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II. REVUE ANALYTIQUE ET CRITIQUE.

Médecine et Chirurgie.

Causes de la mortalité des nouveaunés. En cherchant les conditions de la mortalité des enfants en nourrice, MM. Odier et Blache fils se sont demandé si l'on s'était suffisamment inquiété de l'état de santé de ces petits êtres à leur naissance et dans les jours qui suivent... Il serait injuste, disent-ils, d'accuser toujours les nourrices d'être la seule cause de mortalité des enfants qu'on leur remet si souvent dans un état de santé pitoyable. Grâce à leur position d'internes à la Maternité, aux Enfants assistés et dans le service d'accouchement de l'hôpital Saint-Louis, ils ont pu recueillir de nombreuses observations sur cette première période de la vie des enfants. Dans leurs recherches ils se sont servis de la méthode des pesées, que l'un d'eux a vu fonctionner à la Maternité.

Le système des pesées, introduit par eux depuis le 1er janvier, leur a fourni déjà un nombre considérable d'observations dont ils ont extrait 286, réprésentant le nombre des enfants nés à terme dans la salle d'accouchement, du 1er janvier au 51 juin 1866, et sortis vivants de l'hôpital Saint-Louis.

Le poids maximum a été de 3,000 à 3,500.

Sur ces 286 enfants, 115 ont augmenté, 145 ont diminué 28 sont restés stationnaires.

Les auteurs ont cherché à déterminer les causes qui ont amené des diminutions de poids. Parmi les causes qui ont paru agir le plus souvent au détriment de l'enfant, ils citent l'abus si fréquent de l'eau sucrée, qui, remplaçant le colostrum, retarde l'expulsion du méconium et l'établis sement des fonctions du nouveau-né.

Une autre cause de déperdition réside dans la façon irrégulière dont on dirige la lactation.

Sur les 286 enfants sortis de SaintLouis, 171 étaient dans des conditions hygiéniques plus ou moins mauvaises, quelques-uns même étaient en si mauvais état qu'ils ont dû succomber. Les auteurs déduisent de ce fait que ce n'est pas toujours aux nourrices, mais souvent aux mères elles-mêmes qu'il faut faire remonter la responsabilité d'un mauvais allaitement

ou de l'absence de soins. Suivent de nombreux faits à l'appui.

En résumé, comme moyen de constater et de surveiller l'état de prospérité de l'enfant, MM. Odier et Blache proposent l'introduction des pesées obligatoires; et voici comment ils entendraient l'organisation de ce système :

1° Lorsqu'un enfant sera confié à une nourrice, il sera pesé et son poids inscrit sur son bulletin ;

2. Lorsque la nourrice arrivera dans sa commune, elle remettra à l'employé de l'autorité son bulletin qui sera transcrit sur un registre spécial;

3o Toutes les semaines un médecin inspecteur se rendra auprès de l'autorité et les nourrices devront toutes présenter leur enfant, qui sera pesé et dont le poids sera mentionné de nouveau sur le registre susdit. S'il y a diminution, le médecin s'enquerra de la cause, et jugera si c'est à une maladie, à un défaut de soins ou à un vice d'alimentation qu'on doit l'attribuer. Or, l'expérience a prouvé, ajoutent-ils, que c'est, dans la majorité des cas, au vice d'alimentation qu'il faut attribuer la déperdition subie par les enfants.

(Gazelle médicale de Lyon.)

Acide acétique contre le cancer et le cancroide, par le docteur GUÉNIOT.— On a tant de fois préconisé contre le cancer des moyens prétendus héroïques et que la plus simple observation venait ensuite démontrer illusoires; d'autre part, les industriels et les charlatans se sont tant efforcés de décevoir à leur profit et les médecins et les malades, qu'il est vraiment impossible aujourd'hui de toucher sans appréhension à ce point délicat de thérapeutique. Aussi me serais-je scrupuleusement abstenu de publier cette note, si la Gazette des hôpitaux, en faisant l'exposé de quelques essais récemment tentés à Londres, ne lui avait donné une véritable opportunité.

