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maladie cholérique, et d'attendre gravement que mort ou guérison s'ensuive, il nous faut imiter la nature, qui guérira en rétablissant la circulation, il nous faut donc donner des stimulants.

M. TIRIFAHY. M. Max me parait craindre que les potions renfermant de l'alcool ne produisent des congestions cérébrales ou des encéphalites. Je partage ces craintes, je l'ai dit dans la séance précédente. C'est pourquoi j'ai recommandé de surveiller attentivement les malades; de cesser les alcooliques quand la réaction est bien sûrement établic; de procéder à une évacuation sanguine locale ou générale quand on redoute une réaction trop forte, ou que celle-ci déjà existe. En usant de ces précautions on tirera un parti très-avantageux des alcooliques dans le choléra, soit qu'on les donne en potion, soit qu'on les donne sous forme de liqueurs, rhum, cognac, etc. M. Le président. Messieurs, l'importante discussion qui vient d'avoir lieu nous ayant conduit à une heure assez avancée, je vous propose de la continuer dans la séance prochaine.

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Cette proposition est adoptée. La séance est levée à neuf heures.

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Secrétaire: M. TALLOIS.

La séance est ouverte à onze heures et un quart.

Sont présents: MM. Bellefroid, Boulvin, Broeckx, Burggraeve, Chandelon, Craninx, Crocq, Delwart, Depaire, Fossion, François, Gaudy, Gluge, Gouzée, Graux, Lequime, Marinus, Mascart, Michaux, Pétry, Soupart, Sovet, Tallois, Thiernesse, Van Kempen, Van Roosbroeck, Verhaeghe, Vleminckx et Warlomont, membres titulaires; MM. Cambrelin, De Koninck, La dos, Pasquier, Somers et Van Biervliet père, membres honoraires.

MM. Boëns, Borlée, Bulckens, Cousot, Gille, Hyernaux, Janssens, Lefebvre, Poelman, Segers et Van Biervliet fils, correspondants, assistent à la séance.

MM Fallot, Hubert et Leroy informent qu'ils ne peuvent venir prendre part aux travaux de la Compagnie.

MM. De Roubaix et Thiry n'ont point fait connaître le motif de leur absence.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

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L'Académie a reçu du Département de l'intérieur :

1° Un exemplaire des Exposés de la situation administrative des provinces pour 1866.

2o Un exemplaire du recueil des rapports des Commissions médicales provinciales sur leurs travaux pendant l'année 1864.

3° La collection des listes des personnes admises à exercer les différentes branches de l'art de guérir en Belgique, pendant l'année courante.

4o Une dépêche par laquelle M. le Ministre de l'intérieur informe la Compagnie que l'utilité de l'intervention du gouvernement à l'effet de provoquer et de favoriser la fondation d'établissements vaccinogènes, où le cowpox serait recueilli sur des génisses, lui a été signalée et qu'à ce sujet on lui a soumis la proposition d'ouvrir à l'École de médecine vétérinaire, en attendant la création et la généralisation de semblables établissements, un parc de génisses servant à fournir du cow. pox aux Commissions médicales, ainsi qu'aux particuliers.

La question de la régénération du vaccin ayant déjà fixé l'attention de l'Académie de médecine, M. le Ministre demande l'avis de la Compagnie sur la solution qu'elle comporte.

M. le président fait remarquer qu'il y a dans cette dépêche deux questions distinctes une question scientifique et une question administrative. Il propose de n'aborder la seconde qu'après la solution de la première, qui du reste est en discussion. - Adhésion.

Par dépêche, en date du 14 septembre, M. le Ministre de l'intérieur soumet à l'appréciation de l'Académie un rapport de MM. les docteurs De Brissy et Servais, sur l'épidémie cholérique qui a sévi dans certaius quartiers de la ville de Mons.

