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Je laisse couler l'humeur aqueuse qui occupe l'espace compris entre l'iris juxtaposé à la cornée et la capsule antérieure du cristallin. 20 J'introduis par l'ouverture précédente une pince déliée à crochets, de manière à ce que l'une des branches de l'instrument passe en avant de l'iris et l'autre en arrière; une fois l'extrémité de cette pince arrivée au lieu choisi pour l'établissement de la pupille artificielle, il suffit d'une simple pression et d'un léger mouvement de traction en dehors, pour enlever un lambeau d'iris.

3o L'excision de ce lambeau est pratiquée ensuite à l'aide de ciseaux courbes et d'après les règles ordinaires.

Je ne veux pas insister longuement pour démontrer les avantages du procédé opéra toire que j'ai mis en usage avec succès; il me suffira de dire que l'opérateur peut toujours suivre la direction qu'il imprime à son instrument, par la raison que si la section préalable de l'iris donne lieu à un écoulement de sang, celui-ci sort par l'ouverture voisine ou bien se répand dans la chambre postérieure de l'œil, considérablement agrandie aux dépens de la chambre antérieure.

Telle est du moins la manière dont les choses se sont passées dans le fait qui m'est propre. Dans le cas actuel, il y avait oblité ration complète de la pupille naturelle, et accolement immédiat de la totalité de l'iris à la cornée, avec adhérence intime de ces deux membranes à leur partie interne et inférieure, lieu qui correspondait à une perforation antérieure de la cornée; la configuration de l'œil était d'ailleurs normale. La nouvelle pupille à été pratiquée un peu en haut et en dehors.

MÉMOIRE SUR LA DESTRUCTION DES HÉMORRHOÏDES INTERNES PAR LA CAUTÉRISATION CIRCULAIRE de leur pédICULE AVEC LE CAUSTIQUE DE POTASSE ET DE CHAUX. (Caustique DE VIENNE SOLIDIFIÉ DE M. FILHOS.) M. Amussat vient de publier un mémoire fort important sur le traitement chirurgical des hémorrhoides internes. Après avoir employé, comme les autres chirurgiens, plusieurs procédés dont les inconvénients graves ont été souvent signalés, M. Amussat s'est arrêté à la destruction du pédicule des hémorrhoïdes par le caustique de Filhos, moyen infiniment moins dangereux que ceux qui sont généralement usités. Nous ne ferous connaître que la partie du travail de ce chirurgien relative à la destruction des hémorrhoides par la cautérisation ainsi pratiquée, ne pouvant suivre l'auteur dans les longs développements que lui fournis sent l'appréciation des autres procédés et le récit des opérations qu'il a pratiquées de la sorte, et qui sont au nombre de trois.

M. Amussat ne s'occupe, dans son Mémoire, que des hémorrhoïdes internes, c'està-dire de ces tumeurs formées par la dilatation variqueuse des veines, qui sont recouvertes par la muqueuse de l'intestin et qui ne paraissent à l'extérieur que dans les efforts de défecation. On sait que ces tumeurs ont été attaquées de diverses manières; on a cherché à les détruire par la ligature, par la cautérisation avec le fer rouge, par l'extirpation, mais tous ces moyens sont d'une application difficile ou dangercuse. M. Amussat se borne maintenant à employer le procédé suivant : il fait la cautérisation circulaire du pédicule des tumeurs hémorrhoïdales avee des pinces à cuvettes remplies de caustique de potasse et de chaux, puis il injecte de l'eau fraîche sur la tumeur et sur les pinces porte-caustique pendant tout le temps de la cautérisation; enfin, il vide l'hémorrhoïde du sang qu'elle contient.

Avant de tracer les règles de cette opé ration, M. Amussat se demande d'abord dans quel cas il est convenable d'opérer. On ne doit, suivant ce chirurgien, opérer ou détruire les hémorrhoïdes internes, que lorsqu'il n'y a pas de contre-indications, et par prudence, il faut en laisser une ou assez de vaisseaux variqueux pour n'avoir rien à redouter de la suppression brusque des hémorrhoïdes.

