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veté, augmentent tous les jours le nombre d'hommes vils et méprisables, pétris de présomption, sans études et par conséquent sans principes, sans lumières.. Serviles esclaves de la mode et de ses futi les préjugés, chez qui la nouveauté des bijoux, l'arrangement de la coiffure, la bigarrure de l'habille ment tiennent lieu d'esprit, de sens, de raison; qui donnent le ton à ces bonnes compagnies si vantées, et si heureusement parvenues au point d'estimer ces poupées parlantes et de louer en elles jusqu'au nœud de leur cravate.

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(Le Belge.)

ESCALIN. L'Escalin est, ou plutôt était, une ancienne monnaie des Pays-Bas, que presque toute la génération actuelle à encore pu voir en circulation en Belgique jusqu'au règne de Guillaume de Nassau. L'Escalin que les flamands nommaient Schelling, avait jadis une assez haute valeur ; l'abbé Ghesquière (Mémoire sur trois points intéressans de l'histoire monétaire des Pays-Bas, Bruxelles, Lemaire, 1786, in-8°., page 15 ) pense que le mot Escalin signifie la même chose que le mot Soulz et Solz, et que sa valeur intrinsèque a été considérablement diminuée depuis trois siècles. Les derniers Escalins qui eurent cours en Belgique étaient pleins d'alliage, avaient à peu près le module des pièces de quinze sous de France, et valaient Soixante-cinq centimes ou treize sous français. Il se divisait en deux demi-escalins, et en quatre plaquettes, la plus petite

pièce d'argent d'alors, qui équivalait à un peu plus de trois sous.

L'Escalin date de très-loin : Dans le XIIIe siècle on le nommait Eskiellois ou Esclin; il est nommé de cette dernière façon, dans une ordonnance sur les monnaies, donnée par Philippe III, roi de France, en 1982, ce qui prouve qu'à cette époque il avait cours en France. Ils eurent également cours dans le Hainaut au commencement du siècle suivant, comme on le voit dans l'ordonnance que Thierry Du Chasteller, chevalier etc., grand Bailly du Hainaut, adressa en l'année 1312, au magistrat de Mons, concernant les monnaies. On y lit le passage suivant : Au Prevost de Mons, salut. Nous v. mandons ke v. fachiez faire le ban au pmier markiet ki sera a Mons et a autres markiers ossi crier

p. chou ke les gens poront demander quelle monnoie il prenderont; ql. poront prendre les ESKELLOIS ke mesir fait faire à Valenchn. Et le monoye Levesque de Cambray et toutes les monoies le Roy de Franche d'or et d'argent, blankes et noires et florins de Florenche et les sterlins d'Engletiere et nient autres. Et vous mandons, etc. Cette ordonnance repose en original aux archives de la ville de Mons, et se trouve imprimée dans la Généalogie de la la maison Du Chasteller, avec les preuves, seconde édition, 1777, in-8° et dans le mémoire de l'abbé A. D. Ghesquière précité.

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ration pour les chiens; mais ce qui n'est pas généralement connu, c'est qu'une ancienne tradition nous apprend que, sans parler des autres Morins dont ils faisaient partie, les Yprois adoraient le chat comme une divinité, jusqu'au moment où ils furent convertis à la religion chrétienne, et que Baudouin III, comte de Flandre, ordonna, en l'an 962, que le jour de la foire annuelle de l'Ascension, on jetterait de la tour du château, appelé les trois tours, un où deux chats vivans, pour faire voir aux étrangers que les Y prois avaient réellement et sincèrement renoncé au culte des idoles. Quoi qu'il en soit de cette tradition, toujours est-il constant que pendant les XIe et XIIe siècles, on lançait annuellement, le jour de l'Ascension, un ou deux chats vivans, soit de l'une des tours du château, soit de celle de l'église Saint-Martin. Ceci a eu lieu jusqu'en 1231, alors ce jet se fit, pour la première fois, du haut du beffroi, ce qui, sauf quelques interruptions occasionnées par les circonstances, a toujours été tiqué depuis lors, avec cette différence cependant, qu'au lieu du jour de l'Ascension, cette cérémonie, si cérémonie il y a, se faisait, depuis l'an 1476, le mercredi de la foire annuelle d'Ypres, qui fut remise alors et qui se tient encore pendant la deuxième semaine après le carnaval. Ce jour est nommé le jour du chat, et le jet de cet animal domestique, qui se faisait à trois heures de relevée, était annoncé par le son de la cloche et du carillon, et beaucoup d'é

