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que

inutiles récriminations, Camus interpellant le gé- | gent répandu par les jacobins, et plus que tout néral au milieu de son état-major, et n'en recevant cela l'amour de la patrie, achevèrent bientôt de des refus, ordonna son arrestation et la saisie lui aliéner les esprits. de ses papiers le coup était prévu, les hussards de Berchiny, en bataille devant la maison, firent entrer un piquet, et saisirent les députés et le ministre de la guerre, qu'ils conduisirent au quartier général autrichien. Dumouriez n'ayant aucune place à sa disposition, et les considérant comme des otages aussi utiles pour lui que pour les prisonniers du Temple, n'aurait pas su dans le fait quel autre parti adopter.

Carnot, retenu à Douai, et n'ayant pu suivre ses collègues, échappa comme par miracle à leur sort commun. Cette circonstance eut des suites importantes pour la république, qui eût été privée sans cela des services signalés que ce député lui rendit quelques mois après.

Les événements se pressaient avec une telle rapidité que, sans vouloir entrer dans les détails de cette catastrophe, on a de la peine à les suivre. Dumouriez, sentant la nécessité de s'assurer des dispositions des troupes après ce coup d'éclat, se rend, le 3 avril, au camp, où il trouve partout le même accueil; rien ne décèle que la foudre est suspendue sur sa tête; on applaudit même à ses résolutions.

L'armée française était violemment agitée, et sa position vraiment embarrassante; balottés par leur attachement au vainqueur de Sainte-Menehould et de Jemmapes, et par le bruit sinistre qu'il était d'intelligence avec l'ennemi, les soldats ne savaient qu'en croire. Leur amour-propre se voyait en quelque sorte intéressé à trouver dans sa défection un palliatif à leur défaite; d'un autre côté, si la trahison était l'ouvrage de ses ennemis, combien ne serait-il pas injuste d'abandonner le seul homme qui eût su jusque-là les conduire à la victoire? Aussi, une bonne partie des troupes de ligne lui resta fidèle jusqu'au dernier moment, malgré ses entrevues avec les généraux autrichiens. La déclaration de son plan n'eût rien même qui les effrayât, parce qu'on y entrevoyait des ménagements du moins apparents pour les intérêts de la France. Cependant, les adroites insinuations des commissaires, le grand nombre de prosélytes que l'égalité et la république avaient faits parmi les subalternes, l'ar

Le 4, Dumouriez devait avoir une entrevue avec l'archiduc Charles, le prince de Cobourg et Mack, entre Raisme et Condé, afin d'aviser aux derniers arrangements; il était parti de Saint-Amand pour s'y rendre, quand il rencontra à Doumet 3 bataillons marchant sur Condé, sans qu'il en eût donné l'ordre. Il voulut leur prescrire de rebrousser chemin, mais des cris tumultueux partis des extrémités de la colonne lui annoncent qu'on veut l'arrêter; adossé à un canal, il ne lui reste d'autre ressource que de le franchir, et les volontaires qui ne peuvent l'atteindre, font sur lui une décharge de mousqueterie à laquelle il n'aurait pas dû échapper. On court, on s'empresse, d'un côté pour lui couper la route du camp de Bruille qu'il voulait regagner, de l'autre, pour le cerner. Forcé de longer l'Escaut sous une grêle de balles, il passa enfin le rivière au bac de Wihers pour regagner Bury, d'où il informa le colonel Mack des motifs qui lui avaient fait manquer le rendez-vous.

Le général avance, dans ses Mémoires, que les troupes du camp, indignées de cet attentat, le demandaient à grands cris, mais qu'il était trop tard pour s'y rendre, et il prétend que cette circonstance seule fit échouer son plan; la tournure des événements autorise à penser le contraire.

Le général passa la nuit à rédiger avec Mack les projets de proclamations qu'il devait publier, de concert avec le prince de Cobourg, pour fixer les esprits sur les véritables motifs de leurs transactions. Ces pièces sont consignées dans les journaux du temps, et n'offrent aucune circonstance remarquable: celle de Dumouriez était un violent manifeste: celle du prince, imprimée à la suite, déclarait aux Français qu'il venait simplement » comme auxiliaire, que l'intention de son souve>> rain n'était pas de faire la moindre conquête, >> mais de ramener la paix et l'ordre, et d'y coo» pérer avec le général français, dont il approu» vait les principes exprimés par la proclamation. »

Le lendemain matin, Dumouriez se rendit avec 50 dragons autrichiens au camp de Maulde; en vain affirme-t-il qu'il y fut tendrement reçu, on ne saurait se dissimuler l'impression fâcheuse que ce

CHAPITRE XV.

