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Mais, par un édit du mois de mai 1597,
Henri IV supprima les tabellions et gardes-
notes: il réunit leurs fonctions à celles des
notaires royaux, et voulut que tous les no-
taires royaux fussent égaux en qualité, quoi-
que inégaux en territoire.

Cependant, comme quelques propriétaires
de tabellionage ne furent pas remboursés,
cet édit ne changea rien à leur égard; ce ta-
bellionage continua d'être exercé dans plu-
sieurs provinces du royaume, par des offi-
ciers particuliers.

TABERNACLE (du latin tavernaculum,
tente, pavillon, diminutif de taberna, petite
loge). On entend ordinairement par ce
mot le temple portatif devant lequel les Is-
raélites, pendant leur séjour dans le désert,
faisaient leurs actes de religion, offraient
leurs sacrifices et adoraient le Seigneur. Ce
temple, dont Moïse avait reçu le plan et les
dimensions de Dieu même, était composé
d'ais, de peaux et de voiles; il avait trente
coudées de long, sur dix de haut et autant
de large, et était séparé en deux parties. On
pouvait le monter, le démonter, le transpor-
ier partout où on jugeait à propos. La pre-
mière partie s'appelait le lieu saint ou sim-
plement le saint on y conservait le chan-
delier, la table avec les pains de proposition
et l'autel des parfums. L'autre partie, sépa
rée de la première par un grand rideau, était
nommée le sanctuaire ou le saint des saints,
el c'était là qu'était déposée l'arche d'allian-
ce. Tout autour du tabernacle il y avait un
espace que l'on nommait le parvis, qui avait
cent coudées de long sur cinquante de large,
et qui était fermé par des planches de bois
de séthim couvertes de riches tapis; dans
cette enceinte, on trouvait l'autel des holo-
caustes et la cuve d'airain où les prêtres ve-
naient se laver avant de commencer les fonc-
tions de leur ministère. Tout le tabernacle
était couvert d'étoffes précieuses, garanties
des injures du temps par d'autres étoffes de
poils de chèvres. Les Juifs regardaient le
tabernacle comme la demeure du dieu d'Is-
raël, parce qu'il y donnait en effet de nom-
breuses preuves de sa présence.

TABERNACLES (FÊTES DES). - Cette fête
ful instituée par le peuple d'Israël, après
qu'il eut pris possession de la terre de Cha-
naan, en mémoire de ce qu'il avait habité
sous des tentes dans le désert. Elle com-
mençait le 15 septembre et durait huit jours.
Le dernier était le plus solennel: c'est de lui
que parle saint Jérôme, quand il dit que
Jésus-Christ vint à la fête des Tabernacles, le
dernier et le plus grand jour.

Pendant cette fête, les Juifs se construi-
saient en dehors de leur maison des cabanes
de feuillages, ornées avec le plus grand soin,
où plusieurs habitaient et où tous du moins
prenaient leurs repas pendant toute la durée
de la solennité.

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bour. Les dignitaires nommés ci-dessus sont
toujours précédés de cet étendard et de ce
tambour.
TABLES.

-

Pour manger, les Grecs se
servaient primitivement de tables de bois
ordinaire, sans le moindre ornement; mais
quand le luxe asiatique eut altéré la simpli-
cité de leurs mœurs, ils eurent des tables
de cèdre, de citronnier, ornées de bandes
d'ébène ou de nacre de perles

Les Romains, perpétuels imitateurs des
Grecs, les surpassèrent bientôt dans le luxe
des tables. Cicéron en acheta une de deux
mille écus et il y en avait de beaucoup plus
chères. Les unes n'avaient qu'un seul pied
et on les nommait monopodia; celles qui en
avaient deux s'appelaient bipedes; celles qui
en avaient trois, tripedes. Ils ne se conten-
taient pas d'une seule table, ils en avaient
communément deux : l'une pour le service
de chair et de poisson, et l'autre pour le
fruit; elles étaient nues et sans nappes; on
les nettoyait à chaque service avec une
éponge, et les convives se lavaient les mains.
Dans la suite il y eut des nappes de toiles
peintes avec des raies de pourpre, et quel-
quefois de drap d'or. Ce n'était point l'usage
de fournir des serviettes aux convives; cha-
cun apportait la sienne: cet usage subsista
longtemps après le règne d'Auguste. Les
hommes étaient couchés sur des lits, à la
manière des Asiatiques, et les femmes étaient
placées et assises sur le bord des lits où
étaient leurs maris; c'était aussi la place des
enfants et des jeunes gens qui n'avaient
point encore pris la robe virile. Ce ne fut
que vers le temps des derniers empereurs
que les dames romaines mangèrent couchées
à table, à l'exemple des hommes.