pra

trangers, attirés par la singularité de cet usage, se rendaient à Ypres pour en être spectateurs. Nous l'avons vu plusieurs fois nousmêmes, et encore, pour la dernière fois, en 1817; alors, comme par le passé, la personne commise à cet effet, et qui portait ordinairement une veste rouge et un bonnet blanc orné de rubans de couleur, jetait en bas, et dans le peuple, l'animal que l'on voulait immoler, et qui quelquefois, malgré la hauteur de la chute, ne se fit aucun mal et courut de manière à ne plus se laisser prendre pour semblable cérémonie. LAMBIN,

archiviste de la ville d'Ypres.

LA PRINCESSE DE CHIMAY. Thérèse, comtesse de Caraman et princesse de Chimay, née à Sarragosse vers l'an 1775, était fille du comte de Cabarrus, ministre des finances en Espagne. Mariée fort jeune à M. David de Fontenay, ancien conseiller au parlement de Bordeaux, elle ne trouva pas le bonheur dans ce mariage et fit prononcer son divorce. Devenue libre et livrée bien jeune encore à elle-même, elle vécut quelques temps à Bordeaux, où après avoir suivi, avec trop de légèreté peutêtre, le torrent et les fêtes révolutionnaires, elle fut jetée, en un moment de réaction, dans les prisons de la ville. Tallien, député alors en mission dans le département de la Gironde avec Ysabeau, entendit faire de grands éloges de la beauté de cette jeune espagnole: il voulut la voir et en devint éperdûment amoureux. Il la protégea,

la fit mettre en liberté, et, après lui avoir rendu ce service, il lui offrit sa main à Paris; Mad. Tallien exerça une telle influence sur ce conventionnel, de plus en plus épris des charmes de sa compagne, que c'est à elle que l'on doit l'énergie qu'il montra au 9 thermidor an II et qui amena la chute de Robespierre et du règne de la terreur, au moment même où Thérèse devait accompagner Tallien à l'échafaud. Son salon devint bientôt célèbre et elle fut l'ornement des cercles les plus brillans du tems de la révolution. Bientôt après Tallien, devenu malheureux par des chagrins domestiques et voyant que sa femme avait oublié ce qu'il avait fait pour elle, partit pour Londres, l'oubliant à son tour, et puis il accompagna Napoléon en Egypte. Revenu à Paris, il trouva Thérèse décidée à demander son divorce, qui fut prononcé peu de tems après. Elle épousa en 1803, M. de Caraman, aujourd'hui prince de Chimay, dont elle a eu 4 enfans, et vécut depuis alternativement à Paris, à Nice et dans son château de Chimay, ancienne pairie du Hainaut, qui devint en 1750 la propriété des comtes de Caraman; elle y mourut le 15 janvier 1835.

Hoche et Bonaparte. Les services qu'elle a rendus à l'humanité la mettent au rang des femmes célè bres; ses amis même lui ont dù l'adoucissement de leur sort, et plusieurs d'avoir échappé à la proscription. Elle a sauvé de la mort la femme du général Valence qui depuis a dit si ingénieusement: « Si l'on a donné à Mad. Bonapar→ te le surnom de Notre-Dame-DesVictoires, on doit donner à Mad. Tallien celui de Notre-Dame-deBon-Secours. » Ce fut par un jeu de mots cruel que de mauvais plaisans osèrent changer cette qualification en celle de Notre-Dame-deSeptembre, comme pour faire allusion aux massacres de septembre, auxquels on accusait Tallien d'avoir pris part, et qui avaient lieu à une époque où Mad. de Fontenay n'avait peut-être jamais encore entendu parler de époux. » (1)

son futur F. RAYMOND.

qui vient de paraître contient une lettre à (1) Le numéro de la Revue rétrospective laquelle un procès récent donne en quel

que sorte un intérêt de circonstance, mais qui eût été en tous tems accueillie avec faveur, pour la dignité des sentimens qui y sont exprimés. Elle fut écrite par madame Tallien, princesse de Chimay, il a six ans, alors que nous étions inondes de Mémoires

apocryphes.

