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conquis sur l'électeur d'Hanovre, le landgrave de Hesse, le duc de Brunswick et le comte de la Lippe-Buckebourg, furent restitués par la France.

Cette paix qui peut être considerée comme une des plus malheureuses que la France ait signée, assura pour jamais à l'Angleterre l'empire des mers.

CAUSE DEUXIÈME.

Différends survenus de 1775 à 1780, entre la Grande-Bretagne et la république des Provinces-Unies des Pays-Bas, au sujet du commerce des Hollandais avec les colonies anglo-américaines révoltées, et du secours que réclama la cour de Londres de cette république, en vertu de l'alliance existante entre ces deux pays.

DEJA au mois d'octobre 1774, les colonies anglaises de l'Amérique septentrionale révoltées, résolurent dans un congrès, tenu à Philadelphie, d'empêcher l'importation de toutes marchandises de la mère patrie; et comme tout semblait annoncer une guerre prochaine, on se vit obligé en Angleterre, dès le commencement de l'année 1775, de restreindre, par un acte du parlement le commerce avec les colonies révoltées, et de défendre surtout l'exportation des munitions de guerre en ces pays. Pour empêcher plus tard les Hol

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landais de leur en fournir, le chevalier Yorck, ministre britannique à la Haye, reçut l'ordre de soumettre, en février 1775, une note aux États-Géné– raux, dans laquelle il était dit:,,que S. M., par suite „de la révolte éclatée dans une partie de l'Amérique „septentrionale: s'était vue obligée à prendre les me,,Sures nécessaires pour ramener les rebelles à leur ,,devoir, et à empêcher par tous les moyens possi,,bles, qu'ils ne puissent, sous prétexte de faire le ,,commerce, se procurer les objets qui serviraient à ,,leur faciliter les moyens de soutenir la révolte, qu'à ,,cet effet S. M. avait défendu toute exportation d'ar,,mes et de munition de guerre dans son royaume, „moins d'une permission expresse: mais que cette pré,,caution deviendrait illusoire s'il était permis à d'au,,tres nations de leur en fournir. Qu'ayant appris toute,,fois, que des négociants hollandais tant natifs qu' ,,étrangers, continuaient à faire des envois de muni,,tions de guerre en Amérique, soit directement, soit ,,en les dirigeant par les colonies des îles des In,,des; le ministre fut chargé au nom du roi, son maître ,,d'insister auprès des L. H. P. pour qu'Elles voulus,,sent bien employer sur-le-champ les mesures les plus „efficaces, afin que, sous quelque prétexte que ce soit, „ni armes ni munitions de guerre ne pussent être en„voyées aux Indes, en une quantité plus grande que ,,celle qui serait nécessaire au service des colonies de ,,l'état; qu'il ne doutait point que LL. HH. PP. sai,,siraient avec empressement cette occasion favorable, „pour faire preuve de l'amitié qu'Elles portaient au roi ,,d'Angleterre comme voisin et comme allié."

Par suite de cette démarche les États-Généraux publièrent en effet une déclaration en date du 20 mars 1775, dans laquelle ils interdirent, d'abord pour six mois, toute exportation de munitions de guerre dans les colonies, sur des bâtiments anglais sous peine de confiscation des marchandises, et condamnèrent à une amende les propriétaires des bâtiments soit étrangers, soit du pays. Par cette déclaration il était également défendu d'exporter ces marchandises hors du pays sans permission expresse de l'amirauté. Plus tard cette défense fut prolongée pour un an par une seconde déclaration du 18 août 1775. Peu après l'expiration de ce terme, et même avant cette époque, une quantité considérable de munitions de guerre étant parvenue aux Américains par la voie des Hollandais, le chevalier Yorck fut chargé de présenter aux Etats-Généraux en octobre 1776 le mémoire suivant:

N. I.

Mémoire du chevalier Yorck, ambassadeur de S. M. Britannique à la Haye, adressé aux États-Généraux, des Provinces - Unies des Pays-Bas; en octobre 1776.

Hauts et Puissants Seigneurs!

L'amitié que V. H. P. ont témoignée pour le roi mon maître, et l'intérêt qu'Elles doivent naturellement prendre au bien-être et à la tranquillité de ses états, les ont engagées à publier deux proclamations consécutives pour défendre à leurs sujets de ne rien fournir ni directement ni indirectement, qui puisse servir à soutenir les sujets rebelles de S. M. dans l'Amérique septentrionale; aussi le soussigné ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès d'Elles,

s'est-il trouvé itérativement chargé par S. M. de leur en faire ses sincères remercîments.

Le terme de la dernière publication venant d'expirer, le roi m'ordonne de nouveau de solliciter auprès de V. H. P. le renouvellement des défenses nécessaires pour empêcher tout envoi de munitions de guerre d'aucune espèce dans l'Amérique septentrionale. Malheureusement les précautions, que l'amitié et la sagesse de V. H. P. leur avaient dictées ci-devant, se sont trouvées inefficaces, et c'est à regret que le soussigné se voit dans la nécessité de déclarer, que les munitions de guerre ont été aussi publiquement embarquées dans les ports de la république, que si V. H. P. n'en avaient fait aucune défense: en vain alléguerait-on que ces envois se font aux colonies de la république, ou dans d'autres ports étrangers, et que le serment exigé exclut l'idée de sa destination en Amérique: V. H. P. sont trop éclairées pour se laisser séduire par de pareils subterfuges, quand il est notoire à toute l'Europe que le principal marché actuel pour pareilles marchandises est dans le siége de la rébellion contre le gouvernement légal de la GrandeBretagne.

Je m'abstiens H. et P. S. de particulariser les faits; je me contente de la notoriété, de ce que j'avance; il n'est plus question du passé, il s'agit seulement de l'avenir, et c'est avec la plus ferme confiance dans la sagesse, la justice et l'amitié de V. H. P. que le roi se flatte de trouver un remède au mal: S. M. ne peut se persuader que des anciens alliés de sa couronne, des voisins dont la sûreté et l'opulence sont intimement liées avec le salut de ses royaumes, feraient moins pour lui, que d'autres puissances de l'Europe: la cause du roi est celle de tous les souverains, et le petit intérêt momentané de quelques individus avides du gain, peut-il être mis en balance avec tout ce que les humains connaissent de plus sacré? ce serait manquer à V. H. P. de s'étendre plus loin sur une pareille matière: le roi ne demande, que ce qu'Elles-mêmes ont déjà accordé, mais in

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