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TABLE ABBATIALE. Les abbayes de l'an-
cienne France étaient presque toutes assu-
jetties à une redevance annuelle envers les
abbés chefs d'ordres, pour les dédommager
des frais des chapitres généraux. Cette rede-
vance était nommée table abbatiale, à cause
de l'usage auquel elle était destinée. Il y
avait aussi des prieurés qui devaient de sem-
blables redevances à certaines abbayes,
comme une reconnaissance de leur dépen-
dance.

-

TABLE DE MARBRE. La table de marbre
était autrefois, en France, une juridiction
très-considérable: on ne connaît pas bien
l'origine de ce tribunal, l'édit de sa création
ne se trouve pas. On pense assez univer-
sellement que le nom de table de marbre fut
donné à ce siége à cause d'une grande table
de marbre qui tenait tout le travers de la
salle du palais, dans laquelle les juges te-
naient leur juridiction. Louis XIV créa une
table de marbre au parlement de Metz, par
un édit du mois de décembre 1679. Il y
avait encore trois tribunaux au palais, qu'on
connaissait sous le nom de table de marbre;
savoir, la connétablie et maréchaussée de
France (voy. CONNÉTABLIE); l'amirauté
(voy. AMIRAL); et les eaux et forêts.

La juridiction des eaux et forêts connais-
sait de ce qui concerne les rivières et les
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DICTIONN. DES SAVANTS ET DES IGNORANTS. II.

bois, la chasse et la pêche. On y connais-
sait aussi des appels des jugements rendus
dans les maîtrises particulières et dans les
grueries. Son ressort était plus étendu que
celui du parlement de Paris; car, outre les
appellations des maîtrises et des justices des
seigneurs, pour le fait des eaux et forêts du
ressort du parlement, elle recevait encore.
celles des autres parlements où il n'y avait
point de table de marbre: elle prétendait
même avoir le droit de prévention sur celles
des autres parlements.

On y distinguait deux sortes de juridic-
tions; savoir, l'ordinaire et l'extraordinaire.
Les appellations des jugements qu'on y ren-
dait à l'ordinaire, ressortissaient au parle-
ment, à moins qu'il ne s'agit d'appellations
de jugements rendus par les officiers des
maîtrises particulières, ou par les juges des
seigneurs, pour crimes, excès et délits com-
mis, et pour lesquels il avait été prononcé
des peines afflictives. Les tables de marbre
pouvaient juger ces appels en dernier res-
sort. On jugeait encore à la table de marbre
extraordinairement et souverainement toutes
Jes affaires qui avaient pour objet la police
des eaux et forêts, la réformation, les mal-
versations et les dégradations des bois du
roi; mais ces jugements souverains ne pou-
vaient se rendre que quand le premier pré-
sident ou un autre président du parlementy
venait siéger avec sept conseillers de la
grand'chambre.

TABLE DES PAINS DE PROPOSITION. C'était
une grande table d'or, placée dans le temple
de Jérusalem, sur laquelle on mettait les
douze pains de proposition en face, six à
droite, et six à gauche. Il fallait que cette
table fût très-précieuse, car elle fut portée à
Rome, lors de la prise de Jérusalem, et parut
au triomphe de Titus, avec d'autres richesses
du temple.

TABLE-RONDE (Chevaliers de la). Ordre
militaire qu'on prétend avoir été institué par
Arthur, premier roi des Bretons, vers l'an
516. On dit que ces chevaliers, tous choisis
entre les plus braves de la nation, étaient au
nombre de vingt-quatre, et que la table
ronde, d'où ils tirèrent leur nom, fut une
invention d'Arthur, qui, voulant établir entre
eux une parfaite égalité, imagina ce moyen
d'éviter le cérémonial et les disputes du rang
au sujet du haut et du bas bout de la table.

