Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Dieu, roy de France, savoir faisons à tous présens et advenir, nous avoir resçu l'humble supplication de M. Charles Moulain, pauvre prebtre, natif de SainctMoulins, demeurant en notre ville

homme, lequel elle fit descendre jusqu'à terre; elle taschoit de l'emmener sans que ceux de la justice fissent aucune résistance; ce voiant, aucuns desdits assistans crioient, disant : « Qu'on coupe la corde

01

Ainsi que on voit accoustumé faire aux villes frontières de Picardie, lequel suppliant, ne pensant faire aucun mal, voyant que la justice n'insistoit point à la dite fille de descendre, esmu de pitié, estimant bien faire, coupa la dite corde d'un cousteau dont il se sert à table, au moien de quoy se seroit évadé et retiré le dit jeune homme en une maison où il auroit esté facilement receu et n'auroit esté grandement empesché ny poursuivy. Pour raison de quoy on veult procéder contre ledit suppliant extraordinairement, qui seroit cause qu'il se seroit absenté du pays, où il n'oseroit bonnement retourner, craignant rigueur de justice s'il n'avoit sur ce nos lettres de grace, remission et pardon, humblement requérant icelles.

de Abbeville, et l'ung des maistres puisquelle le requiert à mariage. » des grandes escolles de la dicte ville, aage de 36 ans ou environ, contenant que, le onziesme jour d'aoust dernier, le sénéchal de Ponthieu, ou son lieutenant criminel audict Abbeville, par sa sentence auroit condamné un jeune homme à marier, incognu au dit suppliant, d'estre pendu et estranglé à une potence qui seroit dressée au marché de notre dite ville d'Abbeville, lieu publiq et accoustvmé pour pugnir les malfaicteurs, laquelle sentence auroit été confirmée par arrest de notre court de parlement à Paris, et renvoyée pour estre exécutée suivant ladite sentence, et voulant icelle mettre à exécution, fut le dit jeune homme conduit et mené par l'exécuteur de la haulte justice au lieu où estoit la dite potence dressée. Monté iceluy jeune homme presqu'au hault de l'eschelle, lequel parlant aux assistans qui là estoient pour voir faire la dite exécution, l'ung desquels estoient le dit suppliant, advisa une jeune fille qu'il cognoissoit, l'appelant, par plusieurs fois, par son nom : « Anthoinette, sauvez-moi la vie requérez-moi à mariage. » à la quelle appellation s'approcha la dite jeune fille de la potence, ce qui lui fut permis par la justice,

[ocr errors]

et

mesme de monter deux ou trois eschellons dedans l'eschelle, print par les mains le dit jeune

די

» Pour quoy nous, ces choses considérées, volant miséricorde estre préférée à rigueur de justice, avons audit suppliant quitté, remys et pardonné par nos présentes lettres de grace spéciale, pleine puissance royale, quittons, remettons et pardonnons le fait et cas ci-dessus dit, avec toutes peines et amendes, offense corporelle et criminelle ou civile en quoy, pour raison dudit cas, il pourroit estre encourru envers nous et justice.

» Donné à Paris, au mois de

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Les Belges ont aussi une histoire qui vivra à côté du monument athénien et du jugement de Charles-le-Sage. 1830 leur a donné, comme aux Parisiens, le chien des grandes journées; et si les circons tances sont diverses, l'intérêt n'est pas moindre.

A Paris, dans la guerre de juillet, un chien suivit son maître dans la mêlée, au milieu de la mitraille. Son maître tomba frappé d'une balle; gardien désolé, il ne le quitta plus; il le veilla toute la nuit, et le matin, après la victoire, lorsqu'on vint ensevelir les victimes, le pauvre chien suivit d'un pas lugubre le corps de son maître, jusqu'au cimetière des patriotes, que l'on venait de bénir devant la pompeuse colonnade du Louvre. Ce fut là le dernier adieu; la pelle du fossoyeur mettait entre le chien et l'homme une séparation éternelle. Mais le chien n'avait plus dès lors d'autre affection que

[ocr errors]

ce tombeau; il y resta couché, des soldats lui firent une cabane, et après trois ans de constance au même lieu, le chien est mort.

Le chien belge est vivant. Si yous avez vu Bruxelles, si parfois, dans vos promenades du parc, vous vous êtes avancé jusqu'à la place élégante qui sert de parvis au palais de la Nation, si après avoir élevé votre admiration au beau fronton triangulaire sculpté par M. Godecharles, vous avez salué l'arbre de la liberté planté en avant du portique, simple et rustique peuplier, arbre du peuple dont il garde le nom, contraste naïf de la nature champêtre avec les arts de la cité; là, dans vos stations rapides, il est possible que vous ayez remarqué, sans le connaître, un être chétif en apparence, mais grand par le cœur et noble par les sentimens. Il bientôt six années que ce chien est là, n'ayant d'autre gîte, d'autre asile, d'autre point de ralliement que l'arbre de la liberté du palais de la Nation, d'autre patrie et d'autre domaine que son parvis. Il est là, comme la sentinelle dont on a oublié de venir lever la consigne. L'arbre de la liberté est pour lui ce qu'est pour certains hommes le clocher de leur village, et jamais il ne s'est écarté de

sa vue.

y a

C'est un chien de petite taille, ce qu'on appelle dédaigneusement un roquet, un individu de la classe plébéienne des chiens. Son poil est d'un fauve incertain, mêlé de blanc écru; son museau a quelque chose du chien de berger. Simple et stoïque, il semble mener une

vie méditative, il est calme et résigné; l'enfance, cet âge sans pitié, le respecte et l'honore.

