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ter de l'altération de l'huile douéc de l'odeur aromatique la plus agréable. If reste dans l'eau, agitée avec l'éther, une solution éthérée de la seconde essence, douée d'une odeur aromatique des plus suaves; ses proportions, faibles dans les qualités inférieures, fortes dans le café moka, constituent les principales différences entre les qualités commerciales. Le poids total de l'essence ainsi obtenue s'élève au plus à 2 dix-millièmes du poids du café, et on le comprend, puisqu'une goutte de cette huile répand dans toute une chambre une forte odeur de café.

Nous présenterons, en terminant, quel ques-unes des déductions pratiques qui résultent des précédentes expériences et de celles dont on vient de communiquer les principaux résultats.

Des différentes sortes commerciales de café, les qualités variables observées depuis longtemps dans les cafés du commerce tiennent, en grande partie sans doute, aux variétés cultivées et aux circonstances habituelles ou accidentelles de la végétation que présentent le sol, le terrain, l'exposition, les soins de la culture, les engrais et les conditions atmosphériques.

Voici les principales différences entre deux sortes commerciales sur l'origine desquelles on ne pouvait conserver le moindre doute, le café martinique et le café moka.

Dans les essais, plusieurs caractères ont distingué le moka de tous les autres : la matière grasse, un peu plus abondante, formait les 13 centièmes du poids total; elle avait une couleur jaunâtre, sa fluidité était plus grande, on n'a pu la séparer qu'en deux parties ayant des points de fusion différents, mais difficiles à déterminer. Elle retenait plus fortement une partie de l'essence aromatique: cette dernière était d'ailleurs plus suave et en proportion sensiblement plus forte.

La matière grasse du café martinique, extraite par le même moyen et épuisée par l'eau bouillante, est plus brune, moins fluide; on la peut séparer en quatre parties dont les points de fusion sont à 5, 20, 50 et environ 90 degrés centésimaux. Cette dernière partie ressemble à la cire des feuilles.

La présence d'une matière cireuse et la couleur verte des grains pourraient dépendre de l'époque de la récolte et du moment où le décorticage se serait opéré. On comprend qu'en enlevant la pulpe du fruit lorsqu'elle est remplie de sucs, le périsperme tout humide, en présence de l'air, doive éprouver certaines réactions que l'oxygène détermine; qu'ainsi le chloroginate éprouve la transformation verte, que les substances grasses s'altèrent, que l'essence, moins abondamment sécrétée, puisse s'altérer aussi et s'échapper en partie.

Les données qui précèdent permettent d'expliquer les principaux effets de la torré→ faction et de l'infusion du café.

Afin de produire l'effet total le plus utile, on doit porter le plus rapidement et le plus généralement possible, dans toute la masse, la température au degré convenable, c'est-àdire à 250 degrés environ; alors, sous l'influence de cette température et de la vapeur d'eau qui se dégage pendant toute l'opération, le chloroginate double se tuméfic, se colore en roux, gonfle, désagrége les tissus du périsperme et laisse en liberté une partie de la caféine qu'il tenait en combinaison.

La cellulose et ses congénères éprouvent une légère caramélisation et donnent des produits pyrogénés, acides et colorants.

Les huiles grasses se répandent dans la masse devenue poreuse, entraînant et retenant avec elles les essences légèrement modifiées.

Ces huiles, fixes et volatiles, se présenteront dès lors sur de très-grandes surfaces à l'action de l'eau.

Si l'on arrête alors la torréfaction, les grains auront acquis une couleur marron peu intense; ils seront devenus assez friables pour être facilement réduits en poudre; pendant leur refroidissement entre deux capsu les, ils n'auront dégagé qu'une petite quantité de vapeur condensable en une cau légèrement acide: la perte en poids ne dépassera guère 18 pour 100.

