Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

lieuë et demy, et avoient prins un de mes soldats, lequel je recouvray et delivray.

Estant lieutenant de monsieur de la Trolliere, ayant charge de cent chevaux legers, sous la conduite de monseigneur d'Egmont', le roy me traittoit de cinquante florins par mois, et deux chevaux passez à treize florins chacun par mois, avec un cheval de place morte que mondit seigneur de la Trolliere me donnoit sur ses coffres. Mes deux hommes passez estoient Jean de Landrechies et Mathieu Famechon, avec les droicts de capitaine quand ledit seigneur n'estoit pas present.

Du depuis j'ay esté encor lieutenant dudit sieur de la Trolliere, ayant charge comme dessus, et aux mesmes traittemens, et d'avantage; car j'estois mareschal de camp de la cavaillerie de par deçà, dont monsieur de la Trolliere estoit lieutenant general, et pour exercer ledit estat, j'avois quarante escus par mois, sans mon traittement de lieutenant.

Le 14 de janvier de l'an 1544, Fery de Guyon se maria avec damoiselle Jenne de Saint-Raagon, et furent faites les solemnitez des nopces en la ville de Pesquencour lez Douay, en la maison des marians, si avoit il grosse compaignie des deux costez.

Fin desdites Memoires trouvées escrites de la main propre dudit de Guyon.

1 L'auteur faisant un retour sur le passé, rappelle la solde qu'il recevait en 1557.

Quelques mois apres avoir achevé lesdites Memoires, et ne pensant plus qu'à passer le reste de sa vie en paix et repos, il fut fait gouverneur et capitaine du chasteau de Bouchain', mercede qu'il attribua, et receut pour effet de la promesse de Son Alteze Marguerite d'Austriche, mentionnée cy dessus, d'advertir le roy (qui estoit lors Philippe deuxiesme) du service qu'il luy avoit rendu, par la deffaite premiere desdits Brises-Images, à quoy il s'estoit porté du seul zele de la gloire de Dieu, service du roy et bien publique du pays.

De laquelle mercede il n'a peu faire mention dans ses Notices, d'autant que comme il se preparoit, et le mesme jour au matin qu'il en pensoit aller prendre possession, il tomba, lavant ses mains, en apoplexie, dont une heure apres il deceda en sa maison de Pesquencour, sans en avoir jouy, combien que si le prudent lecteur a la bonté de jetter l'œil sur les fruicts du mariage dudit de Guyon avec damoiselle Jeanne de Saint-Raagon', duquel sont sortis Anne DE GUYON, Pierre, Bonne, Leonore, Marguerite, Marie Annette, Roland, Philippe, Louysse DE GUYON, il jugera, sans doute, qu'il en jouyt, ores qu'en autre maniere, en sa postérité; car ladite Louysse, derniere née desdits enfans, ayant esté alliée à feu le sieur Michel de Cambry, conseiller principal de la ville de Tournay, et eu par ensemble six enfans tant fils que filles, Jenne de Cambry premiere née d'iceux, dès son bas âge, prevenuë

1 Le gouvernement de cette place avait certaine importance, puisqu'on voit le prince de Parme le donner à Georges de Montigny, seigneur de Noyelle. Corresp. d'Alex. Farnèse, 49.

2 Pierre Daubenoy cité plus haut, p. 148, était issu d'un premier mariage de Jeanne de Saint-Raagon. Note de P. de Cambry,

de la douceur des bénédictions de Dieu, s'estant renduë religieuse en l'ordre des chanoinesses regulieres de saint Augustin à Tournay, et en apres recluse joignant l'eglise de Saint-André-lez-Lille, où elle est decedée le 19 de juillet 1639, agée de 58 ans, et enterrée en ladite église, nostre bon Dieu l'a comblée et enrichie de tant de graces et faveurs celestes, que l'on peut pieusement croire que ç'a esté en recompense des services de son grand pere, rendus à la foy catholique par ses armes et valeur, selon que messire André Catulle, prevost, et monsieur Jacques Groulard, thresorier, chanoines de l'église insigne collegiale de Renaix, ont remarqué en leur censure et approbation de ce livre des Memoires dudit sieur de Guyon, que Dieu ait en gloire.

CY SUIVANT VA LA CHANSON PROMISE ET MENTIONNÉE EN L'EPISTRE DEDICATOIRE.

CHANSON

faite l'an 1566 par un paysan des environs de Pesquencour sur le sujet de la deffaite des brise-Images à Marchiennes, le 25 d'aoust dudit an, par le sieur de Guyon.

Les huguenots sont assemblez
Pour les images ruiner

Et sans respecter le dimanche
Ils sont venus droit à Marchenne.

Ils ont abbatu les autels

En haine de l'Eglise saincte
Quand ce fut le lundy matin
Ils ont trouvé des catholiques.

Fery Guyon premier nommé
Le grand bailly de Pesquencour
Et nombre de ses Hennuyers
A l'Eglise a donné secours.

Ils y marcherent vaillament,
Aux huguenots donnant l'allarme,
Es maretz de monsieur l'abbé,
Ils leurs ont là livré bataille.

En nombre de dix à douze vingt

Sont demeurez dessus la place

Et le lundy au desieuner

Les huguenots avoient conclu.

D'estre au disner à Bouvenies
Pour les images ruer jus
Mais ils n'avoient pas bien conclu,
De prendre en ce lieu leur disner,

« VorigeDoorgaan »