous soumettre à l'appui de l'opinion que je viens d'énoncer.

[re Obs.—M. A......., 34 ans, marié, d'un tempérament lymphatique, tousse depuis longtemps, mais n'expectore pas. Il a la constitution d'un phthisique, sa respiration est gênée et courte. Il accuse par moments de la douleur à la poitrine. L'auscultation, la percussion indiquent la présence de tubercules au sommet des deux poumons. Le malade a conservé assez bien d'embonpoint, son teint est coloré, ses digestions sont faciles; tous les soirs il ressent un petit mouvement de fièvre. Étant venu réclamer mes soins, je le soumis à l'usage de l'extrait de belladone et lui prescrivis un régime analeptique. Son état s'améliora considérablement, au point qu'il se croyait radicalement guéri. Cette amélioration se maintint pendant toute une année. La toux était rare, il n'avait plus de fièvre, plus de douleurs, l'embonpoint augmentait.

Dans le courant du mois de janvier 1846, M. A.... conduisait lui-même les chevaux de sa voiture; l'un d'eux s'effraya et se refusa à franchir une grille qui se trouvait sur son passage. Vivement irrité de ce refus, M. A.... fut pris à l'instant d'une hémoptysie abondante. Mandé de suite, je lui administrai 30 grains d'ergot de seigle avec un scrupule de teinture de digitale, dans 4 onces d'eau de tilleul édulcorée, à prendre par cuillerée tous les quarts d'heure. Quatre heures s'étaient écoulées, il n'y avait plus de sang dans les crachats. La matière de l'expectoration était légèrement colorée mais très-abondante. Depuis cette époque, M. A.... continue à tousser et à expectorer; la phthisie suit sa marche habituelle, mais un peu plus lentement, me parait-il.

[ocr errors]

Ile OBS. Mme Sc.,.., 26 ans, mère de trois enfants, issue d'un père phthisique, est malade depuis quatre ans. Il y a 8 mois qu'elle est accouchée; ses règles n'ont plus reparu, elle a eu cinq hemoptysies, et chaque fois elle fut saignée et sangsuée. L'hémorrhagie se prolongeait trois ou quatre jours; un affaiblissement qu'elle avait beaucoup de peine à surmonter succédait à ce traitement.

Dans le courant du mois d'août 1846, Mme Sc.... fut de nouveau atteinte d'une hémoptysie considérable et réclama mes soins. Je constatai deux vastes cavernes au sommet des deux poumons; la malade crachait le sang en abondance, la respiration était extrêmement embarrassée, la toux était fréquente, il n'y avait point de douleur à la poitrine, le pouls était accéléré et petit.

Je prescrivis la même potion qu'au malade dont l'observation précède, et quatre heures après l'apparition de l'hémorrhagie la malade n'expectorait plus que des mucosités légèrement colorées.

Le repos, la position élevée, des boissons rafraîchissantes complétèrent le traitement. Depuis cette époque, l'hémoptysie n'a plus reparu. La malade soumise à l'eau de goudron, à un régime analeptique, se maintient assez bien. Elle tousse, elle expectore, mais la phthisie ne fait plus de progrès aussi rapides qu'au début.

BS.

La troisième observation que j'ai l'honneur de soumettre à la est celle fournie par une autre dame de Bruxelles. Elle présente beaupoints de similitude avec celle qui précède. Comme Mme Sc...., . a craché le sang à différentes reprises. Au mois de juin 1846, une agie pulmonaire plus abondante que celles qui ont précédé, se produiun violent effort de toux. Une caverne existe au sommet du poumon ergot de seigle fut administré d'après la formule que j'emploie ordit. L'hémoptysie, au lieu de s'arrêter, comme dans les deux cas qui t, quelques heures après l'administration de l'ergot, se prolongea 8 heures.

is observations résument les faits que j'ai été à même d'observer et de epuis un an. Je connais cependant une autre observation qui m'a été iquée par un confrère qui se loue également des bons effets du seigle a voici en peu de mots : Une dame est atteinte d'hémoptysie; elle et crachait depuis quelque temps, mais elle n'avait jamais expectoré Tout à coup, et sans causes connues, une hémorrhagie pulmonaire dante se déclare. Deux saignées sont pratiquées dans le courant de la de l'apparition de ce symptôme. Soumise à l'usage du ratanhia le lenT'hémoptysie n'en persévéra pas moins avec abondance; une nouvelle Tut pratiquée sans plus de succès que les deux premières. Cette dame bien constituée, d'un tempérament lymphatico-sanguin, se ressentait ent d'une perte de sang aussi abondante. Ce fut alors que l'idée vint ollègue de Bruxelles d'administrer l'ergot pour combattre l'hémorrhale sautres moyens n'avaient pu conjurer et combattre avec succès. Il pas ainsi de l'ergot; quelques heures après son administration, la ma-pectorait plus que des mucosités très-abondantes et peu colorées. ont, Messieurs, les résultats que j'ai obtenus et dont j'ai cru devoir è la Société. Ils m'ont paru assez remarquables pour vous les comer. Une expérience plus prolongée, des faits plus nombreux apportene me le dissimule point, quelques insuccès. Car, quelque confiance uisse avoir dans l'action thérapeutique de l'ergot, j'ai peine à croire assisse toujours. L'histoire de tous les agents pharmaceutiques est là us instruire et détruire les illusions qu'on pourrait se faire sur la verlu sances médicamenteuses, à prendre pour commencer, le sulfate de - qui guérit le plus ordinairement les accès de fièvre intermittente, sans ir toujours et quand même.

