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cette louable institution, ils mourront au moins consolés, en songeant que leurs veuves et leurs enfans ont l'espoir d'y participer.

L'auteur du rapport (a) s'applaudit en ces termes de l'honneur que cette fondation de bienfaisance doit un jour faire à l'Angleterre dans les temps les plus reculés.

«Dans la suite des âges, dit-il, quand nous «<et nos enfans, quand les monumens élevés pour perpétuer notre gloire, auront été détruits << par la main du temps, l'histoire, après avoir « vanté nos vertus et nos triomphes, célébrera <«<le grand nombre et l'excellence de nos insti«tutions (65) de bienfaisance. Nos actions de « charité réfléchiront alors un plus glorieux éclat « sur notre caractère national, que ne firent ja« mais notre puissance et nos conquêtes.

>>

On, citera avec éloge les noms des princes qui figurent en tête des promoteurs de cette honorable institution: ce sont ceux des ducs de Kent et de Sussex..

(a) Ce rapport fut fait le 16 avril 1816.

'Association pour soutenir les manufactures, secourir les ouvriers, et encourager la pêche littorale. !

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J'AIME à le proclamer : il n'y a point de contrée où l'on montre plus de zèle, ou l'on professe des idées plus libérales et plus philanthropiques envers les infortunés de toute espèce, qu'en Angleterre. La charité et la bienfaisance s'y reproduisent sous tous les aspects; mais les Anglais ne sont pas moins ardens patriotes qu'humains. C'est le patriotisme qui leur a inspiré l'idée d'établir une maison de dépôt (a), pour y recevoir les mar

(a) Les propriétaires des marchandises en fixent euxmêmes le prix, et on leur en paie la valeur sans aucune retenue, quand la vente en est faite.

les

chandises des manufacturiers pressés par le besoin, et pour leur en procurer promptement la vente; de fonder une société qui s'occupât des moyens de soutenir les fabriques, de secourir les ouvriers, et d'encourager les péches littorales. Aussitôt que l'industrie anglaise eut repris son activité, au commencement de l'année 1815, membres de la société dont nous parlons recherchèrent les moyens d'améliorer le sort des pêcheurs, d'encourager les pêches trop négligées, ou même abandonnées. En secondant les pêcheurs dans leurs travaux, la société se proposait d'atteindre un double but: 1o d'encourager une classe d'hommes utiles; 2o de former pour la marine nationale des marins dont elle pût un jour réclamer la force et la capacité.

Un autre avantage en devait résulter encore; celui d'augmenter la masse des moyens de subsistance, en excitant les pêcheurs à pourvoir les marchés d'une nourriture dont le prix avait jusqu'alors été trop élevé pour que la classe du peuple y pût prétendre.

Dès la première année, les pêcheurs se montrèrent dignes des encouragemens de la société et répondirent à ses vues. Il fut vendu dans le marché de Londres, cent tonneaux de poisson salé et cinquante de poisson frais, de plus que les années précédentes.

L'année suivante, le comité offrit les mêmes avantages; il acheta des pêcheurs, aux frais de la société, six cents tonneaux de poisson salé et trois cents de poisson frais, qui furent employés à la nourriture des prisonniers français.

Mais le comité se plaint amèrement de ce que les droits énormes sur le sel apportent un obstacle insurmontable à l'extension que pourrait acquérir le commerce de salaisons. Il est pour tant manifeste qu'elles pourraient fournir une nourriture abondante à la classe peu fortunée, si elles n'étaient pas d'un prix qui surpasse ses facultés. Le haut prix du sel oblige les pêcheurs qui ne peuvent pas à temps remonter la Tamise pour vendre leur poisson dans les marchés de Londres, de le jeter à la mer, quand ils sont contrariés par le vent ou par quelque autre cause: ce qui tourne au détriment de la classe intérieure, car elle y eût trouvé un supplément à ses alimens ordinaires.

Le comité ne pouvant remédier à ce mal qui provient des lois mêmes (a), a tourné toute son

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(a) Dans une infinité de cas, dit M. Say (voyez la brochure intitulée : de l'Angleterre et des Anglais), les

attention vers le poisson frais. Il s'est engagé, depuis 1812, à faire l'achat de tout le maquereau frais qui ne serait pas vendu sur le marché de Londres, en payant douze francs par chaque lot de cent vingt. Les pêcheurs, assurés d'un débouché certain, ont pourvu la capitale de plusieurs millions de cette espèce de poisson, ce qui a procuré une nouvelle ressource pour la consommation alimentaire.

Les vues de la société se sont tournées avec le même succès du côté de la pêche du bareng; et une somme de dix-sept mille liv. sterlings, confiée à sa direction, lui a permis non seulement de donner une plus grande extension aux secours, mais même de supporter une perte, qui d'ailleurs a été peu considérable.

Ce n'était point assez de pourvoir ainsi à l'encouragement des pêcheurs, il fallait encore livrer à la consommation le poisson qu'on achetait d'eux. Comme le marché de Londres attire tout le poisson qui est pêché sur les côtes d'Angleterre, des

particuliers ráchètent et couvrent les fautes de l'admi<nistration. Les désastres viennent d'en-haut, comme la « grêle et les tempêtes; les biens viennent d'en-bas, comme « les fruits d'un sol fécond que rien ne lasse.»

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