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nécessité de réparer ses pertes, de se fortifier. Elle le pourra en repoussant tous les élémens de désordre, et elle trouvera tous ces avantages dans un gouvernement tout à la fois ferme et paternel. Mais l'Allemagne !..... Mais le reste de l'Europe!.... Je ne suis pas de ces esprits inquiets qui s'obstinent à craindre des changemens; bien moins encore de ces autres qui les présagent ou les espèrent cependant le calme actuel me paraît trop extraordinaire pour que je croie à sa durée. Que deviendront ces haines nationales qui ne paraissent qu'assoupies? Comment vont se concilier ces deux puissances rivales, dont l'amitié peut n'être que passagère, dont Mayence vit naguère éclater de nouveau la vieille inimitié? éclater de nouveau

La volonté d'un seul homme, avait élevé à la dignité de royaumes des états subalternes (il eut la folle ambition de n'avoir que des rois pour

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vassaux); et voici qu'une autre volonté, semblablement émanée du sein de la victoire, érige un nouveau royaume la Belgique et la Hollande, séparées depuis trois siècles, ne forment plus qu'un état.Soup el besivno e ripovilatest: [ac]

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Réveille-toi, Épimenide, viens contempler ce nouvel ordre de choses, et dis-nous ce qu'il en faut augurer pour la paix du monde. — Tu parles de paix, me répond-il; tourne tes yeux vers le Nord, et regarde cette étoile brillante de

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clarté; elle n'a pâli qu'un moment pour jeter un éclat plus vif qu'auparavant. Je prédis son ascension future; c'est un astre qui aura un jour ses satellites, et l'Allemagne alors...................

Et l'Angleterre?....... Sa situation est actuellement telle, qu'il ne peut pas se tirer un coup de canon en Europe, qu'elle ne soit obligée d'en connaître, et cette position n'annonce que de nouvelles guerres, de nouvelles charges publiques, de nouvelles conquêtes, peut-être; mais Carthage conquérante courait à sa ruine.

Paris.

Marcheurs extraordinaires.

LA chance des paris est une chance à laquelle les Anglais prennent un plaisir qui leur est particulier. On parie journellement à Londres; on parie dans les comtés. Toutes les controverses, toutes les différences d'opinion sur ce que peut

faire tel individu (a), tel cheval, sur le résultat de telle élection, se terminent par des paris. Il s'en fait de considérables à l'occasion des courses (races) ou des boxeurs, etc. Enfin, en voici un d'une espèce assez bizarre. Un individu paria qu'Eaton, marcheur extraordinaire (pedestrian), ferait onze cents milles en onze cents heures, c'est-à-dire, en quarante-cinq jours vingt heures.

Les conditions du pari étaient qu'Eaton ferait un mille (b) par chaque heure, et qu'il se reposerait, chaque fois, après avoir parcouru la lice. Il était libre d'aller, le jour comme la nuit, le pas qui lui semblait le plus convenable. Le lieu de la

(a) Deux officiers aux gardes parièrent, au mois de septembre 1816, l'un qu'il parcourrait, avec son cheval au trot, une distance de douze milles, plus vite que son concurrent; l'autre, au contraire, paria qu'il fournirait plus tôt la course avec le sien, en se réservant la faculté de trotter ou de galoper, alternativement à volonté. L'officier qui montait le cheval trotteur fit la route en quarante-une minutes, et gagna le pari, qui n'était que de onze guinées.

(b) Le mille anglais est de onze cent soixante yards; l'yard est de trois pieds anglais; le pied anglais est d'un pouce plus court que celui de France. Trois milles font une lieue d'Angleterre; mais il faut remarquer que la lieue anglaise est plus longue que notre lieue de poste.'

course était dans une plaine à Blackeath, un peu plus loin que Greenwich (69).

Il paraît, au premier aspect, assez facile de faire huit lieues par jour; mais est-il bien conmode de partir, la nuit comme le jour, à la même heure fixe et précise, sans avoir égard aux injures du temps, aux besoins de la nature ou à la disposition naturelle du corps? Sans doute, celui qui avait parié contre avait, de son côté; calculé les chances qui devaient le favoriser.

Le pari était de onze cent livres sterlings. Eaton, qui eut l'honneur d'être gravé, fournit facilement la carrière, et eut part au gain du pari.

Les paris de ce genre se multiplièrent beaucoup, à cette époque, en Angleterre; on n'entendit plus parler que de marcheurs extraordinaires (70).

que

En voici un d'un genre bien plus surprenant le premier. Un homme, âgé de soixantedouze ans, du nom de Darnett, gagea qu'il ferait mille milles en six cent soixante-six heures, c'està-dire un mille et demi par chaque heure successive. Ce septuagénaire entreprenant piqua la curiosité encore plus vivement qu'Eaton.`Il entra dans la carrière le 9 de juillet à sept heures du soir, dans le comté d'Essex.

L'observation suivante fut faite au moyen de deux pédomètres, lorsqu'il avait déjà rempli les

trois quarts de sa tâche. Sa course était par chaque heure, de trois mille quinze pas. On remarqua qu'il fit quinze cent huit pas en parcourant le premier mille et demi, et quinze cent sept en parcourant le second. Rien n'est plus propre à donner une exacte idée de la régularité de sa marche.

Le septuagénaire Darnett fournit la carrière qu'il s'était engagé de parcourir, le 6 d'août à une heure après midi. Il fut porté en triomphe à Barking, au son des instrumens. On joua, en son bonneur, l'air See the conquering hero comes (71). (Voici le héros vainqueur qui arrive.) Un grand souper et des danses dans lesquelles Darnett figura, terminèrent la fête (a).

(a) Barnett est maintenant âgé de soixante-treize ans : il vient de gager qu'il ferait quinze cents milles (cinq cents lieues) en trente-deux jours. Ce vieillard est, comme marcheur, un homme vraiment extraordinaire. Il est né le 21 janvier 1744.

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