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personnalité; les précautions pri- d'Archer, je ferai toujours mes ef

ses à cet égard étaient telles que le forts pour m'y comporter d'une privilége accordé aux archers par manière honnête et louable: plus, le duc Jean de Brabant, en 1327, je fais serment de fidèlité au Roi, défendait expressément à tous ceux seigueur de Malines, aussi bien enrôlés dans ces honorables com- qu'à la même ville, laquelle je propagnies, .de vendre aucune bois- mets défendre toute ma vie contre son, sous peine de punitions exem- les ennemis de sa majesté, de la plaires, pour éviter, disait le duc, religion et du bien public: je protoutes les occasions de troubles et mets en outre d'être fidèle au goud'excès. On rayait impitoyable- verneur, au bourg-maître et au ment des contrôles tout individu magistrat, comme aussi au chef, qui s'était rendu coupable de quel à son lieutenant, au doyen et à que bassesse ou dont l'honneur se tous ceux qui sont du serment et trouvait seulement effleuré. Ces de la confrérie de l'arc, auxquels compagnies se nommaient aussi je porterai honneur, respect et Gilde ou Gulde en Flamand, et obéissance; et enfin que je seray Sermens en Français, à cause du toujours prêt à exécuter les ordres serment de fidélité que chaque con- que le gouverneur, le bourgfrére était tenu de prêter à son en- maître, ou le chef en leurs noms, trée dans la compagnie. Les ser- me feront connaître de la part de mens étaient les archers-jurés obli- Sa Majesté, sans dissimulation, gés par serment. Voici le serment contradiction ou murmure, mais très-remarquable que les gouver- fidèlement, selon mon pouvoir, nans des Pays-Bas firent prêter en sans avoir même égard à mes pa1575, sous le règne de Philippe II, rents, non plus qu'au rang, prééaux archers de la ville de Malines; minence et dignité où ils pouril est tout-à-fait empreint de la raient être constitués, ni même à couleur du tems: « Je proteste, au la crainte de la mort : ainsi m'ainom du Dieu tout puissant, Père, dent Dieu, tous les Saints et mon Fils et Saint-Esprit ; et sur la illustre patron Saint-Sébastien à croix que je touché de la main, qui j'adresse ces paroles, ausside faire profession de la religion bien que tous mes autres confrècatholique, apostolique et romai- res. » ne: que je ne déteste pas seulement toute secte et hérésie con

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Lest sermens ou compagnies traire, mais s que je m'y opposerai d'archers, eurent de tous tems de toutes mes forces, et feray tout divers grades à conférer à leurs mon possible pour empêcher que principaux membres.: on comptait nul autre ne le suive: que je don- le Rois les Connétable, le Ļieuteneray à la Sainte-Eglise, et à tous nanteble Porte enseigne. La royaules fidèles serviteurs, tous les sé- té était un titre dû à l'adresse, on cours qui dépendront de moyet ne le tenait qu'un cans à moins que pour satisfaire à mon devoir qu'on ne s'y maintint par les mê

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neur,

mes prouesses. Les jeux de l'arc 400 chariots couverts de drap rous'ouvraient le premier mai, et ge, qui fut entièrement distribué tonjours on fesait tirer les pre- aux pauvres. Un jeu d'arc solenmiers coups à des personnes de nel s'ouvrit à Bruxelles," le 2 août qualité, à des dames, à des prin- de l'an 1500; on y compta 36 comces mêmes quand ils se trouvaient pagnies de sermens venus des vil présens, où, en leur absence, aux les et villages de la contrée. La mêgouverneurs des villes et aux sei- me cérémonie eut aussi lieu à Angneurs des villages. Il est quel- vers la première semaine du mois quefois arrivé que ces coups d'hon- de mai de l'an 1501, où toutes les soit par hasard, soit par compagnie des villes et bourgs du adresse, étaient les meilleurs, Brabant, s'étant rendues, elles fualors, les personnages qui avaient rent vaincues par celles de Lierre ainsi atteint le but étaient nommés et de Turnhout. rois du serment et ne s'en tiraient, comme on le pense bien, qu'en donnant un festin joyeux et quelques présens à leurs nouveaux sujets. C'est ainsi que Guillaume de Nassau, abattit l'oiseau du premier coup à Bruxelles, en 1564 et eut le même bonheur l'année suivan

te. En 1577, Don Juan d'Autriche, le vainqueur de Lépante, enleva l'oiseau à Louvain et fut roi du serment. L'Infante Isabelle, en 1615, jeta l'oiseau bas sur le sablon à Bruxelles et en fut si satisfaite qu'elle fit, ce jour même, une fondation pieuse, comme souvenir de son adresse.

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Un magnifique rassemblement eut lieu à Malines en juin 1534; ceux d'Anvers s'y rendirent habillés de velours et de satin crameilleure tenue, le troisième prix moisi; ils enlevèrent le prix de de tir, le prix de feu de joie (le s'éteindre) et enfin le prix de la leur dura un jour et une nuit sans

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comédie : en somme, ils emportèrent en tout treize vases d'argent faits en forme de gondoles.