Défensive des armées françaises sur la frontière du Nord.
Dampierre est tué en voulant débloquer Condé.
Affaire de Famars. Siège et prise de Valenciennes.

cortége fit sur l'esprit des soldats. Voulant se rendre de là à Saint-Amand, il apprit que l'artillerie était en pleine insurrection; qu'après avoir envoyé des commissaires à Valenciennes, elle avait chassé ses généraux, et qu'elle attelait pour se réfugier dans cette place. Le capitaine Songis, qui s'acquit dès lors une juste réputation, fut, dit-on, un des principaux instigateurs de ce mouvement patrioti-crut d'abord qu'il avait un grand parti, et qu'elle

que.

Le signal était ainsi donné aux troupes de ligne sur lesquelles l'arme de l'artillerie exerçait une juste influence, tant par le choix des hommes, que par l'instruction nécessaire aux officiers. Son exemple fut bientôt imité; à peine la nouvelle de la défection est-elle parvenue aux deux corps de Bruille et de Maulde, que bataillons, régiments, brigades, partent les uns en entier, les autres par détachements, et se rendent à Valenciennes. Vouillé, qui commandait l'avant-garde, n'eut que le temps de gagner Tournay, son corps suivit l'exemple des autres. Dumouriez, abandonné, retourna au quartier général autrichien, où il ne fut suivi que par les hussards de Berchiny, aux ordres du colonel Nordmann, brave militaire, qui s'était trop avancé pour reculer, et qui suivit son chef avec le régiment qu'il commandait et un escadron de Saxe.

La nouvelle de la défection de Dumouriez causa à Paris une sensation d'autant plus forte qu'on

fat accompagnée de l'insurrection de la Vendée, de la défaite de Custine sur la Nahe, et des troubles de la Corse.

Les meneurs de la convention mesurèrent d'un coup d'œil le danger dont ils étaient menacés, et ne se firent pas illusion sur le sort qui leur serait réservé, si l'armée française même se déclarait contre eux. Les jacobins accusèrent bien les girondins des malheurs qui venaient d'accabler la France, naguère victorieuse; mais le péril commun les rapprochant pendant quelques jours, les uns et les autres sentirent la nécessité d'envoyer de nouveaux députés avec de pleins pouvoirs pour réorganiser l'armée, et pourvoir à la défense des frontières. En même temps, et sans attendre le résultat de leur mission, l'assemblée décréta la peine de mort contre quiconque reconnaîtrait Dumouriez pour général.

A peine fut-elle informée de l'arrestation de Beurnonville et des députés, qu'elle décréta par représailles celle de plusieurs princes et officiers autrichiens de distinction qui se trouvaient parmi les prisonniers. Affectant même de craindre que Dumouriez n'eût des complices jusqu'au sein du conseil exécutif, elle institua, le 6 avril, un comité de salut public, pris dans son sein, dont les pouvoirs s'étendirent à mesure que les dangers s'accrurent.

Ainsi finit la carrière orageuse d'un homme auquel il serait injuste de refuser des talents, des connaissances variées, un grand caractère, et qui rendit des services signalés à la France en 1792. Entraîné par des passions impétueuses, à une époque où un vertige exaltait toutes les têtes, on ne peut le juger d'après des règles ordinaires. Nous en avons déjà trop dit sur son compte pour avoir besoin de nous étendre sur ses qualités et ses défauts. Il jugea mal la situation de la France, sous le rapport politique, en contribuant à la déclaration de cette effroyable guerre, dont le succès fut indépendant de tous les calculs humains; il la jugea plus mal encore en comptant sur la neutralité anglaise. Ses opérations stratégiques furent constam-rations militaires avec la vigueur que l'on pouvait ment fausses, excepté dans l'Argonne : mais nous croyons, comme lui, qu'en temps ordinaire il eût été bon ministre et général capable.