Ces deux praticiens officiellement informés que leur rapport venait d'être trans. mis à la Compagnie, lui ont adressé unc communication relative au sujet qui est traité dans ce document, dans le but de le compléter sous le rapport scientifique, ne l'ayant rédigé qu'au point de vue administratif. - Renvoi à la Commission chargée de l'examen des communications relatives au choléra. A la demande de

M. François, l'un des commissaires, un troisième membre sera adjoint, par les soins du Burcau, à cette commission, à laquelle scront renvoyés tous les travaux ayant cette affection épidémique pour ob

jet, qui viendront à être communiqués dans la suite à la Compagnie.

M. le secrétaire informe l'Académie que le Bureau, conformément aux décisions prises dans la dernière séance, a désigné : 1o Pour suivre les opérations de vaccination animale qui ont lieu à l'office vaccinal établi par M. Warlomont : MM. Bellefroid, Marinus et Lequime. Ce dernier membre n'ayant pu accepter la mission qui lui était donnée, a été remplacé par M. Thiernesse. 2o Pour examiner, à fin de rapport, la brochure de M. Burggraeve, intitulée Notice sur les eaux minérales ferrugineuses acidules du Haut-Escaut, MM. Chandelon et Depaire.

2o Pour apprécier l'ouvrage de M. le docteur Barella sur l'emploi thérapeutique de l'arsenic, M. Hairion.

Le secrétaire fait ensuite connaitre que depuis la dernière séance l'Académie a perdu un de ses membres honoraires étrangers et un de ses correspondants belges. M. Mêlier, inspecteur général des services sanitaires de l'empire français, membre honoraire de l'Académie depuis le 16 avril 1859, est décédé à Marseille, le 16 septembre courant, et M. le docteur Guibert, correspondant depuis le 29 octobre 1864, est mort à Herstal, le 22 du mois de juillet dernier.

La communication de M. Et. Laporte relative à l'emploi de l'huile de goudron comme préservatif contre le choléra, que l'Académie, dans sa séance de juillet, avait renvoyée à une Commission, ayant été soumise d'urgence par le gouvernement au Conscil supérieur d'hygiène, le Bureau croit devoir proposer à l'Académic de regarder cette affaire comme terminée. Assentiment.

M. le docteur Gallez, de Châtelet, ayant rencontré dans sa clientèle un cas de monstruosité chez un nouveau-né, en a fait le sujet d'une nouvelle communication qu'il adresse à l'Académie pour être jointe à celle qu'il lui a soumise au commencement de l'année courante. Renvoi à la Commission chargée de l'examen de la première communication.

M. le docteur Martinenq, de Grasse, a aussi fait parvenir un nouveau travail sur le choléra, faisant suite à ses précédentes communications relatives à la non-contagiosité de cette maladie. La lettre de M. Martinenq a été transmise à la Commission chargée d'apprécier les considérations développées dans les divers écrits de ce médecin. Par une lettre datée du 17 août, le même praticien demande, si après les faits qui ont été communiqués récemment à l'Aca

démie de médecine de Paris, l'on peut encore mettre en doute la possibilité de la syphilisation par la vaccine? Pour lui, c'est une vérité démontrée et dont sa pratique l'a convaincu, dit-il, comme de son existence, que le virus vaccin pur ne donne jamais que la vaccine pure sur quelque bras qu'il soit pris; mais qu'il n'est pur et sans danger que dans les petites loges les plus superficielles du bouton vaccinal.

M. le docteur Germain, correspondant de l'Académie, à Maestricht, soumet à l'appréciation de la Compagnie, au nom de l'inventeur, M. le docteur De Mooij, médecin militaire de l'armée des Pays-Bas, un nouveau tire-balle, accompagné d'une brochure indiquant la manière de s'en servir. Aux termes du règlement, il ne peut être fait de rapport sur la communication de M. De Mooij. · Dépôt à la bibliothèque.

