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Le séminaire Dehennin à Douai, du duc de Fitz-James, de Dehenpar Ignace Dehennin, évêque d'Y- nin, le fondateur de Cantimpré, de Dehennin, portier du collége!!! pres, en 1621. A présent n'est-ce pas, faut le mot de l'énigme Dehennin

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il vous

portier? Le voici : la révolution a d'abord entamé de sa dent vorace

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Jean

L'école de Querenain sur la place-au-Bois, à Claude Dehenuin, en 1622. Maintenant, si vous avez eu la la fortune de Jean Dehennin patience de lire tout ceci, vous comme celle de tant d'autres non'aurez point manqué de vous de- bles hommes de France. Jean Demander curieusement: « Je vou- hennin, pour échapper à l'échadrais bien savoir ce que sont deve faud, s'est fait soldat, comme nus les descendans de cette anti- tous les français de cœur. De reque et bienfaisante famille. » Allez tour de l'armée, d'où il ne rapvisiter le beau local du collège de portait que des blessures, il ne Cambrai. Arrêtez-vous à la loge trouva plus que d'assez chétifs dédu portier: c'est tout ce qu'il reste bris de la fortune de ses pères. dans ce vaste bâtiment, à l'arrière Pourtant, par tradition, petit-neveu de celui qui en posa la Dehennin appauvri donnait, donpremière pierre. Avant 93, ce bâ- nait comme ses ancêtres riches et timent s'appelait l'abbaye de Can- économes. Jean Dehennin, disaittimpré, fondée par Eustache De- on alors, était un bon enfant. Il hennin, en 1605. Or Jean Dehen- donna tant, qu'un beau jour, il nin, le rejeton de tous ces illustres arriya pour la première fois, depersonnages que j'ai fait passer puis l'an 950, qu'un Dehennin eut sous vos yeux, c'est ce vieillard besoin de la bienfaisance d'auau sourire plein d'amertume, qui trui. On lui tourna le dos : vient de vous ouvrir la porte: chacun s'excusa de sa dureté qui, c'est bien lui, portier de par l'éternel refrain des ingrats: cette abbaye qui appartint à Eus-« Il est malheureux par sa faute. tache Dehennin, en 1605. Entrez Il fallait mieux compter : Jean plutôt dans cette loge enfumée, Dehennin est un fou. » Grâces à et tâchez d'y déchiffrer ces armoi- la révolution, Jean Dehennin nʼa ries, unique débris sauvés de tant pas reçu l'éducation de son rang, de grandeurs. D'azur, au che il est vieux, il a des enfans. Il a vron d'or, accompagné en chef cherché long-tems quelqu'emploi de trois roses mal ordonnées d'ar- dédaigné, afin d'avoir un morgent et d'un lys de même en poin- ceau de pain pour lui et pour sa te. C'est bien là le blason des famille. A la fin la place de portier Dehennin! de Dehennin pair du du collège est devenue vacante; Cambrésis, de Dehennin, cheva- force de protection Jean Dehennin lier de la Toison d'Or, de Dehen- l'a obtenue. nin, le lieutenant du duc d'Albe, de Dehennin, l'époux de la fille

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Vous avez été collégien, vous

tendu parlé du congrès scientifique de Douai, peu de personnes au contraire ont eu connaissance

savez quel martyr c'est qu'un portier. Eh bien, figurez-vous à cette place un homme de haute lignée, habitué à considérer une humilia- du concours de littérature flamantion comme un deshonneur! Aus- de, qui, un peu après, (en sepsi Jean Dehennin relève-t-il souvent sa tête à cheveux blancs, et, les veines gonflées, une larme rouge dans les yeux s'écrie-t-il: « Il n'y a pourtant que Dieu qui ait le droit d'humilier un homme comme moi! » Jean Dehennin se soumettrait sans murmurer à ce grandmaître, s'il lui octroyait trois grâ ces, à savoir: 1° une demi-bourse pour son fils, soit au collège de Cambrai, fondé par son aïeul Eusfache, soit au collège de Douai, qui a recueilli une bourse de 120 florins par an, fondée, en 1640, par Adrien Dehennin, chanoine de Saint-Omer, pour un de ses parens qui étudierait dans le séminaire de Deḥennin, de l'université de Douai. 2o Qu'on rendit le nom de Dehennin à l'école des pauvres, fondée