Souvent, les hémorrhoïdes internes se compliquent d'hémorrhoïdes externes; l'expérience de M Amussat lui a appris qu'il n'est pas nécessaire de détruire les bourrelets externes; ils se flétrissent presque toujours quand on a détruit par le caustique les bourrelets hémorrhoïdaux internes.

Quand on veut explorer un malade, il peut être nécessaire de se livrer à cet examen après lui avoir donné un lavement, ou mieux encore, un purgatif doux.

Quand on juge l'opération convenable, et qu'il n'existe aucune contre-indication, le chirurgien doit se munir de pinces préservatrices, de deux ou trois couteaux à papier, en bois ou en ivoire, de pinces porte-caustique, de deux seringues ordinaires, ou mieux d'un siphon à irrigations continues, d'un ou deux tenaculum, de charpie choisie un pen longue, de cérat simple; enfin l'opérateur doit s'entourer de deux ou trois aides propres à le seconder.

Les pinces préservatrices sont construites comme des pinces à dissection; elles servent à préserver les parties voisines de l'hémorrhoïde, et en même temps à comprimer le pédicule de sa tumeur. Ces pinces sont aplaties à leur extrémité, et munies d'un écrou qui permet de les tenir fermées aussi longtemps que cela est nécessaire, sans avoir besoin de faire un grand effort pour les tenir.

L'une des branches est recourbée en crochet à son extrémité, de manière que la pince étant fermée, ce crochet passe au-dessus de f'autre branche, et empêche l'hémorrhoïde de s'échapper. Lorsque les deux branches de ces pinces sont rapprochées, elles forment une concavité qui permet de saisir plus facilement l'hémorrhoïde avec les pinces portecaustique.

La pince porte-caustique est également construite comme les pinces à dissection; ses branches sont recourbées et terminées par une branche transversale qui forme un T. Cette portion de l'instrument est creusée de cuvettes, dans lesquelles on place le caustique, et, de même que les pinces préservatrices, elle peut être tenue fermée par un écrou pendant tout le temps de la cautérisation. Cette pince, par sa forme recourbée, permet d'agir sur la tumeur pendant le second temps de l'opération.

On charge les pinces, soit en plaçant de la poudre caustique dans les cuvettes, que l'on chauffe à la flamme d'une lampe à esprit de-vin, soit en plongeant alternativement chacune de leurs branches dans le caustique en fusion, soit en versant dans les cuvettes le caustique fondu; on peut aussi les charger avec une pâte faite avec le caustique en poudre délayé avec une faible quantité d'alcool.

Voici maintenant la composition de cette poudre, qui forme le caustique Filhos: Potasse caustique à la chaux 2 parties. Chaux vive.... 1 partie.

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Fondues ensemble et pulvérisées. Les proportions de ce caustique sont differentes de celles de la poudre de Vienne, qui est composée de :

Chaux vive...

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Potasse caustique à la chaux 5 parties. 6 parties. Comme on le voit, dans le eaustique Filhos, la potasse est en excès d'un tiers, tandis que dans le caustique de Vienne, c'est la chaux qui est en excès d'un sixième.

M. Filhos a observé que l'excès de chaux, dans le caustique de Vienne, rendait la fusion ignée du mélange plus difficile, donnait au composé nouveau un peu trop de consistance pour être coulé avec facilité dans des tubes de plomb, et avait comme résultats pratiques le grave inconvénient de diminuer la promp. titude d'action du caustique : une moindre quantité de chaux vive laisserait au mélange solidifié une partie de sa déliquescence. Trois minutes suffisent pour faire avec ce caustique l'escarrhe nécessaire à l'établissement d'un cautère. Pour la cautérisation du col de la matrice, il a tous les avantages du fer rouge sans en avoir les inconvénients.