La princesse Marie, gouvernante des Pays-Bas, se trouvant reine des archers de Bruxelles, se rendit aux jeux des arbalêtriers d'Auvers avec une suite de 51 compagnies de Sermens. Celle de Rousselaere gagna le

Après avoir parlé de l'origine, de l'organisation et du serment des compagnies d'archers, il n'est pas me tems publier que, le 9 août premier prix et fit en mêinutile de dire un mot de la ma- 1562, elle distribuerait à son tour gnificence de leurs jeux et de leurs des prix aux vainqueurs : cette fois assemblées d'autrefois. En 1498, le Serment de St.-George, de Brules arbalètriers de Gand ayant no-xelles, eut le prix. tifié partout le jour auquel com-, ani

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menceraient leurs jeux d'arc et Cette même compagnie Bruxeld'arbalête, ceux d'Anvers s'y ren-Joise de St.-George proposa encore dirent au nombre de 850 hom-un concours aux tireurs d'arc, le mes, dont 600 à cheval, suivis de a juin 1599 et les plus habiles ar

chers du Brabant ne manquèrent bonne conduite et d'honnêteté. (1) pas de se rendre à l'invitation. Toutes les autres villes et bourgs La dernière fois qu'on vit toutes des Pays-Bas ne firent pas moins les compagnies d'archers de la paraîtie de magnificence dans les contrée réunies à Valenciennes, concours et jeux publics qu'ils of- fut le 5 septembre 1827, jour du frirent en tems de paix à leurs ri- passage de Charles X dans cette vaux ; et jamais on n'entendit par ville. L'autorité avait voulu donler de rixes sanglantes, ni de col- nerau monarque un spectacle calisions désagréables dans ces jours pable de rappeler à l'imagination de festivité. Une teinte religieuse, ces vieux Sermens de la Flandre succédant à l'aspect guerrier, s'é qui firent plus d'une fois tremtait répandue sur ces compagnies, bler les ennemis du pays: toutes qui, pour la plupart, prenaient les compagnies, enseignes déle titre de confréries. Elles avaient ployées, leurs Rois et Connéta presque toutes pour patron le bles en tête, se trouvèrent rangés grand St.-Sébastien des deux côtés de la rampe en mort percé de flèches, dont l'effigie peinte avant de la porte de Paris. Aujourbrillait sur leurs bannières. (1) d'hui, les kermesses en réputation ont seules le privilége de rassembler les plus belles confréries d'archers, qui, du reste, ont en général l'habitude d'avoir une réunion particulière et annuelle le premier mar, jour où l'on renouvelle, en trinquant, les officiers A. D.

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A Valenciennes, la compagnie des archers, quoique composée de Bourgeois, avait une caserne qui portait son nom. Elle fut démolie par vétusté au commencement de ce siècle. Les archers de cette ville se réunissaient aussi dans des jar- de la compagnie. dins, agréablement situés dans le faubourg, au lieu dit des bonsvouloirs, où ils se divertissaient honnêtement les dimanches et les fêtes. Cette compagnie s'est perpétuée d'année en année jusqu'aujourd'hui, non pas aussi nombreuse, ni aussi magnifique que dans les tems passés, mais avec les mêmes traditions d'honneur, de

(1) Voy. La vie et la mort de St.-Sébastien, en son ancienne confrérie ou serment de l'are, par le sieur Réné Vichet, de Tongrelos, trad. du Flamand, par frère Ignace Beghin, ancien prieur de Vicoigne. Bruxelles. Fr. Foppens, 1724, in-8., 301 pp.

LES DEHENNIN. Au moment où tant de jeunes concitoyens se précipitent, avec un enthousiasme si louable, vers les poétiques souvenirs de notre antique cité, nous pardonnera-t-on de lui rappeler le nom et les œu vres de ses principaux bienfaiteurs

(1) Le 24 octobre 1820, la compagnie d'archers de Valenciennes, dite confrérie de St.-Sébastien, partit pour Lille avec son drapeau et son tambour pour y jouer en l'honneur de la naissance du duc de Bordeaux; elle y trouva 25 autres compagnies, y dépensa beaucoup, et en rapporta un couvert d'argent.

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de ses enfans les plus illustres; DEHENNIN se fit tuer bravement à nous sera-t-il permis d'attirer si la funeste bataille d'Azincourt. non la pitié, du moins la curio- Sous la domination espagnole, sité de la génération présente, sur en 1560, Jean DEHENNIN, comte quelques neveux inconnus de ces de Boussut, fut fait chevalier de hommes qui ont rempli leur la Toison-d'or; il devint grand pays de leur renommée, et qui écuyer de l'empereur Charlesl'ont enrichi de tant de pieuses Quint et colonel de sa cavalerie dotations? Ne convient - il pas lègère. Mais le DEHENNIN qui a qu'on rappelle leur mémoire à la jeté le plus d'éclat sur sa race, prière des ces infortunés, qui à cette époque, c'est, sans conjouissent encore de nos jours de tredit Oudart de Bournonville leurs prévoyantes aumônes comte de DEHENNIN-Liétard, seil'exclusion pourtant des descen- gneur de Capres, etc. Elevé en qualité de menin de Philippe II roi d'Espagne, dans le palais de lustre empereur en Allemagne Charles-Quint, il avait suivi l'ilen 1552, n'étant âgé que de 18 ans: Son intrépidité le fit remarquer de ce prince qui le fit capitaine de ses chevau-légers. Philippe II le fit gentilhomme de la chambre en 1560, et lui donna un régiment Wallon, à la tête duquel il se distingua lors du siège de Mons, en 1572, Il suivit en France le comte d'Aremberg, ve-. nu au secours des catholiques contre les calvinistes ; à son retour, il fit plusieurs brillantes actions sous les ordres du duc d'Albe

