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aura été nettoyé et placé de manière à ce que son ensemble puisse être saisi. Il a été terminé à Rome

en 1816.

Ce prodigieux travail atteste un maître digne de sa réputation, et justifie la grande fortune de M. Wicar.

Nous oublions de dire que parmi les dons faits par M. Wicar à ses concitoyens, se trouve sa croix de chevalier de l'ordre royal des Deux-Siciles. C'est un noble sentiment qui a porté ce grand artiste à faire hommage de ses honneurs à sa ville natale.

On sait que M. le chevalier Wicar a de plus ordonné qu'on prélevât sur sa fortune la somme nécessaire pour fonder à Rome quatre bourses en faveur de jeunes Lillois qui désireraient se perfectionner dans cette capitale des (G. de Flandre.)

arts.

EUSTACHE DE ST.-PIERRE ET LES ANTIQUAIRES DE LA MORINIE. Le généreux dévouement des Calaisiens, l'une des plus belles pages de l'histoire de France, a rencontré çà et là de rares détracteurs, depuis l'immense succès de la tragédie de Du Belloy. Un homme de science, de Bréquigny, qui venait d'explorer une partie des archives d'Angleterre, comme envoyé du gouvernement français, attaqua l'authenticité du récit de Froissart, en s'appuyant sur des lettres d'Edouard III, qui contiennent des donations importantes en faveur d'Eustache de St.Pierre, dont les biens avaient été partagés entre la reine et plusieurs

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seigneurs anglais. Ce n'est qu'une quinzaine d'années plus tard que de Bréquigny présénta à l'Académie des Inscriptions un mémoire dans lequel il réunit tout ce que sa patiente érudition avait pu re- · cueillir de plus favorable à son opinion; mais le silence de quelques historiens ne paraît pas une raison suffisante pour détruire la confiance que mérite le célèbre chroniqueur du XIVe siècle, et les critiques les plus éclairés, tout en rendant justice au travail de Bréquigny, ont rejeté ses conclu

sions.

C'est dans cet état que la Société des Antiquaires de la Morinie a trouvé la question, lorsqu'elle a pris la résolution de la proposer au concours pour 1855. Lundi soir a eu lieu la séance publique dans laquelle les prix ont été décernés, et la Société a couronné le concurrent qui s'est plu à déchirer la page où Froissart a célébré l'héroïsme de nos ancêtres. Les journaux n'ont pu nous apporter encore aucun détail; mais en attendant que le public puisse prononcer son jugement sur le lauréat et sur l'Académie elle-même, il nous importe de recueillir les bruits qui nous sont parvenus.

Deux mémoires ont été présentés sur la question d'Eustache de St.-Pierre et de ses généreux compagnons, l'un pour l'affirmative, l'autre pour la négative. On a eu alors l'occasion de remarquer que le sujet avait été mal choisi; le travail des concurrens était faible et ne présentait rien de nouveau ; la

première impression fut qu'il n'y avait pas lieu à décerner de prix. Cependant la Société s'est partagée sur le point fondamental de la question; des débats assez vifs ont éclaté dans son sein; on se passionna, et les membres qui avaient adopté la négative étant les plus nombreux, ne trouvèrent rien de mieux pour le triomphe de leur opinion que de décerner la couronne à celui qui pensait comme eux. La minorité, forte de onze membres, n'a cédé qu'à regret la victoire à ses quatorze adversaires; et ne voulant accepter aucune part de responsabilité dans cette affaire, elle a décidé qu'elle ferait imprimer les opinions écrites que deux de ses membres ont lues en assemblée génerale, avec l'adhésion motivée des neuf autres.

....

Le lauréat dont la Société des Antiquaires de la Morinie vient de ceindre le front des palmes académiques est un jeune homme né à Calais en novembre 1816: c'est M. Clovis-Belard ( VictorAuguste), que les journaux de St.-Omer nomment mal à propos tantôt Clovis, tantôt Baulart Clovis.