«Je te remercie du fond du cœur, mon ami, de vouloir empêcher la publication des Mémoires dont je suis menacée quand on est assez lâche et assez vil pour spéculer sur le scandale et attaquer une femme, une mère de famille, on n'est accessible à aucun sentiment, à aucune crainte, et il faut que la victime se résigne. Ne crois le sacrifice de ce que de pareils étres apdonc pas, mon ami, que tu puisses obtenir pellent une spéculation.--Non seulement je n'ai point écrit de Mémoires, mais je n'en écrirai meme pas; je ne voudrais faire á personne le mal que l'on m'a fait et des lettres adressées dans un tems qui n'est plus, publiées maintenant, me vengeraient trop cruellement.

La princesse de Chimay était l'une des plus belles femmes de son 'tems, et l'on peut dire qu'elle réunissait à cette beauté éblouissante, beaucoup d'esprit, une amabilité et une générosité peu communes. Elle fut l'amie de madame Récamier, de l'impératrice Joséphine, et des généraux Barras, répandre une larme, sans avoir éprouvé

» J'ai vécu jusqu'à ce jour sans avoir fait

un sentiment de haine ou le désir de me

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où le congrès scientifique de Douai vient d'examiner quels seraient les quadrupèdes, les oiseaux domestiques et les poissons des pays étrangers qui pourraient être naturalisés en France et y devenir utiles, je crois devoir rappeler à l'attention publique un fait peu connu et qui se trouve en contradiction avec toutes les données reçues. A la vente de M. Adry il a été vendu un recueil d'anecdotes non imprimées et que ce savant oratorien avait copiées d'un manuscrit du président Bouhier; Millin acheta et publia ce petit recueil dans ses Annales encyclopédiques, 1818, t. IV. Ces anecdotes sont numérotées; la trentième est ainsi conçue: << Il y a une espèce de tradition, que c'est l'amiral Chabot qui apporta le premier les poules-d'Inde d'Afrique Elle est fausse, elles y furent apportées d'Artois, pour la première fois le 12 novembre 1389, comme il parait au feuillet 95 du compte d'Aunot Arnaud, receveur général des finances du duc Philippe, qui est à la chambre des comptes de Dijon. »

venger, je veux mourir telle que j'ai vécu ; je méprise les gens qui calomnient pour vivre et je plains ceux qui s'amusent d'un genre d'ouvrages qui portent le désespoir et souvent la desunion dans le sein d'une famille qui, sans la calomnie, aurait vécu heureuse.

» Je n'ai pas lu Fragoletta, et je ne lis des mémoires que lorsqu'on m'assure que les contemporains y sont bien traités.

» Quant aux Mémoires dont on me menace, personne ne croira qu'estimée et aimée dans ce pays ci, étant dans une position honorable, je veuille troubler la tranquillité de mon intérieur pour faire parler de moi. Je dois à M. de Chimay de me laisser calomnier sans me plaindre, et,

Les naturalistes ont été longtems divisés sur la patrie des dindons, les uns les font venir d'Afrique, d'autres les disent originaires d'Amérique, et cette dernière opinion a

prévalu, quelque raisonnable qu'elle soit, il faudra cependant y renoncer si le président Bouhier a bien lu et compris le compte d'Aunot Arnaud, ce dont je doute très fort. Le nom de poule-d'Inde ne pouvait pas être connu pour désigner la femelle du dindon en 1389, et un homme curieux comme Bou

hier ne devait pas manquer de nous donner l'extrait entier du compte ou au moins le nom de ces oiseaux et les indices qui lui ont servi à établir l'identité entre eux et nos poules-d'Inde. La première description précise que l'on ait citée des dernières est celle donnée par le naturaliste espagnol Jean Gonzalve d'Oviedo, en 1525. Espérons que quelque savant désormais établira les faits dans toute leur pûreté et que nous saurons enfin si c'est à l'Artois (la chose étant possible), que l'on doit la première tentative de naturalisation parmi nous de l'allouette du savetier comme l'on doit à l'un de ses enfans les plus distingués la pomme-de-terre, admirable aliment des classes laborieuses. Charles de l'Ecluse (Clusius) d'Arras introduisit sur le continent d'Europe la pomme-de-terre que Drave venait d'apporter du Pérou en Angleterre.