En septembre, quand Bruxelles s'était levé pour rompre le joug, on vit un volontaire, suivi d'un chien qu'aucun ami n'a reconnu encore. Quel était cet homme? De quel point de la Belgique où de quelle rue de Bruxelles était-il venu? On l'ignore. Bien des hommes de cœur sont tombés sans

gloire, car la gloire, comme la fortune, est soumise au hasard. Cet homme, ce héros ignoré, mort tout entier lui et sa vaillance, se montra dans toutes les batailles; partout son chien le fit remarquer. Lorsque le dernier jour on tenta d'enlever aux soldats de la Hollande, le palais des Etats-généraux, comme on disait alors, on vit s'élancer quelques braves intrépides qui, sous le mousquet de l'ennemi, escaladèrent une haute fenêtre. Le chien ne put la franchir. Alors seulement on le vit seul.

Son maître ne devait plus revenir. Enlevé avec d'autres morts, qui sait où repose sa cendre? Le convoi sortit par les derrières du palais. Le chien, qui gémissait et appelait son maître, l'attendit; et depuis le 27 septembre de l'année

1830 il l'attend encore.

On planta l'arbre de la liberté ;

.

comme s'il eût senti d'instinct que la terre remuée contenait désormais ses seules affections, il s'atla tacha au pied de l'arbre pour conquète duquel l'homme était tombé.

De graves intérêts préoccupaient alors les esprits; on y fit peu d'attention. Le chien vécut de la pitié des voisins; et durant cinq ans on le vit rebelle à toute surprise, ayant l'instinct de n'entrer nulle part où on pouvait l'enfermer, ne se laissant approcher de personne et ne montrant d'attachement qu'à un seul être au monde : l'arbre de la liberté.

Dans ces derniers jours enfin, une grande chose s'est faite. Homère a chanté le chien d'Ulysse ; l'histoire ne dérogera pas en consacrant quelques lignes au chien de septembre. Elle dira que le sénat et les représentans du peuple belge n'ont pas dédaigné d'accorder un peu d'honneur à la fidélité. Le chien du combattant possède aujourd'hui, dans un angle du parvis, la hutte neuve qui est à lui, et qu'on a construite pour lui seul. Il est nourri par les gardiens du palais. Protégé par la sentinelle qui veille au seuil, le chien de septembre est un pensionnaire de l'Etat logé par les élus du peuple.

J. L.

FIN DU VOLUME DES HOMMES ET DES CHOSES.

N. B. La prochaine livraison contiendra la Table alphabétique des matières dů volume des Hommes et des Choses, et le tout pourra être relié en un seul tome,

DES ARTICLES ET DES MATIÈRES

CONTENUS DANS LE VOLUME DES

HOMMES ET DES CHOSES

DU NORD DE LA FRANCE ET DU MIDI DE LA BELGIQUE.

--

Nota. Les noms qui ont été l'objet spécial d'un article dans les Hom-
mes et les choses, sont indiqués, dans la table qui suit, en petites capita-
les; les noms imprimés en caractères italiques se trouvent seulement cités
dans les articles.

[blocks in formation]

536

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Audenarde (le château d'),............. 389 BARRABAS (FAIre un)..

208

353

155

305

120

189

BART (JEAN)..

48 Bartenstein..

BASSE LOI (LA).

BASTIEN (AIMÉE).

BAST (LIEVIN DE).

Austrasie...

140

BATISTE...

[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]

Baudouin III.....................

142, 517, 559

Autriche (Marguerite d').

.... 175

Baudouin IV....

92

[blocks in formation]

Baudouin V.

376, 142

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Auxi (le baron d').

408 Baudry

128

Bauduin à la belle barbe.....

[blocks in formation]

18, 219, 450, 452

[blocks in formation]

Bauduin de Lille........................

112, 452

[blocks in formation]

Bausset (de).

321

[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]

558

BAYARD (MADAME).

202

Avenæ..

558 Bayly.

Avesnes.

BEAUDUIN A LA HACHE..

557

224

49

[blocks in formation]
[blocks in formation]

542

Avignon, prof.

401

[blocks in formation]

Aybert (Saint).

288

Beaumont (Libert de).

218

[blocks in formation]

Beaurain (le chevalier).

343

[blocks in formation]

B.

BACHELET...

Bachelier.....
Bailleul, marin.
Bailliez-Mailly
Balagny....

Baissy (Isabelle de)..
Baissy (Jean de)..

Beaurevoir (Jeanne de)..
Beaussier-Mathon..

508 Befroy de Reigny.
21 Beghin (Ignace).
500 Beller (Balthazar).
279 Beller (Gaspar).
230 Beller (Jean)..
414 Beller (Luc).............
414 BELLERE.

.... 415

279

15

548

481

.....

481

480

481

480

« VorigeDoorgaan »