Si la torréfaction avait été poussée plus loin, jusqu'à la nuance brune plus ou moins foncée, on remarquerait une partie des grains recouverts du vernis violet irisé que produit l'acide chloroginique en se carbonisant; une proportion notable de carbures pyrogénés, provenant des matières azotées et des huiles grasses, se serait substituée à la portion des essences aromatiques dégagées; enfin, pendant le refroidissement, quelques gouttelettes de ces essences et de matières empyreumatiques se condenseraient sur les capsules. Le café torréfié a perdu d'autant plus de ses principes solubles que la torréfaction a été poussée plus loin; les produits utiles sont diminués dans la proportion d'un quart environ; l'huile volatile et l'arome diminuent aussi à mesure que la torréfaction est plus avancée. Si l'on traite par des quantités d'eau fractionnées du café diversement torréfié, on trouve que les deux premières parties du liquide dépouillent mieux le café qui est resté roux, moins celui qui est devenu brun, moins encore celui qui est devenu marron, ctcomme dans l'emploi ordinaire du café on ne l'épuise jamais, on voit que tous les avantages appartiennent au café faiblement torréfié.

Dans l'infusion obtenue rapidement par une filtration à chaud et consommée sans délai, on retrouve et l'on apprécie surtout

l'arome qui concourt si puissamment à rendre la saveur agréable, et qui est particulièrement dû à l'huile essentielle la plus soluble; une deuxième filtration d'eau chaude peut donner un liquide aussi coloré, mais dont l'arome, très-différent relativement à certaines sortes de café, caractérise le goût de marc dû à l'huile essentielle moins soluble et moins volatile.

Il serait sans doute très-intéressant de connaître les effets spéciaux dans l'économie animale des substances bien caractérisées qui entrent dans la composition du café et ne se retrouvent dans aucune des matières proposées pour le remplacer quelle est l'action de la caféine si peu altérable, du chloroginate double légèrement amer à l'arrière-bouche, peu stable en présence de l'oxygène, enfin des essences aromatiques? C'est à nos savants praticiens qu'il appartient de nous éclairer sur ce point.

Mais déjà ils nous ont appris, et l'expérience de chaque jour le confirme, que le café, tout différent des boissons fortement alcooliques et des vapeurs narcotiques qui enivrent et engourdissent les sens, semble réunir ce qu'on peut trouver d'agréable dans les sensations des deux ordres, tout en excitant les facultés de l'intelligence au lieu de les assoupir. (J. de pharm. et chim., 1846.)

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OBSERVATION SUR LA PRÉSENCE DU FER DANS LES EAUX DE RIVIÈRE; par EUGÈNE MARCHAND. Les eaux de sources, les eaux de rivière, les eaux de pluie elle-mêmes, jouent un rôle si important dans les arts industriels et dans l'économie domestique, que l'on ne saurait apporter trop de soin ni trop d'exactitude dans la recherche des principes qu'elles tiennent en solution, et qui, presque toujours, leur communiquent des propriétés utiles dans certains cas et nuisibles dans certains autres. Cela est vrai surtout lorsque ces eaux doivent être employées pour l'alimentation des hommes ou des animaux, ou bien encore lorsqu'elles doivent servir pour les besoins de certaines industries, ceux de la teinture, par exemple.

Ces réflexions m'ont été suggérées par les résultats de l'analyse que j'ai eu l'occasion de faire dans ces derniers temps de l'eau de deux rivières, celle de Valmont et celle de Gauzeville, qui viennent se jeter dans la mer à Fécamp. L'une et l'autre prennent leur source à environ 12 à 13 kilomètres de la mer, et elles ont leur confluent à 2 kilomètres au moins de leur embouchure com

mune.

Voici ce que leur analyse m'a fourni pour un litre de chacune d'elles :

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de potasse.

Carbonate de magnésie.

-

Sesquioxyde de fer et alumine. Silice..

