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LETTRES

ECRITES

DE LA

MONTAGNE

PAR J. J. ROUSSEAU.

mon aversion'

C'EST revenir tard, je le sens, sur un sujet trop rebattu et déjà presque oublié. Mon état, qui ne me permet plus aucun travail suivi, pour le genre polémique, ont causé ma lenteur à écrire et ma répugnance à publier. J'aurois même tout-à-fait supprimé ces Lettres, ou plutôt je ne les aurois point écrites, s'il n'eût été question que de moi : mais ma Patrie ne m'est pas tellement devenue étrangere, que je puisse voir tranquillement opprimer ses Citoyens, sur-tout lorsqu'ils n'ont compromis leurs droits qu'en défendant ma cause. Je serois le dernier des hommes, si, dans une

telle occasion, j'écoutois un sentiment qui n'est plus ni douceur ni patience, mais foiblesse et lâcheté, dans celui qu'il empêche de remplir son devoir.

Rien de moins important pour le Public, j'en conviens, que la matiere de ces Lettres. La constitution d'une petite République, le sort d'un petit particulier, l'exposé de quelques injustices, la réfutation de quelques sophismes; tout cela n'a rien en soi d'assez considérable pour mériter beaucoup de Lecteurs: mais si mes sujets sont petits, mes objets sont grands, et dignes de l'attention de tout honnête - homme. Laissons Geneve à sa place, et Rousseau dans sa dépression; mais la Religion, mais la liberté, la justice!

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