Pendant qu'on dispose les objets néces

saires à l'opération, le malade prend un lavement et le conserve le plus longtemps possible, puis il le rend, continue les efforts de défécation et se couche sur le côté. Deux aides se placent près de lui, pour écarter les parties voisines ou les protéger à l'aide d'un couteau à papier. Un troisième aide est chargé de pratiquer des injections pendant tout le temps de la cautérisation. Quant à l'opérateur, il doit être à genoux à côté du

malade.

Le premier temps de l'opération consiste à prendre le mieux possible avec les pinces préservatrices la tumeur hémorrhoïdale qu'on veut détruire; souvent il est assez difficile de la prendre directement en long ou travers; alors il faut la saisir dans le sens le plus favorable.

en

La pression, aidée des efforts d'expulsion, suffit ordinairement; mais si on éprouvait quelques difficultés, peut-être pourrait-on saisir la tumeur avec un ou deux tenaculum, ou plutôt avec des pinces à dissection ou à pansement. La pince étant placée, on serre l'écrou qui tient les branches rapprochées l'une de l'autre d'une manière fixe. Ce temps de l'opération est très-important. La pression, exercée par la pince, est bien moins douloureuse que la ligature; c'est un autre mode de compression.

Immédiatement après avoir bien pris l'hé morrhoïde, ou les tumeurs hémorrhoïdales, avec les pinces préservatrices, et après avoir fixé l'écrou, les aides situés à droite et à gauche de l'opérateur doivent placer avec soin les couteaux à papier, de manière à préserver les parties voisines sans déranger la pince préservatrice et sans gêner l'opérateur. Ce temps de l'opération est souvent assez difficile à bien exécuter.

Lorsque l'hémorrhoïde que l'on veut cautériser est bien saisie par les pinces préservatrices, et que les couteaux à papier sont placés de manière que le caustique ne puisse pas agir en dehors du pédicule de l'hémorrhoïde, on place la pince porte-caustique à baguette sans déranger la pince préservatrice; toutes deux sont fermées par un écrou, et pendant tout le temps que le caustique agit sur le pédicule de la tumeur hémorrhoidale, on fait injecter sans discontinuer de l'eau fraiche au moyen d'une seringue ordinaire ou d'un siphon à irrigations continues. La pince porte-caustique doit rester deux ou trois minutes en place; ce temps est suffisant pour cautériser tout le pédicule des tumeurs, même lorsqu'elles sont très-volumineuses.

L'opération ainsi terminée, avant de retirer la pince préservatrice, M. Amussat pratique l'acupuncture de la tumeur avec un tenaculum, afin de la vider du sang qu'elle contient. Pendant tout ce temps, les injec

tions d'eau froide sont continuées sur la tumeur et sur les parties voisines. Enfin, l'hémorrhoïde cautérisée est enduite de cérat; l'on fait sur toutes les parties des injections d'eau froide, et on presse doucement sur la tumeur pour la faire rentrer. Le meilleur moyen pour calmer les douleurs, est de placer le malade dans un grand bain qu'on renouvelle tous les jours ainsi que les injections.

Si, au bout de quatre ou cinq jours, l'escarrhe résultant de la cautérisation tarde encore à se détacher, ou si la plaie ne se cicatrise pas rapidement et fournit du sang, il faut employer, avec réserve, et pendant quelques jours seulement des injections toniques et des lotions astringentes avec le quinquina, le ratanhia ou le monesia, ou recourir à l'usage des pommades composées avec ces substances, afin de hâter la cicatrisation, de resserrer les tissus, d'en chasser le sang et d'arriver enfin à une guérison complète et durable.

Cette cautérisation est recommencée autant de fois qu'il y a de tumeurs hémorrhoïdales, en mettant un intervalle d'un ou de plusieurs jours, suivant les accidents éprouvés par le malade, jusqu'à ce que ses hémorrhoïdes internes soient entièrement détruites.