Il y a quatre ou cinq mois déjà que, me fondant sur la facilité avec laquelle on peut détruire, au moyen de l'acide acétique, les productions épidermiques les plus communes, telles que les durillons, les cors, certaines formes de verrues, etc.,

j'avais eu la penséee d'appliquer cet agent à la cure des tumeurs épithéliales ou des cancroïdes. En expérimentant sur moimême dans diverses conditions, j'avais été, en effet, vivement frappé de l'action désorganisatrice spéciale que l'acide semble exercer sur les masses épidermiques. Un succès constant avait suivi l'emploi de ce moyen et, en moins de quinze jours ou de trois semaines, la peau avait recouvré ses caractères normaux dans les points où existaient auparavant soit des indurations douloureuses, soit des productions saillantes plus douloureuses encore. Le même résultat avait été obtenu par d'autres personnes auxquelles j'avais fourni ces indications. D'ailleurs, l'effet particulier, et bien connu des histologistes, que produit l'acide acétique sur les cellules soumises à l'examen microscopique venait encore fortifier cette idée de la possibilité d'une spécialité d'action dont jouirait ce liquide à l'égard du cancer épithélial. Les essais heureux du docteur Moore n'ayant pas encore été tentés ou n'étant point publiés, je ne pouvais, il est vrai, invoquer à l'appui de cette vue que les seuls faits dont j'avais été l'auteur; mais les raisons analogiques dont je viens de parler me parurent plus que suffisantes pour m'autoriser à expérimenter un agent très-peu caustique, très-facile à manier et dépourvu de tout danger quand on se borne à son emploi extérieur.

Le 7 septembre dernier, pendant un intérim que je faisais à la Salpêtrière en remplacement de mon ami, le docteur Labbé, chirurgien de cet hospice, je trouvai enfin l'occasion d'appliquer cet acide au traitement d'une tumeur cancroïdale.

La malade était une femme de soixantedix-neuf ans, la nommée G... (Marie), d'une assez forte constitution et offrant, malgré son grand âge, les apparences d'une santé très-satisfaisante. Elle portait sur la face dorsale de l'avant-bras gauche, au niveau de l'extrémité inférieure du radius, une tumeur à développement rapide, formant sur la peau environnante restée sainc un relief de quatre à cinq millimètres. De forme discoïde, large comme une pièce d'un franc et recouverte d'un épiderme extrêmement mince, cette tumeur présentait une teinte violacée, une consistance demi-molle et une mobilité parfaite sur les tissus sous-cutanés. Une ponction exploratrice avec le bistouri me prouva qu'elle contenait des vaisseaux sanguins, tandis que l'examen miscroscopique d'une parcelle de sa substance, examen pratiqué par MM. Carville et Bou

chard, vint confirmer le diagnostic clinique en démontrant qu'elle était de nature épithéliale. Cette tumeur n'exerçait d'ailleurs aucune influence apparente sur l'état général; mais la douleur dont elle était le siége, quoique très-supportable, s'étendait parfois à tout l'avant-bras, et ne laissait pas que de préoccuper vivement la malade.

C'est dans ces conditions que j'appliquai sur la tumeur de l'acide acétique pur (c'est à dire l'acide cristallisable, acide non dilué que je tins au contact des parties, pendant quatre ou cinq minutes, au moyen d'un pinceau de charpie; après quoi, cataplasme jusqu'au lendemain.

Le 8 septembre, l'épiderme qui recouvre la tumeur a été vivement attaqué; il semble détruit, et la tumeur, dépolie à sa surface, est comme dépouillée, quoique non saignante. La peau saine qui entoure sa base forme une petite zone colorée en rose. La douleur résultant de l'application du liquide a été très-faible et a consisté en une sorte de fourmillement, difficile à distinguer des fourmillements douloureux dont la tumeur est habituellement le siége. Afin de tenir d'une façon plus persistante le caustique en contact avec la tumeur et de modifier cette dernière plus profondément, je mêle une petite quantité d'acide à une autre poudre composée de tan, safran et lycopode, de manière à constituer une pâte jaune et d'odeur agréable, dont j'applique une conche de deux millimètres d'épaisseur sur toute la surface du mal.