tembre 1835) a eu lieu à Eecke, village du département du Nord, dans le canton de Steenvoorde, où il existe une société d'éloquence et de rhétorique flamandes depuis 1542. Les littérateurs qui s'y trouvaient rassemblés avaient un but, un but unique, celui de s'entreconsoler, eux, rares et vieux débris d'une littérature plus vieille encore, qui voient avec une douleur, disons avec un désespoir de poètes, leur Hélicon s'affaisser et devenir aussi plat que le pays qu'ils habitent. Le concours, qui eut lieu le 8. septembre, consistait en composition, déclamation et chant. Dix pièces de vers sur l'éloge de la Sainte Croix (sujet proposé) sont parvenues. Seize amateurs ont déclamé des morceaux tragiques'; treize ont débité des monologues comiques, et dix ont chanté des chansons qui devaient avoir au moins 48 vers. Le tout en flamand bien entendu. Les Téniers ou les Van Ostade modernes auraient pu puiser dans cette réunion de puissantes inspirations et des tableaux de genre piquans et curieux. Le 29 septembre la distribution des médailles a eu lieu, M. Vanrechem d'Hazebrouck, à enlevé le premier prix de composition; M. Cappelaere, de Steenvoorde, obtenu le premier prix de déclamation tragique; M. Vanloot, CONCOURS DE POESIE FLA- Poperinghe, celui du genre comi

par un de ses pères, dans la rue des Rôtisseurs, no 18, et dont on a fait une école primaire pour les filles; enfin, qu'on lui accordât à sa dernière heure un lit, dans un des hospices fondés par sa famille, pour qu'il y meure en paix. — Que Dieu soit en aide à Jean Dehennin le dixième le vingtième du nom peut-être, car Dieu seul a gardé souvenance de tant de bienfaits, dont ses ancêtres comblèrent la ville de ses oublieux concitoyens !

H. CARION.

MANDE.-Tout le monde a en

a

de

que, et M. Walbrou, de Steen

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voorde, a été gratifié du prix de chant. Enfin, on a décerné une médaille d'éloignement à M. De-Lassus, de Wormhout, vieillard de 82 ans, dont l'âge n'a pas encore refroidi l'ardeur poétique. Ce patriarche qui a vu sa langue ma→ ternelle dans de plus beaux jours, qui a fait partie des Chambres de Rhétorique qui parsemaient la Flandre alors qu'elles étaient dans leur plus bel éclat, a déclamé, chanté et composé une pièce de cent vers. Indépendamment de la médaille, la société lui a adressé une félicitation en vers où il est cité pour modèle aux amans des muses flamandes.

LOUIS GALLAIT..

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A. D.

Né à

Tournai le 10. mai 1810 de parens peu favorisés de la fortune, Louis Gallait montra dès son jeune âge des dispositions naturelles pour le dessin. Il crayonna dès que ses doigts purent tenir un crayon, il était heureux quand on lui abandonnait une grande et blanche feuille de papier qu'il couvrait bientôt de toutes les figures qu'enfantait sa jeune imagination. Rassembler des images était son plaisir; parcourir des estampes, ses délices; contempler un tableau, son bonheur suprême. Après qu'il eut traversé à sa manière les études des écoles et du collège, son père le plaça chez un avocat triste séjour, hélas! pour l'adolescent qui se sent une âme de feu et un penchant irrésistible pour les arts! aussi quitta-t-il bientôt l'antre de la chicane pour l'académie de peinture où il fit tout en entrant des progrès remarqua

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bles. Sa première médaille date de 1822, et chaque année vit doubler son ardeur et ses succès, jusqu'en 1828 qu'il obtint la grande médaille fondée par le souverain des PaysBas.

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A la tête de l'académie de Tournai se trouvait alors Hennequin peintre que les orages politiques avaient poussé hors de la France; il devina Gallait et lui mit le pinceau à la main. Le premier tableau de l'élève, conçu et terminé sous les yeux de ce maître, admis à l'exposition de Gand un peu après 1830, fixa l'attention des juges du concours, qui lui adjugèrent le prix. Gallait alors, sa couronne à la main, obtint les moyens de traville pleine de souvenirs et d'exemvailler à Anvers, pairie de Rubens, ples, et où le jeune artiste sentit sa tête s'échauffer et sa main s'animer. Plus sa carrière s'aggrandissait devant lui, plus ses besoins d'étude se multipliaient; un nouveau désir vint encore le dévorer: il demanda à partir pour Paris et au printemps de 1834, il arriva dans ce centre des arts.