M. Biot-Wautelet, membre de l'administration des hospices civils de la ville de Namur, ayant remarqué que l'emploi des agents conseillés comme préservatifs contre certaines maladies donne lieu à des abus, fait naître une fausse sécurité et porte à négliger les prescriptions de l'hygiène et de la médecine, a rendu publiques quelques considérations sur lesquelles il demande l'avis de l'Académie, afin qu'elles aient plus de poids aux yeux du public, dans le cas où elle approuverait sa manière de voir. Les considérations de M. BiotWautelet étant imprimées, ne peuvent faire l'objet d'un rapport. Dépôt à la bibliothèque.

-

M. le professeur Gérard adresse une réponse aux observations que M. Thiernesse a présentées, dans la séance du 30 juin, relativement à ses précédentes communications sur l'inoculation de la pleuropneumonic épizootique, et invoque l'impartialité de l'Académie à l'effet d'obtenir la lecture de son travail et son insertion dans le Bulletin de la Compagnie.. — La discussion sur la question de l'inoculation de la pleuropneumonie des bêtes bovines étant close, les demandes de M. Gérard ne peuvent être accueillies. L'Académie décide que son travail sera honorablement déposé aux archives.

En informant qu'il lui est impossible d'assister à la séance de ce jour, dans laquelle il aurait néanmoins voulu prendre la parole à propose de la vaccine animale, M. Hubert adresse :

1o Un manuscrit de M. Wasseige, professeur d'accouchements à l'Université de Liége, intitulé: Trois observations obstétricales.

2o La 5o livraison de la clinique obstétricale de M. Mattei et une brochure du même praticien contenant une observation d'accouchement prématuré artificiel.

Le travail de M. Wasseige est renvoyé à une Commission à nommer par le Bureau. Les écrits de M. Mattei seront déposés dans la bibliothèque de l'Académie.

La parole sera réservée à M. Hubert, pour la prochaine séance.

M. Warlomont a remis au Bureau, pour la bibliothèque de la Compagnie, le second fascicule du tome III du Traité pratique des maladies de l'œil, qu'il a publié avec la collaboration de MM. Mackenzie et Testelin.

M. Francqui, professeur à l'Université de Bruxelles, transmet quelques-uns de ses travaux, publiés dans des journaux de médecine et les soumet à l'appréciation de l'Académie. Aux termes de l'art. 92 du règlement, ces écrits n'étant pas du nombre de ceux qui peuvent être renvoyés à une Commission, seront déposés dans la bibliothèque.

M. le docteur Van den Corput présente à l'Académie les deux derniers bulletins des épidémics, qu'il a publiés dans le Journal de médecine de Bruxelles dont il est rédacteur principal, et demande qu'ils fassent l'objet d'un rapport. Même observation que ci-dessus.

M. Hyernaux dépose sur le bureau la 2e édition de son Traité pratique de l'art des accouchements.

M. le docteur Sichel fils, de Paris, offre à l'Académie un exemplaire de sa thèse inaugurale sur les indications de l'iridectomie et sur sa valeur thérapeutique.

La Compagnie a encore reçu d'autres publications que celles qui viennent d'être mentionnées; leurs titres seront insérés au Bulletin de la séance.

Des remerciment sont votés aux auteurs de ces divers écrits pour l'hommage qu'ils en ont bien voulu faire à l'Académie.

Il est donné lecture de la proposition suivante, remise au Bureau par M. Sovet. Je propose à l'Académie de prier M. le Ministre de l'intérieur :

» 1o D'organiser le plus tôt possible l'hygiène publique, afin d'en étendre les bienfaits dans les localités les plus reculées du royaume.

» 2o De faire procéder à une enquête complète et rigoureuse sur toutes les conditions bygiéniques tant des communes où le choléra épidémique s'est manifesté que de celles qui ont échappé aux atteintes du fléau. ›

L'auteur de cette proposition obtient la parole pour la développer.

(M. Mascart remplace M. Vleminckx au fauteuil.)

Après avoir entendu MM. Vleminckx, Craninx et Fossion, la proposition de M. Sovet est renvoyée à une Commission qui sera nommée par le Bureau.