Le 9 septembre, le résultat produit par la pâte acéto-tannique est des plus remarquables toute la portion superficielle de la tumeur, jusqu'à deux ou trois millimè-tres de profondeur, est desséchée, flétrie, comme tannée, jaunâtre et friable. Elle se laisse entamer avec une spatule et se réduit en poudre sous la pression, presque à la manière d'un sel déliquescent. Elle est évidemment frappée de mort dans une grande partie de son étendue. Cependant le cercle rosé qui l'entoure n'a pas augmenté; mais les douleurs, quoique trèssupportables, ont été plus fortes que la veille, et se sont fait sentir beaucoup plus longtemps soit dans la tumeur, soit dans l'avant-bras.

Le 10 septembre, bien que je n'aie pas répété hier l'application du caustique, il s'est produit encore, pendant quelques heures, de la cuisson et des picotements incommodes dans la tumeur. Celle-ci offre maintenant une teinte brun-grisâtre, livide, qui annonce sa complète mortification. Le cercle rosé qui entoure la base

de la tumeur n'a pas augmenté d'étendue, et la peau qui le supporte n'offre ni douleur af tuméfaction.

Pendant les jours suivants, j'enlevai successivement une bonne partie de la tumeur, qui se laissait diviser comnic la chair cassante de certains champignons. Puis, le 15 septembre, je quittai l'hôpital, et la malade sortit de l'infirmeric par suite de réparation dans les salles. Mais M. Carville, interne du service, a bien voulu suivre la malade et me renseigner sur les résultats de la médication.

Toute la tumeur, comme momifiće, se détacha au bout de quelques jours; mais au centre de sa surface d'implantation se remarquait une petite tumeur naissante, qui offrait les mêmes caractères que la tumeur primitive. S'agissait-il d'une récidive immédiate ou simplement d'une parcelle du produit échappée à l'action de l'acide? C'est ce que je ne puis dire. Toujours est-il que, le 8 octobre dernier, je visitai la malade avec M. Carville, et nous trouvâmes la nouvelle tumeur d'un volume moitié moindre que celui de la première, avec des téguments souples, non douloureux et d'une teinte rosée sur les points mêmes qui avaient été primitivement envahis. Cette réparation de la peau, après l'emploi de l'acide acétique, était très-remarquable et ressemblait, d'ailleurs, de tout point à celle qu'on observe après la chute des productions épidermiques non vasculaires, qui ont été détruites par le même agent.

Dans un second fait, suivi cette fois d'un succès sensiblement complet, il s'agissait également d'une vieille femme de la Salpêtrière, la nommée D... (Nicole), qui portait deux tumeurs épithéliales dont l'une, peu gênante et du volume d'un pois, siégeait à la face, au-dessous et en dehors de l'aile droite du nez, et dont l'autre, fort douloureuse, et grosse comme une aveline, se trouvait sur la face dorsale de la main droite. Les caractères cliniques et l'examen microscopique de ces deux tumeurs ne laissaient aucun doute sur leur nature épithéliale.

Celle de la main, la seule `que j'aie sérieusement attaquée par l'acide et dont par conséquent je doive parler, présentait à sa base des veines très-volumineuses et se trouvait dans un état habituel d'inflammation qui la rendait extrêmement douloureuse. Ces particularités, jointes à la sécheresse et à la minceur de la peau environnante, ne permettaient pas de songer au bistouri pour l'ablation de la tumeur, ct, cependant, les souffrances de la ma

lade indiquaient bien l'utilité de sa destruction.

Je recourus en conséquence, le 10 septembre, à l'emploi de l'acide acétique, et, après une série d'applications de cet agent, la tumeur se détruisit peu à peu en même temps que la peau sous-jacente se reconstituait et que les énormes veines, constatées au début, revenaient à un calibre normal. Bien que l'usage du caustique ait été abandonné un peu prématurément, lorsque le 8 octobre je revis la malade avec M. Carville, la tumeur avait complétement disparu ainsi que les douleurs qui l'accompagnaient, et la peau avait recouvré ses caractères normaux, c'est-à-dire sa souplesse, sa mobilité, sa consistance, etc. Cependant, en saisissant celle-ci entre les doigts, on percevait encore un petit noyau que la pression rendait douloureux, mais qu'il était visiblement facile de détruire par une nouvelle application d'acide. La malade, très-heureuse du résultat, demandait avec instance que nous fissions disparaître de la même manière la petite tumeur qui lui restait au visage

En résumé, que conclure de ces faits? Le premier est incomplet; le succès, que j'avais d'abord cru presque assuré, reste évidemment douteux, quoique j'aie la conviction, d'après les effets obtenus, qu'il serait facile de triompher de la tumeur renaissante. Mais conviction n'est pas ccrtitude. Quand au second, il me paraît fort remarquable et des plus encourageants. Il est très-certain que, dans ce cas, la malade a bénéficié de l'emploi du caustique acétique, et je ne puis, à cet égard, que conseiller son usage en semblable circonstance.