Jusqu'à ce jour peu de chimistes ont signalé, que je sache, le fer au nombre des éléments que l'on trouve habituellement en dissolution dans les eaux de rivière; cependant tout porte à croire que ce métal existe dans un grand nombre d'entre elles, et vraisemblablement dans toutes celles qui, de même que les deux rivières de Valmont et de Gauzeville, prennent leur source dans la marne crayeuse. En effet, cette marne contient une petite quantité d'une combinaison ferreuse soluble dans les acides faibles, dans l'acide carbonique lui-même il est donc très-naturel que les caux qui sortent de ces

terrains retiennent en dissolution ec sel ferreux; mais la matière organique qu'elles contiennent aussi, empêchant l'oxygenation rapide du protoxyde de fer au contact de l'air, on peut comprendre qu'il n'y ait rien d'extraordinaire à rencontrer le fer en dissolution dans les eaux de rivière, même à plus de 15 kilomètres des lieux où ces riviè res prennent leur source.

Il serait donc à désirer qu'à l'avenir, dans l'analyse de ces eaux, on recherchât toujours la présence du fer au nombre de leurs éléments. Le meilleur moyen de parvenir à en constater sûrement l'existence,

consiste, selon moi, à additionner d'un excès d'ammoniaque et de quelques centigrammes de sulfhydrate de soude, 2 à 5 litres de l'eau, bien pure, que l'on veut examiner. Après vingt-quatre heures de contact, on trouvera, au fond du vase, une poudre blan, che qui, étant séparée du liquide qui la surnage, reprise par de l'acide chlorhydrique, faible, bouillant, bien exempt de fer (1) et additionné d'une très-petite quantité d'acide azotique pur (2 à 3 gouttes seulement pour cette quantité d'eau), fournira une liqueur qui, étant légèrement acide et concentrée, jouira de la propriété de se colorer en rouge plus ou moins foncé par son mélange avec le sulfocyanure de potassium, et d'acquérir une couleur noire sous l'influence de la tein ture de noix de galle, lorsque l'eau, soumise à l'expérience, contiendra seulement un demi-millionième de son poids d'oxyde de fer, comme cela a lieu, par exemple, pour les deux eaux dont je viens de faire connaitre la constitution.

(Journ. de chim. méd. Juillet 1846.)

OBSERVATION CHIMIQUE SUR LA NATURE D'UNE RÉSINE fossile troUVÉE AUX ENVIRONS de la ville d'EU (Scine-Inférieure); par MM. LASSAIGNE et CHEVALLIER. Les deux échantillons de cette résine qui nous ont été remis se rapprochaicnt, par leur couleur jaunâtre, leur transparence, leur fusibilité et leur combustibilité, succin, avec lequel on pouvait les confondre. L'un des morceaux, d'un jaune plus pâle, avait une densité de 1,094; l'autre, d'un jaune tirant sur le rougeâtre, avait une densité de 1, à la température de ✈ 15o centigrades.

du

Le premier de ces échantillons a été réduit en poudre fine et mis en macération, pendant douze heures, avec de l'éther sulfurique pur. L'action de ce fluide a été aidée par une agitation répétée du vase, à différents intervalles, et sur la fin, en le plaçant dans l'eau chauffée à + 35o centigrades.

Après cette réaction, l'éther filtré avait acquis une légère couleur jaune doré; on l'a introduit dans une cornue avec une petite quantité d'eau, et on a procédé à la distillation à une douce chaleur. Il est resté, après la volatilisation de l'éther, à la surface de l'eau, une résine fluide, jaune ambré, ayant la consistance et la viscosité de la térébenthine ordinaire, et qui s'est en partie solidifiée par le refroidissement. L'eau, sur laquelle nageait cette résine, décantée, était

(1) J'insiste sur ce caractère, parce qu'il arrive fort souvent que l'acide chlorhydrique purifié, que l'on se procure chez les fabricants de produits chimiques, contient des traces de