Lesley nous assure qu'il a vu cette table
ronde à Winchester, si l'on veut croire avec
lui ceux qui y en montrent une de cette
forme avec beaucoup de cérémonies, et qu'ils
disent être celle même dont se servaient les
chevaliers. Pour confirmer la vérité de cette
tradition, iis montrent les noms d'un grand
nombre de ces chevaliers tracés autour de la
table. Larrey, et plusieurs autres écrivains,
ont débité sérieusement cette fable comme
un fait historique.

Il paraît au contraire que a table ronde
n'a point été un ordre militaire, mais une
espèce de joûte ou d'exercice militaire en-
tre deux hommes armés de lances, et qui
différait des tournois où l'on combattait

troupe contre troupe; et on croit que l'on
donnait à cette joûte le nom de table ronde,
parce que les chevaliers qui y avaient com-
battu, venaient au retour souper chez le
principal tenant, où ils étaient assis à une
table ronde, pour éviter les disputes de la
préséance et de la prééminence.

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TABLES (Loi des Douze). Elles furent
faites par les décemvirs vers l'an 301 de la
fondation de Rome, dans le but d'éteindre
les divisions qui s'élevaient continuellement
entre les consuls et les tribuns du peuple.
Une partie de ces lois furent tirées d'Athè-
nes et des autres villes de la Grèce les mieux
policées, et l'on y ajouta les lois royales. Ces
lois furent gravées sur dix tables de cuivre,
et exposées dans le lieu le plus éminent de
de la place publique; mais comme ce corps
de lois ne parut pas complet, deux ans après
on ajouta deux nouvelles tables aux dix
premières. Ces lois se sont perdues, et il ne
nous en reste plus que quelques fragnients
dispersés dans divers auteurs. Elles étaient
pour la plupart d'une sévérité révoltante:
on y trouve le supplice du feu, des pei-
nes presque toujours capitales, et le vol
puni de mort. Elles prononcent la peine ca-
pitale contre les faiseurs de libelles et les
poëtes, ce qui prouve incontestablement
combien les décemvirs étaient amis de la
tyrannie; cependant les lois royales, insti-
tuées pour tenir en bride un peuple composé
de fugitifs, d'esclaves, de brigands, ne de-
vaient plus convenir à des républicains.
Lorsque Cicéron loue les lois des XII Tables,
il n'entend certainement pas applaudir à ces
lois de sang. Après l'expulsion des décem-
virs, elles ne furent pas abrogées expressé-
ment, mais la loi Porcia les rendit inutiles,
en défendant de mettre à mort un ci-
toyen romain, et l'on sait qu'un accusé
avait le droit de se retirer avant son juge-

ment.

TABLES ASTRONOMIQUES.-On appelle
ainsi les suites des nombres qui indiquent
les situations et les mouvements des astres,
ou qui servent à les calculer.

Les plus anciennes tables dont on ait con-
naissance sont contenues dans l'Almageste de
Ptolémée. On y trouve des tables de sinus,
des tables du mouvement du soleil, de la
lune et des cinq planètes.

Alphonse, roi de Castille, fut le premier
qui rectifia les tables astronomiques de Pto-
lémée, vers l'an 1252. Les tables alphon-
sines ont été imprimées à Venise en 1492,
et à Paris en 1545.

Copernic, le premier restaurateur de l'as-
tronomie, publia de nouvelles tables der
mouvements célestes, en 1543, fruit de trente
ans d'observations.

Mais Tycho-Brahé surpassa infinimen
tous ceux qui l'avaient précédé, par le
nombre prodigieux d'observations qu'il fi
dans son île d'Huène, sur la fin du xvr siè-
cle, et il fournit la matière d'une nouvelle
suite de tables plus parfaites que les an-

ciennes.

Képler, qui fit dans l'astronomie de si belles découvertes par le secours des observations de Tycho, est aussi celui auquel nous devons les fameuses tables Rudolphines, imprimées à Lintz, en 1627.

La publication de ces tables fut une époque pour le renouvellement de l'astronomie, et elles donnèrent lieu à un grand nombre d'autres tables publiées depuis, dans lesquelles on s'est efforcé d'en rendre la forme plus commode.