(J. de méd. et de chir. pratiques. Nov.1846.)

NOUVEAU PROcédé pour l'amPUTATION DE LA VERGE; par M. RIZZOLI. L'un des plus désagréables et des plus fâcheux accidents qui accompagnent l'amputation de la verge, est l'impossibilité de retrouver l'urè thre une fois que la section du membre a été faite. Quelle que soit la cause de cette difficulté, elle n'en est pas moins réelle, ainsi que le prouvent les exemples de Béclard, de M. Gimelle, etc. Le procédé de M. Barthé lemy, qui place une sonde flexible dans le canal avant l'opération, suffit, il est vrai, pour prévenir tout danger. Néanmoins celui que propose aujourd'hui M. Rizzoli mérite aussi d'être connu; car il pourrait se présenter tel cas où l'introduction de la sonde serait rendue impossible par suite de l'altération des parois du canal.

La surabondance de peau étant l'une des causes qui viennent mettre obstacle à ce qu'on découvré aisément l'urèthre, M. Rizzoli commence par formuler ce précepte (du reste généralement admis à présent) qu'il faut, dans l'amputation, laisser aux téguments leur longueur naturelle. Il se contente donc de faire tendre la peau en tirant lui-même vers le pubis celle qui recouvre le dos de l'organe, et en confiant à un aide le soin de tirer en sens inverse, e'est-à-dire du côté du gland, celle qui est

en bas en rapport avec l'urèthre. Cela fait, il porte le bistouri sur la partie inférieure, et le dirige obliquement de bas en haut et d'arrière en avant, de manière à couper le canal de l'urèthre en bec de flûte. Puis, une fois sa section terminée, il change la direction de l'instrument et achève de couper la verge en divisant perpendiculairement les corps caverneux. On comprend que le bistouri n'abandonnant point la partie, cette modification allonge à peine l'opération d'un seul instant.

Les téguments, ainsi coupés, se trouvent ensuite être conservés de telle sorte, qu'en haut ils recouvrent les corps caverneux sans masquer en bas l'urethre. Celui-ci, étant d'ailleurs divisé obliquement, offre une surface de section tellement large, qu'il est impossible de ne pas le reconnaitre au premier coup d'œil.

M. Rizzoli a opéré en février 1844, par ce procédé, un homme âgé de soixante-deux ans, qui portait un cancer ayant envahi la presque totalité du membre viril. L'urine trouva un passage tellement libre, qu'il n'y eut besoin d'y introduire ni sonde ni bougie. La cicatrice était formée dès le sixième jour et la guérison fut parfaite.

(Bullettino delle scienze med. )

ANGINES PSEUDO-MEMBRANEUse et oedémaTEUSE CONSÉCUTIVES A DES ÉRYSIPÈLES DE LA FACE. Deux cas de ce genre se sont dernièrement présentés, le premier dans le service de M. Rayer, le second dans celui de M. Velpeau. C'est un mode d'extension de l'érysipèle facial qui n'a pas encore été noté parmi les terminaisons fâcheuses de cette affection, le danger ne paraissant venir d'ordinaire que du côté des méninges. Les deux cas auxquels nous faisons allusion se sont terminés par la mort. Celui qui a été observé dans les salles de M. Rayer est relatif à un homme d'une quarantaine d'années, entré à l'hôpital dans le courant de mai pour une fièvre of frant des caractères de rémittence avec frisson qui parurent à M. Rayer indiquer le sulfate de quinine. Ce fébrifuge lui fut donc administré à la dose d'un gramme par jour, et le malade était en voie de guérison lorsqu'il fut pris d'un érysipèle à la face. Bientôt il se manifesta des symptômes d'angine croupale, et le malade ne tarda pas à succomber. A l'autopsie, on trouva le larynx enflammé et recouvert d'une fausse membrane, offrant les mêmes caractères que celle du croup, se détachant par lambeaux. La trachée et les grosses branches du côté droit étaient également recouvertes de fausses membranes. II n'y avait rien dans les grosses bronches du côté gauche.

