Glossaire du patois normand: augmenté des deux tiers

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Hardel, 1856 - 440 pagina's
 

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Populaire passages

Pagina xvii - ... vocabulaire , sur le pied de leur naissance , avec restitution de leur antique apanage. Les écrivains du moyenâge seraient appelés à déposer comme témoins , et à confirmer la possession d'état par preuves écrites et irrécusables. La langue française se trouverait tout à coup restaurée : ce serait un monument simple et grandiose dont chacun pourrait mesurer l'intérieur et examiner toutes les assises, depuis les plus anciennes jusqu'aux plus récentes , éclairé par le flambeau du...
Pagina xi - La civilisation disséminée par le réseau des chemins de fer entame partout la tradition , l'écrase sous les roues des locomotives, et aura bientôt fait d'absorber et de confondre toutes les originalités locales dans l'océan de l'uniformité. Dans un temps donné, il n'y aura plus de patois; il n'y aura plus que le français littéraire, le français du théâtre et des romans, compliqué (et non pour une petite dose!) du français industriel. Dieu sait ce que c'est, et surtout ce que ce sera!
Pagina xviii - ... effacé le signe élémentaire d'un radical. Il conserve le mot de la manière dont le mot s'est fait, parce que la fantaisie d'un faquin de savant ou d'un écervelé de typographe ne s'est jamais évertuée à détruire son identité précieuse dans une variante stupide. Il n'est pas transitoire comme une mode. Il est immortel comme une tradition. Le patois, c'est la langue native, la langue vivante et nue. Le beau langage, c'est le simulacre, le mannequin.
Pagina 37 - Faire de la terre un naufrage. Le soleil fléchit devant toi, De toi les astres prennent loi, Tout fait joug dessous ta parole : Et cependant tu vas dardant Dessus moi ton courroux ardent, Qui ne suis qu'un bourrier qui vole. Mais quoi ! si je suis imparfait, Pour me défaire m'as-tu fait? Ne sois aux pécheurs si sévère.
Pagina x - Qui donc entreprendra cette tâche immense? Et cependant, pour l'accomplir, des philosophes de bonne volonté ne suffiraient pas; il est besoin, pour de telles recherches , d'hommes de beaucoup de sens et d'érudition. Que de connaissances en linguistique sont nécessaires pour vérifier les éléments natifs de tant d'agrégats, roulés de rivages en rivages pendant des siècles, et modifiés par tant d'influences , sous tant de latitudes!
Pagina xix - ... de peuplades voisines dans une grande nation n'est complète qu'autant qu'elles parlent le même langage ; et l'Assemblée constituante qui ordonna , le 14 janvier 1790 , de traduire ses décrets en dialectes vulgaires , prit une mesure moins logique que la Convention décrétant, le 8 pluviôse an II (27 janvier 1794), qu'il serait établi des instituteurs primaires pour enseigner la langue française dans les départements où elle était le moins répandue, notamment dans ceux de la Bretagne...
Pagina xviii - Pour trouver une langue bien faite, et j'entends par là, comme tout le monde, une langue bien grammaticale et bien syntaxée, qui n'est inconséquente avec elle-même, ni dans la déclinaison ni dans la conjugaison, qui est toujours fidèle à ellemême , à la prononciation dans le mot, à une forme donnée dans la locution, on ne court aucun risque de remonter à un patois.
Pagina x - C'est qu'en effet rien ne semble plus difficile à composer qu'un glossaire, sans lacunes, d'un patois usité dans une contrée étendue comme la Normandie. Le propre de cet idiome, sans règles fixes ou du moins apparentes, est la mobilité. Pour le saisir dans ses formes multiples , il faudrait passer des mois , peut-être des années dans chaque canton de la province qui le parle. Plusieurs vies d'hommes n'y suffiraient pas ! Il faudrait l'étudier dans les villages et dans les hameaux, car il...
Pagina xlii - Madame de Sévigné et sa correspondance relative à Vitré et aux Rochers, recherches nouvelles sur les lieux, les faits et les personnages dont elle a parlé, suivies de sept Lettres qui ne se trouvent pas dans les Recueils de ses CEuvres, par Louis du Bois.
Pagina xix - ... exagérations de Grégoire à la tribune de la Convention nationale, dans son fameux rapport sur l'extinction des patois et les moyens d'universaliser l'usage du français, nous semblent beaucoup plus raisonnables ; car si c'est une croisade stérile que celle que l'on entreprendrait contre la ténacité de certaines populations, attachées à leur jargon comme à l'air de leurs vallées ou de leurs montagnes, il est désirable que l'intelligence de notre langue se propage sur tous les points...

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