Il n'y a maintenant aucun article dans l'astronomie qui ne renferme des tables plus ou moins étendues. On les distingue en tables auxiliaires et en tables d'observations. Les premières servent dans les tab'es des calculs comme tables de logarithmnes, de parties proportionnelles. Les tables de logarithmes de Callet, publiées en 1783, sont très-commodes. Pour les parties proportionnelles, on a l'ouvrage intitulé: Sexcentenary table, Bernouilli, 1779; et un autre ayant pour titre Sexagesimal tuble, Taylor, 1780.

:

Les tables d'observations sont les plus importantes de toutes pour les astronomes; mais ce ne sont pas des tables proprement dites, ce sont plutôt des recueils. Les plus considérables sont ceux de Tycho-Brahé, Hévélius, Flamstead, Halley, Bradley, Maskélyne, Lemonnier, Darquier, etc.

TABLES DE LA LOI.-Mahomet fait dire à Dieu, dans le chapitre du Coran qui porte le titre d'Auraf : Nous avons écrit pour Moise toutes ces choses en particulier, que les Israélites doivent observer, tant à l'égard de ce qui est commandé que de ce qui est défendu, et recevez-les avec respect, et commandez à votre peuple de les garder soigneusement. Les interprètes musulmans expliquent ainsi ce passage: Nous avons ordonné à la plume ou au burin céleste d'écrire ou de graver ces tables, ou bien nous avons commandé à l'archange Gabriel de se servir de la plume, qui est l'invocation du nom de Dieu, et de l'encre qui est puisée dans le fleuve des lumières, pour écrire la loi.

Suivant quelques-uns de ces commentateurs, ces tables étaient au nombre de sept, selon d'autres il y en avait dix. Les Arabes disent qu'elles avaient chacune dix ou douze coudées de hauteur, et qu'elles étaient faites d'un bois appelé sedr ou sédrat, qui est une espèce de lot que les musulmans placent dans le paradis; d'autres prétendent qu'elles étaient faites d'émeraudes, et qu'étant percées à jour, on pouvait les lire des deux côtés, d'un côté à droite et de l'autre à gauche.

On sait que Moïse descendant de la montagne de Sinaï, comme il rapportait les premières tables de la loi, les brisa d'indignation en voyant les Israélites adorer le veau d'or. Ces tables ainsi rompues, les morceaux en furent rapportés au ciel par les anges, à la réserve d'une seule pièce, de la grandeur d'une coudée, qui demeura sur la terre, et qui fut mise dans l'arche d'alliance. Les mêmes interprètes ajoutent que les Israéliles ayant reçu de Moise la loi que Dieu lui

avait donnée sur le mont Sinaï, quelques incrédules eurent l'audace de publier que Dieu certainement ne lui avait pas parlé, et qu'il avait écrit lui-même sur les tables ce qu'il lui avait plu. Mais Dieu, pour confondre ces séditieux, ordonna à Moïse de choisir soixante-dix personnes d'entre les anciens du peuple, et de les conduire sur la montagne, pour être témoins de ce qu'il lui dirait. Moïse obéit à Dieu; il choisit soixante-dix vieillards d'entre les douze tribus, et les mena sur la montagne. Mais aussitôt qu'ils y furent arrivés, une nuée épaisse les sépara de Moïse, qui, entré dans la nue, parla seul avec Dieu. Pendant ce temps les vieillards demeurèrent prosternés et entendirent distinctement les paroles de Dieu, qui consistaient en promesses et en

menaces.

Aussitôt que Moïse fut sorti de la nue, ildit aux vieillards: Vous avez ouï ce que Dieu m'a dit? A quoi ils répondirent: Nous avons véritablement oui des paroles, mais nous ne pouvons savoir qui les a proférées puisque la nuée nous empêchait de le voir, de sorte que si vous voulez que nous ujoutions foi à vos discours, il faut que vous nous fassiez voir ce Dieu qui vous parle. Ce fut alors que Dieu entra en colère et qu'elle éclata sur ces incrédules par un tremblement de terre excité par un bruit épouvantable, et accompagné d'un feu dévorant qui les consuma tous, ainsi qu'il est marqué dans le chapitre Aaraf, cité plus haut.

Les Hébreux ne comptent que deux tables de la loi, et Moïse dit expressément qu'elles étaient écrites de la main de Dieu, digito Dei scriptæ, ce que les interprètes expliquent par le ministère d'un ange ou de l'esprit de Dieu, qui est quelquefois nommé le doigt de Dieu, ou que Moïse, rempli de l'esprit de Dieu, les écrivit.