(Journal des Conn. médico-chirurg.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

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altération de 100 jusqu'à 150 degrés centésimaux; mais, vers 185 degrés, il se fond, développe une belle coloration jaune, entre en ébullition, se gonfle au point d'occuper cinq fois son volume, et reste spongieux, jaunâtre, solide et friable; chauffé jusqu'à 230 degrés, sa nuance brunit; il est alors décomposé en partie. Les vapeurs qui s'en dégagent donnent, en se condensant, des cristaux aiguillés de caféine.

Ce sel double est à peine soluble dans l'alcool anhydre, même à chaud.

Sa solution, saturée par l'ébullition dans l'alcool à 95 degrés, le laisse cristalliser par le refroidissement en prismes irradiés sur quelques centres communs; plus soluble dans l'alcool à 85 degrés, sa cristallisation est aussi plus abondante par le refroidissement la solubilité augmente toujours avec les proportions d'eau. L'eau pure en dissout

La caféine, suivant l'analyse de M. Payen, plus encore, et la solution aqueuse saturée à a pour formule

C8 H10 Az2 03.

Une partie de la caféine peut être obtenue directement en traitant d'abord le café par l'éther, puis par l'alcool absolu. En reprenant ensuite le café par l'alcool à 0,60 on en retire plusieurs substances au nombre desquelles est une matière cristalline fort importante qui contient le reste de la caféine à l'état de combinaison.

Les cristaux de cette matière sont formés d'un sel double, résultant de la combinaison d'un acide organique (acide chloroginique) avec deux bases: l'une, organique, c'est la caféine; l'autre, minérale, c'est la potasse.

Ce sel naturel du café est donc un chloroginate double de potasse et de caféine. Si on le frotte lorsqu'il vient d'être séché à 100 degrés sur une feuille de papier chaude encore, it s'électrise au point d'adhérer à une lame de couteau qu'on lui présente, et de s'y maintenir en flocons volumineux allongés.

Exposé à la chaleur, il n'éprouve aucune

(1) Voir ce que nous avons déjà rapporté de ce travail dans notre N° du mois de septembre à l'article Académie royale des scien

chaud se prend en masse par le refroidissement. La solution froide, évaporée lentement dans une capsule, laisse sortir, graduellement, une couronne de cristaux très fins en groupes mamelonnés. La solution aqueuse même, en voie de cristallisation, s'altère plus ou moins vite à l'air, et se colore en jaune, puis en brun verdâtre.

Les cristaux de chloroginate double chauffés légèrement, en contact avec la potasse pure à 1 équivalent d'eau, se colorent en rouge vermillon ou orangé; chauffé davantage, le mélange se fond, prend une couleur jaune, dégage d'abondantes vapeurs ammoniacales, devient brun, etc.

Chauffé en présence de l'acide sulfurique monohydraté, le sel naturel du café développe une coloration violette intense et une pellicule bronzée; l'acide chlorhydrique produit des phénomènes analogues moins prononcés; sous l'influence de l'acide azotique, une coloration jaune orangé se manifeste.

Dans les solutions aqueuses ou alcooliques du chloroginate double, l'acétate de plomb donne un précipité jaune - verdâtre pâle,

ces (Institut). Ce que nous reproduisons aujourd'hui est la partie chimique de cet im-. portant mémoire.

floconneux. L'acétate tribasique produit un précipité de forme semblable, mais de couleur pur jaune. L'azotate d'argent, scul, ne produit pas de changement, mais, préalablement mêlé à une très-faible dose d'ammoniaque, il produit une coloration jaune qui vire au brun; le liquide se trouble, bientôt une pellicule d'argent métallique révivifié surnage, et peu à peu s'étend sur les parois du vase.