D. F. M.E. H.

JEAN MARISSAL. Langlois, du pont de l'Arche, à

quelles que soient les attaques, on n'ob- qui nous devons un excellent traité

tiendra que mon mépris et celui des gens de bien... Je serai toujours ta meilleure amie. >>>

sur la peinture sur verre, vient de publier dans la Revue de Rouen,

juin 1835. p. 321-351 des remar-
ques sur les miniatures et orne-
mens calligraphiques des monu-
mens de l'antiquité et du moyen-
âge. Il
y donne quelques détails
sur un habile calligraphe, le der-
nier peut-être qui ait cultivé cet
art avec succès dans le Pas-de-Ca-
lais; nous reproduisons ici sa note
sur Jean Marissal, dont la famille
existe encore à Montreuil : «<
Dans

>> un antiphonaire gothique in-8°
» de format bâtard, admirablement
» écrit et noté, que je possède, la
>> première peinture, placée en tête
» du texte, représente la Trinité
» dans toute sa gloire; au-dessous
>> du divin groupe, la jeune reli-
>> gieuse pour laquelle ce livre fut
» écrit, est agenouillée, ayant de-
» bout, auprès d'elle St.-Jacques le
>> mineur, son patron, et dans un
>>grand O fleuronné, en tête du
» feuillet en regard se voit le calli-
» graphe invoquant St. Jean-Bap
» tiste, dont il porte le nom. Les
>> inscriptions suivantes qui ter-
>minent le volume font connaî-
» tre les qualités du donateur et de
» la donataire « che présent livre
>> est pour l'usaige de dame Jacque-
» line de Mons (1) religieuse pro-
>> fesse et benitte de l'église et mo-
>> nastere du Mont de saincte Ma-
>> rie en Gonay les Bethune de l'or-
>> dre Chartreuse et secrétaire de la
» die église. Lequel a esté escript
frère Jehan Marissal, ausi re-
>> ligieux chartreux et proffes du

>> par

(1) Jacqueline de Mons appartenait sans doute à une famille noble de ce nom, qui, aux mêmes époques faisait sa résidence à la

Beuvrière, près Gosnay. Le couvent des
Chartreuses, établi dans ce dernier village
avait été fondé en 1320, par Mathilde, com-
tesse d'Artois.
E. H. L.

>> couvent de Moustroeul en l'an
» de grace mil chincq cens quarate
»nœuf.

» Aggreable doibt estre le don qui precede
la prière.
» Prenes en gre et ayés patience.
» N. pries bien Dieu, je vous en supplie.
>> Et vous souveigne de moy.

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RUBENS CHEVALIER. Le roi d'Espagne, Philippe IV, connaissant l'amitié et les relations qui existaient entre Rubens et le duc

de Buckingham, favori de Charles

Ier, et voulant terminer les différends qui divisaient les deux couronnes d'Angleterre et d'Espagne, ordonna à la princesse Isabelle d'engager Rubens à venir à Madrid. Ce dernier s'y rendit en 1627. Philippe IV le reçut avec beaucoup de distinction, et en prit bientôt la plus haute opinion. Après dix-huit mois passés à la cour d'Espagne, le roi lui remit ses instructions et d'Angleterre. Rubens arriva bienses lettres de créance pour le roi tôt à Londres, et, passant par Dunkerque, il fut très-gracieusement accueilli par Charles Ier, qui voulut être peint par lui: pendant ces séances, Rubens les différenexposa deux mois de conférences, les bases tes clauses de sa mission, et après du traité de paix furent arrêtées à la satisfaction des deux parties. Charles 1, pour lui témoigner son estime, le créa chevalier en plein parlement, et lui fit présent de l'épée d'or enrichie de diamans avec laquelle il l'avait reçu chevalier, et ajouta à ses armes un canton chargé d'un lion dor. Ce fut pendant le cours de ces négociations que Rubens peignit les neuf plafonds de

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