Le Mémorial Artésien du 24 contient sur cette séance un article étendu, d'où nous extrayons ce qui suit :

« M. le secrétaire perpétuel fait un rapport sur les travaux de la Société pendant l'année. Il le termine en disant que sur les trois questions proposées pour le concours de 1835, il n'a été répondu qu'à une seule, celle qui a pour

objet Le dévouement d'Eustache de St.-Pierre et de ses compagnons, au siége de Calais, et qu'après main➡ tes discussions dans le sein de la compagnie, une majorité de 14 voix contre 11a prononcé que la médaille serait décernée à l'auteur du mémoire qui a révoqué en doute ce fait historique.

>> A ces mots, un mouvement de surprise se manifeste dans l'auditoire, et plus d'un assistant s'étonne qu'une société française puisse couronner un ouvrage qui tend à effacer de notre histoire un des plus beaux traits qui honorent les annales de notre nation. On écoute cependant avec attention divers fragmens du mémoire, lus avec chaleur par M. le secrétaire et bientôt le lauréat, M. Clovis de Calais, s'avance au bureau pour recevoir des mains de M. le président la médaille d'or que lui décerne la Société. »

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La majorité de la Société des Antiquaires, ne voulant pas rester sous le coup de la réprobation qui s'élevait de toutes parts, a tenté d'adoucir l'effet que sa délibération avait produit; l'Audomaroise fut invitée à donner une grande publicité à une œuvre apologétique dont on se promet les plus heureux résultats. Nous lisons en effet dans son numéro du 26 l'explication suivante, que nous enregistrons pour y recourir au besoin.

« Le secrétaire termine son rapport par quelques mots sur les deux mémoires envoyés au concours, en réponse à la question

sur le dévouement d'Eustache de St.-Pierre et de ses compagnons, au siége de Calais, en 1547. L'un des deux mémoires n'a point été jugé digne du prix, parce qu'il se contentait d'admettre le fait comme constant, sans entrer dans aucune discussion. L'autre, au contraire, avait opposé, les unes aux autres, les diverses autorités pour et contre ce fait historique, et sans oser tirer une conséquence immédiate, il semblerait pencher pour la négative, en attendant la preuve du contraire.

>> M. le secrétaire perpétuel explique, de la manière la plus précise et la plus claire, que la Société, en couronnant ce second mémoire, ne regarde nullement le dévouement d'Eustache comme controuvé, et ne prétend point dépouiller nos voisins de Calais d'un trait héroïque qui les honore; que si elle adjuge le prix à son auteur, c'est parce qu'il s'est livré à de nombreuses recherches, et que son œuvre, comparée avec le premier mémoire, lui est infiniment supérieure ; elle déclare enfin qu'elle proteste formellement contre toute interprétation qui tendrait à induire de son jugement la moindre conséquence en faveur de l'une ou de l'autre opinion.

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Nous devons un souvenir à ce vénérable magistrat qui, presque centenaire, remplissait, il y a peu de jours, les devoirs de son état avec l'activité et l'intelligence de l'âge mûr. Nommé successivement lieutenant-général des tribunaux du pays de Bredenarde en 1779; échevin de St.-Omer en 1786; député aux états d'Artois, procureur-syndic du district en 1789; juge-de-paix en 1793 ; juge au tribunal du département; magistrat de sureté ; membre des conseils municipal et d'arrondissement, et enfin juge au tribunal civil; M. Bachelet sut remplir toutes ces missions électives ou de confiance avec désintéressement et fermeté. En 1793 alors que l'Artois était terrifié par les partisans de Robespierre, Marat et Danton, le courageux procureur-syndic de St.Omer osa, lui troisième, signer une pétition demandant la chute du désastreux système qui pesait sur la France; quelques mois plus tard, M. Bachelet, administrateur des hospices, s'opposait de toute l'énergie de son courage à la vente des biens des pauvres, et les représentans du peuple n'osèrent pas l'effectuer !.... Décrété d'arrestation, il eut le bonheur de voir ses ennemis tomber eux-mêmes avant de l'avoir frappé.