Aidé par un compatriote, unartiste aussi, M. Fétis, directeur, de la Revue musicale, il peint à l'aquarelle la mort du musicien Palestrina, Puis, il aborde un sujet national pour lui, le duc d'Albe, dans les Pays-Bas, dont la sombre figure exprimait si bien le fanatisme qui animait l'homme; enfin, une seconde toile de lui représente des Musiciens ambulans, où la misère du peuple est retracée avec vérité et énergie. Ces trois produc

tions figurèrent à l'exposition du tous les militaires errans et les arLouvre de 1834, et obtinrent l'at-rêteront, s'ils fuient, elles feront tention du public et reçurent les feu, éloges des dispensateurs de renommée : éloges bien mérités sans doute, car le jeune Tournaisien n'avait ni coterie, ni fortune, ni journaux à sa disposition.

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» Soldats, nous vous rendrons justice, nous punirons ceux qui vous l'auront refusé, nous partagefons vos travaux, mais quiconque s'écartera de son devoir sera frappé d'une mort prompte.

» Mépriséz l'ennemi qui est devant vous, un tyran imbécile les soudoye, il n'a qu'un trône le jouet de la victoire, et la victoire vous conduit.

» A Cousolre, le 27 floréal l'an II de la république. »

« Les représentans du peuple.

ST-JUST, LEBAS.

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La proclamation ci-contre fut envoyée par une ordonnance à M. Levecque, imprimeur à Maubeuge, avec une lettre de St.-Just, qui Jui enjoignait d'en imprimer 25,000 exemplaires dans les 24 heures, défaut de quoi le typographe serait fusillé, petite recommandation alors fort en usage. « Il voulait, « ajoutait-il, que chaque soldat en <«<eut un exemplaire. » L'ordonnance avait ordre d'attendre pour en porter quelques milliers à Cousolre, ce qu'il fit vers le soir. Il en fut tiré en plusieurs jours environ 15,000, St.-Just n'en exigea pas davantage. Par suite de cette proclamation plusieurs militaires furent mis à mort pour y avoir contre

vena,

1, de ce nombre fut l'infortuné Meras, capitaine au 1er régiment d'artillerie fusillé dans la tranchée au siège de Charleroy, pour avoir apporté quelques négligences à la construction d'une batterie.

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AUGUSTIN LAMBERT.--Lambert (Augustin) né à Laudrecies le 10 fructidor an XIII, d'une famille respectable mais peu favorisée de la fortune, sentit de bonne heure qu'il devait n'attendre que de ses efforts une position dans la société.

Après avoir terminé ses études, Lambert montra un goût décidé pour la Médecine; en 1825, il sollitita et obtint une place de chirurgien surnuméraire à l'hôpital militaire de Lille. Il s'y fit remarquer par sa conduite et son application, et, en 1827, il fut commissionné chirurgien sous-aide. En avril 1850, au moment où nos légions s'assemblaient pour aller conquérir Alger, il fut désigné pour faire partie de l'expédition. Il resta dans la colonie jusqu'en janvier 1834, époque à laquelle il revint à Toulon comme aide-major au 67 de ligne.

JJusque-là Lambert n'avait rien fait d'assez éclatant pour être distingué de ses collègues, la science, le zèle, le dévouement, le courage militaire étant le partage des officiers de santé de l'armée française: seulement il était reconnu digne d'appartenir à cette classe intéres

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sante de nos guerriers qui montre le calme et le courage le plus héroïque en affrontant froidement la mort pour soigner les défenseurs de la patrie, sur les lieux mêmes où le projectile meurtrier les

atteint.

Mais Lambert ne se borna pas à remplir des devoirs, son humanité courageuse devait se manifester d'une manière éclatante dans diverses circonstances qui, hélas ! tui furent enfin si fatales.

* Le 22 juin 1834, peu de mois après sa rentrée en France, il se promenait près de la mer, avec deux officiers du 67; quand tout-àcoup deux hommes qu'il avait vus, quelques instans avant se jeter à l'eau pour se baigner, se mirent à pousser des cris de détresse. Plus de 400 personnes étaient présentes, toutes encourageaient de la voix et du geste les deux baigneurs en danger, mais nul n'allait à leur secours, Cependant. le péril devient de plus en plus menaçant; quelques

minutes encore et ces infortunés vont périr. Lambert alors, n'écoutant que sa philanthropie, emporté par un mouvement irrésistible, se précipite dans la mer, et nage vers le point ou il avait vu l'un de ces hommes disparaître sous lå vague, au moment où l'autre regagnait la rive après mille efforts. Il reste là un moment, puis, ne le voyant pas revenir à la surface, il prend le parti de plonger; il plonge deux fois sans succès; enfin à la troisième fois, il est plus heureux; il aperçoit le noyé au fond de la mer, et à l'aide du pied il le fait

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