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incolore et rougissait faiblement le papier
de tournesol; elle a été évaporée lentement à
la température ordinaire, en la plaçant sous
une cloche de verre fermée, à côté d'un vase
contenant de l'acide sulfurique concentré.
Le produit de cette évaporation était une
masse blanche inodore, cristallisée en petites
lames, d'une saveur très-acide et ensuite âcre;
son poids était de Ogr.,015. Ce résidu cris-
tallisé rougissait fortement le papier de tour-
nesol, et son solutum dans l'eau n'a point
précipité l'eau de baryte, mais a formé, avec
l'acétate plombique, un précipité blanc, flo-
conneux, qu'un excès de solutum acide re-
dissolvait avec facilité. Une petite quantité
de cet acide, saturée par l'ammoniaque,
produit un sel cristallisable, dont la solution
a précipité le persulfate de fer en flocons
d'un jaune-chamois. Enfin, une portion du
même acide, chauffée dans un petit tube bou-
ché, s'est fondue en se décomposant ensuite
et se sublimant, en partie, en aiguilles, à
une petite distance du point chauffé.

a

La portion de résine dissoute par l'éther, soumise de nouveau à la distillation avec un peu d'eau, a abandonné des traces d'huile volatile qui sont venues former, à la surface de l'eau contenue dans le récipient, une légère pellicule. Cette résine, après son refroidissement, s'est présentée en une jaune, transparente, tellement friable, qu'elle se laissait pulvériser, par une faible pression, entre les doigts. Mise en contact avec l'alcool froid, à 90o, elle ne s'est qu'en tière résineuse blanchâtre. partie dissoute, et a laissé insoluble une ma

masse

Le résidu sur lequel l'éther avait agi d'apar l'alcool bord, a été traité successivement à froid, et ensuite à chaud; il est resté insoluble dans ce liquide. Cette propriété le sition de certaines résines fossiles, et, entre rapproche de celui qui entre dans la compoautres, de la résine insoluble indiquée par et qu'il a caractérisée en la désignant sous M. Berzelius comme existant dans le succin, le nom de bitume de succin.

En récapitulant les faits observés dans eet examen, on voit que cette résine fossile, tout à la fois, par ses caractères physiques, trouvée aux environs d'Eu, se rapproche sa densité, et par les différents principes organiques qu'on en a isolés, du succin ou ambre jaune.

Les résultats que nous avons obtenus, sur 5 grammes de cette résine fossile, nous permettent d'établir qu'elle contient sur 1000 parties:

chlorure de fer, ce que l'on reconnaît facilement, d'ailleurs, à la propriété qu'il possède dans ce cas, de rougir quand on l'additionne de sulfocyanure de potassium,

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OBSERVATIONS SUR LA PURIFICATION DE L'ACIDE SULFURIQUE ARSENIFÈRE DU COMMERCE; par J.-L. LASSAIGNE. La pré

sence de l'arsenic dans certains acides sulfuriques préparés dans les arts avec des pyrites arsénifères a été déjà démontrée, et les inconvénients de ces produits commerciaux ont été signalés dans diverses préparations chimiques. Plusieurs moyens ont été publiés pour purifier ces acides, et les isoler de la totalité de l'arsenic qui s'y trouve. Parmi ceux-ci, il en est un qui est très-simple, et peut être mis en usage dans les fabriques d'acide sulfurique : c'est celui qui résulte de l'emploi du sulfure de baryum, délayé dans une petite quantité d'eau, et ajouté à l'acide qu'on désire purifier; quoique l'action soit lente, elle est complète. Le sulfure d'arsenic qui se produit et rend trouble d'abord la masse liquide, se rassemble et se précipite au bout de plusieurs jours. Une simple décantation et la filtration du dépôt liquide à travers une couche d'amiante séparent totalement ce sulfure et le sulfate de baryte qui s'y est formé. L'acide sulfurique qui a été soumis à ce mode de purification est très-clair et limpide après avoir été chauffé; essayé alors dans l'appareil de Marsh, il n'a produit aucune tache par la combustion du gaz qui s'est développé, tandis qu'avant cette opération il donnait aussitôt des taches nombreuses ct brillantes d'arsenic.

Cette purification de l'acide sulfurique arsénical est suffisante pour l'acide qu'on emploie dans les arts; mais elle est incomplète pour celui qui sert de réactif dans les laboratoires, et dont on fait usage dans les analyses chimiques; une seconde opération devient donc nécessaire: c'est la distillation, dans ce dernier cas.