TABLEAU VOTIF. Les Romains qui avaient eu le malheur de faire naufrage, étaient dans l'usage de faire peindre sur une toile leur triste aventure, et de suspendre ce tableau dans le temple de la divinité à laquelle ils croyaient devoir la conservation de leur vie. D'autres s'attachaient ce tableau au cou, et ils en expliquaient le sujet par des chansons qui faisaient mention de leur misère, afin d'engager les paysans à les aider de quelques aumônes. Ceux qui avaient été guéris de quelque maladie consacraient aussi un tableau dans le temple du dieu qui les avait secourus. Les avocats se servaient aussi de tableaux, qui représentaient les infortunes de leurs parties et les maux qu'elles avaient essuyés par la dureté de leurs ennemis, et ce moyen détermina souvent les juges en faveur des victimes d'un pouvoir insolent soutenu par d'immenses richesses.

Les Chrétiens ont aussi leurs tableaux votifs.

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TABLETTES (du latin tabulette, diminutif de tabula). — C'était le nom de la matière subjective de l'écriture chez les anciens. Les tablettes étaient composées de petites plan

ches enduites de cire, sur lesquelles on écrivait. Ordinairement, les bords des tablettes étaient relevés de tous les côtés, de manière à laisser un espace creux dans le milieu pour y placer une cire préparée, laquelle, élevant un peu la page, rendait une face tout unie et de niveau avec les bords. On nommait ces tablettes ceratæ tabellæ. On écrivait, ou, pour mieux dire, on gravait sur cette cire préparée ce que l'on voulait, et l'on effaçait ce que l'on avait écrit, soit en pressant avec la tête du stylet, quand la cire était encore molle, soit en la raclant quand elle était sèche.

On appelle encore tablettes des feuilles d'ivoire, de parchemin, de papier préparé, qui sont attachées ensemble, et qu'on porte ordinairement dans la poche pour écrire avec un crayon ou avec une aiguille d'or ou d'argent les choses dont on veut se ressouvenir.

TABOT.Chez les Ethiopiens, espèce de coffre qui sert d'autel pour dire la Messe. Ce peuple le regarde comme étant l'arche d'alliance qui était conservée dans le temple de Jérusalem et qui fut enlevée par des missionnaires juifs envoyés en Ethiopie par le roi Salomon. Le Tabot est déposé dans une tente qui sert d'église dans les camps où le roi fait ordinairement sa de

meure.

TABULE NOVE. Nouveaux registres. C'est ainsi que les Romains appelaient un plébiscite, par lequel toutes sortes de dettes étaient abolies, et toutes obligations annulées. Lorsque le peuple romain avait rendu un pareil édit, il fallait faire de nouvelles tablettes pour écrire les actes, les créanciers ne pouvant plus se servir de leurs anciens contrats d'obligations. Il y avait à Rome un Tabularium de l'Etat où étaient déposés les titres, actes, et monuments concernant les biens de la république : ce dépôt était dans une salle du temple de la Liberté.

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TABULCHANA. On nomme ainsi en Turquie le cortége militaire que le sultan accorde aux grands officiers qui sont à son service. Le tabulchana du grand visir est composé de neuf tambours, de neuf fifres, sept trompettes, quatre zils ou bassins de cuivre qu'on heurte les uns contre les autres, el qui rendent un son aigu et perçant. I fait porter devant lui trois queues de cheval, un étendard de couleur verte, nommé alem et deux autres étendards appelés bairak.

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TACKAN. Du temps du fameux Gengis-Kan, les Tartares Mongols nommaient ainsi ceux qui parmi eux, ayant fait quelques belles actions ou rendu de grands services à l'Etat, étaient exemptés de toute taxe par le Grand Kan. Ces guerriers pouvaient s'approprier tous les bestiaux qu'ils avaient pris à la guerre, sans en faire part au souverain, devant qui ils pouvaient se présenter quand bon leur semblait. L'une de leurs prérogatives était d'obtenir le pardon de leurs fautes, quelque énormes qu'elles fussent, jusqu'à neuf fois.