Suit-il de là, comme le feraient pressentir les succès annoncés par les docteurs Moore et Power, que l'acide acétique soit un agent spécifique de destruction du cancer? C'est ici qu'il importe essentiellement de distinguer. Que cet acide ait une action désorganisatrice remarquable sur les productions épithéliales non vasculaires, comme les durillons, les cors, certaines saillies verruqueuses, etc., cela ne me parait pas douteux, et je crois en avoir des preuves suffisantes. Mais ces productions ne sont point des cancers. Que cette action destructive spéciale s'exerce avec la même efficacité sur d'autres tumeurs épithéliales plus vivaces, et appartenant cette fois à la famille des cancers, comme celles que j'ai décrites plus haut, comme le cancroïde des lèvres, etc. ; c'est encore ce que j'incline à penser, d'après mes propres obser vations et celles des médecins anglais.

Mais qu'il en soit de même pour les formes squirrheuse, encéphaloïde, fibro-plastique ou autre, c'est ce qui me paraît peu probable et reste, en tout cas, complétement à démontrer. D'ailleurs, qu'on injecte dans les tumeurs l'acide dilué, à la manière du docteur Broadbent, ou qu'on l'emploie concentré et sous la forme de pâte, comme je l'ai fait moi-même, ces essais n'en méritent pas moins assurément d'être répétés avec la prudence que requièrent des tentatives de ce genre; c'est la dernière conclusion que je voulais déduire du contenu de cette note.

On le voit, il s'agit ici d'une méthode toute autre que celle des médecins anglais. Aussi, c'est tout au plus s'il est permis de dire que les faits cités par ces derniers, et spécialement par le docteur Moore, viennent à l'appui des conclusions de M. Guéniot, sur la destruction des cancroïdes.

Je rapprocherais plutôt l'action de l'acide acétique, employé comme il le fait, de celle de l'acide citrique, si admirablement avantageuse dans la diphthérie, quand on peut porter le jus de citron sur les points malades et l'y renouveler constamment. (La médecine contemporaine.)

Nouveau traitement du cancer de l'utérus. M. Routh ayant eu deux fois à traiter des excroissances cancéreuses du col utérin les enleva, chez la première malade, avec le fer rouge, chez la deuxième, au moyen de l'écraseur linéaire. Les tumeurs enlevées, il appliqua ensuite sur la place qu'elles avaient occupée une boulette de charpie imbibée d'une solution de 25 centigrammes de brome dans 50 gouttes d'alcool. Ceci fut maintenu en place pendant quarante-huit heures. Il fallut réitérer à deux reprises cette application. Et M. Routh déclare que ces deux femmes ont quitté l'hôpital dans un état satisfaisant.

(Gazelle médicale de Lyon.)

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Développement abdominal général, uniforme; matité aux parties déclives; sonorité aux parties élevées; forme variable suivant les attitudes; · ondulation. B. Kyste uniloculaire.- Tumeur globuleuse plus ou moins arrondie, proéminente; flancs peu saillants, fréquemment sonores; - ombilic mat; -même forme en diverses positions; fluctuation évidente.

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C. Kyste multiloculaire. Tumeur plus ou moins arrondie, lobulée ; sillons, sinuosités; fluctuation peu marquée; quelques masses solides. Cystosarcome.

D.

Ressemble aux

-

kystes; mais tumeur bossclée, dure; fluctuation nulle.

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(Ibid.)

Traitement méthodique du catarrhe des bronches. Selon M. Régis, les diverses médications actuellement usitées contre les diverses formes de bronchite sont insuffisantes; cependant les catarrhes pulmonaires sont des maladies souvent rcbelles, entraînant fréquemment à leur suite d'autres maladies de l'appareil respiratoire; et cette insuffisance de l'art peut être attribuée à l'incertitude qui règne encore sur la nature et le siége intime de la bronchite chronique.