Les lectures, rapports et discussions comprennent :

1. Considérations anatomo-physiologicophilosophiques sur les organes pelviens doubles, par M. Burggraeve.

2. Note sur la symptomatologie, l'étiologie et le traitement du choléra épidémique, par M. Boëns.

3. Traitement rationnel du choléra épidémique, par M. Borlée.

L'Académie décide que ces communica-. tions seront imprimées dans le Bulletin.

M. Vleminckx demande à pouvoir exposer son opinion au sujet de certaines questions soulevées par MM Boëns et Borlée.

La parole lui est accordée ainsi qu'à MM. Borlée, Fossion et Crocq, ensuite la discussion est close.

4. Rapport de la Commission chargée de suivre les opérations de vaccination animale. - M. Marinus, rapporteur.

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A la suite de conclusions longuement développées, la Commission termine son rapport de la manière suivante : « Nous serions injustes si nous ne vous proposions de voter des remerciments à l'honorable M. Warlomont, qui nous a procuré l'avantage de pouvoir étudier la vaccination animale dans son office avec la plus entière liberté et à l'abri de toute influence sur la marche que nous avons cru devoir suivre dans l'intérêt de la science. »

Après avoir voté ces remercîments, l'Académie décide que le rapport dont il vient d'être donné lecture sera discuté en même temps que les autres communications relatives à la vaccine, à la vaccination animale et aux revaccinations, dont la Compagnie s'est occupée dans les séances précédentes.

M. Gaudy dépose le rapport qu'il a rédigé au nom de la Commission chargée de présenter au choix de l'Académie des candidats aux titres de membres honoraires et de correspondants.

Ce rapport sera imprimé et distribué, et la Compagnie procédera à ces élections dans la séance prochaine.

A l'issue de la séance, qui est levée à deux heures, M. Mathieu, de Namur, fabricant d'instruments de chirurgie, à Paris, présente quelques instruments et appareils de chirurgic, notamment un instrument à mécanisme très-simple, pour passer les fils métalliques dans les sutures

profondes et autres; un spéculum à double courant pour la cautérisation au fer rouge et an gaz; un instrument pour réduire les luxations du coude, de l'épaule, du fémur et du genou, sans efforts de la part du praticien et lui permettant de connaître toujours la mesure de la force cmployée.

Outre ces instruments qu'il a inventés, M. Mathieu montre un injecteur double de M. Follin, pour les yeux; un ophthalmoscope de M. Foucher; un instrument dit cautère à gaz de M. Nélaton, pour pratiquer la cautérisation du col utérin; un spéculum laryngien de M. Labordeth; un sphygmographe de M. Marey; un instrument inventé par M. Broca et destiné à déterminer l'angle facial, enfin un appareil en cuir moulé pour le torticolis, le mal de Pott, etc.

Académie de Médecine de Paris.

Séance du 7 août 1866.

SYPHILIS VACCINALE. M. de KergaradeEC donne des détails qu'il a reçus de M. Thomeuf (de Lorient), sur les faits de syphilis vaccinale observés par MM. de Closmadeuc et Denis; il en résulte qu'il s'agit réellement de syphilis vaccinale, et il conclut à la nomination d'une commission pour aller examiner les enfants.

M. DEPAUL Supplie le conseil de s'occuper de cette question.

La question sera renvoyée à la Commission de vaccine.

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CHOLÉRA. M. COLSON, membre correspondant de l'Académie, lit un travail sur les injections alcalines dans les veines contre le cholera. Partant de cette supposition que la teinte cholérique est due à une asphyxic, à une stase du sang dans les capillaires, en admettant qu'il y a une altération du sang en vertu de laquelle des globules adhèrent aux capillaires, l'auteur dit qu'il était rationnel de supposer qu'un liquide alcalin, un sérum artificiel, ca un mot, injecté dans les veincs, pouvait rendre au sang, au moins momentanément, quelques-unes de ses propriétés.