Le prince de Cobourg, dont nous avons rapporté la proclamation du 5 avril, convaincu par les événements du lendemain que ses transactions avec Dumouriez devenaient nulles, ne songea plus qu'à rentrer dans son rôle naturel, et à pousser les opé

attendre de son caractère et de l'insuffisance de ses forces. Il se rendit, dès le 7, à Anvers, dans l'intention de conférer avec les députés des différentes puissances qui s'y étaient assemblés pour déterminer la quotité et l'emploi des contingents desti

nés à agir en Flandre. Le prince d'Orange, lord | l'Espagne n'avaient point été entraînées par des

Auckland, ministre d'Angleterre à La Haye, les comtes de Metternich et de Stahremberg, le général prussien Knobelsdorf, composaient ce conseil. Le nombre des troupes fut fixé comme il suit

passions contraires à leurs intérêts, elles n'eussent pas manqué de témoigner de l'étonnement qu'on demandât des sûretés à la seule puissance maritime capable de les soutenir un jour, et à qui il ne resterait niflotte, ni ports, dès l'instant que les vues

Corps prussien du général Knobelsdorf. 8,000 homm. secrètes du congrès d'Anvers seraient réalisées. Anglais et Hanovriens

Hollandais.

Hessois

TOTAL.

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20,000

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15,000
8,000

L'armée impériale, forte de 45,000 hommes, devait agir de concert. Indépendamment de ces moyens, le prince de Hohenlohe commanderait environ 30,000 Autrichiens, répartis en trois corps; le premier à Namur, sous le général Beaulieu; le second à Luxembourg, sous le général Schroeder; le troisième à Trèves, sous le général Blankenstein; ce dernier devait se lier par sa gauche à l'armée du roi de Prusse. On donna aux Anglais, qui débarquèrent vers le 20 avril, à Ostende, la direction provisoire de Tournay; enfin, les Hollandais, à l'exception des corps destinés à observer Lille et couvrir la West-Flandre, devaient grossir l'armée principale.

:

La Prusse, de son côté, aurait senti l'inconvenance de verser le sang de ses peuples dans la vue de faire la conquête des places de Flandre pour les Autri51,000 homm. chiens, ou de les aider à reprendre l'Alsace et la Lorraine si l'appât de Thorn et de Dantzig avait pu l'y décider, la possession de ces places une fois assurée, elle se serait rapprochée du système politique auquel elle était redevable de sa prospérité. Quant au cabinet de Vienne, on ne conçoit pas trop sous quel rapport il se croyait en droit d'exiger des indemnités ou des garanties; voulait-il punir la France de lui avoir été attachée depuis 1756 et d'avoir négligé ses plus chers intérêts en combattant pour sa cause jusqu'à la paix d'Hubertsbourg; ou bien lui imputait-il à crime d'avoir pris l'initiative dans une guerre qui, s'il faut en croire les déclarations mêmes des souverains, était préparée par le ministère autrichien. Nous ne trancherons pas dans des questions si délicates, mais notre impartialité nous force à dire que les deux partis avaient des torts, et que stipuler des indemnités ou des garanties dans ces conjonctures, c'était augmenter les griefs de la France et donner à la guerre un caractère tout opposé à celui dont on affectait de la parer.

Les délibérations de ce conseil diplomatique n'ont été connues qu'imparfaitement jusqu'à ce jour. On pense généralement qu'elles réglèrent plus d'affaires politiques que de combinaisons militaires : suivant quelques écrivains, il y fut question des efforts à faire par les alliés, à l'effet d'obtenir des indemnités pour le passé, et des garanties pour l'avenir. Nous ne l'affirmerons pas, mais tout porte à le croire: cependant, à moins d'énoncer ouvertement le projet de démembrer la France, il était, impossible de mettre au jour, d'une manière plus évidente, les vues d'intérêts particuliers cachées sous le voile d'un beau zèle pour la maison de Bourbon. Ce langage parut surprenant de la part de puissances qui ne s'étaient armées que pour le rétablissement de la prérogative royale, et celui du bon ordre en France.

Dès lors la guerre changea de nature comme de but, et tous les cabinets anciennement alliés à ce pays, purent sonder à loisir la profondeur du précipice ouvert sous leurs pas. Si la Hollande et

On est moins embarrassé de répondre pour l'Angleterre, car si elle n'avait pas de droit d'exiger des garanties, il était du moins de son intérêt de les demander.

L'absence du généralissime des coalisés ne fut pas longue; avant son retour au quartier général, il avait eu soin d'expédier des ordres pour rassembler l'armée à Quiévrain; et il publia, le 9, un nouveau manifeste bien différent du premier, et qui redoubla les soupçons conçus sur les transactions du congrès d'Anvers, en rétractant avec une affectation, du moins imprudente, la promesse de s'abstenir de toute conquête sur le territoire français. Cependant, le prince de Cobourg, persuadé qu'il ne saurait remplir la tâche qui lui était assi

gnée avec les 120,000 combattants, dont il dispo- | commissaires seraient à même de rendre, si on sait entre la Moselle et la mer, sollicita de l'Empe- étendait leurs pouvoirs, et qu'on mît du discernereur un renfort de 30,000 hommes. ment dans leur choix. Tous les intérêts des meneurs de la république se réunirent pour décider une mesure qui revêtit d'une autorité presque sans bornes leurs plus chauds partisans, et la France fut peut-être redevable de son salut à la nécessité d'assurer celui des factions.