Magistrat de suretė, M. Bachelet cherchait surtout à prévenir les procès et à ramener l'union dans les familles ; une circulaire de lui prescrivit au maire de lire chaque semaine aux habitans des campagnes le code rural et les dis

positions pénales applicables aux divers délits et contraventions. Cette sage mesure prise à une époque où l'ignorance était presque générale, évita un grand nombre de poursuites en prévenant les crimes qui pouvaient les occasion

ner.

La révolution de 1830 trouva M. Bachelet juge au tribunal de St.Omer, et la voix publique le désignant à la bienveillance et à la justice d'un gouvernement qu'il appelait de tous ses vœux, il fut nommé chevalier de la légion d'honneur. La vieillesse ne lui apporta aucune des infirmités qui l'accompagnent ordinairement ; huit jours avant de mourir, M. Bachelet donnait encore gaîment sa signature en demandant si ses collègues ne se plaignaient point de son absence des audiences. Il sentait cependant que son existence devait bientôt s'éteindre, car il disposa tout lui-même pour les derniers devoirs qu'il voulait qu'on lui rendît après

sa mort. Cette sérénité d'âme d'un vertueux vieillard qui, à 95 ans, regarde en souriant son cercueil, pénétrait d'un douloureux respect les parens et les nombreux amis qui venaient recueillir de lui un dernier adieu. M. Bachelet les consolait lui-même et quitta la vie sans regret, en pressant la main de son fils.

X.

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Douai était divisée en deux parties,
Douai, et le Douaieul ou petit
Douai
; la place à Douaieul ou
Placette, était le lieu de justice et
le marché du Petit Douai.

rue

Rue des Lusiaux. Luséau, Lusel, Lust. Cercueil. Cette aujourd'hui rue St.-Christophe, était ainsi nommée, parce qu'elle bornait au Sud-Est le cimetière de St.-Pierre, où se faisait le plus

DICTONS POPULAIRES grand nombre d'enterremens et où

DOUAISIENS.

Rue,

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La Ricque

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du vieux Gouvernemeut, rue Mirabeau, en 1794. Selon l'ex

se trouvaient établis les menui

siers qui construisaient les lusiaux.

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Place de la Prayelle. Prayelle pression encore en usage, ( ce n'é- pour Payelle, instrument de cui

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même en ne considérant pas l s les obs tacles naturels que leur auteur a dû surmonter à la mise en œuvre de sa pensée féconde. Que l'on se figure en effet une forme humaine haute de trois pieds et demi, d'autant plus gênée dans son allure que ses organes de locomotion sont aussi les seuls instrumens graphiques d'une intelligence étendue. Ducornet marche-t-il sur ses pieds ou sur ses mains? peut-on se demander après l'avoir vu travailler, assis sur un tabouret, la palette d'un pied, et dirigeant de l'autre une brosse habile. Devant lui s'élève la toile à couvrir; elle se meut au gré du peintre immobilisé par l'emploi de ses extrémités uniques, destinées à lui servir néanmoins aux doubles fonctions qui, chez l'homme normal, sont réparties entre les membres supérieurs et inférieurs. Le doute augmente encore quand Ducornet veut tracer ou peindre de larges parties; alors il saisit avec la bouche son crayon ou son pinceau, et promène hardiment l'un ou l'autre dans une grande surface. Ce mode plus expéditif lui permet ainsi de s'éloigner ou de se rapprocher immédiatement de son travail, à l'aide de ce qui remplissait auparavant dans sa personne l'office de bras et

mains.

Ducornet est né le 10 janvier 1806 à Lille. Ses parens, n'ayant pas de fortune, songèrent de bonne heure à lui donner une éducation propre à le mettre à même de subvenir par la suite à ses besoins : ils voulurent d'abord faire de leur fils un professeur d'écriture, ou bien

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