Curieux de connaître si ce seul mode, pratiqué avec soin, ne donnerait pas un bon résultat, nous avons tenté un essai sur une portion d'acide sulfurique dans laquelle nous avons fait dissoudre une quantité connue d'acide arsénieux: 2 décilitres d'acide sulfurique, pesant 373gг.,6, ont été chauffés dans un ballon avec 0gr.,02 d'acide arsćnieux réduit en poudre fine; la dissolution

s'est opérée peu à peu à l'aide de l'agitation, et avant le point d'ébullition de l'acide sulfurique. Cet acide, qui contenait en conséquence 2/37360 ou 1/18680 de son poids d'acide arsénieux, était d'une grande limpidité, même après son refroidissement. Essayé par le solutum d'acide sulfhydrique, il s'est troublé au bout de quelque temps, et a laissé déposer de légers flocons jaunes de sulfure d'arsenic; introduit en petite quantité dans un appareil de Marsh, il a donné immédiatement, par la combustion du gaz, de larges et abondantes gouttes d'arsenic.

L'essai que nous avons fait du sulfure de baryum sur une portion de cet acide arsenifère nous a démontré que par l'action de ce réactif, qui a été proposé dabord par M. Dupasquier, et mis en pratique par M. Peret, de Lyon, tout l'arsenic qui s'y trouvait en était séparé, car le liquide acide, clair, surnageant le dépôt jaunâtre de sulfure d'arsenic, placé dans un appareil de Marsh, n'a donné ensuite aucune trace sensible d'arsenic.

La deuxième portion de cet acide sulfurique arséuical a été introduite dans une cornue de verre tubulée, d'une capacité triple du volume de l'acide, et afin d'éviter les soubresauts, on a placé dans la cornue quatre à cinq fragments de fil de platine. La distillation a été conduite lentement d'a

bord, puis plus promptement en fractionnant le produit distillé. Chaque cinquième de ce produit a été mis à part et examiné dans un appareil de Marsh. Les quatre premiers n'ont présenté aucune trace d'arsenic : quant au dernier cinquième d'acide, sa distillation a été arrêtée lorsqu'il n'en restait plus qu'un quart; dans la portion distillée, ni l'acide sulfhydrique, ni l'appareil de Marsh n'a indiqué la présence de l'arsenic. Le résidu contenu dans la cornue renfermait l'acide arsénieux qui s'en est déposé en partie, par le refroidissement, en poudre blanche cristalline.

Il résulte des faits rapportés dans cette note:

1° Que l'acide sulfurique arsénifère peut être facilement purifié de l'arsenic qu'il contient par le seul emploi d'une petite quantité de sulfure de baryum hydraté;

2o Que ce mode de purification fournit un acide propre à la plupart des réactions qu'on pratique dans les arts;

5o Que la distillation, faite avec les précautions indiquées, permet d'obtenir l'acide sulfurique exempt d'acide arsénieux, et propre en conséquence aux diverses opérations de la chimie, comme l'ont indiqué déjà quelques auteurs.

(Ibid., septembre 1846.)

SUR L'EMPLOI de la teinture ALCOOLIQUE DU BOIS DE CAMPÊCHE COMME RÉACTIF. Dans un mémoire détaillé sur l'analyse des eaux de sources, M. le professeur Dupasquier a été conduit à faire usage de la teinture alcoolique du bois de campêche pour reconnaitre, dans les eaux chargées de sels alcalins, la présence du bi-carbonate de chaux. Suivant ce chimiste, cette teinture, qu'il préconise, doit être préparée, soit à froid soit à chaud, avec du bois de campêche récemment coupé et divisé. Cette teinture, d'une nuance brunâtre foncée, étant versée dans une eau calcaire dans la proportion de trois à quatre gouttes, communique à l'instant une belle couleur violette à l'eau qui contient la moindre trace de bi-carbonate de chaux. Dans l'eau tenant en dissolution un autre sel calcaire, le réactif n'occasionne qu'une faible couleur jaune.