Le mois d'avril se passa du côté des alliés à attendre l'arrivée des contingents anglais et hollandais qui entrèrent en ligne du 23 au 25. Le cabinet de Vienne se contenta d'abord d'envoyer quelques bataillons, et ce ne fut qu'à la fin de la campagne qu'il y porta des renforts plus considérables. Mais il prit en échange toutes les mesures administratives qui pouvaient consolider son empire en Belgique l'archiduc Charles en fut nommé gouverneur général : et ce prince, justement estimé, fit à Bruxelles une entrée triomphale, qui ne le cédait en rien à l'accueil fait aux républicains au mois de novembre précédent. Les états, auxquels l'Empereur rendit tous leurs droits, acquirent ainsi plus d'influence et de liberté par suite de la retraite de Dumouriez, qu'ils n'en avaient obtenu de leur révolte de 1789.

Tandis que les alliés s'endorment sur quelques trophées gagnés sans peine, le peuple français se réveille, avec fracas, de la léthargie causée par la trop facile victoire de Jemmapes. C'est dans les grands périls que se montrent les hommes énergiques. La France ne formait qu'une vaste assemblée, et le propre des réunions populaires est d'exciter tous les esprits à l'exaltation. Les jacobins, les girondins, les républicains purs, tout se rallie à la convention à la vue des dangers de la patrie. Dès lors on se sentit entraîné par une pente irrésistible aux mesures extraordinaires et violentes; car la marche lente du conseil exécutif ne favorisait pas assez l'élan national au gré des chefs de la montagne. Nous consacrons, au reste, le chapitre XIX à retracer les événements que cette disposition des choses amena dans l'intérieur, et il convient de revenir aux armées.

Aussitôt qu'on eut appris la nouvelle que Dumouriez voulait marcher sur Paris, l'on ordonna la formation d'un camp de 40,000 hommes, et des commissaires furent spécialement chargés de l'exécution de cette mesure; d'autres avaient eu la mission d'activer dans les départements la levée de 300,000 hommes, décrétée le 24 février.

Enfin, le 30 avril, la convention détermina l'organisation, les pouvoirs, et la répartition de 60 représentants aux armées. Celle du Nord devait en avoir 12; les uns se chargeaient de l'exécution des travaux de défense, et de l'approvisionnement des places de guerre; les autres s'occupaient de l'armement et de l'équipement des levées, et de la surveillance des opérations militaires (1). Aucun miracle ne paraissait impossible à ces proconsuls, disposant, au nom du peuple français, des bras, du sang et de la fortune de 4 à 5,000,000 d'hommes. Ils deviennent avant peu les arbitres du sort des généraux : ce sont eux qui les envoient à l'échafaud, ou les font monter sur un char de triomphe; et, sans avoir à rendre compte de leur conduite, si ce n'est à la convention, ils remplacent un général malheureux par un officier tiré la veille des derniers rangs de l'armée. Jamais dictateur à Rome n'exerça un empire plus absolu. Cette mesure, capable à elle seule d'imprimer à la nation un mouvement inouï, jointe à la nomination d'hommes, tels que Carnot ou Dubois-Crancé, explique aisément ce qui ne parut, en 1793, qu'un songe merveilleux.

On avait plus d'une fois éprouvé les avantages d'avoir près d'elles des commissaires qui, fidèles Bientôt à la voix de ces mandataires, qui distriaux intérêts de la convention, stimulaient les gé-buent les éloges et les lauriers, les soldats, les généraux, faisaient connaître le véritable état des néraux, reprennent quelque confiance; placés enaffaires, et imprimaient aux mesures administra- tre deux dangers, ils se décident pour le plus tives et militaires, un grand degré de force, quoi- honorable. que leurs missions passagères n'eussent embrassé jusque-là qu'un objet local et temporaire. La défection de Dumouriez prouva les services que ces

TOME I.

Le comité déploie en même temps la plus re

(1) Voyez pièces justificatives du livre IV, no 7.