-

TAGES. Il avait plu aux Etruriens de faire un dieu de cet homme obscur qui leur avait enseigné l'art des aruspices. Les poëtes ont eu soin de lui donner le Génie pour père, et ils rapportent qu'il fut trouvé endormi sous une motte de terre, et réveillé par un laboureur avec le soc de sa charrue. TAHARET. C'est ainsi que les Turcs nomment la troisième ablution prescrite par l'Alcoran, et qui est d'indispensable obligation, après les évacuations naturelles. Elle consiste à laver, avec les trois doigts de la main gauche les parties du corps souillées de quelque ordure.

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TAIKI. Chez les Tartares Mongols, chefs qui commandent à chaque horde ou tribu de ces peuples. Leur dignité est héréditaire et passe toujours à l'aîné des fils. Tous ces chefs sont soumis à un kan.

TAILLE. Dans l'ancienne France, inposition que le roi levait sur ses sujets; elle était appelée taille, parce que l'écriture n'étant pas commune, on se servait de buchettes, semblables à celles qu'emploient nos boulangers, pour marquer le payement des tailles. L'établissement de la taille est fort ancien; d'abord cette imposition tint lieu du service militaire que tous les sujets du roi devaient faire en personne, soit nobles, ecclésiastiques ou roturiers. Lorsque ces derniers étaient convoqués, et qu'ils ne comparaissaient pas, ils payaient une amende. Les nobles faisaient profession de porter les armes, et les ecclésiastiques, étant obligés de servir à cause de leurs fiefs, ou d'envoyer quelqu'un à leur place, ne devaient rien payer pour le service militaire. De là vient l'exemption de taille dont jouissaient les nobles et les ecclésiastiques. Quant aux roturiers, qui ne devaient servir qu'extraordinairement, ce fut pour les dispenser du service militaire qu'on établit la taille, afin que ne contribuant pas de leur personne à ce service, ils contribuassent au moins de leurs deniers aux frais qu'il occasionnait.

Dès l'an 1060, il paraît que la taille étail établie, quoique plusieurs auteurs n'en rapportent l'établissement qu'au règne de saint Louis. Elle ne fut pas encore perpétuelle sous ce roi, ni sous le règne de son fils Charles V; mais en 1445 le roi Charles VII la rendit annuelle, ordinaire et perpétuelle: alors elle ne montait qu'à 1,800,000 livres.

TAILLE. Opération pour tirer la pierre de la vessie, pratiquée avant l'invention de la lithotritie. C'est l'une des opérations les plus anciennes de la chirurgie. On voit par le serment d'Hippocrate qu'on la pratiquait de son temps; mais on ignore absolument quel procédé on employait alors. Celse est le premier qui ait parlé d'une méthode en usage de son temps. Il n'en fut plus question dans les siècles suivants. Ce ne fut qu'au commencement du xvi' siècle qu'on recom mença à faire cette opération. Germain Collot, sous Louis XI, imagina un procédé nouveau et en fit l'application sur un archer

condamné à mort. Le malade fut rétabli en quinze jours et obtint sa grâce. Sa méthode se perfectionna lentement; mais elle promet tait d'obtenir de très-beaux succès, lorsque la lithotritie, qui l'emporte incontestablement sur elle, vint la faire abandonner par presque tous les médecins.

TALAPOINS. Dans les royaumes de Siam, de Pégu, à Laos, etc., prêtres du dieu Sommona-Kodom, qui ne paraît être qu'une personnification du bouddhisme sous le nom d'un chef de secte de cette religion. Ces prêtres vivent en communauté sous une règle qui, paraissant très-sévère, ne les empêche pas de se livrer à des désordres de toute sorte. Malgré le vœu de chasteté qu'ils ont fait, illeur est permis de quitter leurs couvents, et de se marier; ils peuvent ensuite y rentrer de nouveau, si la fantaisie leur prend. Ils portent une tunique de toile jaune qui ne va qu'aux genoux, et elle est liée par une ceinture rouge; ils ont les bras et les jambes nus, et portent dans leurs mains une espèce d'éventail, pour marque de leur dignité; ils se rasent la tête et même les sourcils, le premier jour de chaque nouvelle lune. Ils sont soumis à des chefs qu'ils choisissent entre eux. Dès le grand matin, ils sortent de leurs couvents en marchant d'abord deux à deux; après quoi ils se répandent de divers côtés pour demander des aumônes, qu'ils exigent avec la dernière insolence. Quelques crimes qu'ils commettent, le roi de Laos n'ose les punir; leur influence sur le peuple les met au-dessus des lois; le souverain même se fait honneur d'être leur chef. Il y a des talapoins qui habitent les villes et d'autres qui vivent dans les forêts. Leur occupation principale est d'expliquer la doctrine de leurs livres sacrés qui sont écrits en langue pali.