Pour extraire l'acide chloroginique, le chloroginate de plomb obtenu par l'un des trois moyens indiqués ci-dessus, est décomposé par un courant d'acide sulfhydrique. Il donne une solution qui, rapidement évaporée, laisse une cristallisation confuse d'acide chloroginique.

Cet acide, purifié par de petites quantités d'alcool anhydre, et séché, est blanc, soluble dans l'alcool anhydre, plus soluble dans l'alcool affaibli, très-soluble dans l'eau, difficilement cristallisable. Sa solution aqueuse, presque saturée à la température de l'ébullition, ne cristallise que très-lentement en prismes microscopiques, irradiés de centres communs, offrant, au bout de vingt à trente jours, des agglomérations nombreuses en sphérules de 1 à 2 millimètres de diamètre.

L'acide chloroginique dissous dans l'eau est doué d'une réaction acide prononcée; il rougit fortement le tournesol; c'est le principe actif des colorations diverses signalées plus haut dans le sel normal du café. Chauffé dans un tube, il se fond, se colore en jaune, entre en ébullition, laisse un charbon en couche mince et brillant; sa vapeur est condensée en un liquide brun qui, chauffé rapidement, laisse un charbon en couche très-mince réfléchissant de vives couleurs irisées.

Les analyses élémentaires ont donné les résultats suivants :

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chloroginique, le pouvoir remarquable qu'il possède de développer une coloration verte très-intense, ajoute de l'intérêt à la découverte du composé cristallisable que ses rapides et variables transformations avaient jusqu'alors empêché de saisir.

Le café renferme des essences aromatiques qui retiennent fortement l'huile grasse obtenue par les procédés précédemment décrits et dont les propriétés sont, dans l'usage habituel, modifiées par les effets d'une torréfaction même légère.

C'est dans ce dernier état qu'il importait, surtout en vue des applications, d'extraire, d'étudier et de peser ces corps odorants.

L'infusion obtenue à l'aide de l'eau chaude filtrée sur le café en poudre, dans le rapport d'un litre d'eau pour 100 grammes de café, était mise dans un appareil distillatoire muni de plusieurs récipients successifs; après la distillation le premier récipient contenait une eau distillée légèrement colorée en jaune, surnagée par quelques gouttes d'une essence concrète blanche, presque entièrement dépourvue de l'arome agréable.

Le deuxième récipient, maintenu à la température de 25 à 30 degrés, contenait un liquide qui, surnagé par des quantités minimes d'essence concrète, exhalait une odeur aromatique, agréable, rappelant celle du café employé, et tellement intense, qu'il suffisait de quelques gouttes de cette eau pour communiquer à une tasse de lait ou d'un liquide inodore, l'arome agréable du café.

Le troisième récipient, refroidi à plusieurs degrés au-dessous de zéro, ne contenait que quelques gouttes d'une eau exhalant l'odeur mixte du café et des carbures pyrogénés; enfin la même odeur empyreumatique était plus dominante encore dans les produits aériformes sortis du quatrième récipient.

Les proportions des carbures très-volatils empyreumatiques, à odeur désagréable, augmentaient de plus en plus lorsque la torréfaction du café avait été poussée depuis celle qui correspond à une perte en poids de 0,18, jusqu'à celle équivalente à une déperdition de 0,25 et au delà.

Des principes aromatiques, on peut extraire deux huiles essentielles odorantes. Il suffit, pour cela, d'agiter fortement l'eau distillée qui les recèle avec 0,20 de son volume d'éther, de laisser pendant quinze minutes en repos, puis d'enlever, à l'aide d'une pipette, la solution éthérée surnageante. On renouvelle quatre fois cette opération et l'évaporation de l'éther laisse une huile colorée en jaune orangé, dont l'odeur très-forte rappelle une partie de l'arome plus ou moins dominant dans toutes les variétés du café. Cette huile essentielle est formée de deux parties : l'une, moins volatile et moins fluide, parait résul

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