36

doutable énergie. Les généraux Harville et Bou- | le 13 avril, sur Onnaing, le général Otto avec

chet sont arrêtés à Maubeuge pour n'avoir pas tenu à Namur: Stengel et Lanoue sont traduits au tribunal révolutionnaire pour se justifier de la déroute d'Aix-la-Chapelle; Miaczinsky décapité pour avoir servi les projets de Dumouriez. On se crut un instant revenu aux temps les plus fabuleux de l'antiquité. Les levées prennent une plus grande activité, mais les besoins sont si énormes pour faire face de toutes parts, et la loi du 24 février rencontre tant de difficultés dans son exécution, que les armées n'en ressentent pas d'abord les effets.

l'avant-garde venait de s'emparer de Curgies, Saultain et Saint-Sauve; Clairfayt, relevé à Tournay par les Prussiens, se rapprochant de SaintAmand, occupa Raismes et Vicogne; le prince de Wurtemberg bloquait Condé, et le général Latour, avec une forte division, campait à Bavay et Bettignies, en face de Maubeuge.

Des escarmouches insignifiantes eurent lieu sur plusieurs points jusqu'au commencement de mai. Ce ne fut qu'à cette époque que les généraux des deux partis songèrent à former quelques entreprises. Le colonel Mack fit adopter au prince de Cobourg un plan général d'opérations dont voici les bases principales :

« A la fin de mai, l'armée active devant comp» ter 90,000 combattants (non compris les 30,000 » du prince de Hohenlohe dans le Luxembourg),

Cependant, la plupart des corps sur lesquels on avait conçu de vives inquiétudes étaient rentrés sur différents points des frontières. Le général O'Moran réunit 12,000 hommes de l'expédition de Hollande au camp de Cassel. Lamarlière parvint à rassembler une pareille division à Lille. Dampierre avait pris le commandement du corps de» et ces forces paraissant insuffisantes pour entrebataille, et l'avait retiré sous Bouchain, afin d'avoir le temps de le réorganiser avant de le ramener en face de l'ennemi.

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prendre et couvrir le siége d'une place aussi im»portante que Lille, garder les communications » avec Liége, et masquer en même temps Maubeuge Les alliés, loin de l'inquiéter, rassemblaient peu » et Valenciennes, on débuterait par assiéger cette à peu l'armée qui devait faire tomber Valenciennes, » dernière place. Comme 36,000 hommes devaient sans songer à écraser ces divisions éparses, ce qui» suffire pour couvrir la West-Flandre et observer dans l'espèce de guerre qu'on faisait alors eût pour- » en même temps Lille et Maubeuge, il en restetant offert plus d'avantage et moins de difficultés. » rait 34,000 pour forcer le camp de Famars, et Le général français mit ce temps à profit pour » assiéger Valenciennes, nombre qu'on jugeait combiner ses mesures de défense, ranimer le mo- >> suffisant. ral de ses troupes, et attirer à lui tous les renforts possibles, après avoir néanmoins jeté les garnisons nécessaires dans les places de première ligne. Dans» peu il eut 24,000 hommes sous Bouchain, et fut à même d'être soutenu par le général Lamarche qui vint avec 8,000 hommes de l'armée des Ardennes occuper la forêt de Mormal et couvrir le Quesnoy et Avesnes. Lamarlière qui, à part la garnison de Lille, tenait une forte division au camp de la Madeleine, formait sa gauche.

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Lorsqu'on aurait réduit cette place et celle de Condé, on se proposait de laisser environ 30,000 hommes devant Lille, et d'en porter 60,000 à » Dunkerque pour enlever le camp retranché, ré» duire cette ville et attaquer ensuite Lille avec » plus de sécurité. »

Conceptions bizarres que l'on serait plus tenté d'attribuer à un lord de l'amirauté qu'au général chargé, avant tout, de veiller au salut de l'armée impériale.

Au lieu de se donner tant de peine pour méditer des opérations contraires à ses intérêts, le général autrichien eût bien mieux fait de calculer que le passage du Rhin par le roi de Prusse, et ses succès

Les députés envoyés par la convention avec de pleins pouvoirs, contribuèrent puissamment au succès de ces diverses mesures. L'armée un peu remise fut ramenée, le 15 avril, de Bouchain au camp de Famars sous Valenciennes, et cette dé-sur la Nahe, rendaient la présence de 30,000 hommonstration offensive, faite à propos, releva la confiance des troupes et de la nation. Il en était temps, car le prince de Cobourg s'était avancé,

mes inutiles à Namur et à Trèves où ils n'avaient personne devant eux; et il aurait dû, dès les premiers jours d'avril, en appeler 20,000 vers Mau

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