Chaque talapoin est chargé de l'éducation de deux ou trois novices; il doit prêcher le lendemain de la nouvelle et de la pleine June. Si l'on s'aperçoit que les eaux commencent à grossir, il doit prêcher deux fois par jour, jusqu'à ce qu'elles soient entièrement écoulées. Pendant les calamités publiques, ils ont des jeûnes rigoureux; dans le temps de la récolte du riz, ce sont eux qui veillent dans les campagnes pendant la nuit; le jour ils reviennent prier dans leurs pagodes et dormir dans leurs cellules. Une des grandes cérémonies religieuses des talapoins, c'est de laver leur idole à la pleine lune du cinquième mois, observant par respect de ne lui point mouiller la tête; ensuite ils lavent leur sancrat. Le peuple vient aussi par dévotion laver les talapoins; les enfants lavent leurs pères dans les familles. Un talapoin ne se lève jamais avant le jour, par la crainte d'écraser quelque insecte dans l'obscurité; il prie ensuite deux heures au temple, en remuant son talapa, comme s'il voulait s'é

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taines figures gravées, ou taillées avec plusieurs observations sur les caractères et sur les dispositions du ciel, et auxquelles ou attribue des propriétés merveilleuses. Les anciens avaient la plus haute confiance en la vertu des talismans. Suivant l'opinion commune, Milon de Crotone ne devait ses victoires qu'à ces sortes de pierres. Elien dit qu'en Egypte, les gens de guerre portaient des scarabées pour fortifier leur courage. A Rome, la bulle d'or que les généraux ou consuls portaient au cou dans la cérémonie du triomphe, renfermait des talismans. On pendait de pareilles bulles au cou des enfants pour les défendre des génies malfaisants et les garantir de tous dangers. Les Arabes répandirent les talismans dans toute l'Europe, après l'invasion des Maures en Espagne on y croyait en France sous les rois de la première race. Il n'y a guère plus de deux cents ans que, sous le nom de figures constellées, ils faisaient encore illusion à la plupart de ceux même qui auraient rougi d'être confondus avec le peuple, et leur cré dit se soutient toujours en Orient.

L'opinion de Pluche sur l'origine des talismans est assez singulière, la voici : << Lorsque le culte des signes célestes et des planètes, dit-il, fut une fois introduit, on en multiplia les figures pour aider la dévotion des peuples et pour la mettre à profit. On faisait ces figures en fonte et en relief, assez souvent par manière de monnaie, ou comme des plaques portatives qu'on perçait pour être suspendues par un anneau au cou des enfants, des malades et des morts. Les cabinets des antiquaires sont pleins de ces plaques ou amulettes, qui portent des empreintes du soleil ou de ses symboles, ou de la June, ou des autres planètes, ou des différents signes du zodiaque. »>

«Dans la confection des talismans, ajoutet-il, la plus légère conformation avec l'astre ou le dieu en qui on avait confiance; une petite précaution de plus, une légère ressemblance plus sensible faisait préférer une image ou matière à une autre; ainsi les images du soleil, pour en imiter l'éclat et la couleur, devaient être d'or. On ne doutait pas même que l'or ne fût une production du soleil. Cette conformité de couleur, d'éclat et de mérite en était la preuve. Le soleil devait donc mettre sa complaisance dans un métal qu'il avait indubitablement engendré, et ne pouvait manquer d'arrêter ses influences dans une plaque d'or où il voyait son image empreinte, et qui lui avait été religieusement consacrée au moment de son lever. Par un raisonnement semblable, la lune produisait l'argent, et favorisait de toute l'étendue de son pouvoir les images d'argent auxquelles elle tenait par les liens de la couleur, de la génération, de la consécration; bien entendu que Mars se plaisait à voir ses images, quand elles étaient de fer: c'était là sans doute le métal favori du dieu des combats.... Vénus eut le cuivre, parce qu'il se trouvait en abondance dans l'ile de Chypre, dont elle chérissait le séjour. Le

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