L'élément organique que le catarrhe pulmonaire affecte d'une manière spéciale, est surtout l'appareil glanduleux, c'est-à-dire les follicules de la membrane muqueuse des bronches. Or, les sirops, pâtes, tablettes, ne tardent pas à devenir un objet de répugnance; les inhalations, les fumigations, telles qu'elles sont pratiquées aujourd'hui et administrées par les procédés usuels, ne produisent qu'une action passagère, que des effets intermittents et des résultats infidèles; elles sont, de plus, d'un emploi instrumental difficile et incommode.

Pour obtenir un résultat thérapeutique avantageux, il importe d'utiliser simultanément les deux grandes voies d'absorption; et il faut, de toute nécessité, agir à la fois sur l'air qu'on respire et sur la salive qu'on avale, en les saturant l'un et l'autre, d'une manière continue et prolongée, de certains principes médicamen

teux.

Pour réaliser cette combinaison et cette simultanéité d'action, M. Régis a fait confectionner des bols, composés de baume de Tolu, de myrrhe, d'essences de plusieurs labiées, de camphre et d'iode, ayant pour excipient la cire jaune, qui a la propriété de conserver sans altération la plupart des agents médicamenteux qu'on lui incorpore. Ces bols, placés dans la bouche, y conservent leur solidité et abandonnent peu à peu à la salive et à l'air leurs principes constituants.

Comme condition essentielle de son efficacité, le bol doit être maintenu dans la bouche jour et nuit. Le malade doit avoir soin de faire circuler le bol dans la cavité buccale; il doit s'attacher à respirer surtout par la bouche et utiliser soigneusement pour la déglutition tout le mucus salivaire, dont la quantité se trouve aug

mentée par l'action du remède sur les glandes qui l'élaborent.

M. Régis considère la cavité buccale, ainsi munie d'un de ses bols, comme le foyer d'un appareil à inhalation continue, dans lequel se dégagent d'une manière incessante des vapeurs iodées et balsamiques, qui, en se mélangeant à l'air inspiré, vont exercer une action directe et topique jusque sur les parties les plus profondes de la membrane muqueuse des bronches pathologiquement altérée. Si bien, que cette médication aurait surtout l'avantage de constituer un mode particulier d'inhalation médicamenteuse se distinguant essentiellement des procédés usuels par la continuité de son action, par l'absence de tout appareil instrumental, et en ce que le remède est en tout temps et en tous lieux à la disposition du malade.

M. Régis, et d'autres médecins qui, d'après ses indications, ont employé les bols pectoraux iodo-balsamiques, assurent en avoir également obtenu des résultats satisfaisants dans le coryza, dans la laryngite, dans l'asthme des emphysémateux, dans le mal de gorge, dans l'enrouement et dans l'aphonie résultant de la fatigue de la voix chez les orateurs ou les chanteurs. L'auteur rapporte notamment l'exemple d'un éminent professeur de l'Ecole de droit de Toulouse qu'une aphonie consécutive à une laryngite chronique retenait, depuis un an, éloigné de sa chaire, et qui a pu, grâce à l'usage des bols iodo-balsamiques, recouvrer la voix et reprendre son enseignement. (Ibid.)

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Rapports de la phthisie avec la scrofule. La scrofule et la tuberculose, disent MM. Hérard et Cornil, sont deux affections distinctes, aussi bien par leurs caractères anatomiques que par leurs caractères, symptomatiques. Il faut reconnaitre néanmoins qu'elles ont entre elles un lien très-étroit de parenté et qu'elles sont quelquefois réunies chez le même malade.

L'état caséeux (improprement nommé tubercule) est une terminaison spéciale d'inflammation, commune à la scrofule et à la tuberculose. L'adénite casécuse ne doit pas plus être distraite de la scrofule, dont elle est une des principales manifestations, que la pneumonie caséeuse ne doit être retranchée de la phthisic pulmonaire.

La phthisic pulmonaire peut se rencontrer chez un scrofuleux, mais beaucoup moins fréquemment qu'on ne le croit gé

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