1 des observations qui précèdent, qu'il faille toujours administrer le seigle dans les hémoptysies symptomatiques? Nous ne le croyons est telle circonstance qui réclamera l'usage de la saignée, la pléthore mple; mais nous croyons qu'à cette constitution seule la phlébotomie fitable.

distinction est si essentielle qu'on a droit de s'étonner des principes utiques professés par des médecins que le talent a environnés d'un éclat

qu'elle est encore par les principes de la médecine physiologique, recommande la saignée, l'hémoptysie fût-elle le symptôme de la phthisie au deuxième degré. Saignez, dit Andral, pour prévenir l'hémorrhagie, saignez encore si l'hémorrhagie existe, et saignez largement si vous voulez obtenir des résultats satisfaisants. Ces principes nous les avons vus mettre en pratique et suivis nousmême pendant plusieurs années, et c'est en présence des effets désastreux qu'ils ont produits que nous avons été amené à recourir à l'usage de l'ergot du seigle. Quels peuvent être les effets des saignées dans les circonstances où nous nous sommes placé? Quel est le but que l'on se propose d'atteindre ? C'est en diminuant la masse sanguine, de modérer le flux hémorrhagique, de diminuer la congestion pulmonaire, qu'on croit à tort exister toujours quand il existe des tubercules ou même des cavernes. Ces faits sont loin d'être prouvés par l'expérience, par les recherches microscopiques. Mais aussi quelles conditions favorables à la continuation de l'hémoptysie ne développe-t-on pas quand on saigne aussi largement que le conseille l'illustre professeur de la Faculté de Paris! Le sang chez les phthisiques présente une altération profonde dans sa constitution; la plus remarquable est la diminution des globules, de la matière colorante et la prédominance du principe aqueux.

La saignée tend à accroître cette constitution. La conséquence physiologique qui en découle naturellement, c'est d'abord la création d'un état de grande débilité que les malades ont peine à surmonter et qui les expose à la fièvre de résorption vers laquelle les progrès de la fonte tuberculeuse les entraînent déjà, et puis ensuite c'est la création d'un état de fluidité excessive du sang, état plus favorable à la continuation de l'hémorrhagie.

Maintenant que nous avons fait connaître les résultats obtenus à l'aide de l'ergot, disons un mot des raisons qui nous ont amené à l'administrer dans les cas d'hémoptysie. D'abord, parce qu'il était recommandé par des médecins distingués, ensuite, parce que toutes les méthodes que nous avions employées n'avaient répondu qu'imparfaitement aux espérances que nous nous étions formées, et qu'elles nous avaient paru plutôt hâter les progrès de la phthisie qu'elles n'en avaient retardé la marche.

Si nous cherchons à nous expliquer comment agit l'ergot du seigle pour arrêter les hémoptysies, voici, Messieurs, une explication que je crois assez naturelle. Je ne vous la soumets toutefois qu'avec beaucoup de réserve et de timidité, car je n'ignore pas qu'un fait bien observé vaut vingt explications, fussent-elles rationnelles. La physiologie et l'observation seront les deux flambeaux qui m'éclaireront.

Admettons en principe que l'hémorrhagie se fait à la surface de la muqueuse pulmonaire et, dans certaines circonstances, à travers une solution de continuité des vaisseaux capillaires ou de troncs plus volumineux.

La rapidité avec laquelle se font apercevoir les effets du seigle ergoté démontre que le système nerveux est l'agent le premier mis en jeu. Le système ganglionnaire si nombreux dans les poumons est en tous points disposé pour recevoir l'influence de l'ergot, alors qu'il acquiert un développement

quable quand il existe une affection pathologique de l'organe respiraLes nombreux filets qui partent de ces petits cerveaux et vont, en accomnt les ramifications veineuses et artérielles, se terminer dans les memdes bronches qui entrent pour une si large part dans la composition du hyme pulmonaire, peuvent nous expliquer son action hemostatique. effet, et indépendamment de l'influence nerveuse sur le système capil'ergot du seigle agit d'une manière à ne pouvoir en douter sur les vaissanguins. Des expériences nombreuses ont démontré qu'une inflammaturatrice était la conséquence de son usage plus ou moins longtemps gé; de là ces gangrènes si improprement appelées séniles.

e obstruction des vaisseaux, soit qu'elle soit produite par l'inflammae tuniques vasculaires ou bien par une altération du sang qui lui donne asticité plus grande, apporte à la circulation de graves embarras, qui se ntir d'abord dans les capillaires.