Des injections ont été faites dans les veines déjà en 1832. Magendie et d'autres en ont pratiquées. Je ne connaissais pas ces faits au moment où j'ai tenté des injections, mais j'ai été heureux de pouvoir m'autoriser d'expériences antérieures à moi.

Voici les injections que je fais : je prends un mélange d'eau, de sulfate de soude,

dans des proportions analogues aux chiffres des sels alcalins du sérum. Je chauffe le liquide à 40 degrés, et je l'injecte dans la veine basilique au moyen d'une seringue à robinet à double effet. Pour cela, j'incise la veine parallèlement à son trajet, et j'introduis une canule. Lorsque l'on veut faire plusieurs injections, on peut piquer des veines différentes afin d'éviter des causes d'inflammation.

Ici M. Colson cite deux observations, desquelles il ressort que des malades ont été rappelés à la vic, grâce à ces injections, que 12 à 15 grammes de liquide ont pu être injectés, et qu'à chaque injection les malades revenaient momentanément à la vie. Néanmoins les malades sont morts.

L'auteur donne ces faits et leur interprétation comme des précédents qui pourront conduire à d'autres expériences peutêtre profitables."

M. BRIQUET. J'ait fait quatre fois des injections dans les veines, elles ont été infructueuses; je les ai rapportées dans mon livre sur le choléra de 1849

M. TARDIEU. Je dois dire à l'Académie que M. Hérard a fait aussi des injections dans les veines des cholériques, et que les résultats n'ont pas été satisfaisants.

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MÉTHODE SOUS-CUTANÉE, organisation immédiate des plaies (Suite de la discussion). M. J. Guérin, entrant de suite dans le sujet, dit que, même en plaçant la question sur le terrain personnel, ainsi que l'ont fait ses adversaires, il espère néanmoins pouvoir faire ressortir les lois physiologiques, théoriques et pratiques de la cicatrisation des plaies; il croit qu'il ne sera pas sans intérêt de suivre les théories de la guérison des plaies, depuis Hunter jusqu'à nos jours.

Avant de commencer l'examen des auteurs qui ont été jugés les auteurs de la méthode sous-cutanée, M. Guérin pose la formule de la méthode sous-cutanée.

Cette méthode, dit-il, est un ensemble d'opérations faites en vue d'obtenir unc cicatrisation en s'affranchissant des conditions de la formation du pus, et d'atteindre des résultats entièrement différents des plaies qui ont subi l'inflammation suppurative; elle nécessite que l'on prive les plaies du contact de l'air.

Et il en résulte que les meilleures méthodes opératoires sont celles qui ont en vue d'affranchir les plaies du contact de l'air.

M. Guérin examine ensuite quelles sont les idées de Hunter; il recherche quels ont été les fondements de la doctrine de l'inflammation adhésive répétée par tous les

livres. Hunter admettait que le sang pouvait être un médium unissant et favorisant la réunion immédiate; qu'il y avait alors une inflammation adhésive, laquelle était, suivant lui, une inflammation avortée, et l'auteur anglais ajoutait que rien ne pouvait faire prévoir que l'inflammation pùt être arrêtée. Ailleurs, Hunter voyait dans la lymphe plastique un produit inflammatoire.

M. J. Guérin affirme que Hunter ne concevait pas les caractères des plaies sous

cutanées.

Hunter a parlé accessoirement d'une rupture musculaire qui lui était arrivée à lui-même ; il disait bien qu'un gonflemeņt était survenu, et il ajoutait qu'il y avait une inflammation, mais qu'elle durait quelques jours à peine.

Hunter a dit encore que l'action de l'air n'est pas la cause de l'inflammation et de la suppuration. Ceci est formel, et on le trouve répété deux fois dans les œuvres de cet auteur, dans le chapitre du sang et dans les leçons sur l'inflammation.

A propos des fractures avec plaies, l'auteur croit que l'inflammation doit venir et qu'il doit se former des bourgeons charnus pour que la cicatrisation ait lieu.