dans rebutés des fondateurs ? Ouvrez les poudreuses annales du Cambrésis : Il y a un nom que vous distinguerez entre tous les autres parmi ces prud'hommes qui passaient les premières années de leur bouillante jeunesse à férir de grands coups d'épée, et qui consacraient l'autre moitié de leur vie en œuvres pieuses, prodiguant leur fortune en saintes et charitables fondations. Dès l'an 996 vous verrez un DEHENNIN Liétard, pair du cambrésis. Ce nom vous le trouverez à chaque page de notre histoire: DEHENNIN, Franc-Fiévé de l'évêque ; DEHENNIN, chanoine de la Métropole ; DEHENNIN, bailli de Cambrai; particulièrement au siège de MasDEHENNIN, fondateur d'abbayes trict, Philippe II, pour le récom→ et d'hospices. Le bon prélat Nico- penser de ses services érigea en sa las de Fontaine, mort évêque de faveur, la terre de DEHENNIN-LiéCambrai en 1272, appartenait à la tard en comté, et lui donna successivement les gouvernemens de Louvain, de Maline, de la ville et citadelle d'Arras. En vain, le prince d'Orange offrit-il à DEHENNIN la charge d'amiral des mers de Flandre, pour l'attirer dans

famille des DEHENNIN et il avait cédé son village de Fontaine à son beau-frère Beauduin DEHENNINLiétard, qui vendit son comté pour faire le voyage de la Terres, Sainte. En 1416, un comte Jean

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DEHENNIN peuvent revendiquer bien d'autres droits à la reconnaissance publique: ils ont laissé sur le e sol qui les a vu naître, des traces plus durables de leur passage; qu'on en juge par leurs fondations pieuses dont voici l'incomplète nomenclature.

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پارا

L'abbaye d'Honnecourt fut fon-. dée par DEHENNIN-LIÉTARD; en

A

Le monastère Dehennin-Liétard par Eustache Dehennin dit Brochet en 106 2.

L'abbaye de Premy à Cambrai, par Dehennin-Liétard, en 1214.

son parti, DEHENNIN dédaigna ces offres, et redoubla de zèle pour conserver à son souverain les di verses provinces, dont nous.ve nons de parler et pour ramener les autres provinces Wallonnes à son⚫ obéissance. Il y contribua puissamment. Le roi catholique le fit alors capitaine-général de la Flandre, et le remercia de ses services, par diverses lettres qu'il lui écrivit durant l'année 1580.91 m2 sup 45 1076; 1516 aast DEHENNIN renonça ensuite génés L'abbaye de Saint-Aubert à par DEHENreusement au poste important de Cambrai, a été fondée la gouvernance d'Artois, pour NIN-Liétard, én 1099, faire gratifier le vicomte de Gand, marquis de Richebourg et de Roubaix, qu'il attìra ainsi dans le parti du roi d'Espagne. Enfin, après avoir été fait conseiller d'état, président des finances de Flandre il mourut en 1685, âgé de 52 ans, avant d'avoir reçu l'ordre de la Toison d'Or, qui lui était destiné. Pour donner une dernière idée de l'illustration de cette famille, nous voyons qu'en 1758, Philippe Maurice DEHENNIN-Liétard, prince de Chimay, depuis la mort de son frère aîné, grand d'Espagne, de la re classe, épousa Laure de Fitz-James, fille du duc de FitzJames, pair de France, gouver neur de Limoges en Limousin. Quelque glorieux que soient ces titres, je conçois qu'ils ne suffisent pas pour faire vivre un nom dan's la mémoire des hommes et certes les bons bourgeois de Cambrai de la même ville, seraient fort excusables de ne point Cuvillers, en 1694. avoir gardé souvenance des bautesL'école des pauvres, rue des dignités, et des promesses guer- Rôtisseurs, par Claude Behenrières, de ces grands seigneurs, nin, petit- fils du premier," en

de ces braves chevaliers. Mais les

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Le château de la Vacquerie, entre Crevecoeur et Masniéres près de Villers-Plouich, a été bâti par Bernard Dehennin,

1123.

en

L'hôpital Saint-Paul, grande rue Saint-Vaast, à Cambrai, pour six vieillards, âgés de moins de 50 ans a été fondée par Claude. Dehennin et Julienne Préau, sa femme, le 14 février 1571.

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L'hospice des vieux hommes à Cambrai, par Claude Dehennin, son fils en 1575 to 7920 te

La maison des pauvres orphelins par Dehennin de

1604.

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