Les eaux séléniteuses, chargées de bi-carbonate de chaux, présentent à froid le premier effet, tandis qu'après avoir été soumises à l'action du calorique pour décomposer ce dernier sel, elles donnent la seconde réaction.

D'après M. Dupasquier, le bi-carbonate de chaux, dissous dans les eaux de source ou de rivière, agit sur le principe colorant du bois de campêche à la manière des alcalis ou des carbonates neutres alcalins ou des carbonates neutres alcalins solubles.

Toxicologie.

(Ibid.)

RECHERCHE DE L'ARSENIC ET DU CUIVRE DANS LES BLÉS CHAULÉS AVEC L'ACIDE ARSÉNIEUX ET LE SULFATE DE CUIVRE; par M. J. GIRARDIN (Supplément au Mémoire présenté dans la séance du 24 novembre 1845.) — « I. Existe-t-il de l'arsenic dans les blés provenant de semences chaulées avec l'acide arsénieux? C'est une question qu'on résout aujourd'hui généralement par la négative. Cependant, comme certains chimistes annoncent avoir obtenu de leurs analyses un résultat contraire, j'ai profité de ce que j'avais en ma possession d'assez grandes quantités de blés primitivement chaulés à l'arsenic pour reprendre l'examen de cette grave question. Voici, en peu de mots, comment j'ai opéré :

J'ai désorganisé la graine au moyen de l'acide sulfurique pur, opération fort longue, mais que l'on peut abréger en ayant le soin de concasser les grains fortement à l'avance. J'ai ensuite fait bouillir le magma charbonneux avec une suffisante quantité d'acide azotique, et j'ai décanté la liqueur

acide. Le charbon a été épuisé par l'eau distillée bouillante. Les eaux de lavage ont été réunies à la liqueur nitrique, et le tout a été concentré, avec addition successive de petites quantités de chlorate de potasse, jusqu'à décoloration complète de la liqueur. Celle-ci, réduite à un petit volume, a été mise à bouillir avec de l'acide sulfurique pour chasser tous les composés de l'azotate et du chlore. Dans cet état, elle a été introduite dans un appareil de Marsh fonctionnant à blanc depuis quelque temps, et elle ne m'a fourni aucun indice d'arsenic.

» J'ai repris le charbon, primitivement épuisé par l'acide azotique et l'eau, et je l'ai incinéré dans un creuset neuf avec un excès de nitre pur. Le résidu salin, dissous dans l'eau, a été décomposé par l'acide sulfurique; la liqueur définitive, introduite dans l'appareil de Marsh, n'a donné aucune trace d'arsenic.

» J'ai répété ces expériences à plusieurs reprises, en variant les modes de traitement et en opérant toujours sur 2 kilogrammes de blé au moins, et jamais je n'ai pu constater dans les grains la moindre trace arsénicale. J'affirme donc que les blés chaulés par moi en 1845 et 1844, au moyen de l'acide arsénieux, ont produit des semences absolument dépourvues d'arsenic...

» II. J'ai voulu vérifier si les blés provenant de semences chaulées avec le sulfate de cuivre contiennent quelques traces de ce dernier métal. On sait, par les expériences de MM. Springel, Boutigny et Vever, que les plantes cultivées dans un terrain qui a reçu de petites quantités de sulfate de cuivre renferment manifestement du cuivre dans leurs différents organes.

» En conséquence, j'ai incinéré plusieurs kilogrammes de blés venant de mes cultures chaulées au sulfate de cuivre. Les cendres ont été épuisées par l'acide azotique bouillant, et les liqueurs ont été évaporécs jusqu'à siccité. Le résidu a été repris par une trèspetite quantité d'eau, et dans cette liqueur légèrement acidulée, j'ai fait tremper pendant vingt-quatre heures, une grosse aiguille d'acier poli. Au bout de ce temps, l'aiguille était recouverte d'une enveloppe rougeâtre qui, détachée, m'a offert, au moyen des réactifs appropriés, tous les caractères du cuivre.

» Du blé provenant de semences non chaulées, traité de la même manière, ne m'a fourni que des traces insignifiantes de cui

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