Enfin il dit, en passant que les abcès par congestion doivent être ouverts par une petite ponction.

Mais jamais l'auteur anglais n'a dit que les plaies sous-cutanées guérissent par organisation immédiate des tissus.

On a dit que la méthode sous-cutanée avait été inventée par Delpech, Dupuytren, Stromeyer et d'autres. Voyons ce qu'ont dit ces auteurs.

Delpech a eu l'idée de diviser un tendon sous la peau et d'obtenir la réunion immédiate de la plaie sous-cutanée, et il voulait éviter la suppuration. Mais il croyait encore à la théorie de Hunter, et il voulait obtenir la réunion immédiate du tendon et non sa régénération.

Dupuytren a sectionné le muscle sternomastoïdien par la méthode sous-cutanée, mais c'était pour prévenir la difformité résultant d'une plaie étendue. Il n'y avait pas là l'intention d'une méthode souscutanée. Dupuytren faisait pour le pied-bot des amputations de complaisance.

Stromeyer a introduit un procédé opératoire pour couper le tendon d'Achille. Il faisait une petite ouverture à la peau; lui aussi voulait obtenir une réunion par première intension du tendon; il croyait que le pied-bot tenait à un spasme du muscle que la section du tendon pouvait guérir. Deux erreurs étaient commises. Nous,

au contraire, nous admettons la nécessité de l'écartement des bouts du tendon divisé et la possibilité d'une organisation immédiate entre les deux portions du tissu.

Dieffembach était un artiste : il a fait beaucoup de ténotomies, mais il ne s'est pas oecupé de la question scientifique; il a, comme Stromeyer, beaucoup opéré et avant moi, mais ils n'avaient vu, ni l'un ni l'autre, ce qui caractérise la méthode sous-cutanée.

M. Bouvier, en 1838, jugeant les auteurs, disait (M. J. Guérin lit ici le passage que nous résumons) que les procédés de ces opérateurs étaient avantageux en ce sens qu'ils faisaient une plaie plus petite, et qu'une difformité cicatricielle était évitée. C'est tout ce qu'on voyait alors dans la méthode sous-cutanée.

M. J. Guérin lit ensuite une lettre de de M. Phillips, élève de Dieffembach, et qui a été envoyée à l'Académie des sciences, où lui, M. Phillips, reconnaissait qu'il y avait une grande différence entre ce que faisait Dieffembach et les procédés de M. J. Guérin, depuis que celui-ci avait constitué la méthode sous-cutanée.

Que dire encore? ajoute l'orateur. MM. Duval et Bouvier ont fait des ténotomics avant moi, mais ils n'ont pas établi de théorie.

M. Bouvier croyait que la réparation du tendon se faisait au moyen de l'accolement des parois de la gaine du tendon l'une contre l'autre; MM. Bouvier et Velpeau croyaient à une transformation des éléments celluleux, et Stromeyer lui-même, dans des écrits ultérieurs, s'est élevé contre la théorie de M. Bouvier. Cette théorie n'est pas la mienne, et je ne la dispute pas à leurs auteurs.

M. Sédillot s'est occupé de la théorie de l'organisation immédiate; il dit que la cicatrisation des plaies sous-cutanées se fait par réunion immédiate et se rapproche de l'inflammation adhésive admise dans la doctrine huntérienne; il ajoute que les plaies exposées et les plaies non exposées sont toutes deux graves, et il prend pour exemple certaines contusions. L'article de M. Sédillot était publié dans les Annales de la chirurgie française et étrangère, journal dirigé, comme on le sait, par notre honorable collègue, M. Velpeau, et l'article était fait contre la ténotomie.

J'arrive à notre collègue, M Velpeau, dit l'orateur, mais comme il s'agit d'un auteur considérable et que j'ai beaucoup de choses à dire, je demande à remettre la fin de mon discours à la prochaine séance.

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