Dourrait m'objecter, avec raison peut-être, que dans les cas d'hémoptyj'ai administré avec succès l'ergot, il est impossible d'admettre que rrhagie se soit arrêtée, parce que les vaisseaux se sont obstrués soit à la e l'inflammation obturatrice ou par suite d'une augmentation de la plaslont nous avons parlé plus haut. Abondant dans le sens de cette objecous croyons cependant ne devoir l'admettre qu'avec réserve, parce que ensons que les parois artérielles étant formées de différentes membranes, ne de nature musculeuse et contractile, peuvent recevoir comme la mainfluence du seigle ergoté et se contracter à la manière des fibres muss. La conséquence de cette contractilité est le resserrement du calibre I qui peut aller jusqu'à l'occlusion complète si on fait la part de la é, de la petitesse des capillaires.

es veines sont dépourvues de la membrane musculeuse que nous trouans le système artériel, elles n'en éprouvent pas moins l'influence du ergoté, mais d'une manière médiate. En effet, pénétrant les tissus, s'arat à la surface et dans l'épaisseur des ramifications bronchiques et des les pulmonaires, les veinules ne tardent pas à ressentir les effets des tions musculaires des tissus au milieu desquels elles se répandent. Or, ouvons que la fibre musculaire susceptible de recevoir l'influence du ergoté abonde dans le parenchyme pulmonaire, essentiellement comu prolongement et des ramifications successives des bronches, des s et des veines pulmonaires. Il suit de là que, lorsque les contractions at et se produisent dans ces membranes, les ramuscules veineuses sont es, sont physiquement resserrées, au point de s'opposer à l'arrivée du à la continuation de l'hémorrhagie.

einture de digitale que nous associons à l'ergot, a pour but, en produie ralentissement des contractions du cœur, de modérer l'impulsion de la e sanguine qui tend à sortir de ses vaisseaux et à renverser l'obstacle it par leurs contractons.

Tomasini, Ferriat, rapportent des observations de malades atteints d'hémorrhagies qui se sont taries sous son influence. J'ai été également à même d'observer un cas de métrorrhagie guéri après l'administration de ce remède. Tels sont, Messieurs, les faits que j'avais à vous présenter; une expérience plus prolongée, ainsi que j'avais l'honneur de vous le dire en commençant, est nécessaire avant de se former une opinion sagement assise.

DE L'ALIMENTATion du soldat, par J. B. BOUVIER, docteur en médecine, chirurgie et accouchements, médecin adjoint attaché à l'hôpital militaire de Namur.

Les aliments, matières destinées à être converties en notre propre substance, après plusieurs transformations successives, jouent, comme on le suppose bien, un grand rôle dans la conservation de la santé, dans la production des diverses maladies et dans l'état plus ou moins grand de force, de vigueur, d'embonpoint et de courage des individus. Pour faire sentir la nécessité de pourvoir toujours abondamment à leur nourriture, Frédéric le Grand disait souvent à ses généraux, que les soldats ont le cœur dans le ventre.

Une alimentation insuffisante ou vicieuse, surtout si son action débilitante est encore favorisée par d'autres causes morbifères, telles que, inspiration d'un air peu oxygéné, fatigues excessives, est la source d'une foule de maladies graves, telles que scorbut, scrofules, phthisie; une bonne alimentation, au contraire, c'est-à-dire composée de substances saines, végétales et animales, en assez grande quantité et souvent variées, constitue la première condition de l'état de santé, de force et de vigueur.

On conçoit donc aisément, que la partie de l'hygiène militaire qui a rapport à l'alimentation du soldat, en constitue une partie importante, et mérite au plus haut point de fixer l'attention des médecins et du gouvernement. Le soldat en effet, par la nature de ses occupations, qui sont toujours fatigantes et par conséquent débilitantes, a besoin de forces pour réparer les pertes quotidiennes que lui font éprouver les fatigues de son service. Souvent exposé à une foule de causes morbifiques : air vicié par le rassemblement d'un nombre considérable d'individus, quand il doit se coucher dans des chambrées trop petites pour le nombre de soldats; l'exposition au froid et à l'humidité; l'exposition souvent prolongée et quelquefois la nuit, aux émanations marécageuses, dans les marches forcées, les camps et les bivacs, exigent encore d'une manière impérieuse, une organisation fortifiée par l'ingestion de substances toniques et excitantes, sans lesquelles, les causes morbifiques que nous venons d'énumérer et auxquelles la troupe est si souvent exposée, auraient sur eux une prise infaillible. Or, l'usage d'une bonne nourriture, abondante et variée, suffit souvent à elle seule pour neutraliser toutes les causes de maladies.

Nous allons d'abord voir quel est le mode d'alimentation admis

pour nos

« PrécédentContinuer »